Que Wayne Madsen, dans sa vindicte pour ne pas dire sa
haine (vraiment, il n’aime pas Trump !), en soit néanmoins remercié, pour
mon compte dans tous les cas. Grâce à lui et parce qu’il y a toujours une part
d’inculture en nous, pour mon compte donc puisque je n’en connaissais rien du
tout, voici un mot de plus, moi “qui passais sans le voir“, que je glisse avec
délice dans mon arsenal dialectique, ce par quoi les guerres se gagnent
aujourd’hui ; voici la kakistocratie...
(« De l’anglais kakistocracy,
attesté en 1644 chez Paul Gosnold. Emprunté au grec ancien κάκιστος,
kakistos (“pire”), superlatif deκακός, kakós (“mauvais”), avec
le suffixe cratie(“gouvernement”).
Gouvernement par les pires personnes, ou par des personnes considérées comme
particulièrement médiocres. » [Selon Wiki, Ave.])
L’expression est employée par Madsen
dans la conclusion d’un texte où il développe, documente et analyse la formidable
entreprise de chantage et d’extorsion de fonds qu’est devenue la politique
générale des États-Unis, cette gigantesque
Guerre Mondiale du racket.
Tous les procédés employés en général et avec brio par le crime organisé sont
ici porté à leur zénith sans le moindre souci de dissimulation par le
gang-Trump, comme s’il existait désormais une légalité internationale du racket
(chantage + extorsion de fonds), l’affirmation absolument invertie de la
production d’une sorte de souveraineté elle-même complètement invertie, de
dimension mondiale, produite en tant que telle, sans le moindre effort
d’argument ou d’artifice d’une logique structurante, sans la moindre peine
d’affirmation d’une une “hégémonie bienfaisante”, ordonnée, d’un “ordre
nouveau”, New World Order...
Contrairement aux comportements de
ses inspirateurs (le crime organisé) et de ses prédécesseurs (les présidents
précédents), le gang-Trump n'a strictement aucun souci de la forme, de ce
qui est convenable même si pour la seule apparence ; il est à l'image
de son chef, “brut de fonderie”
comme l'on dit, sans le moindre doute de ses actes ni de l'effet bénéfique
qui en résultera (Great Again). Ce n'est pas le DeepState ni
les neocon qui ont phagocyté Trump, c'est Trump qui les a
phagocytés, imposant ses méthodes et ses comportements importés de sa propre histoire, sans aucun souci ni
connaissance de l’Étiquette qui est, dans sa définition la plus cohérente, la
dissimulation des actes du désordre et de l'illégalité naturels à l'homme
derrière l'apparence d'un théâtre social, ou dit avec majesté l’Étiquette
qui affirme une structure qui se veut ou se voudrait souveraine.
Effectivement, Trump ne connaît pas Louis XIV, il connaît tout de la
téléréalité et rien du théâtre.
Bref (façon d’écrire), les USA Made-in-Trump comme hyper-Syndicat du Crime inspiré du temps de Luciano & Costello, habillé en Empire de rapine, de chantage et de piraterie,
affirmé comme tel, sans la moindre gêne et beazucoup plus grossier que
son inspirateur, légalisant absolument l’illégal et portant comme valeur
politique essentielle, comme vertu politique dirais-je même cette pratique. MAGA ? On s’est trompé d’acronyme, puisqu’il faut lire Make Cosa Nostra Great Again. (*)
Après avoir détaillé plusieurs cas fameux et en cours,
dont celui du Venezuela bien entendu, Madsen, conclut par son jugement général
sur l’administration Trump, effectivement qualifiée de “kakistocratie
népotique” parce que les intérêts de la “Famille”(Trump’s
Familly) sont le fondement moral de cette activité, selon
une sorte de morale dont Trump, Trump-le-moraliste, est le créateur achevé
grâce aux moyens de la communication brutale et totalitaire et au sens de la
téléréalité qui caractérisent son activité. (C’est du Butler avec la
guerre-téléréalité, du Everything is a racket encore plus
que War is a
racket.) Voici cette conclusion de Madsen :
« La punition par les tarifs douaniers et les
sanctions produit des effets incontrôlables et déstabilisants, surtout lorsque
les USA imposent des tarifs douaniers à la Chine, au Mexique, au Canada, à
l’Europe et à d’autres pays, et des sanctions contre l’Iran, Cuba, la Syrie,
la Russie, la Biélorussie, le Venezuela, le Nicaragua, le Soudan, le Zimbabwe,
la Corée du Nord, la Bosnie-Herzégovine, le Myanmar, l’Irak, Le Yémen, le
Burundi, le Qatar, le Koweït, le Liban, la Crimée, l’Érythrée, le Liban et Chypre.
