« Une langue est vivante lorsqu'elle comporte des locuteurs l'utilisant
naturellement. On oppose ce terme à celui de langue morte. »
Claude
Hagège (éminent linguiste français d'origine tunisienne)
"Dans une perspective sociolinguistique (étude des
langues dans leur rapport aux sociétés), le terme « langue » définit
tout idiome remplissant deux fonctions sociales fondamentales : la
« communication » (c'est au moyen de la langue que les acteurs
sociaux échangent et mettent en commun leurs idées, sentiments, pensées, etc.)
et l'« identification » (de par son double aspect individuel et
collectif, la langue sert de marqueur identitaire quant aux caractéristiques de
l'individu et de ses appartenances sociales)".
Wikipédia.
De tout temps et en tous lieux, les
classes dominantes ont imposé leur langage comme référence pour l’ensemble de
la nation en faisant de cet outil un enjeu de pouvoir. En Inde, en Chine, et dans
l’empire musulman naissant, les dynasties régnantes ont scellé la langue «
officielle ». Cela continue de nos jours : les régimes arabes, étant, pour
la plupart, de nature moyenâgeuse, continuent d’imposer une
"langue officielle", la langue arabe. Si l’on ne parle pas
correctement dans la langue des puissants qui gouvernent le pays, c’est que
l’on appartient à la catégorie des roturiers, des moins-que-rien, bref, on
n’est qu’un homme (une femme) de la plèbe… et par conséquent on ne peut que
subir le pouvoir, mais jamais l’exercer…
Un pouvoir autoritaire classique se
contente généralement d’interdire les opinions qui lui sont opposées. C’est
déjà peu défendable. Mais un pouvoir totalitaire, lui, va beaucoup plus
loin : il impose une seule et unique pensée. Pour ce faire, un outil de
choix : le langage. Si, en plus, l’état
utilise la religion comme justification de l’imposition de la langue arabe,
alors il verrouille tous les recours. Car, pour tous ceux qui oseraient
remettre en cause l’imposition d’une langue moribonde comme langue officielle,
l’accusation d’"atteinte au sacré" n’est pas loin. Or, selon la
nouvelle Constitution tunisienne, que, paraît-il, tout le monde arabe nous
envie, cette accusation d'atteinte au sacré est sévèrement punie. L'Inquisition
est à nouveau opérationnelle en Tunisie (devenue Tunistan à l'image de l'Afghanistan), c'est peut être cela que les autres
arabo-musulmans nous envient.
L’Arabe littéral, dans sa version la
plus classique, est donc imposé comme langue de pouvoir à sens unique. Pouvoir
« vertical », de d
ominants à dominés : ce n’est plus de la communication mais
du monologue ! Le président ou le roi monologue derrière son micro. Le
présentateur du journal télévisé déverse ses « informations » avec un ton
solennel, monocorde (on se demande souvent s'il comprend bien ce qu'il lit sur
le prompteur) et ennuyeux, l’imam assène ses vérités lors des prêches du vendredi
devant un parterre de fidèles dans une langue que seule une minorité de lettrés
peut décoder.
La question relève de l’idéologique et du
politique : la langue arabe est celle dans
laquelle a été révélé le Coran, logo divin universel, vérité essentielle,
immuable et éternelle. Cette langue ne doit pas évoluer, car la faire évoluer
serait l’éloigner du message divin, la laïciser en quelque sorte, ce qui serait
un sacrilège.
Cette langue du Coran est de nouveau
enseignée dans des écoles coraniques «médiévales» financées par les roitelets
du Golfe et d'autres organisations islamiques ultra riches.
