jeudi 28 août 2014

OTAN : des hordes islamistes pour déstabiliser la Russie et la Chine

Mine de rien, les armées américaines se positionnent lentement mais sûrement. A l’Ouest, l’OTAN se renforce à la frontière russe. Au Sud, sous prétexte de djihad, Daesh se positionne et, en même temps justifie une présence militaire américaine accrue. Dans l’Arctique, le Canada commence à se préparer à se déployer, tandis qu’à l’Est des sous-marins grouillent comme des requins en attente de leurs proies. Qui peut encore douter des objectifs de tout ce beau monde?

Pour le sous-secrétaire américain à la Défense Robert Work, il faut une "réponse militaire à toute action" dans les relations des USA avec la Russie et la Chine. Cette déclaration a le mérite d'être claire. Elle explique pourquoi les États-Unis ont l’intention de mettre à profit les capacités de la milice terroriste de Daesh / État Islamique, pour ouvrir des nouveaux fronts contre la Russie et contre la Chine.
Les moyens financiers sont fournis principalement par l’Arabie saoudite et le Qatar. Les cheikhs wahhabites préparent, idéologiquement, les jeunes originaires de la Russie, du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan, du Tadjikistan, du Kirghizistan, et du Xinjiang chinois avant de les envoyer, en Irak et en Syrie "se faire la main" sur les populations locales. Elena Suponina, conseillère, auprès du directeur de l’Institut des études stratégiques de Moscou, a précisé que la plupart des 1.000 combattants russophones, au sein de l’EI, sont des Tchétchènes de la région de Pankisi, une partie de la Géorgie, située entre la Tchétchénie et l’Ossétie du Sud.
Certains postes stratégiques au sommet de l'État Islamique, qui étaient réservés aux sunnites wahhabites irakiens, sont aujourd'hui occupés par des ressortissants du Xinjiang chinois et du Caucase russe.
La branche asiatique de l'EI est représentée par des Ouïgours et des ressortissants d'Asie centrale. D’origine mongole, ils sont liés à leurs congénères d’Asie centrale et de Turquie. Ils sont majoritaires dans la région autonome du Xinjiang et dont le nombre s’élève à 10 millions (d’après le recensement de 2010). Région des plus stratégiques, le Xinjiang, avec une superficie de 1,6 million de km2, regorge de gisements de pétrole, constitue la plus grande région productrice de gaz naturel en Chine et possède d’importantes réserves d’uranium. Les liens commerciaux qui unissent le Xinjiang au Kazakhstan sont de la plus grande importance géostratégique en plein cœur de l’Eurasie.
En octobre 2012 déjà, les journalistes chinois rapportaient l'apparition, en Syrie, de combattants musulmans chinois basés auparavant en Turquie. A l'été 2013, Pékin a associé les émeutes de Xinjiang à la guerre en Syrie, où des séparatistes ouïgours combattent aux côtés des jihadistes. Selon les experts de l'Académie des sciences sociales du Xinjiang, l'attentat du 22 mai 2014 dans la capitale de la Région autonome ouïgoure du Xinjiang a également été perpétré par des terroristes ayant combattu en Syrie.
La branche caucasienne de l'EI regroupe des "Tchétchènes géorgiens" et des islamistes azerbaïdjanais. Les premiers sont représentés par l'un des principaux chefs de guerre de l'EI Omar al-Chichani – Tarkhan Batirachvili, également connu comme Omar le Tchétchène. Ce ressortissant de la vallée du Pankissi, en Géorgie, a suivi une formation sous la direction d'instructeurs américains et a combattu en août 2008 contre la Russie en qualité d'officier du renseignement militaire géorgien. Selon le Wall Street Journal, Batirachvili a transformé la guerre en Irak et en Syrie en "affrontement géopolitique entre les Etats-Unis et la Russie". Selon le ministère tchétchène de l'Intérieur, les islamistes locaux arrivent en Syrie via l'Azerbaïdjan, dont de nombreux citoyens – originaires des régions de Xaçmaz, Qusar, Agcabedi, Massali, Balasen, Seki et Ievklakh – combattent également dans les rangs des terroristes de l'EI, selon la fondation américaine Jamestown.  
Voici les principales organisations du djihadisme caucasien :
- Front anti-impérialiste mondial. Il a été créé le 8 mai 2007 à Ternopol (ouest de l'Ukraine) par des néonazis ukrainiens, baltes et polonais, ainsi que des islamistes ukrainiens et russes à l'initiative du Mouvement international pour la décolonisation du Caucase (dirigé par Akhmad Sardali) et l'organisation panukrainienne Trizoub (Trident), mouvement extrémiste inspiré de l'idéologie nationaliste de Stepan Bandera, sous la direction de Dmitri Iaroch.
- Emirat du Caucase. Créé le 7 octobre 2007. A la même époque le "président de l'Itchkérie" autoproclamé, Dokou Oumarov, déclare le jihad à "l'Etat occupant" (la Russie) comme étant le "devoir sacré de tous les musulmans du Caucase".
- Hizb ut-Tahrir (Parti de la Libération). Organisation terroriste qui n'est pas reconnue comme telle en Ukraine. Elle contrôle près de 20% de la population tataro-criméenne. Près de 500 de ses membres ont combattu en Syrie.
- Mouvement islamique d'Ouzbékistan. Cette organisation terroriste internationale est étroitement liée à l'Opposition tadjike unie, tournée vers l'Afghanistan. "Alimentés" depuis la Syrie, les terroristes du mouvement sont susceptibles de s'activer non seulement en Ouzbékistan, mais partout en Asie centrale.
Les Russes et les Chinois veulent la guerre :
ils ont placé leur pays près des bases
militaires américaines !
En 2009, Chalmers Johnson, professeur américain de l'Université de Californie et ancien consultant de la CIA (1967-1973) [2] comptait 865 bases militaires US présentes dans 46 Pays avec 190.000 soldats et près de 100.000 civils liés à l'entretien de ces bases.

