Au lieu de les rechercher et de les sanctionner comme il le fait pour
les jeunes qui partent en Syrie et qui font couler beaucoup d’encre,
avec alertes médiatiques et avertissements aux familles, Hollande,
Valls, Cazeneuve et Taubira cherchent à protéger les Français qui
commettent des crimes de guerre au sein de l’armée d’occupation
israélienne.
C’est ainsi que nous avons appris qu’un jeune Lyonnais, Hassan, vient
de subir une descente de la police chez lui, une perquisition, la
confiscation de 5000 euros de matériel informatique, ainsi qu’une garde à
vue de plus de 24 H… pour avoir partagé des données disponibles sur
internet concernant plusieurs de ces criminels de guerre français ayant
participé à l’attaque « Bordure Protectrice » à l’encontre de la
population civile dans la bande de Gaza.
Le jeune homme concerné est l’administrateur d’une page Facebook,
H&O Production, qui est aussi une association dont il est le
président.
Les faits qui lui sont reprochés sont liés à la reprise sur le
portail de cette association des identités de soldats franco-israéliens
que ces derniers avaient pourtant eux-mêmes publiés en libre accès sur
leur propre page Facebook.
Voici son témoignage
« Je suis passionné d’informatique et je travaille sur la recherche
de renseignements ouverts, et ce sur la base de données libres.
Récemment, le Ministre de l’intérieur, Monsieur CAZENEUVE, a dit
vouloir poursuivre en justice les ressortissants français allant
combattre hors du territoire, notamment en insistant lourdement sur les
combattants Djihadistes français partant en Syrie. Un parallèle entre
ces personnes s’en allant faire la guerre à l’étranger, pour le compte
de puissances étrangères, et les français s’engageant l’armée de l’Etat
israélien pour participer à l’opération militaire « Bordure protectrice »
m’a semblé devoir être fait.
Le fait que je sois devenu le parrain d’un orphelin et que je me sois
par le passé rendu à Gaza, m’a rendu particulièrement sensible à
l’ampleur du massacre en cours à l’encontre de la population civile.
Au quotidien, la diffusion de vidéos et autres supports
d’informations ont permis à ma page H&O Production d’avoir une large
tribune, j’en ai donc profité pour parler de l’actualité à Gaza. Face
au comportement de certains médias vis à vis des massacres en cours, le
but de cette démarche était d’offrir une autre information, plus proche
de la réalité. Parmi les Gazaouis, on compte un très grand nombre de
victimes civiles, avec une forte proportion de personnes âgées, de
femmes, d’enfants, d’handicapés et de malades pris en charge dans les
hôpitaux de Gaza.
Rapidement, j’ai pu constater de nombreux comportements virulents de
la part de sympathisants à l’Etat d’Israël vis-à-vis des différentes
publications dénonçant l’ »opération Bordure Protectrice », ce qui
entrainera une censure des commentaires les plus vindicatifs et
insultants, ainsi que le bannissement des personnes publiant ce type de
commentaires. De même, les personnes qui tenaient des propos haineux à
l’encontre des personnes de confession juive, ont été pareillement
censurées. Ce n’est pas mon cas. Ce que je dénonce sur cette page sont
les tueries massives de civils commises par l’armée israélienne à Gaza
ces dernières semaines.
J’ai rapidement eu le sentiment que se limiter à la diffusion
d’informations d’actualités était insuffisant. Et je me suis intéressé à
la problématique française, c’est-à-dire la participation de nationaux,
de leur plein gré et de façon assumée publiquement, à cette opération
militaire dans les rangs de cette armée étrangère. Il m’a semblé
important de dénoncer le contingent de français s’engageant
volontairement dans l’armée de cet Etat étranger, participant ainsi à ce
massacre de masse.
Désireux de mettre en œuvre une action pacifique, en écho aux propos
du Ministre de l’Intérieur, j’ai décidé de rechercher, sur la base de
données rendues entièrement libres d’accès par leur propres auteurs, des
ressortissants français combattant pour l’Etat d’Israël au sein de
l’armée de Tsahal, durant cette « Opération Bordure Protectrice ».
Toutes les informations recueillies ont été trouvées sur les réseaux
sociaux, partagées par les personnes elles-mêmes via leur compte
personnel Facebook, en paramètres de publication ouverts, et donc
entièrement publiques.
J’ai alors repris les identités (Nom, Prénom, ville) et grades de
cinq personnes dont la Directrice de l’Unité de Système Informatique
central de fourniture de services de traitement de données pour toutes
les armes et l’état-major de l’armée Israélienne. L’idée n’était pas une
« importation du conflit » comme on a tenté de me le reprocher, mais la
dénonciation de la participation au comportement criminel et contraire
au Droit International de l’armée de Tsahal, comportement que je
considère comme terroriste.