M. Trump peut bien croire s’il le veut qu’il a le pouvoir de brandir son
sceptre et sa foudre de la guerre économique à son gré et sans réfléchir aux
conséquences de sa politique, il reste que le monde apprend de plus en plus à
contourner Washington et à mener ses relations internationales sans devoir
supporter le souffle fétide des insultes de Trump. Qui plus est, la
kakistocratie népotique de l’administration Trump, c’est-à-dire le président et
ses porte-flingues, tels le secrétaire au Trésor Steve Mnuchin, le secrétaire
au Commerce Wilbur Ross et le secrétaire d’État Mike Pompeo, a veillé à
accorder des exemptions aux tarifs et aux sanctions quand elles profitent
personnellement aux entreprises de Trump et de sa famille. Tout cela sera pris
en compte lorsque des actes de destitution attendus de longue date seront
finalement mis à la charge du président Trump par la Chambre des Représentants
des États-Unis. »
Le titre de cet article du 7
mars 2019 sur Strategic-Culture.org est :
« Trump: The Warlord of Economic Savagery ». Le mot
“sauvagerie”, qui comprend dans ce cas l’addition des caractères de la
barbarie, de la cruauté et de l’inhumanité, convient sans aucun
doute à la description objective que fait Madsen de cette “Guerre Mondiale du
racket” que conduit Trump ; dans son outrance, dans le galvaudage
fait à tous les usages, les règles et les principes, cette activité constitue
une nouvelle production extrême de la postmodernité, et donc un nouvel échelon
dans la Grande Crise de l’Effondrement du Système.
Cela ne dévalorise en rien le rôle de
démolisseur et de créateur du désordre dans les structures du Système que nous
reconnaissons à Trump, bien au contraire, et avec force. Trump a
atteint le sommet de sa fonction d’antiSystème, bien entendu par
totale inadvertance et en complète inconscience : il a inventé la
barbarie de déstructuration du Système.
Note
(*) Selon notre conception des hiérarchies et notre culture des bas-fonds
portant beau, le terme de Mafia, outre son emploi commun sans
majuscule, désigne l’organisation sicilienne fameuse de l’origine. Cosa
Nostra, ou Syndicat du Crime, ou “crime organisé” est disons
spirituellement et ethniquement, l’émanation américaniste de la Mafia.
Essentiellement composé d’Italo-Américains au temps de sa splendeur (années
1930-années 1970), avec des capi aussi glorieux que Luciano,
Costello, Genovese, Gambino, et des fous-tueurs tels que Capone ou
Anastasia, Cosa Nostra fut un modèle d’organisation,
d’intégrité et de moralité dans toutes les activités illégales du crime. Bon
maris et bon pères de famille, les capi ne manquaient jamais de
donner leurs fastueuses oboles à l’Église du coin (celle de Rome, bien
entendu).
Source : http://www.dedefensa.org/article/make-cosa-nostra-great-again
VOIR AUSSI :
Dans sa jeunesse, Trump avait un mentor, le fameux avocat homosexuel juif de la mafia new-yorkaise nommé Roy Cohn (1927-1986) qui lui a appris comment être une brute et un tyran. |
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