Le G7 s’est entendu vendredi dernier pour mettre en œuvre dès que possible un plafonnement du prix du pétrole russe. L’objectif : réduire les revenus dont dispose la Russie pour financer la guerre en Ukraine. À noter que l’Europe est également aux prises avec une flambée des prix de l’énergie, faisant craindre l’arrivée de l’hiver.
Plafonner les prix serait une décision absolument stupide», a réagi Poutine devant des dirigeants économiques russes et asiatiques présents à Vladivostok mercredi.
Nous ne fournirons rien en dehors du cadre des contrats» signés avec les pays importateurs, a-t-il précisé.
Washington, Ottawa et Londres ont déjà interdit les importations de pétrole russe, et Bruxelles a décidé d’un embargo qui sera totalement appliqué à la fin de 2022. Mais la Russie continue de vendre son pétrole sur le marché international et la flambée des prix du baril lui a permis de largement compenser la baisse des volumes.
Le dirigeant russe a appelé les pays européens à revenir à la raison», au moment où des voix s’élèvent en Occident pour accuser la Russie d’utiliser l’énergie comme une arme» en représailles aux sanctions liées à l’intervention militaire russe en Ukraine.
Des accusations rejetées mercredi par Vladimir Poutine : Encore un non-sens!», a-t-il lancé.
Céréales : les Occidentaux ont trompé la Russie, dit Poutine
Poutine s’est aussi prononcé sur l’accord pour la reprise des exportations de céréales, conclu en juillet avec l’Ukraine sous l’égide de la Turquie et de l’ONU. Selon le président russe, seules les cargaisons de deux navires sur 87, transportant 60 000 tonnes de produits, ont été livrées à des pays pauvres. Le reste, assure-t-il, a été livré aux pays de l’Union européenne, ce qui serait contraire aux termes de l’entente.
Une fois de plus, les pays en développement ont tout simplement été trompés et continuent de l’être. Il est évident qu’avec cette approche, l’ampleur des problèmes alimentaires dans le monde ne fera qu’augmenter […] ce qui peut conduire à une catastrophe humanitaire sans précédent.»
Poutine a déclaré qu’il prendra contact avec le président turc Recep Tayyip Erdogan afin de discuter d’éventuelles restrictions sur les pays pouvant recevoir des cargaisons de céréales ukrainiennes.
Le ministre ukrainien de l’Agriculture a quant à lui affirmé mercredi qu’il n’avait connaissance d’aucune mesure officielle prise par la Russie pour modifier les termes de l’accord, qui reste la seule avancée diplomatique significative depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par les forces de Moscou en février.
Sanctions économiques
Vladimir Poutine a ensuite abordé la question des difficultés économiques de la Russie causées par les sanctions occidentales, prises à la suite de l’offensive en Ukraine. Selon lui, si certains problèmes» logistiques demeurent, le pic» des difficultés est passé».
Il soutient notamment que le taux de chômage est au plus bas, à 3,9 %» et que l’inflation est à la baisse». En juillet, celle-ci avait atteint 15 % sur un an en Russie, selon l’agence de statistiques Rosstat.
Il a cependant admis que la hausse des prix représente toujours une certaine menace» puisqu’elle « affecte le niveau de vie [des ménages] ».
Il a également concédé des problèmes» liés à l’imposition des sanctions occidentales, en particulier dans les entreprises qui étaient approvisionnées depuis l’Europe».
Les sanctions ont en effet entraîné d’importantes perturbations logistiques dans certains secteurs, notamment automobile et technologique, qui ne parviennent plus à recevoir les pièces nécessaires pour l’assemblage de leurs produits.
Source : https://les7duquebec.net/archives/276600
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