Avec l’aide des Émirats arabes unis, Israël fournit des armes et forme l’Armée nationale libyenne.
Malgré les
appels de l’ONU et des organisations humanitaires internationales à
suspendre les violences, au moins temporairement pendant la pandémie de coronavirus, la guerre civile libyenne se poursuit comme si de rien n’était.
À la suite d’une attaque lundi 13 avril, l’approvisionnement en eau a été coupé à plus de deux millions de personnes à Tripoli et dans les villes voisines. Aujourd’hui, de féroces batailles font rage à l’ouest de la capitale libyenne.
Le conflit entre les deux principales factions rivales est alimenté
par une intervention internationale accrue et un approvisionnement
constant en armes, en violation flagrante des sanctions de l’ONU et d’un
embargo sur les armes.
D’un côté se trouve le Gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, dirigé par Fayez al-Sarraj, 60 ans, architecte de profession.
La Turquie tranfère des terroristes islamistes
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Le GNA est principalement soutenu par le Qatar et la Turquie, qui est
devenu un important fournisseur d’armes et de mercenaires aux forces de
Sarraj.
La Turquie a également envoyé des drones en Libye – certains d’entre
eux développés en Turquie sur la base de vieux modèles israéliens [1], et
d’autres fabriqués en Israël, vendus à l’Azerbaïdjan, allié de la
Turquie. La Turquie recrute également des centaines de combattants
syriens pour les expédier en Libye en tant que mercenaires pour soutenir
le GNA.
De l’autre côté se trouvent les forces du général Khalifa Haftar , qui
contrôle l’est de la Libye et sa principale ville portuaire, Benghazi.
Le sexagénaire commande l’Armée nationale libyenne (ANL).
Titulaire de la nationalité américaine, Haftar était connu pour être très proche de la CIA [2] lors de son exil sous Mouammar Kadhafi.
Il n’est pas étonnant alors que Haftar soit soutenu par
l’administration du président Donald Trump, qui soutient extérieurement
les efforts de paix internationaux mais encourage secrètement les
campagnes de Haftar.
Les alliés des États-Unis au Moyen-Orient lui emboîtent le pas. Parmi
eux se distinguent l’Égypte et les Émirats arabes unis, et dans une
moindre mesure Israël.
Contrer les drones turcs
La connexion israélienne est certes moins connue mais très
importante. En fait, le rôle joué par Haftar est le résultat de l’axe
créé ces dernières années par l’Égypte, les Émirats arabes unis,
l’Arabie saoudite et Israël.
Cette semaine, la chaîne de télévision Al Araby a rapporté que les
Émirats arabes unis avaient financé et fourni à l’ANL des systèmes
avancés de défense aérienne fabriqués par une entreprise israélienne et
transférés via l’Égypte. Ces systèmes visent à contrer les drones turcs.
Le « dossier » libyen est entre les mains du Mossad qui coordonne ses
opérations et ses politiques concernant Haftar avec le gouvernement
égyptien du président Abdel Fattah al-Sissi [3] et son chef du renseignement Abbas Kamel.
Entre 2017 et 2019, les émissaires du Mossad ont rencontré Haftar à
de nombreuses reprises au Caire et ont facilité la formation de certains
de ses principaux officiers dans les tactiques de guerre, la collecte
et l’analyse de renseignements, ainsi que les mesures de contrôle et de
commandement.
Par ailleurs, le Mossad a également aidé ses forces à acheter du matériel de vision nocturne et des fusils de sniper.
Les liens particuliers entre Haftar et Israël sont une ironie de
l’histoire. Il a servi dans l’armée libyenne sous Kadhafi et a pris part
au coup d’État qui a porté Kadhafi au pouvoir en 1969.
En 1973, jeune officier, il était membre du contingent libyen qui a
aidé l’Égypte pendant la guerre du Kippour. Mais la brigade libyenne et
ses pilotes qui étaient stationnés en Égypte n’ont pas pris part aux
combats actifs.
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Sous Kadhafi, Israël avait un intérêt particulier pour la Libye.
Le dirigeant libyen a financé la lutte palestinienne et accueilli des
militants palestiniens, y compris des résistants du célèbre groupe
Abou Nidal.
En réaction, les services de renseignement israéliens et les forces
spéciales ont suivi les responsables libyens et traqué son aviation, et
ont atterri sur les côtes de ce pays d’Afrique du Nord pour mettre en
place des dispositifs d’espionnage et mener des opérations.
Lors d’une opération menée en 1995, une unité de commando naval a
tendu une embuscade pour tuer le Dr Fathi Shaqaqi, le dirigeant du Jihad
islamique palestinien, mais a reçu l’ordre de se retirer en raison d’un
groupe de touristes européens qui campait à proximité dans l’oasis
désertique. Quelques mois plus tard, il a été assassiné par des agents
du Mossad à Malte.
