lundi 25 mars 2019

L’initiative de Trump au sujet du plateau du Golan…

… au bon moment pour favoriser la réélection de Netanyahou
Les gens qui ont payé pour la campagne électorale de Trump, en particulier le magnat des casinos et sioniste Sheldon Adelson, veulent que le Premier ministre israélien, Bibi Netanyahou, reste en fonction. Netanyahou fait l’objet d’une enquête pour plusieurs affaires de corruption et a un concurrent sérieux lors des prochaines élections générales en Israël. Trump a besoin d’argent pour sa campagne de réélection et est prêt à tout pour l’obtenir.

Trump est de connivence avec Netanyahou pour influencer les élections israéliennes. C’est la raison pour laquelle il a décidé hier de déclarer reconnaître la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan :
Donald J. Trump @realDonaldTrump - 16:50 utc - 21 mars 2019
Après 52 ans, il est temps que les États-Unis reconnaissent pleinement la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan, qui revêt une importance stratégique et sécuritaire cruciale pour l'État d'Israël et la stabilité régionale !

Ce plateau est une terre syrienne qui a été occupée par Israël pendant sa guerre d’agression contre l’Égypte et la Syrie, en 1967.

 
 Ce plateau a une valeur stratégique et militaire. Celui qui le contrôle peut aussi contrôler les plaines à l’est, à l’ouest et au sud. Israël y a construit plusieurs radars et stations d’espionnage qui lui permettent de voir au plus profond de la Syrie.
Cette photo de profil dépeint faussement le territoire des hauteurs occupé comme étant israélien. La frontière internationalement reconnue s’étend le long de la rivière.
Cette photo de profil dépeint faussement le territoire des hauteurs occupé comme étant israélien. La frontière internationalement reconnue s’étend le long de la rivière.
McClatchy décrit la chronologie de la décision de Trump :
Le tweet du président Donald Trump, jeudi, reconnaissant le plateau du Golan comme territoire israélien, a surpris les membres de sa propre équipe de paix au Moyen-Orient, le département d'État et les responsables israéliens.

Les diplomates américains et les assistants de la Maison-Blanche pensaient que la question du plateau du Golan serait à l'ordre du jour des réunions de la semaine prochaine entre Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à la Maison-Blanche. Mais ils n'étaient pas préparés à une annonce présidentielle dès cette semaine.
La déclaration de Trump était attendue, mais pas pour hier. La raison de cette éjaculation précoce est évidente. Hier, un nouveau cas dans la totale corruption de Netanyahou a été révélé :
Les procureurs de la République envisageraient d'ouvrir une nouvelle enquête criminelle pour corruption contre le Premier ministre Benjamin Netanyahou, cette fois dans l'affaire dite des sous-marins, citant de nouvelles informations « dramatiques ».
Netanyahou a réalisé un profit de 4 millions de dollars grâce aux actions qu’il détenait dans une société rachetée par Thyssen-Krupp, un conglomérat allemand auprès duquel Israël, sous la présidence de Netanyahou, a commandé des sous-marins et des corvettes.
Ces nouvelles révélations menacent d’exploser la campagne de réélection de Netanyahou. Le coup soudain de Trump à propos du Golan est parfaitement chronométré pour les enterrer.
Revenons à McClatchy :
Selon Dan Shapiro, ancien ambassadeur des États-Unis en Israël sous l'ancien président Barack Obama, la formulation du tweet de Trump ne constitue vraiment pas une reconnaissance officielle et déclarative. Mais il suffit d'une déclaration du président ou du secrétaire d'État pour assurer ce changement majeur de la politique américaine.


La Maison-Blanche réfléchit à plusieurs moyens d'officialiser la décision politique, y compris une éventuelle cérémonie de signature du décret exécutif lundi en présence de Netanyahou. ...

