jeudi 13 juin 2019

Palestine. "Deal du siècle" : pourquoi Israël perdra


Après une série d’analyses pour décoder l’initiative américaine du « Deal du siècle », tout porte à croire que ce projet échouera et que son échec ne restera pas sans conséquence .

Dans ce droit fil, Amin Hoteit, expert et analyste libanais, a écrit un article qui a été publié sur l’édition électronique du journal libanais Al-Binaa.

« Certains, surtout ceux qui croient que les décisions de la Maison-Blanche ressemblent à un destin irréversible, pensent que le Deal du siècle aboutira à la marginalisation de la partie palestinienne. Pour eux, il est inutile de vouloir neutraliser le Deal du siècle alors que la volonté du peuple palestinien est plus forte que toute autre décision. Ils ont apparemment oublié que toutes les tentatives des ennemis, pendant les 70 dernières années, pour occuper la Palestine, sont restées stériles et que la cause palestinienne reste gravée dans le mémoire des nations arabo-islamiques. Là, il ne faut pas toutefois fermer les yeux sur les actes de trahison de certains pays arabes ainsi que sur leur soutien à l’ennemi israélien et aux États-Unis. Depuis l’élection de Donald Trump, les Américains évoquent de plus en plus le Deal du siècle et la marginalisation de la partie palestinienne via cet accord.

En effet, c’est par ce projet que les États-Unis entendent offrir la Palestine en pâture au régime israélien. Le Deal du siècle prévoit, entre autres, le départ des Palestiniens et leur réinstallation dans la péninsule du Sinaï, en Jordanie et au Liban ainsi que la mise en place d’un système sous la direction politique, économique et sécuritaire d’Israël, et sous l’égide des États-Unis [1].

