mardi 10 février 2015

USA : le lobby sioniste menace ceux qui ne sont pas pour Netanyahou

Les organisations juives conservatrices et républicaines menacent de mener des campagnes diffamatoires à l’encontre des démocrates qui n’assisteront pas au discours du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, lors de la session conjointe au Congrès des États-Unis le mois prochain. Le fait-même de mentionner la possibilité de ne pas y assister revient, selon eux, à négliger honteusement les relations entre les États-Unis et Israël.

Joe Biden n’est semble-t-il pas inquiet. Le porte-parole du vice-président a déclaré vendredi dernier que Biden ne serait pas présent le 3 mars prochain à cause d’un voyage prévu à l’étranger.
La colère concernant ce discours, qui contraint selon les démocrates à choisir entre sa loyauté envers Israël et celle envers leur parti, reflète une transformation lente. Bien que l’énorme majorité de l’électorat juif des États-Unis vote pour les démocrates, les juifs républicains ont vu leur nombre augmenter et ont glané davantage d’influence. C’est une tendance que les politiciens conservateurs israéliens, emmenés par Netanyahou, tentent d’instrumentaliser à leur avantage, et qu’une petite partie de richissimes juifs américains de droite semblent disposés à exploiter.
Le conflit naît d’un accord entre le président de la Chambre, John Boehner, et l’ambassadeur israélien, Ron Dermer, qui prévoit que Netanyahou effectuera un discours au congrès afin d’aborder ce qu’il considère comme un danger : le rapprochement entre les États-Unis et l’Iran. L’administration Obama, qui est en pleine négociation avec la République islamique afin de fixer le cadre du programme nucléaire iranien, considère ce discours comme une tentative de rendre plus difficile la tâche des législateurs étasuniens qui soutiennent cette initiative diplomatique, en faisant la paraître comme une menace directe contre Israël. Netanyahou affirme ne pas avoir confiance en l’Iran, quel que soit l’accord obtenu, et pense que les diplomates étasuniens font preuve de naïveté. Les démocrates, eux, considèrent qu’un accord supervisé qui éliminerait les têtes nucléaires de l’Iran sont bénéfiques pour la sécurité d’Israël.
Le fait que ni Boehner ni Dermer n’aient abordé ce discours avec la Maison Blanche au préalable et qu’il se produise deux semaines avant les élections israéliennes est perçu par l’administration Obama et les hauts responsables du camp démocrate comme particulièrement manipulateur. Une vidéo de Netanyahou applaudie par le congrès étasunien et se fendant de déclarations contre l’Iran ne peut qu’améliorer son image juste avant que les électeurs se rendent aux urnes pour réélire le parti du Likoud, selon eux.
Les deux camps accusent l’autre d’avoir une attitude partisane excessive. Les démocrates affirment que Boehner a politisé le discours en invitant Netanyahou sans en avertir la Maison Blanche. Les républicains affirment quant à eux que les démocrates ont empiré les choses en menaçant de ne pas y assister pour soutenir un allié-clé, uniquement pour rendre la monnaie de sa pièce à Boehner.
Dans les deux cas, la plupart des observateurs des relations américano-israéliennes déclarent que Netanyahou et son équipe de campagne semblent avoir mal compris la politique de Washington, ou encore plus mal comprise qu’en 2012, lorsque Netanyahou appelait presque ouvertement et sans fausse subtilité à voter pour Mitt Romney lors de l’élection présidentielle. Dans les coulisses, les diplomates et démocrates du congrès évoquaient de manière sarcastique la déclaration du gouvernement israélien, qui affirmait avoir été pris au dépourvu par une situation devenue si partisane. Les leaders démocrates tentent d’encourager Netanyahou à reconsidérer sa décision de faire un discours, ou à l’annuler purement et simplement.
Mais en l’état actuel des choses, le discours devrait plus que probablement avoir lieu, et la coalition juive républicaine y assistera.
C’est, je crois, une visite cruciale du Premier ministre. Si les démocrates préfèrent faire passer leur politique partisane avant leurs principes, et sortir lorsque le Premier ministre israélien fera son entrée, alors nous avons l’obligation de rendre publique toutes ces choses.
Matt Brooks, directeur de la coalition juive républicaine
Brooks n’a pas spécifié quelles méthodes seraient employées dans cette campagne diffamatoire, mais il a promis que son groupe politique ferait son possible. Et puisqu’il est soutenu en partie par le milliardaire Sheldon Adelson, qui a chapeauté les initiatives visant à connecter les politiciens républicains aux soutiens d’Israël, il s’agit tout du moins d’une menace implicite d’utiliser ses fonds afin d’attirer l’attention, dans tous les quartiers et États d’où proviennent les membres de la Chambre qui n’assisteront pas au discours de Netanyahou au Congrès le 3 mars prochain, sur la désertion de ces derniers. Les assistants d’Adelson n’ont pas souhaité faire de commentaires.
