dimanche 19 février 2017

Front commun des Etats voyous (Israël, USA, CCG) contre l'Axe de la Résistance (Syrie, Irak, Iran)

En quête d'une solution "régionale" pour régler le conflit israélo-palestinien, les États-Unis encouragent la formation d'un front uni entre l’État hébreu et les puissances arabes sunnites contre "l'Iran chiite", leur bête noire commune [mais en réalité, contre l'Axe de la Résistance formé par la Syrie, l'Iran, l'Irak et le Hezbollah].

La première rencontre cette semaine à la Maison Blanche entre Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a été dominée par les déclarations équivoques du président américain prenant ses distances avec la "solution à deux États" israélien et palestinien.
Des lieutenants de M. Trump ont ensuite ajouté à la confusion en assurant que les États-Unis restaient attachés à ce principe de référence pour la communauté internationale, mais que Washington était aussi ouvert à des solutions alternatives.
Benjamin Netanyahu, lui, a été plus clair en proposant une "approche régionale" pour mettre fin au conflit au Proche-Orient, le plus ancien de la planète. Une offre reprise par Donald Trump lors de leur conférence de presse commune à la Maison Blanche mercredi.
Le lendemain, le dirigeant israélien a plaidé sur la télévision MSNBC pour "une paix globale au Moyen-Orient entre Israël et les pays arabes". Il a vanté une "occasion sans précédent car nombre de pays arabes ne considèrent plus Israël comme un ennemi mais comme un allié face à l'Iran et à Daech (groupe État islamique, ndlr), les forces jumelles de l'islam qui nous menacent tous".
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La "terre promise"
ou Grand Israël
Donald Trump a réaffirmé qu'il voulait présider à "un formidable accord de paix" israélo-palestinien. Conseillé par son gendre Jared Kushner, juif pratiquant et ultra sioniste, il a repris à son compte l'"approche régionale" de M. Netanyahu, évoquant en des termes vagues "beaucoup, beaucoup de pays" et "un territoire très vaste".[le Grand Israël, qui va du Nil à l'Euphrate].
Plus précis, le possible prochain ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman, a poussé à la constitution d'un front entre Israël et des pays arabes sunnites, contre l'Iran. Une fois la Syrie, l'Irak et l'Iran éliminés, rien ne s'oppose plus au Grand Israël, qui va avaler la Syrie, la Jordanie, l'Irak, L’Égypte, etc...Mais ne toucherait aucun pays du Golfe.
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Première étape du Grand Israël
"Les États du Golfe, les Égyptiens, les Jordaniens et les Israéliens sont tous unis (...) par une même inquiétude face à l'Iran, un État qui soutient le terrorisme", a estimé jeudi, lors de son audition de confirmation devant le Sénat, cet avocat juif ultra sioniste controversé à Washington pour ses propos à l'emporte-pièce en faveur la colonisation israélienne et contre un État palestinien.
Aux yeux d'experts américains, cette convergence de vues entre Israël et pays arabes sunnites face au rival iranien chiite, doit être soutenue par l'administration Trump, laquelle vient d'ailleurs de prendre des sanctions contre Téhéran, rompant avec le réchauffement amorcé sous l'ère de Barack Obama.
"Trump peut jouer un coup diplomatique majeur entre Israël et les États du Golfe en endiguant la menace iranienne", encourage Jonathan Shanzer, vice-président du centre d'analyse conservateur Foundation for Defense of Democracies.
Les États-Unis pourraient être "au fondement d'une entente régionale entre Israël et les pays du Golfe", insiste le chercheur auprès de l'AFP, les pétro-monarchies - Arabie saoudite, Emirats arabes unis ou Qatar - n'ayant pas de relations diplomatiques avec Israël.
Mais le sujet est si sensible en Israël que les autorités ne nomment jamais ces puissances arabes, à l'exception de l’Égypte et de la Jordanie avec lesquels l’État hébreu a fait la paix et entretient des relations diplomatiques.
Ce qui n'empêche pas des liens officieux entre Israël et les pays du Golfe.
Un général saoudien à la retraite, Anwar Eshki, avait ainsi vu en juillet dernier à Jérusalem-Ouest le directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, Dore Gold. Les deux hommes s'étaient déjà rencontrés un an plus tôt à Washington dans un centre de recherche.
A l'époque, ils avaient évoqué le processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis le printemps 2014, et plaidé pour revigorer l'initiative de paix arabe. Celle-ci est un plan de paix saoudien de 2002 offrant une normalisation entre Israël et l'ensemble des pays arabes en échange d'un État palestinien dans les frontières de 1967.
Cette initiative saoudienne avait été remise sur les rails en juillet 2013 par le secrétaire d’État américain de l'époque, John Kerry, avant que sa médiation entre Israéliens et Palestiniens ne capote neuf mois plus tard.
Mais dorénavant, l'administration Trump peut pousser à une alliance américano-israélo-sunnite, pense Robert Satloff, directeur du Washington Institute for Near East Policy: "Israël et les fidèles alliés régionaux des États-Unis ont vraiment besoin d'un leadership américain après ce qui a été perçu comme de l'indifférence de l'administration Obama", estime-t-il.
De son côté, le ministre adjoint israélien de la Coopération régionale, Ayoob Kara, a appelé de ses voeux, dans un tweet, "un sommet de la paix régional de dirigeants arabes à Washington (...) C'est le nouveau Moyen-Orient de Trump et de Netanyahu".

*Source : Assawra (avec les agences de presse)