Face à la cause palestinienne, Washington projette de démembrer graduellement les territoires palestiniens et de retirer ensuite le terme “occupés” de l’expression “territoires occupés”. C’est dans ce cadre que s’inscrit la Conférence de Bahreïn. »
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L’expert libanais a ensuite énuméré les raisons pour lesquelles le Deal du siècle est voué à l’échec.
1. Les Palestiniens restent unanimement attachés à leurs droits nationaux sous toute leur forme, dont le droit au rapatriement, le droit à l’autodétermination et le droit de fonder un État indépendant palestinien.
2. Il est vrai que les États-Unis n’ont pas du mal à manipuler les résolutions des Nations unies et du Conseil de sécurité, mais le droit de veto de la Chine et de la Russie les empêche en quelque sorte de faire tout ce qu’ils veulent. La Russie et la Chine n’acceptent pas la manipulation des lois internationales au détriment de la cause palestinienne, ce qui signifie un grand « non » au Deal du siècle. Les Européens, eux aussi, pour la plupart, sont pour le respect des lois internationales à ce propos. Leur position se résume en une phrase : « Nous n’acceptons pas ce que les Palestiniens n’acceptent pas. » Voilà un obstacle majeur à la mise en application du Deal du siècle !
3. Le projet du Deal du siècle a été élaboré par le président américain Donald Trump, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane ; ces trois personnalités vivent actuellement une situation périlleuse qui ne leur permet pas d’exécuter de grands projets stratégiques tels que le Deal du siècle. Donald Trump est à l’approche des élections présidentielles et brigue un autre mandat. Benjamin Netanyahu est empêtré dans un scrutin aux résultats ambigus et Ben Salmane s’enlise dans une guerre, au Yémen, aux conséquences désastreuses pour l’Arabie saoudite.    
4. En Syrie, l’ennemi est en position de faiblesse. Les Syriens ont finalement réussi à rétablir la stabilité à Idlib et à conduire dans l’impasse la stratégie américaine. Aucun plan ne sera mis en œuvre dans la région sans la signature syrienne et Damas rejette catégoriquement le Deal du siècle.
5. La puissance croissante de l’axe de la Résistance et le développement de ses capacités militaires et politiques assurent d’une part le retour de certains groupes palestiniens qui s’étaient démarqués, à tort, de la Résistance, et d’autre part un soutien appuyé à l’unité du peuple palestinien qui rejette sans la moindre hésitation le Deal du siècle.
6. L’Égypte et la Jordanie, bien qu’elles soient capables de soutenir le Deal du siècle, refusent de le faire. Les parrains du Deal du siècle ont demandé à l’Égypte d’ouvrir les portes du Sinaï aux Palestiniens et à la Jordanie de jouer à une patrie remplaçante pour le peuple palestinien. Des demandes qui ont été rejetées par les deux pays.
Tous ces facteurs portent à croire que les États-Unis et leurs alliés ne pourront probablement pas mettre en œuvre leur plan, dont l’échec sera suivi des conséquences suivantes :
1. La Jordanie sera obligée de réviser plusieurs de ses positions et politiques intérieures et extérieures.
2. L’Occident sera contraint de revoir ses politiques quant à l’hébergement des Palestiniens au Liban.
3. La Syrie aura l’occasion de neutraliser le plan américain pour faire durer la guerre.
4. La Palestine pourra mobiliser les différents groupes concernant les dossiers de l’annexion de la Cisjordanie et le plan d’émigration forcée des Palestiniens.
Atwan critique vivement des dirigeants arabes qui se disent prêts à participer à la Conférence de Manama sur le « Deal du siècle ».
L’éditorialiste de Rai al-Youm, Abel Bari Atwan a réagi à la décision de l’Égypte, de la Jordanie et du Maroc de participer à la Conférence de Manama (Bahreïn) sur l’avenir de la Palestine.    
Dans un article publié ce mercredi, Abdel Bari Atwan estime que la réponse positive des dirigeants du Caire, d’Amman et de Rabat à l’invitation américaine pour participer à la conférence de Manama était prévisible, bien que l’Égypte, la Jordanie et le Maroc aient toujours prétendu qu’ils n’accepteraient jamais ce qui s’opposerait à la volonté du peuple palestinien.
« Pourquoi ces trois pays annoncent-ils maintenant qu’ils participeront à la conférence de Manama malgré l’opposition de tous les groupes palestiniens ? », écrit Abdel Bari Atwan.
La réponse est simple, selon l’éditorialiste de Rai al-Youm, car « Le Caire, Amman et Rabat dépendent en tout et pour tout des États-Unis, et n’ont d’autres choix que de soutenir le “Deal du siècle” de Donald Trump ».
Atwan croit que la participation des États arabes à la Conférence de Manama constitue une insulte aux nations arabes et musulmanes.
PressTV-Deal du siècle : «Bahreïn accueille une trahison»
Atwan écrit : « Comment pourra-t-on justifier la position des États arabes qui se soumettent à l’hégémonie américaine et trahissent les intérêts des peuples arabes et musulmans, alors que de grandes puissances comme la Russie et la Chine s’unissent face à Washington pour fonder un nouveau système financier et économique dans le monde afin de se battre contre la domination du dollar américain ? »
Abdel Bari Atwan ajoute que le peuple palestinien et les groupes de la Résistance ne se soumettront jamais au plan américain du « Deal du siècle ».
« La Résistance palestinienne a optimisé ses missiles pour pouvoir toucher Tel-Aviv, et elle est capable de se dresser seule face à l’hégémonie américaine et les complots du régime israélien », ajoute Atwan.
En s’adressant aux dirigeants arabes qui se disent prêts à participer à la Conférence de Manama, l’éditorialiste de Raï al-Youm écrit : « Rendez-vous à Manama. Payez des centaines de milliards de dollars pour réaliser les souhaits de Donald Trump et de Jared Kushner. Sachez pourtant qu’aux yeux des nations arabes et musulmanes, vous reviendrez de Manama couverts de honte. »
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Israël Shamir prévoit que  :
a)  Les Israéliens veulent neutraliser l’Iran, la République islamique étant le dernier défenseur de la mosquée Al-Aqsa. Amman, Riyad, Le Caire et d'autres capitales arabes ne combattront pas Israël si Netanyahou devait détruire la mosquée.
b)   L'accord du siècle de Trump Netanyahou :
L'entente envisagée contiendrait se ce qui suit :
Les États-Unis tueront tous les dirigeants palestiniens qui n’accepteront pas ce « plan du siècle », mais auparavant, ils vont condamner la Palestine à mort et interdire à tous ses alliés d’acheter, de vendre, de faire des dons aux Palestiniens.
L'accord envisage une entité palestinienne définitivement désarmée qui paiera Israël pour sa "protection" [à l’image de la maffia qui rackette les commerçants pour qu’ils soient protégés par elle]. Toutes les colonies juives restent inviolables et sont considérées comme une partie d'Israël. Israël contrôlera chaque arrivée et chaque départ de l'entité appelée «Nouvelle Palestine». Jérusalem reste juive. Gaza sera reliée à la Cisjordanie par un pont de 30 km de long sous contrôle israélien. Ce pont sera payé par… la Chine. L'usine de dessalement pour Gaza sera payée par… le Japon.
Ainsi, les deux grands projets de Bibi: « la réunion trilatérale à Jérusalem » et « L’accord du Siècle » ont échoué
Hannibal GENSERIC

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