lundi 8 avril 2024

État douteux, symboles douteux

Une fois de plus, les Forces de défense israéliennes (FDI) ont prouvé qu’elles étaient « l’armée la plus morale du monde ». Ceux qui ne sont pas d’accord avec cette affirmation devraient considérer que Tsahal aurait pu tuer 331.000 personnes, mais n’en a tué que 33.175 (au 6/4/2024) et n’en a blessé que 75.886 . Il s’agit là d’une retenue et d’une miséricorde louables, dignes de l’attention des juges du prix Nobel.

Certaines personnes pensent qu'en plus des 33.175 Palestiniens qui ont eu des affrontements désagréables avec des balles et des bombes aveugles, d'innombrables Gazaouis se trouvent toujours sous les bâtiments rasés[1]. Ces paresseux qui dorment sous les décombres feraient mieux de sortir de sous le béton, car « la seule démocratie du Moyen-Orient » va bientôt lancer un projet de reconstruction qui comprendra une demi-douzaine de parcs à thème (ZioDisneyland, Downtown London, la Grande Muraille de Chine, le César de Rome, l’Arc de Triomphe juif, le musée du Nettoyage Ethnique Hébraïque, …), et d'autres projets colossaux.

Six mois de guerre Israël-Gaza : les chiffres dramatiques d'une guerre aux multiples  visages - RTBF Actus Six mois de guerre Israël-Gaza : les chiffres dramatiques d'une guerre aux multiples  visages - RTBF Actus

Mais revenons aux héros de Tsahal qui ont rendu possible la reconstruction de Gaza ci-dessus. Il est étonnant de voir les membres de « l’armée la plus morale du monde » – toujours très motivés malgré le fait qu’ils soient paralysés par le gang meurtrier du génocidaire Netanyahu et leurs symboles nationaux sans intérêt – l’hymne national douteux, la carte élastique et les armoiries ironiques.

L'HYMNE

Hatikvah est le nom de l’hymne envoûtant d’Israël. Un bon air mais pas juif. Un certain Samuel Cohen, un immigré moldave, a cousu les paroles du poète Naftali Imber sur un air qu'il avait entendu chez lui. [2] L’air était tiré du poème symphonique Moldau de Bedrich Smetana. Smetana avait à son tour emprunté l'air d'une chanson italienne du XVIIe siècle intitulée La Montovana de Giuseppe Cenci. Ainsi, la Hatikvah est un emprunt d’emprunt et n’a rien à voir avec la musique juive.

Il y a un autre problème avec l’hymne. Son premier vers « Notre espoir n’est pas encore perdu » ressemble trop au premier vers de l’hymne polonais (« La Pologne n’est pas encore perdue ») et à celui de l’Ukraine (« L’Ukraine n’a pas encore péri. »)

Troisièmement, les juifs orthodoxes s’opposent à l’hymne parce qu’il ne mentionne pas Dieu.

Les paroles de l’hymne sont également répréhensibles pour les Arabes israéliens (22 % de la population israélienne) car elles s’adressent exclusivement aux Juifs.[2]

LE DRAPEAU

Deux bandes bleues sur fond blanc avec une étoile bleue à six branches au milieu du champ. « Le bleu symbolise la paix et fait écho aux aspirations juives à une existence paisible », affirment des sources israéliennes. Les Palestiniens seraient soulagés d’entendre cela : imaginez si les rayures étaient rouges. Le champ blanc s’inspire du châle de prière juif traditionnel bien que la plupart des Israéliens soient non croyants.

Les deux bandes bleues comme symboles de paix sonnent bien, mais certains experts de l'Ancien Testament disent que les bandes bleues symbolisent le Nil et l'Euphrate : Jéhovah avait voulu que la terre d'Israël s'étende de l'Égypte (le Nil ) jusqu'au fleuve Euphrate en Irak et s'étendrait pour inclure la Syrie et la Jordanie. Les partisans de l’expansionnisme israélien citent le livre de la Genèse, 15 : 18 et 17 : 8, qui disent que Dieu a conclu une alliance avec Abram, lui promettant que ses descendants hériteraient d’une terre s’étendant du Nil à l’Euphrate.

Un territoire s’étendant de l’Égypte à l’Irak comprendrait également la Jordanie, la Syrie et le Liban. En d’autres termes, il y aura bien d’autres guerres alors que « l’armée la plus morale du monde » se battra et mourra indéfiniment pour élargir les frontières d’Israël (« la seule démocratie au Moyen-Orient ») et tuera des millions d’Arabes pour accomplir la prophétie de l’Ancien Testament.

C’est pour cette raison qu’Israël n’a pas de carte officielle. L’Israël de 1948 était une suggestion – un noyau du territoire que les sionistes finiraient par couvrir, grâce à « l’armée la plus morale du monde » et grâce à la Bible juive.