Dans ces écoles coraniques, naguère fermées par
Bourguiba et interdites jusqu'à l'avènement du "printemps arabe", qui
s'est avéré être un sinistre hiver islamiste, la seule pédagogie est la
coercition, morale et surtout physique (châtiments corporels). De ce seul fait,
la langue arabe qu’on impose aux enfants les éloigne de leur vécu réel :
spontanément, ils l’assimilent pour ce qu’elle est devenue : une langue
liturgique, certes sacrée, mais loin de leurs préoccupations quotidiennes et
surtout de leurs besoins réels. Bref, dans l’inconscient d’un enfant arabe,
cette langue devient rapidement synonyme de quelque chose de contraignant et
d’antipathique ! Les élèves-disciples-talibans ânonnent de manière automatisée versets
et sourates du Coran, sans en comprendre un traître mot, dans ce balancement
continu et typiquement autiste des corps…
Le linguiste algérien Abdou
Elimam affirme qu’il n’est pas exagéré de dire qu’un écolier
algérien - ou plus généralement maghrébin- est un sujet dont on vide la
substance linguistique native pour lui substituer une prothèse langagière. C’est
ce mécanisme-là qui produit de la schizophrénie précoce. Reconnu par
ses pairs et par l’Unesco, ce chercheur affirme que le rejet de la langue
maternelle par l’école est la cause de l’échec scolaire et la source profonde
de la violence qui en découle au sein de la société.
Des travaux d'Abdou Elimam (*), nous
retenons cinq points :
1. Le potentiel
langagier des humains est un don naturel et c'est pourquoi nos cerveaux
abritent des zones spécifiques au langage. Ce potentiel neurolinguistique est
« codé en dur» sous la forme de circuits nerveux à partir du moment où on
est exposé à la communauté des parlants qui nous entourent. C'est ainsi que
jaillit la langue maternelle : on ne la choisit pas, elle nous est imposée par
la rencontre entre le neurologique et le social, à notre arrivée à la vie.
Cette vision est de nos jours largement partagée par les neurosciences
contemporaines.
2. Ce don de la
nature, fixé en dur dans nos neurone, occupe l'hémisphère gauche du cerveau.
Toute autre langue qui arrive, après coup, se voit hébergée dans l'hémisphère
droit. Toute autre langue prend appui sur les dispositifs neurologiques et
cognitifs mis en place par la langue maternelle.
3. Il est bon
de rappeler le fait historique que la langue punique (celle de Carthage) a été la langue
dominante avant l'arrivée des Arabes — y compris durant la période byzantine où l'usage du punique est attesté.
Le punique rencontre l'arabe et fait «bon ménage» avec lui. Ce qui permet, dès le Xe siècle,
l'émergence de cette langue propre au Maghreb. Le Maghribi (ou la Maghribia, ou
la Darija) hérite donc d'un legs très ancien (plus de 25 siècles).
4. Partant de
là, il devient clair que l'arabisation ne pourra JAMAIS écarter la langue
maternelle, sauf si cette langue arabe devient elle-même maternelle. Par
ailleurs, les langues maternelles maghrébines (tamazight et maghribi) sont donc
logées à la même enseigne que toute autre langue maternelle. Elles sont en dur
dans les cerveaux de ceux qui les portent à la naissance : rien, ni personne ne
pourra en venir à bout. A moins de changer les réseaux de neurones propres au
langage, ce qu’aucune constitution, même d’essence islamiste, n’est
capable de faire.
5. Défendre
les langues, c'est avant tout défendre l'espèce humaine avec ce dont la nature
la dote. Ainsi, la reproduction des langues par la naissance est le seul moyen
par lequel les langues vivent. Toute intervention musclée d'imposition d'une
langue sur une autre est vouée à l'échec. Ibn Jinni (941-1002), grand maître de la
linguistique et expert en langue arabe, l'avait déjà dit il y a plus de mille
ans ! L’histoire du Maghreb, depuis les invasions arabes depuis le VIIème siècle
le prouvent.
Si les modalités d’enseignement sont
perfectibles, l’aliénation linguistique, elle, laisse des traces indélébiles.
En conséquence, la solution à ces
problèmes passera, avant tout, par la prise de conscience de nos réalités
nationales dans chacun des pays maghrébins; celles-là même que nous
construisons depuis l'accès à nos indépendances nationales. Les questions
linguistiques sont des plus complexes dans la construction d'une nation moderne.