Les responsables de l'administration ont déclaré que le conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, avait joué un rôle déterminant dans cette décision, après s'être rendu en Israël en janvier pour assurer aux responsables que les États-Unis ne les abandonneraient pas en Syrie malgré la soudaine décision de Trump de retirer les troupes du champ de bataille.
Cette initiative précipitée est typique de Bolton. Il n’y a pas eu de processus stratégique pour planifier et annoncer la décision. On n’a pas tenu compte des conseils juridiques de longue date d’autres ministères qui avaient mis en garde contre ce genre de décision.
Trump n’a pas le pouvoir de donner à Israël la souveraineté sur quoi que ce soit. Plusieurs résolutions de l’ONU ont déterminé (RCSNU242) et reconfirmé (RCSNU497) que le plateau du Golan est un territoire syrien illégalement occupé par Israël. L’Union européenne, la Russie et d’autres ont rejeté la décision de Trump et l’ont qualifiée d’illégale.
La décision de Trump pourrait cependant avoir un certain poids devant les tribunaux américains. Cela deviendra important lorsque des poursuites judiciaires seront intentées contre Genie Energy Ltd, une société pétrolière du Newark New Jersey qui veut forer du pétrole dans la région du Golan :
Genie Energy n'est pas une société pétrolière ordinaire. Dick Cheney siège à son conseil consultatif. De même que l'ancien chef de la CIA et président de la Fondation pour la défense des démocraties, James Woolsey. Ainsi que Jacob Lord Rothschild de la dynastie bancaire londonienne et ancien partenaire commercial de l'oligarque pétrolier russe condamné, Mikhail Khodorkovsky. Avant son arrestation, Khodorkovsky avait secrètement transféré ses actions de Yukos Oil à Rothschild.


De plus, ce conseil d'administration de la peu connue Compagnie pétrolière de Newark, au New Jersey, comprend l'ancien secrétaire américain à l'énergie, Bill Richardson, le magnat des médias pro-israéliens et Rupert Murdoch, le propriétaire de la chaîne favorite de Trump, Fox News TV. L'ancien secrétaire au Trésor, Larry Summers, et le milliardaire du fonds de couverture, Michael Steinhardt, y siègent également. Steinhardt, un ami philanthropique d'Israël et de Marc Rich, est également membre du conseil d'administration de la néoconservatrice Foundation for the Defense of Democracies de Woolsey, qui conseille à Trump, entre autres choses, de reconnaître Israël comme propriétaire légitime des terres du plateau du Golan, prises par Moshe Dayan pendant la guerre de 1967.
En vertu du droit international, il est illégal de tirer des ressources naturelles d’un territoire occupé. Avec la décision de Trump, les propriétaires et les membres du conseil d’administration de Genie Energy bénéficient d’une couverture juridique supplémentaire devant les tribunaux américains et israéliens.
Les conséquences internationales du déménagement sont pour l’instant subtiles. Sur le terrain, rien n’a changé. L’occupation israélienne était et reste illégale.
Le plateau du Golan occupé comprend les fermes de Sheeba qui sont un territoire libanais. L’axe de résistance du Hezbollah, de la Syrie et de l’Iran est renforcé par la décision de Trump et ils vont l’utiliser pour justifier de nouvelles activités contre Israël et peut-être contre les intérêts américains ailleurs. Ce mouvement servira à recruter davantage de résistants, en particulier parmi les Druzes du côté syrien du Golan, dont les frères vivent du côté contrôlé par Israël.
Cela délégitime encore davantage les « rebelles » syriens et les Kurdes syriens qui sont alliés avec les États-Unis car Trump donne des terres syriennes. Cela démontre la faiblesse des dirigeants arabes qui sont alliés avec les États-Unis mais qui n’ont même pas été informés que Trump avait prévu de céder des terres arabes. Cela incitera leur population nationale à s’opposer à eux. Il leur sera donc beaucoup plus difficile de poursuivre leur politique de détente avec Israël.
L’« accord du siècle » pour la paix entre les Arabes et les Sionistes que le gendre de Trump, Jared Kushner, était censé organiser est maintenant mort.
Par Moon of Alabama – Le 22 mars 2019

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