LES ARMOIRES

Les armoiries d’Israël comportent une menorah flanquée de deux branches d’olivier et « Israël » écrit en bas. Le rameau d'olivier est un symbole de paix. Pourtant, Israël a été en guerre, principalement en tant qu’agresseur, dans près d’une douzaine de guerres et de mini-guerres (1948, 1954, 1956, 1965, 1967, 1973, invasion du Liban dans les années 80, trois ou quatre invasions de Gaza.) Imaginez le bilan des morts arabes si la menorah avait été flanquée de deux épées.

Enfin, il y a une terrible ironie dans la présence du rameau d’olivier dans les armoiries d’Israël : depuis qu’il a conquis la Cisjordanie en 1967, Israël a abattu d’innombrables oliviers centenaires pour priver les agriculteurs palestiniens de leurs moyens de subsistance.

Par García Wilde

Source

NOTES de H. Genséric

[1] Pour les humanitaires sur place, les alertes sur ce qu’endurent les civils aujourd’hui à Gaza étaient claires.

"Le drame que vivent les civils aujourd’hui à Gaza était très visible depuis fin octobre explique Jean-Francois Corty, médecin, vice-président de Médecins du Monde, et chercheur à l’IRIS (Institut des Relations internationales et stratégiques). On alerte sur le fait que ces 2 millions et demi de personnes, sont dans un engagement de pronostic vital, dans un moyen et long terme, au vu de la stratégie militaire opérée par l’armée israélienne, qui consiste en des bombardements massifs,  indiscriminés, et un blocus aérien et maritime, et qui empêchent toute aide proportionnée à un territoire qui est sujet à une aide extérieure et qui n’est pas autosuffisant. C’est pour ça qu’il n’est pas étonnant de voir aujourd’hui un chiffre hallucinant de mortalité de civils".

"Ces chiffres sont probablement sous-estimés, ajoute Jean-François Corty, parce qu’ils ne comptabilisent pas ceux qui sont encore sous les décombres, et ne comptabilisent pas du tout les personnes qui meurent chez elles ou sous les tentes ou dans les squats du fait d’un défaut de soins."

Une analyse que partage aussi Guillaume Ancel, ex-officier de l’armée française et écrivain, auteur de "Saint Cyr, à l’école de la Grande muette" (Flammarion) : "En tant qu’ancien officier d’artillerie, j’estime qu’on est plutôt autour de 60.000 morts aujourd’hui, auxquels il faut rajouter trois fois plus de blessés. Entre les bombardements, les actions terrestres, et la catastrophe humanitaire qui a commencé, on est sans doute à une tendance qui est de l’ordre de 10.000 morts par mois."

Des estimations terrifiantes, que Guillaume Ancel explique par la nature même du conflit en cours : "L’armée israélienne utilise massivement des bombes aériennes de 250 de 500 kilos et d’une tonne. Quand vous tirez ce genre de bombes, qui sont faites pour détruire des immeubles entiers, vous ne pouvez pas raconter par ailleurs que vous visez une personne. En fait vous détruisez l’ensemble de son environnement."

Pour Guillaume Ancel,  expert militaire, le but du gouvernement de Benjamin Netanyahu est de rendre la vie impossible à Gaza, rendre "totalement inhabitable cette bande de Gaza et que les Palestiniens n’aient pas d’autres choix que de quitter la bande de Gaza par tous les moyens […] c’est le seul moyen pour lui d’assurer la sécurité d’Israël, c’était de faire en sorte que les Palestiniens ne puissent pas vivre à proximité." Et c’est ce qui expliquerait les destructions massives, et les bombardements indiscriminés.

Les bombardements visent aussi le personnel de santé et les hôpitaux, rendant le travail des soignants quasi-impossible, explique Jean-François Corty. "Il y a près de 200 humanitaires qui ont été tués en quelques mois : c’est exceptionnel dans les conflits contemporains d’avoir dans un laps de temps aussi court autant d’humanitaires qui ont été tués."

Sur les 35 hôpitaux de l’enclave, explique-t-il, il n’y en a plus qu’une dizaine qui peut accueillir malades, blessés et familles déplacées, "et ils sont souvent en rupture de médicaments ou de fioul. Donc on est dans un contexte à a fois de blocus, de bombardements massifs et un système de santé qui est à plat."

Ajoutons enfin que, d’après les chiffres de différentes associations de journalistes, ces derniers paient un tribut massif dans ce conflit. Selon le CPJ (le Comité de protection des journalistes), au moins 95 journalistes et travailleurs et travailleuses des médias sont décédés depuis le début de la guerre. La Fédération internationale des Journalistes (FIJ) comptabilise, elle, 109 journalistes et travailleurs et travailleuses des médias décédés, parmi lesquels 102 Palestiniens, 4 Israéliens, 3 Libanais.