Nous ferons tout ce qui est nécessaire afin de nous assurer que les gens soient au courant de ces faits, et qu’étant donné le choix de soutenir Israël et son Premier ministre Netanyahou contre le nucléaire iranien, ils ont choisi leurs intérêts partisans et d’être aux côtés du président Obama.
Matt Brooks
Les autres groupes politiques envoient des messages similaires :
Bien évidemment, nous condamnerons publiquement tous les démocrates qui n’assisteront pas à ce discours, sauf s’ils ont un certificat du médecin. C’est une position véritablement anti-américaine et antipatriotique.
Mort Klein, président de l'Organisation sioniste américaine, qui compte près de 30 000 membres.
L’AIPAC, le plus grand lobby pro-Israël des États-Unis et officiellement non partisan (mais souvent décrit comme de droite), encourage les membres du Congrès à assister au discours. Mais le groupe ne s’est pas encore exprimé concernant cette controverse.
Un porte-parole de l’AIPAC a refusé de commenter les dispositions vis-à-vis de ce discours. Netanyahou devrait également prononcer un discours distinct à la conférence annuelle de l’AIPAC, à Washington, au cours de ce même voyage.
« Le Congrès peut tergiverser sur le fait que Boehner et Netanyahou ont violé le protocole, mais les démocrates n’ont pas d’autre choix que d’y assister. Que cela soit vrai ou pas, quelle différence ? Désormais, le Premier ministre vient. Vous allez vraiment le boycotter ? », demande Ari Fleischer, autrefois porte-parole de l’ancien président George W. Bush.
Fleischer a prédit qu’en fin de compte, la plupart des démocrates seront présents lors du discours. S’ils ne sont pas présents, d’après lui, ils succomberont aux pressions politiques de leur base gauchiste, ce qui va mener à davantage de discorde partisane dans les relations américano-israéliennes.
S’ils boycottent le discours, ils rejoindront la base plus gauchiste de leur parti, qui n’est pas pro-Israël, et cela pourrait provoquer des conséquences choquantes. Ce serait une rupture radicale.
Ari Fleischer, ancien porte-parole de George W. Bush
Le représentant Lee Zeldin, le petit nouveau de New York qui est actuellement le seul juif républicain du Congrès, pense que la seule raison pour laquelle les démocrates font part de leur inquiétude vis-à-vis de ce discours est leur soutien au président Barack Obama.
Il n’y a pas véritablement de débat, c’est la bonne décision. Israël est notre allié le plus fort, et dans une zone du monde qui doit faire face à une montée de l’islam radical extrémiste et aux États qui soutiennent le terrorisme et poursuivent un programme nucléaire, on ne devrait même pas réfléchir et embrasser chaleureusement le leader d’Israël, peu importe qui est cette personne, et sans fausse note aucune.
Lee Zeldin, aspirant à la succion éternelle de la nation LED
Des commentaires de la sorte enflamment un peu plus le Capitol Hill, déjà très tendu. « Les républicains accusent désormais les démocrates de politiser la visite de Netanyahou », affirme Steve Israel, représentant démocrate de New York qui a hébergé un colloque entre l’ambassadeur israélien Ron Dermer et sept législateurs démocrates juifs, mercredi dernier, au cours duquel tous ont affirmé qu’ils ne boycotteraient pas le discours, mais voulaient une issue à cette situation, qualifiée d’instrumentalisation ridicule de la part des républicains.
Le piratage partisan de ce genre ne mérite pas de réponse, et n’est pas digne de la nature bipartisane des relations entre les États-Unis et Israël.
Steve Israel, représentant démocrate de New York
Les menaces de punition ne semblent pas inquiéter énormément les démocrates. Bien que certains leaders juifs de gauche aient averti de l’issue politique imprévisible en cas de non assistance au discours, les démocrates du capitole affirment être confiants du fait que la plupart des gens y verront un stratagème évident de la part de Boehner et Netanyahou.
Et bien qu’ils soient conscients de l’énorme probabilité selon laquelle les pro-républicains et pro-Netanyahou vont tout faire pour leur nuire, ils ne sont pas inquiets du soutien des démocrates, des indépendants ou de la plupart des juifs américains.
« Nos membres fermement pro-Israël, qui y vont tous les jours et parlent de cette affaire, sont contre cela », explique un haut responsable démocrate de la chambre.
Ce dernier prédit que bien qu’un certain nombre de démocrates n’assistera pas au discours (soit en guise de protestation, soit en prévision de conflits), tous les démocrates potentiellement vulnérables à une campagne de punition publique assisteront probablement au discours.
Je ne sais pas sur quoi on se base pour appeler à une offensive diffamatoire de ce type. Il doit s’agir de personnes qui sont déjà d’accord avec eux, c’est-à-dire un petit nombre de personnes dans chaque district… C’est de l’argent jeté par la fenêtre, mais bon… Qu’ils le fassent.
Un haut responsable du camp démocrate à la Chambre
Traduction : Fabio Coelho pour Quenel+