La réalité mondiale montre que les cas de monolinguismes étatiques sont plutôt
l'exception : la majorité des nations modernes vivent et se développent
avec plusieurs langues. La Tunisie, au contraire, vient de faire un formidable
bond en arrière : sa constitution décrète que l'arabe est sa langue unique,
alors qu’aucun tunisien ne parle naturellement la langue arabe, celle des
livres, des journaux et, encore moins, celle du Coran. La Tunisie n’est pas la
seule dans ce cas : aucune personne du « monde
arabe » n'utilise naturellement la langue arabe, pas même à La
Mecque. Donc l'arabe est plus proche d'une langue morte que d'une langue
vivante.
N’étant ni
réellement morte, ni vraiment vivante, la langue arabe est une langue
morte-vivante : une langue zombie.
« La fausse langue bloque la communication et gèle la formation d’une société
civile qui mettrait en péril le pouvoir, elle attire la pensée sur des voies de
garage, entrave le développement du sujet. Parmi tous les zombies mis en marche
par l’idéologie, la langue zombie présente le plus de danger » (Françoise Thom – historienne).
Ainsi, en cet an de grâce 2014, les
"députés" tunisiens, appartenant en majorité à la Confrérie des
Frères Musulmans viennent, en quelque sorte :
- D’accomplir un linguicide, qui
est l'acte de tuer une langue. Le terme est utilisé entre autres par Claude Hagège dans son ouvrage Halte à la
mort des langues (2001). C'est une forme particulière d'ethnocide.
- D'assassiner leurs aïeux et ascendants berbères, en se prétendant
Arabes. On appelle cela un parricide. Dans l'Antiquité, les personnes
ayant commis un parricide étaient déshabillées, fouettées au sang puis enfermés
dans un sac cousu en peau de bête avec, à l’intérieur un coq, un chat et un
serpent. Tout cela en public. Je ne sais pas ce que stipule la charia pour
pareils crimes…
- Cependant, pour la plupart d'entre
eux, ils casent leur progéniture dans les écoles françaises ou américaines,
vivent et "s'exilent" à l'occasion, chez ces mêmes
"infidèles", et y épousent des femmes, jusqu'au jour où ces mêmes
infidèles les placent au sommet de l'Etat. Le président provisoire tunisien, Moncef Marzouki, en est l'archétype le plus
frappant; Ghannouchi, le gourou des Frères Musulmans tunisiens, aussi.
Annexe :
Interview d'Abdou Elimam
Vos ouvrages affirment que le maghribi, ou
ce qu’on appelle « darija », reste notre langue d’ancrage. Sur quels
instruments scientifiques vous basez-vous pour tirer des conclusions aussi
catégoriques ?
Mes instruments scientifiques sont essentiellement
l’histoire et les traces matérielles qu’elle nous lègue. Il y a, en premier
lieu, les pierres qui conservent une sorte d’archives de nos mémoires et cette
archéologie comprend une masse importante d’écrits en punique. Il y a, ensuite,
les hommes qui, génération après génération, reproduisent dans une évolution
toute relative, leurs langues. Or, chez nous, depuis un peu plus de deux
millénaires, deux filiations linguistiques prévalent : celle du libyque qui se
manifeste de nos jours sous les variantes du berbère et celle du punique qui se
manifeste aujourd’hui sous les variantes du maghribi ou « darija ». Pour des
raisons trop longues à développer ici, l’écriture de l’histoire a marginalisé
la civilisation carthaginoise pour privilégier celle de Rome. Et nous sommes,
bon gré mal gré, pris dans ce piège qui a toujours voulu opposer l’Occident à
l’Orient. Pourtant, cette civilisation s’est bel et bien ancrée dans le Bassin
méditerranéen, plus particulièrement. Rome n’a pu en venir à bout qu’après deux
siècles de guerre et quelques trahisons. Rappelons que c’était le punique et
non pas le berbère qui était la langue officielle du prince Massinissa. Le
punique a évolué au contact des autres langues ; sa forme contemporaine est le
maghribi. C’est aussi simple que ça !
Dans vos travaux, vous dites souvent que dès
l’école, l’enfant, chez nous, entre en conflit avec la langue enseignée, car
celui-ci est d’abord nourri à sa langue de naissance.
