dimanche 19 août 2018

Les ennemis de Poutine sont-ils les ennemis de l’humanité?


Le journaliste de Bloomberg, Joe Nocera, prétend que le kleptocrate Bill Browder est « l’homme que Poutine n’arrive pas sortir de son esprit ». Mais Browder est plutôt l’homme que Bloomberg et l’Occident ne laisseront personne oublier. Voilà pourquoi.
La célébrité de Bill Browder vient du fait que ce magnat juif d’origine américaine, qui a œuvré à la destruction de la Russie à l’époque de Eltsine, est l’ennemi numéro un de Poutine. Ce banquier avide a créé le fonds d’investissement nommé Hermitage Capital Management dans le but de voler des milliards de dollars en actifs russes. Cela nous rappelle, au passage, ce que sont réellement ces grandes banques d’investissement. L’intention de Browder d’utiliser Hermitage pour absorber la richesse de la Russie lorsque le pays était en état de faiblesse est un sujet historique.

Ce petit-fils d’une personnalité communiste [trotskiste ? NdT] américaine est arrivé en Russie après l’effondrement de l’Union soviétique et s’est emparé d’une fortune énorme en utilisant des transactions financières opaques. Browder aurait pu bien se sortir de sa position d’oligarque opportuniste s’il n’avait pas commis deux grosses erreurs. D’abord et avant tout, il est devenu beaucoup trop grand pour sa culotte et s’est mis à dos le président russe Vladimir Poutine, qui a pourtant été indulgent avec les opportunistes de l’ère Eltsine. Deuxièmement, ce ciseleur américain de Moscou est devenu trop gourmand et a embauché un comptable sans scrupules nommé Sergueï Magnitsky [1] pour échapper totalement à tout impôt russe. Cette facette montre qui est vraiment Browder, plus que tout autre aspect de ses activités, parce que les taxes russes sur les oligarques sont de toute façon à un faible niveau. Ce chef d’entreprise doit être de la dernière avarice pour essayer d’arracher à l’État des sommes relativement dérisoires. Browder est un donc un psychopathe avare, ce qui est encore plus visible avec sa quête incessante pour développer la haine envers Poutine.
Aucun article de Bloomberg ne révélera aux potentiels détracteurs de Poutine comment Magnitsky a établi des sociétés fictives dans des zones franches de Russie, comme la Kalmoukie éloignée, dans le seul but d’échapper aux impôts. Browder a utilisé le statut de ces régions éloignées, exonérées d’impôts pour améliorer leurs économies, pour qu’Hermitage et ses filiales puissent bénéficier des sociétés écrans mises en place dans ces États. Il est également suggéré que Magnitsky est allé jusqu’à créer des sociétés fictives composées de personnes handicapées afin d’utiliser leur statut spécial qui les exonère d’impôt. Mais avant de tailler le portrait de Bill Browder, voyons d’abord comment la racaille bancaire mondiale s’est goinfrée d’actifs russes.
Lorsque le président Boris Eltsine a annoncé la première série de privatisations, il a commencé par émettre des bons qui permettaient à tous les citoyens russes, ou à celui qui présente ces bons, d’acheter pour environ 10.000 roubles d’actions dans des entreprises d’État sélectionnées. Cependant, en l’espace de quelques mois, la quasi-totalité de ces bons a été achetée par des intermédiaires en échange d’argent liquide. Ainsi, les actifs des entreprises d’État en Russie ont fini entre les mains de gens comme le célèbre Khodorkovski (l'oligarque juif qui voulait piller la Russie)  [2], et d’autres puissants courtiers. Ce fut la première étape du détournement de fonds de l’héritage russe. La deuxième étape est celle où Browder et quelques autres voleurs de ressources sont apparus. Lorsqu’Eltsine s’est présenté pour sa réélection, sa popularité n’était qu’aux environs de 5 %. Le dirigeant russe avait besoin d’un soutien monétaire, de relations publiques et de beaucoup de temps s’il voulait conserver le pouvoir. À ce stade, un groupe de mafiosi du secteur bancaire et médiatique a été recruté pour financer la campagne d’Eltsine et s’assurer que son message soit celui que tous les électeurs entendent. Tout cela a mené à la deuxième vague de privatisations de l’époque d’Eltsine, celle où Browder et ses semblables sont intervenus.
Il y a quelques preuves montrant que le fiasco des privatisations par Eltsine a été favorisé par l’État profond étasunien et anglais. Une histoire au sujet de milliards transférés de la National Republic Bank of New York et de la Réserve fédérale des États-Unis pour que les actifs russes puissent être achetés vaut la peine d’être relue ici (voir The Money Plane). Cette histoire comble certaines lacunes dans les histoires de Browder et montre comment il a pu recueillir des fonds pour créer en premier lieu Hermitage. C’est Edmond Safra (banquier syrien juif naturalisé brésilien) qui a fourni les 25 millions de dollars dont Browder avait besoin pour jouer au casino russe, le même Safra qui fut impliqué dans l’histoire de Friedman, The Money Plane concernant un blanchiment d’argent. Safra était également lié à Boris Berezovsky, un autre kleptocrate juif, banni par Poutine pour ses mauvaises actions en Russie,  retrouvé mort à Londres
