Les femmes de volontaires du Donbass, les mensonges de la
propagande ukrainienne et occidentale font oublier que la grande partie
des forces républicaines du Donbass sont des locaux, mineurs, ouvriers,
étudiants etc... et qu'ils ont des femmes, des compagnes, des petites
amies. Elles sont l'essence de la résistance du Donbass, l'âme de la
résistance, elles ont acquiescé le choix de leurs maris, elles les
supportent de l'arrière, se rendent au front. Hommage à ces femmes
courageuses, qui dans tous les dangers, dans les conditions les plus
dures, bravent la mort pour supporter ce combat de la liberté. Dans le
pire des cas, si elles étaient prises vivantes avec un insigne
ostentatoire de la cause du Donbass, elles seraient souillées, comme a
l'habitude de le faire l'Armée ukrainienne partout où elle sévit,
notamment et surtout les bataillons de représailles néonazis.

J’écoute les conversations,
personne n’a découvert jusqu’à présent mon statut d’étranger, aussi les
discussions sont libres et ouvertes. Nadia et Elena ont environ 40 ans,
la première indique immédiatement revenir du front où elle a visité son
mari, sapeur dans une unité de volontaires de la République. Elle parle
de son fils, Ilya, 10 ans et donne beaucoup d’anecdotes sur sa vie et la
guerre : « Je suis montée passer quelques jours avec mon mari, le
supporter et prendre soin de lui, au front ce n’est pas très drôle, les
températures ont fortement baissées. Vous ne seriez pas étranger par
hasard ? ». L’instant est crucial, les passagers sont suspendus à ma réponse : « Vous êtes un observateur de l’OSCE ?
». Ma réponse non équivoque sur cette organisation considérée ici comme
presque criminelle, fait rire tout le monde, la glace est
définitivement brisée.
Nadia poursuit : « on remet de l’ordre dans la base arrière, on cuisine, on s’occupe du linge, on fait des reprisages, de la couture, sans nous, ils seraient perdus vous savez !!! ». Les femmes rigolent, le volontaire aussi et la conversation se poursuit sur ce ton. Elena explique avoir survécu à un bombardement en juillet 2014, elle était dans un autobus frappé par un obus ukrainien : « j’étais derrière, c’est ce qui m’a sauvé, devant ils sont tous morts, j’ai vu un véhicule sauter en l’air devant nous, les blessés et les survivants nous avons ensuite été évacués. A la nuit tombée, on pouvait voir les explosions et les projectiles dans le ciel, c’était comme un feu d’artifice, sauf que dans le cas présent, c’était la guerre et la mort ». Les deux femmes m’impressionnent, elles ont toutes deux participées puissamment au choix de leurs époux, dans le foyer des russophones du Donbass, je perçois bien la foi patriotique, le rejet total de l’Ukraine brune de Kiev et de Lvov. Elles me font involontairement penser à ces femmes de Vendéens ramenant leurs maris au combat, un jour de septembre 1793, à la bataille de Torfou, ou encore à leurs pendants, vivandières ou cantinières qui marchaient avec les armées de la République.
Aussi entre l’exemple de la femme de Kiev, sous les oripeaux des Femens et celui des femmes de volontaires du Donbass, il est évident qu’entre le sexisme et le courage, la haine et la foi en une juste cause, le mépris ou la simplicité, la lumière émanant des femmes de ces soldats républicains est vive. Je n’aurais pas à parler beaucoup dans ce voyage, naturellement, elles raconteront, leurs joies, leurs peurs, leur engagement et leur fois dans l’avenir de leur pays. Si j’ai été souvent impressionné par la jeunesse du Donbass, la gente féminine de la région recèle assurément en elle des ressources insoupçonnées. Les gars du front tiendront, car l’arrière est solide.
Laurent Brayard