Ce ne sont pas mes travaux, mais notre réalité
quotidienne qui le dit. Mise à part la fonction de « garderie », l’école
algérienne fait illusion. On y apprend surtout à haïr sa langue, ce qui, dans
la foulée, induit une haine de soi (le fameux sentiment d’auto-odi décrit par
les sociolinguistes). Cette haine de soi ne se limite pas à l’égo, puisque
l’enfant est amené à la déplacer. Contre la gent féminine de la famille,
d’abord, avant de rejeter les valeurs portées par le père, ensuite. On a trop
souvent accusé « l’islamisation de l’enseignement » de ces dérives. Or,
celles-ci prennent racine bien en amont : dans le refus de la langue
maternelle. C’est parce que l’enfant voit sa langue native minorée, voire
ridiculisée, qu’il réagit, instinct de survie oblige, par la violence. Dès
l’école, il se voit obligé de troquer sa langue native contre une construction
savante qui survit essentiellement d’avoir pris l’Islam en otage. Le drame ne
vient pas de la connaissance des langues. Non, le drame vient de la
substitution de la langue de la maison par celle de l’école. La solution la plus
sage aurait été de les avoir les deux, bien entendu. Un bilinguisme constructif
repose toujours sur la langue maternelle.
Selon vous, il ne faut jamais imposer une
langue à une société déjà nourrie de sa langue de naissance. Sommes-nous donc
condamnés à rester en conflit permanent avec la langue enseignée ?
Absolument pas ! Une observation saine des sociétés
humaines démontrerait qu’elles sont toutes multilingues. La vision d’une
société monolingue est utopique, voire blasphématoire. Du moins, tel est l’enseignement
à tirer de la destruction de la Tour de Babel (qui veut dire : porte de Dieu, «
bab’Ill »). Un puissant tyran de la Mésopotamie rêvait d’une humanité
monolingue et décida de construire une tour suffisamment haute pour atteindre
le paradis. Il s’en suivit un déluge de 40 jours et 40 nuits qui provoqua la
multiplicité des langues et la dispersion des hommes sur toute la terre. Comme
en témoigne ce mythe universel, la question de la pluralité des langues a été,
assez tôt dans l’histoire de l’humanité, ressentie comme la solution naturelle.
Le monolinguisme est donc bien un mythe dangereux pour l’espèce. Avec
l’avènement du Coran, il est vrai que la tentation d’uniformiser sa lecture a
poussé certains puissants de l’époque à banaliser la langue coranique en vue
d’en faire la « langue de tous ». Or, force est de constater, près de 14
siècles après, que cette langue du Coran ne parvient toujours pas à devenir une
langue native. Personne ne vient au monde avec cette langue comme forme
naturelle et spontanée d’expression comme c’est le cas avec le maghribi, par
exemple. Déjà, Ibn Jinni, un savant du second siècle de l’Hégire, disait : « Il
n’est pas permis d’attribuer à une langue la codification d’une langue
‘‘concubine’’ qu’elle ne mérite pas. (…) C’est dans ce sens que va la parole du
Prophète en disant : Le Coran est descendu en sept langues ; toutes suffisantes
et évidentes. » Il suffirait donc que la nature retrouve ses droits et que
les langues naturelles soient acceptées pour que tous les bilinguismes
possibles soient les bienvenus.
Entre langue maternelle et langue de
l’école, l’incompatibilité est-elle ainsi définitive ? Aucune réconciliation en
vue ?
Si, à la condition que la langue maternelle (que ce
soit le maghribi ou bien tamazight) trouve sa place dans l’école de la nation.
L’Unesco recommande, depuis toujours que les langues natives soient les langues
de l’école au moins durant les quatre premières années de la scolarisation. Une
fois la personnalité de l’enfant assise et consolidée, les contacts de langues
ne représentent pas de danger d’aliénation, elles deviennent une nécessité
même.
Vous dites qu’une langue qui ne se reproduit
pas par la naissance n’est pas une langue. Pouvez-vous vous en expliquer ?
L’objet des linguistes, c’est le langage humain.