Ananalyse de Quenel+

Un constat intéressant que celui-ci :
Aux États-Unis, les politiciens sont traqués comme des juifs dans " l'Europe nazie des heures les plus sombres" s’ils refusent d’assister au discours de Netanyahou au congrès le 3 mars prochain.
Brève synthèse des faits :
  • Netanyahou est invité par Boehner pour effectuer un discours au Congrès contre l’Iran et son programme nucléaire. Le but de Netanyahou est de torpiller les négociations entre Obama et l’Iran sur le nucléaire iranien, et d’utiliser cette tribune pour gagner des votes aux prochaines élections en Israël, deux semaines plus tard. Le but de Boehner (républicain) est de torpiller le camp démocrate. Il n’en a pas averti la Maison Blanche, sans doute contraire à cette invitation.
  • L’opinion publique américaine soutient Obama sur ce coup, et n’a pas envie que les États-Unis entrent dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient.
  • La classe politique s’en fout totalement. La seule allégeance des deux camps, c’est l’argent sioniste
  • Certains politiciens, les plus consciencieux, ont déclaré qu’ils n’assisteront pas à cette mascarade. Ils en avaient visiblement marre de leur carrière politique, ou ont parié sur leur allégeance à Obama plutôt que sur l’allégeance à Israël. Faute grave !
  • Les lobbies sionistes menacent de relever les noms des absents et de les traîner dans la boue.
Un dicton résume bien la posture politique des personnes soumises au lobby sioniste :
Il n’y a pas plus pauvre que celui qui se laisse acheter
On peut se poser de nombreuses questions concernant telle ou telle prise de position de la part du monde politique. On peut les critiquer, les accepter, se révolter ou faire l’autruche… Mais comment ne pas être atterré en lisant que soutenir son propre président et ses propres intérêts nationaux, c’est faire preuve d’anti-américanisme et d’anti-patriotisme ? Laissons de côté quelques instants le fait qu’Obama soit un pantin aux mains des lobbies sionistes, comme l’ont été la plupart de ses prédécesseurs. Laissons de côté également le fait que les intérêts de l’élite américaine ne soient pas le bien du peuple américain, bien au contraire… Dans ce cas précis, les politiciens sont mis au pied du mur, devant un choix cornélien : vers quel pays leur allégeance doit-elle se porter ? Le leur ou un autre ?
Rajoutons désormais les ingrédients omis volontairement quelques instants : le peuple américain est donc dirigé par des courtisans du lobby sioniste qui prennent des décisions qui vont à l’encontre des intérêts de ceux qui leur offrent ce mandat via le vote. Et ce par pure logique carriériste et partisane. Le rôle du politicien, élu par le peuple, c’est de représenter ce dernier, d’agir en son nom et de rendre des comptes. Pas de trahir son pays pour une poignée de billets.
Heureusement qu’en France, on n’a pas de politiciens vendus… Pas vrai ?
estrosi
Netanyahu-et-Hollande-a-la-Grande-synagogue-de-Paris-sous-les-ovations_article_popin

En France, une telle « Liste de Schindler 2″ est impensable… Il faut drôlement bien chercher pour trouver des infidèles au lobby sioniste dans la classe politique. Le sionisme, un mouvement fondé par Theodor Herzl, un antisémite notoire pour rappel…