L'armée américaine a dépensé plus de 2 milliards de dollars pour défendre Israël avec des systèmes THAAD : plus de 25 % de l'arsenal mondial a été utilisé en 11 jours

L'armée américaine a déployé plus de 150 intercepteurs de missiles anti-balistiques THAAD (Terminal High Altitude Area Defense), un système de défense aérienne longue portée, pour intercepter les attaques de missiles balistiques iraniens pendant les 11 jours d'hostilités irano-israéliennes, du 13 au 24 juin, dépassant de loin les estimations précédentes concernant le nombre d'intercepteurs utilisés. Cela représentait plus de 25 % de l'arsenal total de l'armée déployé dans le monde , suscitant de sérieuses inquiétudes quant à la capacité des défenses aériennes américaines à résister à des bombardements soutenus sur des théâtres d'opérations dans une grande partie du monde.

Lancement de missiles sol-air depuis la batterie THAAD

Chaque lancement d'intercepteur THAAD coûtant 15,5 millions de dollars, la défense de l'espace aérien israélien à l'aide de ces systèmes est estimée à plus de 2,35 milliards de dollars. Parallèlement au THAAD, le taux d'épuisement des missiles anti-balistiques SM-3 et SM-6 par la marine américaine pour soutenir les efforts de défense aérienne israélienne a également été considérable, suscitant des inquiétudes similaires pour son propre arsenal anti-missile. 

Des missiles balistiques iraniens arrivent au-dessus d'Israël

Évoquant les dépenses consacrées aux intercepteurs THAAD, le Wall Street Journal a rapporté : 
« Opérant aux côtés des systèmes israéliens, les opérateurs du THAAD ont épuisé leurs munitions à un rythme effréné, tirant plus de 150 missiles pour abattre les vagues de missiles balistiques iraniens, selon des responsables américains… Cela représente près d'un quart des intercepteurs jamais achetés par le Pentagone. »
« La demande [d'intercepteurs] était si faramineuse qu'à un moment donné, le Pentagone a envisagé de détourner les intercepteurs achetés par l'Arabie saoudite vers les systèmes israéliens », a ajouté le Journal , citant un responsable.
« Les discussions étaient sensibles, car les villes et les installations pétrolières du royaume étaient également considérées comme menacées pendant le conflit », a-t-il ajouté. 

Les inquiétudes concernant la contribution de la Marine aux efforts de défense antimissile ont été exacerbées par les sous-performances signalées du SM-3 contre des cibles iraniennes. Les missiles SM-3 construits selon la norme Block IB coûtent environ 12,5 millions de dollars chacun, tandis que ceux construits selon la nouvelle norme Block IIA coûtent actuellement environ 37 millions de dollars, bien que le prix de ces derniers devrait baisser à mesure que la production augmente.

Lancement du missile antibalistique SM-6 par la marine américaine

Les frappes de missiles iraniennes en réponse aux attaques israéliennes sur son territoire le 13 juin ont été sans précédent et ont mis en évidence les limites que même les réseaux multinationaux de défense antimissile les plus denses peuvent avoir pour repousser des attaques sophistiquées. Les frappes iraniennes utilisant des missiles à ogives multiples ont considérablement compliqué les efforts de défense aérienne, tandis que l'utilisation à petite échelle de nouveaux missiles Fattah équipés de planeurs hypersoniques a entraîné des difficultés supplémentaires majeures. 

Outre des dépenses estimées à plus de 6 milliards de dollars pour la défense aérienne, les frappes iraniennes ont causé des dommages importants à des cibles stratégiques et militaires en Israël, touchant plus de 40 infrastructures et cinq bases militaires majeures à travers le pays. 

Commentant l'ampleur des frappes lors du sommet de l'OTAN qui a suivi, le président Donald Trump  a déclaré : « Ces derniers jours, Israël a été durement touché. Ces missiles balistiques, ils ont détruit beaucoup de bâtiments. » 

Les dommages causés par ces frappes et l'impossibilité (pour US+Israël) de soutenir les efforts de défense antimissile sont considérés par les analystes comme les principaux facteurs ayant conduit les deux agresseurs, Israël et les États-Unis, à demander un cessez-le-feu le 24 juin. 

Source : Military Watch Magazine    25 juillet