Au bout de 3 heures à peine, la Directrice de l’Unité de Système
Informatique intervient en tenant des propos menaçants, m’informant que
son identification lui importait peu étant donné son désintérêt pour la
France. Plusieurs messages privés de proches et de soldats de l’armée
Israélienne s’ensuivront avec menaces de mort, de localisation et de
tortures. Parmi ces messages : « j’ai quelques amis qui vont très vite
te trouver » ; « on va vite te trouver (…) Tu finiras par regretter tes
paroles ».
Après l’intérêt suscité par ces publications, de nombreuses réactions
et commentaires ont été publiés. La gestion de cet ensemble étant
devenue difficile à contrôler faute de temps, j’ai préféré supprimer les
identités des soldats de l’armée Israélienne. Mais je souligne que ces
personnes ont fait le choix d’afficher leur appartenance, leur grade, le
nombre de victimes faites, et d’autres informations concernant leur
engagement dans l’armée de Tsahal. Aussi, ces informations ont été
recueillies par la recherche de renseignements de sources ouvertes
c’est-à-dire un renseignement obtenu par une source d’information
publique donc légal.
Par la même occasion, j’ai pris contact avec un avocat au barreau de
Lyon, pour m’assurer que rien dans mes agissements n’était illégal. Les
données étant publiques, l’avocat me confirme la légalité de mes actes.
Le jeudi 7 août 2014, aux alentours de 9 h du matin, se présentent à
mon domicile six enquêteurs de la Brigade Criminelle communément appelée
« La Crim ». La capitaine insiste sur l’importance de leur venue en me
rappelant que « La Crim » se déplace habituellement pour les homicides.
Mais aujourd’hui, affirme-t-il, ils ont été diligentés par les plus
hautes sphères de l’État. Il me demande si je connais l’objet de leur
présence. je réponds que cela est sans doute lié à mes publications sur
la page Facebook de H&O Production, ce à quoi on me répond par
l’affirmative. Parmi les policiers présents se trouvait un spécialiste
en informatique.
La capitaine en charge de l’affaire me demande de signer une
autorisation de perquisition. Les policiers l’accompagnant se sont
montrés particulièrement nerveux et insistants pour la signature de
celle-ci, perquisition que je refuse catégoriquement. Je demande à
contacter mon avocat, ce qui m’est accordé. Celui-ci étant injoignable,
j’appelle une personne pouvant entrer en contact avec lui. Lorsque cette
personne me rappelle, la capitaine de police m’arrache le téléphone des
mains. Elle m’informe que je serai placé en garde à vue et me rappelle
que cette arrestation vient des plus hautes sphères du gouvernement. De
nouveau, on m’incite de manière musclée à signer le document de
perquisition ; je m’y oppose une nouvelle fois et celle-ci est donc
impossible. Après un appel de la police au Procureur, je suis emmené au
commissariat Marius Berliet, à Lyon 8ème.
Je demande une fois encore à pouvoir appeler mon avocat, ce que l’on
m’accorde. Son associé, spécialisé dans le pénal, se déplace au
commissariat pour que soit possible mon audition, en sa présence.
À son arrivée, lors de mon entretien en privé avec lui, il m’informe
n’avoir été mis au courant d’aucune information me concernant, et donc
ne pas connaître les chefs d’accusations retenus et ne pas avoir accès
au dossier. Il me demande donc de lui raconter le détail de ce qu’il
s’est passé, puis dépose un mémoire écrit dans lequel il dénonçe le fait
de ne pas avoir eu accès aux pièces constituant le dossier.
Mon avocat souligne que les données publiées ont été récupérées de
façon légale. En effet, celles-ci sont partagées de manière publique par
les personnes elle-même, je n’ai fait que partager leurs propres
informations. Je suis alors auditionné par la capitaine, alors que mon
avocat s’étonne auprès de l’enquêtrice, qu’à ce stade de la procédure,
il ne soit toujours pas informé de la nature de l’infraction qui me
serait reprochée. La capitaine l’informe alors qu’il s’agit
d’infractions à la loi selon les articles 226-19 et 226-22 du Code
Pénal.
La capitaine m’a ensuite posé nombre de questions relatives à
l’identité d’une personne en particulier dont j’ai partagé les
informations. Elle me précise que la mère de cette personne a déposé une
plainte à mon encontre. Il est sous-entendu que cette personne ayant
déposé plainte aurait assez d’influence pour que cette plainte passe par
les plus hautes instances de l’Etat français. Il s’agit, selon mes
souvenirs, d’un parachutiste, ou d’un pilote d’avion ayant participé
directement aux opérations à Gaza lors de l’opération « Bordure
Protectrice ».