Je n’ai aucune envie de me lancer dans toute l’histoire de la vilénie que cette charogne a faite en Russie. Ce que je veux dire ici, c’est que des gens comme Browder, des gens qui devraient être derrière les barreaux et devraient avoir peur de ramasser le savon sous la douche, deviennent en fait des héros du Congrès américain. Browder est l’homme qui a le plus contribué à cette nouvelle guerre froide entre l’Occident et la Russie. Des milliers de personnes meurent ou sont détruites à cause de ces juifs. Et des journalistes américains comme l’ancien directeur éditorial de Fortune Magazine, Joe Nocera, aident Browder et ses nouveaux partenaires mafieux. Browder est renforcé et habilité par des escrocs. Quant à Browder et à sa réussite à faire adopter la Magnitsky Act [3] par le Congrès américain, il a probablement utilisé des informations liant le Money Plane et la tentative américaine de mettre en place un gouvernement fantoche en Russie post-soviétique pour faire pression sur le Congrès. Les Américains n’ont pas éliminé Browder parce qu’il pourrait s’avérer un pion utile contre la Russie de Poutine. Et bien nous y sommes.
Une dernière info sur Browder et son rôle dans la guerre froide actuelle.
Peu de gens font attention au fait que Safra et Browder étaient des partenaires discrets du magnat israélien du diamant, Beny Steinmetz. Dans son livre, Browder parle de Steinmetz comme l’une des raisons pour lesquelles il a commencé à investir en Russie. Ce n’est pas non plus une coïncidence si, au moment où le Money Plane s’envolait vers la Russie, Bill Clinton présidait un gouvernement américain qui ne trouvait rien de mal à canaliser des milliards en direction de la mafia russe [4].
L’implication présumée de Safra dans l’affaire Iran-Contra, l’accusation de corruption de Steinmetz en Roumanie, l’ampleur des pratiques ignobles de ces personnes est stupéfiante. Ces mafiosi juifs des temps modernes menaient des affaires criminelles de la Guinée jusqu’au Congo et inversement, et Browder était leur partenaire. Dans son livre The Killing of William Browder, l’auteur, Alex Krainer, cadre parfaitement la vérité sur Bill Browder. Le fondateur de Hermitage Capital soutenait complètement Vladimir Poutine quand le nouveau président russe luttait contre des pirates corrompus comme l’oligarque Ioukos Mikhaïl Khodorkovsky. Mais lorsque le microscope de la corruption s’est tourné vers Browder et ses amis, il est devenu un autre idiot utile occidental et mondialiste. Krainer caractérise bien la vie russe de Browder avec cette révélation sur la « Safra connection » de l’homme d’affaire :
« En 1998, il affronte, dans une lutte pour récupérer l’argent et au prix d’un risque considérable pour sa propre vie, un groupe d’investissement rival qui a tenté de le tromper, lui et ses investisseurs. La situation était si grave que son plus gros investisseur, le banquier israélo-brésilien Edmond Safra, a envoyé à Browder une escouade de 15 gardes du corps lourdement armés, équipés de quatre véhicules blindés ».
L’auteur poursuit en soulignant que Browder valorisait ses co-investisseurs et leur argent plus que sa femme et son nouveau-né, qui résidaient tous deux à Moscou au moment où d’autres mafieux étaient prêts à le tuer. Finalement, sa femme l’a laissé, emportant avec elle leur fils en bas âge, mais Browder a réussi à rester en vie et à être soutenu par ses principaux investisseurs. En finissant par la mise en délibération du Magnitsky Act, le 29 septembre 2010, par les sénateurs américains Ben Cardin, John McCain, Roger Wicker et Joe Lieberman, nous bouclons la boucle de cette peinture du monde réel dans lequel William Browder, l’ennemi numéro un de Poutine, vit. McCain ? Vraiment ? Quelle coïncidence qu’un sénateur lié au crime organisé et au complexe militaro-industriel ait si fortement soutenu Browder. The Killing of William Browder continue pour révéler avec qui Washington D.C. couche, et Bloomberg montre sa propre position dans ce désordre mafieux chaque fois qu’un article soutenant ces criminels est publié. Plus le temps et les preuves passent, plus il est probable que le documentaire intitulé L’effet Browder, diffusé sur la chaine télé Russie-1, soit la vérité concernant Browder. Ce film suggère que Bill Browder n’en avait pas vraiment après l’argent, mais qu’il était probablement un homme de paille mis en place pour aider les mondialistes à achever définitivement la Russie. Étant donné tout ce que nous voyons contre Poutine et la Russie, cette information répond à un grand nombre de questions sur ce dirigeant qui est apparu, presque par magie, au centre d’une économie russe en pleine tourmente.
Il est probablement vrai que Vladimir Poutine ne peut pas sortir Bill Browder de son esprit. L’homme qui essaie de sauver la Russie, pour les Russes, a de nombreux criminels de classe mondiale ligués contre lui. Sénateurs américains, ministres britanniques, banquiers à la Rothschild et George Soros, le monde de Vladimir Poutine est chargé de brigands vraiment dangereux. Mais c’est aussi notre monde. Bloomberg ne me laisse pas non plus oublier qui est Bill Browder. C’est peut-être une bonne chose.
Par Phil Butler – Le 5 août 2018 –
Source New Eastern Outlook
Traduit par Wayan, relu par Cat, vérifié par Diane pour le Saker francophone.




Hannibal GENSERIC

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