jeudi 27 mars 2025

L'US Air Force déploie une importante flotte de bombardiers furtifs B-2 sur Diego Garcia : le Yémen (et l'Iran) dans le collimateur

L'US Air Force a déployé au moins sept bombardiers stratégiques B-2 sur l'île de Diego Garcia, dans l'océan Indien. Des images satellite montrent qu'au moins trois avions-cargos C-17 et dix avions ravitailleurs sont arrivés sur le territoire en 48 heures, entre le 23 et le 25 mars. Cette île isolée de l'océan Indien, sous contrôle britannique, permet à ces appareils d'effectuer des sorties à cadence plus élevée contre des cibles au Yémen ou en Iran, tandis que les frappes menées par les États-Unis contre les forces de la coalition Ansarallah au Yémen continuent de s'intensifier.

 
Des B-2 avaient déjà été utilisés pour frapper des cibles yéménites le 17 octobre, lors de frappes de grande envergure contre cinq cibles au moyen de bombes anti-bunker. Le secrétaire américain à la Défense de l'époque, Lloyd Austin, a qualifié cette attaque de « démonstration unique de la capacité des États-Unis à cibler des installations que nos adversaires cherchent à maintenir hors de portée, aussi profondes soient-elles, renforcées ou fortifiées ». Les cibles des attaques B-2 comprenaient trois casernes et leurs bunkers profonds, chacun ayant abrité une brigade de missiles Scud soviétique à partir des années 1980 et ayant été équipé de missiles nord-coréens Hwasong-5/6 dans les années 2000.
Découvrez la GBU-57 MOP, l'énorme bombe pesant près de 14 tonnes du bombardier  B-2 - Aeroflap
Un bombardier B-2 largue une bombe GBU-57

Northrop B-2 Spirit - Wikipedia
Bombardier B-2 Spirit

Les attaques B-2 d'octobre auraient été menées avec des bombes pénétrantes massives GBU-57, trop lourdes pour la plupart des autres avions de combat. Cela aurait marqué les débuts au combat de cette bombe, dotée d'une capacité unique à pénétrer certains des sites militaires les mieux renforcés et les plus sensibles au monde sans franchir le seuil nucléaire. Pour des fortifications plus profondes, plusieurs GBU-57 peuvent utiliser leur guidage GPS de précision pour superposer plusieurs ogives à un emplacement précis, chacune creusant plus profondément que la précédente afin d'obtenir une pénétration plus profonde. Ceci est considéré comme particulièrement crucial pour atteindre les objectifs des États-Unis et du bloc occidental, qui visent à neutraliser la puissance militaire de la coalition Ansarallah, car les principales cibles militaires et industrielles yéménites sont profondément souterraines. Après le renversement du gouvernement syrien par les terroristes islamistes soutenus et armés par l'Occident en décembre 2024, et l'interruption des approvisionnements du groupe de résistance libanais Hezbollah, la résistance Ansarallah reste la seule autre force militaire significative du Moyen-Orient arabe à échapper à la soumission à l’empire anglo-sioniste. La destruction de la Syrie a permis de concentrer l'attention et les ressources sur  de cibles yéménites.

Military Watch Magazine   26 mars 2025

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NOTES de H. Genséric

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1) Le média iranien Press TV,  a identifié la base conjointe anglo-américaine de Diego Garcia comme une cible potentielle de représailles en cas d'attaque de l'Iran par les États-Unis ou Israël. L'article place Diego Garcia aux côtés d'autres installations militaires américaines clés dans la région, notamment la base aérienne d'Al-Odeid (Qatar), la base aérienne d'Al Dhafra (Émirats arabes unis), la NSA de Bahreïn, le radar de Dimona (Israël), la base aérienne de Muwaffaq Salti (Jordanie), le camp d'Arifjan (Koweït) et la base aérienne d'Aïn al-Assad (Irak). 

Il inclut également des images satellite de chaque installation. Le rapport souligne l'importance stratégique de Diego Garcia, soulignant ses jetées en eau profonde, ses mouillages et ses installations portuaires, ainsi que le déploiement de bombardiers B-1 Lancer, B-2 Spirit et B-52 Stratofortress. Il affirme que la base se trouve à 4.000 km de portée des missiles balistiques iraniens Khorramshahr et des drones kamikazes Shahed-136B. De plus, il suggère que l'Iran pourrait lancer des attaques non seulement depuis son territoire continental, mais aussi depuis ses porte-drones navals, Shahid Mahdavi (C110-3) et Shahid Bagheri (C110-4), qui pourraient opérer dans l'océan Indien. 

2) Si les USA attaquent l'Iran, il est déjà établi que l'Iran tentera de fermer le détroit d'Ormuz, ce qui entraînera une flambée des prix du pétrole et une hausse du prix de l'essence à la pompe vers 10, voire 12 dollars le gallon. Plus pour le diesel.

3)  Hier, le président russe Vladimir Poutine a envoyé l'accord stratégique Russie-Iran à la Douma d'État russe (Parlement) pour ratification.

L'accord « entre en vigueur à la mi-avril ».

Si l'accord entre en vigueur à la « mi-avril », disons le 15 avril, alors le délai pour une éventuelle action américaine contre l'Iran semble désormais probable « avant le 15 avril » si les États-Unis veulent frapper avant l'entrée en vigueur de l'accord stratégique irano-russe.

 

Hannibal Genséric

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