"Si les pan islamistes et les pan arabistes, les complexés de l'Histoire,
n'ont pas fini de ruminer leur haine de l'Occident pour s'accrocher à une
identité "arabo-musulmane" fantasmée, qu'en est-il des nidaa-istes
censés être progressistes refusant l'obscurantisme de leur allié au
gouvernement ? Craignent-ils de s'affirmer et d'affirmer leurs valeurs face aux
Frères musulmans ? Les Tunisiens feraient-ils la même erreur que les Algériens qui ont voulu tout arabiser ? Car quand on cède au populisme des Frères musulmans et on entre dans leur jeu de la prétendue "crise identitaire ethno-religieuse" des peuples, on leur ouvre le chemin vers le pouvoir pour parachever leur machiavélique projet : la wahhabisation de la société !" Rachid Barnet
Lettre
ouverte au Ministre de l’éducation
L’école
de demain (seconde partie). La sempiternelle question des langues
En ce qui concerne la place
des langues étrangères dans notre système éducatif, et celle de la langue
française en particulier, je vous demande, Monsieur le Ministre, la grâce
d’être un peu plus indulgent là-dessus. A propos de l’accès des jeunes élèves
aux langues étrangères à partir de la quatrième année primaire, je pensais que
vous satisfaisiez certains intérêts, il s’avère que vous en êtes réellement
convaincu. Monsieur le Ministre, êtes-vous un homme de gauche et un
syndicaliste qui parle d’identité et d’arabité ?
Vous m’avez parlé d’identité,
des « vertus de l’arabisation » et de l’« âge d’or de la civilisation
arabo-musulmane ». Permettez-moi de vous dire, Monsieur le Ministre, que c’est
le genre de discours qui apporte de l’eau au moulin des islamo-conservateurs de
tout poil. On vit dans un pays où l’on ne cesse de nous parler d’identité,
cette prétendue identité arabo-musulmane que l’on martèle sans cesse, c’est
l’environnement, l’état répulsif, dans lequel on est plongé. On n’arrête pas de
glorifier la langue arabe et les valeurs de l’islam ; c’était le
« golden age » selon les identitaristes et les réactionnaires.
L’école
de demain et l’arabisation doivent être deux choses totalement
distinctes. Malheureusement, la langue arabe véhicule, de nos jours, des
valeurs archaïques. La langue arabe est désormais la langue du
wahhabisme et de Daech. La langue arabe est une langue très classique.
Lors de la conversation que nous avons eue ensemble, Monsieur le
Ministre, vous avez recouru à l’exemple de l’hébreu et du coréen pour
démontrer que les langues nationales ne constituent en aucun cas un
frein à la croissance et au progrès. Mais, contrairement à la langue
arabe dont les règles grammaticales et les principes directeurs datent
du Moyen Age, les Israéliens utilisent un hébreu qui n’est pas ancien.
Il en est de même pour les Coréens qui ont modernisé leur langue.
D’ailleurs, dans ces deux pays, l’anglais y est omniprésent, a fortiori à
l’école et à l’université. Les langues qui dominent le monde sont plus
contemporaines. Que fait-on de tout le lexique lacunaire de la langue
arabe ? La langue arabe peut-elle véhiculer les notions modernes ?
Assurément, non ! La langue arabe est déficitaire, elle est déficitaire
en notions et en termes scientifiques. La langue arabe se livre depuis
longtemps à la translittération.
La langue arabe est une langue traditionnelle qui véhicule le religieux,
un peu de littérature et, dans une moindre mesure, quelques bribes de
sciences exactes qui, aujourd’hui, sont frappées de caducité. Même si
l’arabe a tenté de se revigorer au cours du XXe siècle, ça reste
insuffisant ! Trop peu pour bâtir l’école de demain et fournir à l’élève
la maîtrise d’une langue qui sera le vecteur de la globalisation par
excellence. Peut-on considérer la langue arabe comme faisant partie des
vecteurs de la mondialisation ? La réponse est non. Même sur internet,
la langue qui domine le monde virtuel est l’anglais. Le français détient
également une place honorable, il en est de même pour le mandarin et
l’espagnol.
