La
Chine a exhorté mercredi les États-Unis à prendre au sérieux les inquiétudes de
la communauté internationale concernant leurs laboratoires biologiques dans les
pays de l'ancienne Union soviétique et à protéger la santé et la sécurité des
populations locales, a déclaré mercredi un porte-parole du ministère des
Affaires étrangères.
Le
porte-parole Geng Shuang a fait ces remarques lors d'un point de presse de
routine après que la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères
ait exprimé cette préoccupation.
La
porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a
déclaré lors d'une conférence de presse le 17 avril que des laboratoires
américains en dehors des États-Unis d'Amérique pourraient développer des agents
pathogènes mortels, qui causent des maladies dangereuses. Zakharova a noté que
le ministère russe des Affaires étrangères avait pris note de la présence
biologique croissante des États-Unis en dehors des États-Unis, en particulier
dans certaines des anciennes républiques soviétiques.
Elle
a déclaré que la Russie ne pouvait pas se permettre d’ignorer le fait que des
infrastructures d’armes biologiques dotées d’un potentiel biologique dangereux
étaient mises en place par les États-Unis à proximité des frontières de la
Russie. Les cas les plus préoccupants de déploiement de laboratoires
biologiques américains sont ceux trouvés en Ukraine et en Géorgie,
où ils ont recueilli des échantillons d'ADN de citoyens russes et autres des
anciennes républiques soviétiques.
Document relatif au financement et à la construction d’un laboratoire pour le DoD (Ministère de la Défense US) à Dnipropetrovsk, en Ukraine. |
Laboratoires américains de guerre biologique |
Les
médias étrangers ont également révélé que ces laboratoires étaient entièrement
dirigés par des Américains et financés et gérés par le ministère américain de
la Défense pour étudier des maladies dangereuses ciblant des groupes de
personnes spécifiques ou même mener des projets de recherche qui sont interdits
aux États-Unis.
"Les États-Unis ont établi
un certain nombre de laboratoires biologiques dans les pays de l'ancienne Union
soviétique, mais ont gardé le silence sur leurs fonctions, leurs utilisations
et leurs facteurs de sécurité",
a indiqué M. Geng, notant que cet acte a suscité une profonde inquiétude au
sein des populations locales et dans les pays voisins, et que certaines
personnes exigent fortement la fermeture des laboratoires concernés.
"Nous
espérons que les États-Unis prennent au sérieux les préoccupations de la
communauté internationale, qu'ils considèrent la santé et la sécurité des
populations locales de manière responsable et qu'ils prennent des mesures
concrètes pour réduire les craintes", a-t-il déclaré.
Rappel
Bien plus que les programmes
nucléaires, les programmes d’armements biologiques sont marqués par le plus
grand secret depuis la Seconde Guerre mondiale. Les premiers sont expérimentés
et mis au point par les Japonais
de l’unité 731. Dès 1937, les équipes du colonel Ishii, surnommé « le
Mengele japonais », utilisent des
prisonniers de guerre comme cobayes. Ils leur infligent de grandes
souffrances qui débouchent presque toujours sur la mort.
Dès 1950 et suite à la publication
du rapport
Stevenson, les recherches reprennent dans le plus grand secret. En 1952,
lors de la guerre de Corée, des épisodes
infectieux suspects surviennent parmi les Nord-Coréens. Une commission
d’enquête internationale du Conseil exécutif du Conseil mondial de la Paix,
organisation indépendante soutenue par les Soviétiques, relève des indices
laissant imaginer de possibles expérimentations de guerre biologique menées par l’armée américaine.
Ce secret s’est confirmé lors des
recherches menées par les Américains dans les années 1960 où ceux-ci
disséminèrent dans plusieurs villes des États-Unis des germes dits inoffensifs.
Ces expérimentations provoquèrent
néanmoins un certain nombre d’hospitalisations pas toujours bénignes.
Ces faits ne furent dévoilés que bien plus tard.
En 1972, plus d’une centaine de
pays, dont les grandes puissances, signent une
convention sur l’interdiction de
développement, de production et de stockage des armes biologiques et toxines et
de leur destruction. Mais ce traité comporte deux
failles essentielles. Tout d’abord, il ne prévoit pas de mécanisme de
vérification. D’autre part, il n’établit pas de différence nette entre les
recherches dites offensives et défensives. En d’autres termes, une nation peut
continuer à faire des recherches sur des virus ou des bactéries qui pourraient
éventuellement être utilisés comme des armes de guerre si elle est en mesure de
justifier qu’elle cherche à se prémunir d’une attaque biologique ennemie ou de
l’apparition d’une épidémie naturelle. En revanche, ce traité proscrit de
manière claire la production massive de germes à usage militaire. Aujourd’hui, les
États-Unis s’appuient sur cette zone grise afin de mener des recherches
militaires très discrètes sur les germes.
VOIR AUSSI :
- L'armée
américaine met au point une arme «d'extinction de gènes» pour anéantir
certaines populations
Hannibal GENSÉRIC
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