Vladimir Boukovsky était ce qu’on appelait avant 1989 un
dissident russe. Le terme, qui a disparu de l’ex-URSS, réapparaît
aujourd’hui dans la sphère occidentale. C’est peux-être un signe. En
tous les cas, en septembre 2005, Boukovsky brosse un portrait comparé
des deux supranations, et y trouve beaucoup, beaucoup de points
communs.
En 2006, Vladimir Boukovsky accordait une interview à Paul Belien, diffusée par les-crises.fr, dont nous avons repris trois extraits.
Un autre dissident, mais qui n’a pas connu les hôpitaux
psychiatriques, Alexandre Zinoviev, voyait lui des différences formelles
entre L’Occidentisme, le nom de son ouvrage paru en 1995, et le système soviétique, qu’il a résumé en 1982 dans Homo sovieticus,
mais il avait souligné le totalitarisme de ce qui deviendra
l’européisme. Il avait compris que c’étaient les Russes, et non les
Européens (ou les occidentaux), qui avaient un temps politique d’avance.
« L’Union Européenne est ce que les Américains appelleraient un “shotgun marriage” [un mariage avec un pistolet sur la tempe, un mariage forcé – NdT]. »
En 2016, il est facile de voir que l’Union européenne agit en
permanence au-dessus et parfois contre les nations et les peuples
qu’elle est censée représenter, protéger. Mais à l’inverse de la
répression soviétique, qui était brutale, la répression européiste agit
sous le masque de la démocratie, avec douceur, ce qui n’exclut pas la
persuasion. La sanction des individus ou des peuples non alignés est
économique. Et les moyens de coercition deviennent de plus en plus
violents, au fur et à mesure que les Européens y résistent.
« Je pense que l’Union européenne, comme l’URSS, ne peut pas se démocratiser. Gorbatchev avait essayé et il l’a faite exploser. Ce genre de structures ne peut pas se démocratiser. »
On peut ainsi punir un peuple récalcitrant, ou par trop nationaliste,
en lui infligeant – après les frappes économiques d’usage – une frappe
migratoire, voire une frappe terroriste. Cependant, si les frappes
migratoires sont effectivement décidées en haut lieu par Bruxelles, qui
ne s’en cache pas puisqu’il prononce officiellement ses injonctions
« humanistes » (traduire par neutralisation des frontières et des
justices nationales), il n’est pas encore prouvé que les frappes
terroristes le sont par la même oligarchie. Toujours est-il que la
coïncidence des agendas frappe l’esprit.
« L’ultime but de l’Union Soviétique était de créer une nouvelle entité historique, le peuple soviétique, partout dans le monde. C’est le but de l’UE aujourd’hui. Ils essayent de créer un nouveau peuple. Ils appellent ce peuple “les Européens” quoi que cela signifie. »
L’Union européenne, une nouvelle URSS ?, l’essai de Boukovsky,
est sorti le 1er septembre 2005, soit trois mois exactement après la
fausse victoire souverainiste du 29 mai en France. La cassure du non et
du oui au Traité européen, a définitivement marqué la politique
française, puisque, une décennie plus tard, la cassure n’est plus entre
la droite et la gauche, ces entités brumeuses, mais entre les
souverainistes et les oligarchistes.
Dernière confirmation en date de la stratégie européiste antinations,
par la bouche de Federica Mogherini, chef des Affaires étrangères de
l’UE depuis décembre 2014 :
L’analogie développée par Boukovsky en 2005 : Vidéo
http://algarath.com/2016/09/16/2005-deja-lex-dissident-russe-vladimir-boukovsky-comparait-lue-a-lurss/