vendredi 17 août 2018

Fance. La victime de Crase et Benalla au Jardin des plantes témoigne

Récit. Violemment interpellé le 1er mai dernier au Jardin des Plantes, à Paris, par Alexandre Benalla et Vincent Crase, Khélifa M. s'est confié à Mediapart.

Si le jeune couple molesté à Paris le 1er mai dernier, place de la Contrescarpe, a longtemps été au centre de l'attention, une autre victime du duo Benalla-Crase s'est confiée à Mediapart, mardi 14 août. Khélifa M., interpellé par les deux hommes au Jardin des plantes trois heures plus tôt, raconte qu'il s'est rendu, ce jour-là, à la manifestation organisée pour la fête du Travail.


« Je me sentais en sécurité »
Vers 16 heures, il quitte le boulevard de l'Hôpital. « Les gaz lacrymogènes rendaient l’air irrespirable. Je suffoquais. J’ai perdu de vue mon ami. J’ai décidé d’aller vers le Jardin des plantes où il y avait moins de fumée », se rappelle-t-il. Il est alors avec plusieurs autres manifestants, qui cherchent comme lui à fuir les affrontements. « Nous nous sommes retrouvés contre les grilles du jardin. On a eu peur d’être écrasés contre elles. Une femme se sentait pas bien. Et les gens ont commencé à s’entraider pour escalader les grilles. »



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L'homme explique ensuite avoir aidé des personnes à entrer dans le jardin, avant que lui-même n'y pénètre. « Dans le parc, c’était calme. Il y avait des familles. Entretemps, l’accès au jardin a été ouvert par les pompiers. Quelques manifestants continuaient de rentrer dans le parc. Je me suis assis à l’écart pour reprendre mon souffle. Je me sentais en sécurité. » Il est alors accosté par trois hommes, dont « un grand brun avec une capuche grise et un homme chauve avec une écharpe ».
« Ils m’ont gazé à plusieurs reprises »
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« Sur le moment, je n’ai rien compris. L’un d’entre eux, je ne me rappelle pas lequel précisément, me tend des pierres en me disant de les prendre parce qu’elles étaient à moi. Je suis resté perplexe. Je me suis dit que c’étaient peut-être des policiers de la BAC », précise Khélifa M. à Mediapart. Selon les déclarations de l'interpellé lors de son audition auprès des enquêteurs, face à son refus de prendre les pierres, Vincent Crase le frappe avec sa matraque télescopique. «Je pense qu’il l’a dépliée, parce que j’ai entendu le bruit et il m’a frappé direct au niveau du tibia droit. J’en garde encore la marque. »


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La victime s'enfuit alors. « J’ai eu peur de prendre d’autres coups. Ils m’ont alors gazé à plusieurs reprises. Au bout du troisième coup de lacrymogène, je ne voyais rien. Puis j’ai senti une main sur mon épaule et tout est allé très vite. Je me suis retrouvé au sol. Je me souviens d’avoir protégé ma tête et j’ai reçu plusieurs coups de pied sur le corps », se remémore-t-il. Et d'ajouter : « Je leur disais que je n’avais rien fait et je me rappelle que des passants leur disaient de me laisser. » Finalement, lorsqu'un autre policier tente de le soigner, l'un des deux hommes - Crase ou Benalla - lance au fonctionnaire : « Non, garde ça pour nous. » C’est finalement un autre policier qui menottera Khélifa M. et le soignera.

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