vendredi 8 mai 2020

L'opinion, ça se travaille... ou pas

Attachons-nous dans ce billet, au titre en forme de clin d’œil à l'excellent livre paru au lendemain de l'incroyable intox de la guerre du Kosovo, à quelques nouvelles intéressantes. Si les années 90 ont marqué l'apogée d'une opinion publique crédule qui gobait tout ce que les médias occidentaux lui servaient, la situation actuelle semble quelque peu différente...

Nous avons évoqué, il y a un mois, une mauvaise nouvelle pour l'empire :
Autre sondage inquiétant pour le Deep State US, là aussi mené avant la crise coronavirienne qui n'a rien fait pour arranger les choses, une étude du très sérieux Pew Research Center montre que la confiance dans l'OTAN se détériore dangereusement parmi la population de ses pays membres.
Si, en moyenne, 53% continuent de percevoir l'alliance atlantique de manière positive contre 27% de manière négative, la tendance ne trompe pas. Entre 2017 et 2019, les opinions positives sont passées de 62% à 52% aux Etats-Unis, 60% à 49% en France, 67% à 57% en Allemagne. Seul le Royaume-Uni post-Brexit a vu une petite augmentation (62% à 65%).
Question encore plus dérangeante, 50% (contre 38%) des interrogés pensent que leur pays ne devrait pas intervenir si un membre de l'OTAN était attaqué par la Russie ! L'article 5 a du plomb dans l'aile... La réticence est particulièrement élevée en Allemagne (60%) et surtout en Italie (66%).
L'Union européenne étant l'antichambre de l'alliance atlantique, est-ce tout à fait un hasard si la première suit la seconde dans le mouvement de défiance générale que connaît le système impérial ? Notre bonne presse l'avoue benoitement, les Français ne croient plus en l'UE. Drame à Bruxelles...
Si l'éthylique Jean-Claude n'est plus là, les euronouilles passent un bien mauvais printemps. Et encore, l'étude citée plus haut, dirigée par le très européiste Institut Jacques Delors, a-t-elle eu lieu avant le fiasco pandémique qui a définitivement ridiculisé l'UE. L'on sent, depuis quelques temps, les officines médiatiques en mode damage control ; les mots tentent encore de faire illusion mais le cœur n'y est plus.
Et puisque l'on parle de l'OTAN, un très remarqué sondage sur la jeunesse russe a été menée par le Centre Levada, dont la réputation de sérieux et d'indépendance n'est plus à faire. Si quatre jeunes sur cinq se déclare apolitiques, ce sont les autres questions qui interpellent.
Seuls 16% éprouvent le désir d'aller vivre à l'étranger et un tiers seulement considère la Russie comme européenne. Parmi les institutions les plus respectées, on trouve sans surprise le volontariat (49%) mais, chose intéressante, l'armée (44%) et le président (42%) sont en bonne place. Celles qui suscitent, au contraire, le plus de défiance sont les syndicats (44%), les partis politiques (50%) et surtout... l'OTAN (56%) !
Si le Kremlin se posait des questions sur l'après-Poutine, il peut être rassuré. Les piliers de la combativité russe dans le Grand jeu - patriotisme, président fort, armée et hostilité envers l'Alliance atlantique - sont profondément ancrés dans la jeunesse, même quand elle s'intéresse peu à la chose publique.

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