Je réaffirme à la capitaine de police que j’ai partagé ces
informations, préalablement et publiquement partagées par les personnes
elles-mêmes, afin que celles-ci répondent devant la justice de leurs
actes et implication dans les massacres perpétrés à Gaza.
La capitaine me demande combien de personnes j’ai identifié au total,
et tente de m’accuser sans succès d’un acte de piratage. Je fais valoir
que rien d’illégal ne sera trouvé dans mon ordinateur. Il m’est alors
demandé si d’autres informations concernant des militaires
franco-israéliens se trouvent consignées dans mon ordinateur, je réponds
oui. On me demande combien, de mémoire, j’indique qu’il en reste moins
d’une dizaine.
Suite à ces questions, la capitaine de police m’accuse d’avoir voulu «
jouer au journaliste », je me défends en arguant n’avoir fait que
diffuser des informations publiques. J’explique notamment avoir eu accès
aux informations, libres, concernant un sniper se vantant sur Facebook
d’avoir tué 13 enfants palestiniens, et ce, de façon parfaitement
publique par le sniper lui-même. Une fois encore, la capitaine insiste
pour savoir si ces informations relayées l’ont été suite à un acte de
piratage.
Mon avocat demande alors de pouvoir poser des questions, ce qui lui
est refusé. La capitaine lui indique alors que ces questions pourront
être posées lors du prochain entretien. À la relecture du procès-verbal,
mon avocat demande la réécriture d’une partie de ce dernier, puisqu’il y
est indiqué qu’il n’aurait pas voulu poser de question mais simplement
que le mémoire qu’il a rédigé soit joint au procès-verbal d’audition. Le
procès-verbal est donc réécrit, après insistance, avec la mention du
refus de la capitaine de permettre à mon avocat de me questionner lui
aussi directement à la fin de l’interrogatoire, comme la loi l’y
autorise.
Je suis alors replacé en cellule, avant de devoir accompagner à mon
domicile les policiers pour procéder à la perquisition de celui-ci. Y
sera saisi l’intégralité de mon matériel informatique, un ordinateur
fixe, un ordinateur portable ainsi que des disques durs externes. Il
m’est indiqué que ce matériel est saisi pour une durée pouvant aller de 8
mois à 1 an. Au total, la saisie de mon matériel de travail s’élève à
une valeur de près de 5 000 euros. De retour au commissariat, mon
matériel est donc mis sous scellé et l’on prend alors mes empreintes
avant de me replacer en cellule de garde à vue. Je suis ensuite
auditionné une nouvelle fois, en présence de mon avocat. La plupart des
questions mises en mémoire par mon avocat me sont alors posées par la
capitaine de police :
Est-ce que vous visiez le soldat personnellement, en raison de sa
nationalité, ou bien vouliez-vous dénoncer les actes commis par l’armée
israélienne dans sa généralité ?
Je réponds à cela que je visais bel et bien l’armée dans son ensemble
et non pas un individu de façon isolée ou pour une autre raison que
l’implication de l’armée dans laquelle il s’était volontairement
engagée, dans les massacres en cours à Gaza.
La capitaine me questionne alors sur mon répertoire téléphonique, ce
dernier copié et passé au peigne fin par « La Crim », s’attardant
particulièrement sur des personnes avec lesquelles j’aurais beaucoup
échangé par téléphone. Je perçois une volonté de savoir si j’appartiens à
un groupe de hackers ou si je me trouve être un citoyen isolé dans
cette démarche de partage de données publiques concernant lesdits
soldats franco-israéliens.
Au terme de 24 heures, je demande à être libéré, ce que la capitaine
refuse. Je suis donc gardé à vue pour une nouvelle audition. Finalement,
le lendemain, je suis libéré, sans qu’on me délivre un document
attestant de ma garde à vue ni que soit averti mon avocat, que j’informe
donc moi-même à ma libération. Avant de quitter les locaux, je demande
aux policiers quelles suites seront données. On m’informe qu’une
deuxième personne proche de H&O Production sera auditionnée. On
m’informe d’une interdiction de changer d’adresse ou de numéro de
téléphone sans en informer au préalable la Brigade Criminelle, le cas
échéant une recherche à échelle nationale serait lancée à mon encontre.
Enfin, il m’a été indiqué que ma mise en garde à vue pour cette
affaire a été actée par le Ministère de l’Intérieur et le cabinet de la
Garde des Sceaux le 23 juillet, l’intervention de la Brigade Criminelle
et de la Police Judiciaire attestant qu’il s’agit, pour la Justice
française, d’une grosse affaire. »
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