Les agents des renseignements israéliens ont recueilli des données et
des informations sur leur développement, mais ils se sont rendu compte
rétrospectivement que leurs informations étaient inadéquates. La Libye a
développé, avec l’aide du Pakistan, des capacités nucléaires bien plus
avancées que ne le soupçonnaient les services de renseignement
israéliens.
Finalement, c’est la CIA et le MI6 qui ont secrètement coopéré avec Kadhafi et l’ont convaincu en 2004 d’abandonner ces projets.
Au cours de cette période de dégel des relations avec l’Occident, qui
a duré jusqu’à ce qu’il soit assassiné par
l’OTAN en 2011 [3], le dirigeant libyen a flirté avec Israël et est à
l’origine de quelques gestes politiques.
Lui et son fils Saïf al-Islam plaidaient pour la paix entre Israël et la Palestine sur la base d’un seul État, qu’ils avaient baptisé « Isratine ».
À l’aide de juifs libano-italiens célèbres, ils ont envoyé des
pèlerins musulmans à Jérusalem et libéré des Israéliens d’origine
libyenne qui s’étaient rendus dans leur ancienne patrie et qui étaient
accusés à tort d’être des espions.
Même après l’assassinat de Kadhafi par les rebelles (téléguidés par la France de Sarkozy), des membres de
sa famille ont tenté de tendre la main à Israël pour obtenir de l’aide.
Alors que sa fille Aïcha a trouvé refuge à Alger, elle aurait envoyé des
messages via des intermédiaires italiens demandant si elle serait
autorisée à s’installer en Israël, affirmant que sa grand-mère était
juive. Un avocat israélien représentant Aïcha a toutefois nié qu’une telle demande ait été faite.
Maintenant que la guerre civile s’étend, Israël a un intérêt de plus
dans le pays. En élargissant sa présence en Libye, la Turquie vise à
accroître son influence en Méditerranée et ainsi à perturber les plans
israélo-chypriotes de construction de gazoducs vers la Grèce et l’Italie.
Bien que le conflit entraîne de curieuses associations, il faut noter
que l’implication et l’influence d’Israël dans les opérations de Haftar
en Libye sont mineures. La Russie, qui envoie également des mercenaires
et des armes pour aider le général, joue un rôle bien plus grand et
plus important.
Date de publication: Mardi 21 avril 2020 -
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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Les annotations dans cette couleur sont de Hannibal Genséric
NOTES
[3] Dans Le
Président égyptien Sissi recrutera des pays arabes pour soutenir « l’accord du
siècle » de Trump/Netanyahou , nous avions écrit :
Pour la petite histoire, ces derniers temps, lors d’une
inauguration par Sissi, celui-ci a déclaré qu’il a mis 50 ans à apprendre
comment diriger un État. Était-ce juste une fanfaronnade pour se faire
prévaloir ? Peu probable ! Par contre cela pouvait être un lapsus.
Sissi est né en 1954 d’une mère d’origine marocaine
juive et d’un père égyptien. Or, celui qui est né d’une mère juive
est juif (selon la religion juive). Donc le maréchal qui dirige l’Égypte
est juif. Alors, lorsque Sissi dit qu’il a commencé à apprendre comment
fonctionne un État depuis 50 ans, et s’il n’a pas fanfaronné, cela veut dire que
Sissi, apparemment un enfant « miracle » juif, a commencé à être
initié aux affaires de l’État égyptien, quand il avait seulement 13 ans, si mes
calculs sont justes. C’est un peu comme les gendres de Trump et de
Poutine : ils ont été conçus pour épouser les filles des empereurs
d’Orient (Poutine) et d’Occident (Trump). Est-ce un hasard ? Non. À ce
niveau, il n’y a pas de hasard, surtout si l’on considère que l’Égypte est le
plus puissant pays « arabe ».
Tous les initiés aux arcanes
des services secrets, savent que de telles formations et de telles préparations
sur le long terme ne peuvent être conçues et préparées que par qui-vous-savez.
Je vous laisse deviner qui !
Hannibal GENSÉRIC
Erdogan est le grand destabilisateur d'un grand nombre de pays il recherche la grandeur de l'Empire Ottoman et apporte son aide aux Frères musulmans partout y compris en Tunisie. Sarkozy plutôt que de déférer Kadhafi devant la justice préféra le faire exécuter pour le silence.
RépondreSupprimerla raison du plus fort est toujours la meilleure...du moment qu’Israël y fait partie dans cette lutte fratricide la partie adverse est responsable de tous les maux ...même du covid...
RépondreSupprimeron passe sous silence le rêve-réalité du grand Israël...c'est tabou... cause toujours