Les traders états-uniens semblent se réjouir avec un cynisme peu commun des attentats meurtriers commis à Paris dans la soirée du vendredi 13 novembre.
Les actions des principales entreprises de l’industrie de l’armement se
sont en effet envolées toute la journée. Décidément, Wall Street adore
la guerre.
Les actions de l’industrie de l’armement états-unien ont
grimpé en flèche lundi, dès l’ouverture de la Bourse, juste après les
attentats qui ont tué plus de 120 personnes et qui en ont blessé des
dizaines d’autres à Paris. Wall Street fait le pari que les attentats de
Paris encourageront le gouvernement français et ses alliés à augmenter
exponentiellement les dépenses militaires. Cette montée en flèche
s’explique alors par les annonces de l’exécutif français concernant l’intensification imminente des opérations militaires au Moyen-Orient en général et en Syrie en particulier.
Les déclarations musclées de François Hollande
et de Barack Obama ont appuyé ce mouvement. Les quatre plus grandes
entreprises de défense au monde – Lockheed Martin, General Dynamics,
Northrop Grumman et Raytheon – ont vu leur côte en bourse augmenter de
3,5 % à 6 %. Ces fabricants d’armes sont au cœur de la lutte contre le
« terrorisme ». Ce sont les principaux bénéficiaires de l’instabilité géopolitique mondiale
et de la misère des populations des pays en guerre, engendrées par les
opérations militaires des principales puissances capitalistes.
Lockheed Martin fabrique le Hellfire missile (« feu de l’enfer »),
une arme redoutable utilisée dans les frappes aériennes contre Daech.
Northrop Grumman vient de décrocher un contrat gouvernemental pour
construire de nouveaux bombardiers furtifs dont la valeur est estimé à
plus de 80 millions de dollars. Raytheon fabrique quant à lui les
missiles Tomahawk qui sont lancés depuis des bateaux à des centaines de
kilomètres contre les cibles de l’État islamique, et ses ventes
internationales constituent la plus grande part de ses revenus annuels.
Ces entreprises constituent l’un des plus gros lobbies à Washington.
Depuis le début des années 2000, elles ont donné près d’un milliard de
dollars aux représentants et sénateurs siégeant au Congrès. La collusion
entre le complexe militaro-industriel et les politiciens états-uniens
est complète.
Mais ce ne sont pas seulement les entreprises de défense
nord-américaines qui profitent des attentats pour s’en mettre plein les
poches. Les fabricants d’armes français ont eux aussi vu leurs valeurs
progresser aujourd’hui à la Bourse de Paris. Thalès, société
d’électronique spécialisée dans la défense, a gagné 3,3 %, conséquence
directe du renforcement de la politique guerrière de la France. Qu’ils
soient états-unien ou européens, les marchands de guerre trinquent ce
soir sur fond du battement des tambours de la guerre...
Ivan Matewan
http://www.revolutionpermanente.fr/Apres-les-attentats-de-Paris-la-Bourse-s-envole-a-New-York