Cependant, pour atteindre le langage humain, nous n’avons qu’un moyen, c’est de
l’appréhender à partir des langues singulières (le chinois, le grec, le
maghribi, etc.). Or, les langues sont une construction assez particulière en
cela que non seulement elles sont « héritées », mais que, en plus, elles
parviennent à souder les gens d’une même communauté entre elles. Pour pouvoir
s’ancrer dans la personnalité psychique des personnes et, en même temps, être à
la disposition de toute une communauté linguistique, la réalité de la langue
doit donc être particulière. Les neurosciences ont permis de lever le voile sur
cette dualité. En effet, toute langue imprime son potentiel dans un organe de
langage — qui prendra source dans l’hémisphère gauche du cerveau — dont tout
humain hérite à la naissance. Et les gens d’une même communauté linguistique
héritent des mêmes prédispositions. C’est ce qui explique que les petits
enfants des crèches d’une même ville parlent un peu de la même manière. On
découvre alors que les langues doivent être natives pour pouvoir produire ces
effets, à la fois personnels et collectifs. L’expérience montre que les «
langues » inventées par les humains (tel l’esperanto, par exemple) ne
parviennent jamais à être spontanément parlées par les nourrissons. De plus,
ces langues sont très loin de répondre aux besoins très variés des humains
(humour, passions, sciences, descriptions, explications, etc.). L’arabe étant une élaboration de laboratoire et non pas
une langue naturelle et spontanée, on ne peut la considérer comme une « langue
», mais plutôt comme un code culturel ne disposant pas des ressources
langagières naturelles.
Est-ce à dire que, dans tous les cas de
figure, l’arabisation serait un échec ? Quelle serait alors la politique à
suivre ?
Il s’agit, avant toute chose, de préserver la langue
maternelle de l’enfant au moins durant les quatre premières années de la
scolarisation. La langue arabe moderne peut et doit être introduite dès
la quatrième année. De la sorte, l’arabe trouvera ses marques et sera
facteur de réussites assurées. De la même manière, le français doit être
introduit en tant que deuxième langue étrangère. L’enjeu consiste non pas à
opposer les langues, mais à leur donner la place qui leur revient… sans
contrarier les lois de la Nature.
Il vous est arrivé de dire que l’Algérie
paie ses échecs endémiques à coups de milliards, n’est-ce pas là un jugement
par trop sévère ?
Il est vrai que sous la forme de boutade, il m’arrive
de dire des choses aussi caricaturales. Mais le fond de ma pensée est le
suivant : l’arabisation nous aura coûté trop cher pour un retour sur
investissement bien médiocre. Le résultat des courses est tel que, non
seulement nous avons privé deux générations d’un accès à la souveraineté
linguistique, mais, de plus, nos investissements ont été totalement
contre-productifs. Il suffirait pour s’en convaincre de faire un bilan objectif
de cette politique linguistique. Les frustrations linguistiques ne finiront pas
d’étonner si l’on s’y intéressait autrement qu’en termes instrumentalistes. Car
le langage est avant tout un attribut de la vie et non pas un « véhicule » (que
l’on peut troquer contre un autre, de meilleur acabit…). En somme, c’est par
amour pour cette patrie qu’il m’arrive de déplorer que l’on finance notre
propre échec.
http://langage87.rssing.com/browser.php?indx=9978052&item=5
« En tentant de jeter
la lumière sur la vie langagière du Maghreb préislamique, Abdou Elimam découvre
que la langue introduite par les Phéniciens en Afrique du nord, le punique,
s'avère langue substrat (à hauteur de 50% en moyenne) dans les parlers
contemporains du Maghreb et de Malte (1997). Ce qui conduit Abdou Elimam à oser
un regard renouvelé et critique sur la nature supposée « arabe » des
parlers du Maghreb. Son étude assoit la conviction que loin d'être une
arabisation (spontanée) de toutes ces contrées, les parlers de Malte et du Maghreb
sont des évolutions du punique au contact de l'arabe et du berbère. Rejoignant
Charles A. Fergusson et bien des linguistes orientaux, Abdou Elimam nomme
maghribi cette identité linguistique polynomique et au substrat punique (1997,
2003). Si peu d'arabisants ont réagi à cette thèse, bien des berbéristes et
quelques orientalistes européens s'en sont offusqués sans pouvoir démentir la
thèse du substrat punique dans la Darija maghrébine. »
Wikipédia
Hannibal GENSERIC