Pourquoi les Etats-Unis ont besoin d’une guerre dans le Caucase

Les Etats-Unis n'ont besoin de la Géorgie, de l’Arménie, et de l’Azerbaïdjan, tout comme d’ailleurs de l’Ukraine, que pour affaiblir la Russie et l’Iran, deux nations frappées par les sanctions occidentales. S’ils réussissaient à entraîner les trois pays du Sud Caucase dans le conflit du Karabakh, des coups d’Etat pourraient en résulter dans ces trois républiques, ce qui provoquerait de gros problèmes à la Russie et à l’Iran qui ne pourraient plus exporter leur gaz vers l’Europe. Ainsi, en coupant la seconde voie de transit, après celle de l’Ukraine, les Etats-Unis parviendraient à leurs fins et mettraient finalement leurs alliés européens à genou, les forçant à acheter du gaz américain ainsi que du gaz de schiste produit en Ukraine par la compagnie « Burisma Holdings». Dans le conseil d’administration de cette firme ukrainienne, on trouve Robert Hunter Biden, fils du vice-président des USA, qui en dirige le département juridique.

Rôle de l'Etat Islamique contre la Chine

La Chine est aujourd’hui redoutée à Washington non pas tellement comme puissance militaire (même si elle n’est pas négligeable), mais surtout comme puissance économique (au renforcement de laquelle contribuent  les multinationales états-uniennes en fabriquant beaucoup de leurs produits en Chine). La Chine devient plus redoutable encore pour les USA à la suite d’une série d’accords économiques avec la Russie, qui rendent vaines les sanctions occidentales contre Moscou, et avec l’Iran (toujours dans le viseur de Washington), important fournisseur de pétrole à la Chine. Il existe en outre des signaux indiquant que la Chine et l’Iran sont favorables au projet russe de dédollarisation des échanges commerciaux, ce qui infligerait un coup mortel à la suprématie états-unienne.

Coopération sino-russe pour résister

En réponse aux menaces occidentales, la Chine et la Russie ont conclu un partenariat stratégique qui repose sur 6 piliers:

  1. énergie: la Chine et la Russie ont conclu toute une série d’accords cette année faisant de la Russie le principal fournisseur de la Chine en gaz et en pétrole.
  2. affaires et commerce: la Chine et la Russie ont l’intention de renforcer leurs échanges mutuels, les portant de 90 milliards de dollars par an actuellement à 200 milliards de dollars en 2020, Il est probable que cet objectif sera dépassé car la Chine est en passe de devenir l’investisseur principal dans l’économie russe.
  3. haute technologie et coopération dans l’industrie: la Chine et la Russie coopèrent actuellement dans un vaste champ de domaines, du développement aéronautique à l’échange de données satellitaires.
  4. finances: la Chine et la Russie sont des partenaires dans la nouvelle Banque BRICS. Ils ont l’intention de remplacer le dollar américain dans leurs transactions commerciales. Ils travaillent également ensemble sur les systèmes de paiement par carte et sur ses systèmes alternatifs visant à rivaliser avec le système SWIFT pour les paiements interbancaires.
  5. militaire: la Chine et la Russie se livrent à des exercices militaires dont la fréquence et l’ampleur sont de plus en plus élevées. Leurs états-majors respectifs se coordonnent étroitement les uns avec les autres. La Russie a repris la vente d’armes et de technologies à la Chine.
  6. politique et diplomatie: la Chine et la Russie sont membres co-fondateur de l’Organisation de coopération de Shanghai. Ils coordonnent activement leurs positions de politique étrangère. Ils travaillent également en étroite collaboration et se soutiennent mutuellement au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Avec les transferts d’armes entre la Libye et la Syrie, au profit des Jihadistes, en fermant les yeux sur la duplicité des Monarchies du Golfe Persique  ainsi que de la Turquie, en ciblant la Russie et la Chine et en refusant d’inclure l’Iran et la Syrie dans la lutte contre DAESH, Obama et ses valets européens ont fermé la porte à la seule option viable pour vaincre les Jihadistes de l'EI.


En s'attaquant à la Russie et à la Chine, les impérialistes occidentaux creusent leur propre tombe. Les les exemples de Napoléon et de Hitler devraient leur servir de leçon : « Chaque fois que tu entres en Russie avec un glaive, par le glaive tu péris ».


Hannibal GENSERIC

 (1) VOIR AUSSI :

Moyen Orient : Le plan américano-israélien

L'Occident protège les islamistes : un "retour de bâton" est inéluctable