[2] Plusieurs députés arabes de la Knesset, se sont dits complètement exclus de l’hymne. Les paroles incriminées sont l’œuvre de Naftali Hertz Imber [poète juif originaire de Galicie], qui a quitté l’Europe orientale pour s’installer en Palestine dans les années 1880 :

“Tant qu’au fond du cœur/L’âme juive vibre / Et dirigé vers les confins de l’Orient / Un œil sur Sion observe ! / Notre espoir n’est pas encore perdu / Cet espoir vieux de deux mille ans / Etre un peuple libre sur notre terre / Terre de Sion et de Jérusalem.”

“Les symboles de l’Etat doivent évoquer l’ensemble du pays, pas ­seulement une partie”, confie Afu Aghbaria, un député arabe du parti Hadash [gauche judéo-arabe], à The Media Line. “Cette chanson ne me représente pas, tout simplement.”

Israël se définit comme un Etat juif démocratique. Dans le groupe de discussion, certains soulignent cette contradiction intrinsèque pour les Arabes, qui représentent 20 % de la population. L’arabe est reconnu comme l’une des langues officielles du pays, bien que certains législateurs tentent de faire en sorte qu’il ne le soit plus. Les citoyens arabes votent aux élections et paient leurs impôts, mais nombreux sont ceux qui ne se sentent pas complètement à égalité avec les Juifs. Les paroles de l’hymne national évoquant l’“âme juive” ne constituent qu’un exemple de ce que les Arabes israéliens trouvent dur à avaler.

“Le racisme antiarabe se propage dans la société israélienne”, dénonce Aghbaria. Il cite comme exemple la “loi du retour” [des Juifs en Israël], qui accorde automatiquement la citoyenneté à quiconque a un grand-parent juif. Par contre, si un citoyen arabe épouse une Palestinienne de Cisjordanie, sa femme n’obtient généralement pas la nationalité israélienne. En ce qui concerne l’emploi, seuls environ 7 % des fonctionnaires sont arabes. Les salaires moyens pour cette communauté sont de 40 % inférieurs à ceux des Juifs, selon les chiffres officiels.

9 commentaires:

  1. La seule morale que connait les sionistes c'est la morale du diable aucun respect aucune pitié,ils ont perdu leur humanité,ils faut les bannir loin dans le désert

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  2. L'auteur doit préciser pour les Arabes israéliens que parmi eux, il y a un fort pourcentage de Chrétiens, une majorité de Musulmans mais aussi une minorité juive, la phrase: ' Les Juifs et les Arabes ' est d'une imprécision fondamentale qui permet à certains de prendre le contrôle de beaucoup de pays arabes.

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  3. Si Dieu parle d'Israël, ce n'est pas de l'Etat juif d'aujourd'hui. En effet le peuple juif n'est plus membre d'Israël, depuis sa séparation après la mort du roi Salomon, il y a fort longtemps. Les juifs c'est la nation de Judée mis à part que Ben Gourion a usurpé le titre des dix tribus d'Israël. La création de cette entité juive ce n'est que du vol, des assassinats, de la tromperie, de l'usure et j'en oublie, si ce n'est qu'une grande partie de cette caste adore Satan.

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  4. Guillaume Ancel est avant-tout un mauvais militaire (peu apprécié de ses compagnons d'arme, et vomissant sur eux, et spécialement sur St Cyr), et surtout pas un "expert militaire". Avant tout, c'est un propagandiste anti-France, à la solde de l'OTAN ou d'Israël. Il peut lui arriver de raconter des choses exactes (et sur le nombre de victimes à Gaza, il est loin d'être le seul), mais il ne faut pas oublier de mentionner qui il est : un crapaud.

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  5. Les juifs sont les éthiopiens
    Les chiens qui squattent l’an palezrine ont des’ arabes molochiens descendants de kazarie et de babylonien rien à voir avec les juifs d Égypte . D ailleurs où est l arche d alliance ? En éthiopie ! Preuve de l imposture .

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  6. Un tas de merde suffit pour ces bouseux

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  7. Une question :

    Un juif qui se convertit au Christianisme ou à l'Islam ou autres sera-t-il toujours juif ?

    Gardien de l'humanité

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  8. Il faut envoyer tous les sionistes à St Hélène.
    Quel bonheur ça serait pour tous les êtres vivants sur cette planète.
    La palestine aux palestiniens.
    Qu'ils soit chrétiens, musulmans ou juifs.
    Les sionistes dégagés.
    Vous êtes un cancer pour l'humanité.

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  9. Israël doit disparaître pour laisser place à un état palestinien démocratique ou tous les habitants sont égaux devant la loi
    Quel que soit leurs confessions. Jérusalem dois rester et pour toujours un lieu Saint multi-confessionel ou toutes les croyances se respecte mutuellement.

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