Le
grand jeu des girouettes continue suite à l'élection du Donald ; on a
comme l'impression que certaines digues ont cédé. Après Barack à frites et fraü Grösse Bertha, c'est au tour du guignol en chef d'OTAN en emporte le vent.
Dans un discours remarqué vendredi dernier à Bruxelles, le secrétaire général Jens Stoltenberg a déclaré sans rire :
Je crois au dialogue politique avec la Russie car c'est notre plus grand voisin. La Russie est là pour rester [sans blague...]
Il est impossible que nous isolions la Russie, nous devons gérer notre
relation avec elle. Il est important de garder une opportunité de
dialogue politique, spécialement en période de tension.
Faut-il
ressortir les déclarations incendiaires de ce triste sire il y a
quelques mois ? Cela n'empêche en tout cas pas l'organisation atlantique
de mener de grands exercices en Lituanie.
Ils avaient été décidés au paroxysme de la tension entre l'empire et
Moscou. Pas sûr que l'année prochaine, on en voit de semblables... Tout
dépendra cependant de qui composera l'administration du Donald.
Au
Pérou, à Lima, se tient le sommet de l'APEC (Asie-Pacifique) qui
regroupe en réalité la presque totalité des principaux acteurs mondiaux.
En marge du sommet, le président de la "Russie isolée" y rencontre bilatéralement les dirigeants chinois, japonais, philippin, vietnamien et péruvien. L'ours et le dragon ont évidemment discuté le bout de gras et une nouvelle visite de Poutine est prévue en Chine pour l'année prochaine.
Duterte y a enfin rencontré "son héros"
Poutine et envoyé une nouvelle salve en direction des États-Unis et de
"l'hypocrisie occidentale". Cependant, l'élection de Trump, qui a réjoui
l'exalté président philippin, évitera peut-être finalement que Manille
sorte définitivement du giron américain, ce qui, on s'en souvient,
aurait eu de très importantes répercussions géostratégiques. Sortie ou pas, plus rien en tout cas ne sera pareil désormais...
Et
puisqu'on parle des relations trans-pacifiques, le traité du même nom
est pratiquement mort. Ça n'a pas l'air de beaucoup perturber
l'Australie, pourtant fidèle alliée de tonton Sam, qui quitte de manière
assez peu chevaleresque le Titanic US pour faire allégeance au traité de libre-échange chinois. Les paroles du ministre australien du commerce sont pour le moins piquantes :
L'Australie travaillera pour conclure un nouvel accord entre 16 nations de l'Asie et du Pacifique qui exclura les États-Unis.
Ô Brutus, toi aussi, mon fils...