Une question fondamentale mérite d’être posée : combien d’ouvrages sont
publiés chaque année en langue arabe ? Car la publication est un
baromètre. Les ouvrages qui sont publiés en Belgique sont plus nombreux
que ceux qui sont publiés dans l’ensemble du monde arabe. Monsieur le
Ministre, vous portez aux nues une langue dont les publications existent
en quantités infinitésimales. Sur Wikipédia, par exemple, les articles
publiés en italien sont à peu près six fois plus nombreux que ceux qui
sont publiés en langue arabe, sans évoquer les articles publiés en
anglais et en français. Tâchons de rappeler que l’arabe compte des
centaines de millions d’usagers, alors que la langue italienne n’en
compte que 60 millions ; la langue de Dante n’est pratiquée que par les
Italiens de la botte et quelques italophones épars ça et là à travers le
monde. Sur Wikipédia, les contributeurs arabes sont moins nombreux que
les contributeurs polonais ou tchèques. La Tchéquie devance l’ensemble
du monde arabe sur Wikipédia. De quelle arabisation parle-t-on ? Quelle
est la place de cette langue dans le monde ? Que pèse-t-elle dans le
monde ?
On s’arcboute sur un passé mythique, sur un passé fantasmé et triomphal.
Si on arabise au nom de ce passé les matières scientifiques, elles
passeront toutes à la trappe. Si, en Tunisie, le français et l’anglais
perdent encore du terrain, si l’on contribue encore plus à leur
affaiblissement, on retardera davantage notre sortie du
sous-développement, notre délivrance des ténèbres.
L’arabisation est un projet dangereux et criminel. Il convient de tirer des leçons
de ce qui s’est passé en Algérie, de tirer des enseignements de
l’arabisation tous azimuts qui a eu lieu dans ce pays. L’Algérie l’a
déjà essayée et on connaît le résultat. L’Algérie est le meilleur
exemple du naufrage de l’enseignement. Si on fait comme l’Algérie,
l’enseignement tunisien ne vaudra plus rien dans quelques années.
Pourquoi ne pas s’inspirer du Maroc, par exemple, qui a un baccalauréat
international reconnu par tous les pays ?
Lorsqu’il s’agit d’enseigner, il faut oublier l’identité et les chimères
qu’elle enfante. La seule question qui doit être posée lorsqu’on est
ministre de l’Education est : sommes-nous en train de fournir aux jeunes
générations les outils intellectuels qui leur permettront d’affronter
le monde plus tard ? L’élève, ce futur adulte, pourra-t-il affronter le
monde avec ce qu’on lui inculque dès sa prime jeunesse ? Pourra-t-il
devenir un « citoyen du monde » ? La langue arabe ne nous permettra pas
de réaliser tout cela !
L’accès aux « langues étrangères » à partir de la quatrième année
primaire, c’est achever l’apprentissage des langues dites étrangères.
L’élève n’est plus réceptif après un certain âge, le recul de l’échéance
de l’apprentissage des langues sera une catastrophe pour la maîtrise
des langues dites étrangères ; l’accès aux langues doit se faire le plus
tôt possible. Retarder encore plus l’accès des élèves aux langues
étrangères enfoncera davantage notre système éducatif.
Wahhabisme = sionisme |
L’arabisation ne mènera à rien. Factuellement, selon l’ONU, la zone
arabe est la région la plus arriérée du monde. Les pays arabes sont
derrière les pays de l’Amérique latine et les pays asiatiques. Seuls les
pays de l’Afrique subsaharienne sont capables de concurrencer les
Arabes dans leur ignorance. La Tunisie, en tant que pays méditerranéen, a
l’Europe à portée de main, ses partenaires économiques sont Européens,
et ce n’est pas en arabisant qu’on aura des élèves et des étudiants
compétitifs. Il est grand temps de se pencher sur cette équation :
langue arabe = compétitivité ; langue arabe = efficacité …
Qu’on le veuille ou non, la Tunisie a bâti, tout au long du vingtième
siècle, une élite éclairée grâce à la francophonie. Détruire la langue
de Molière équivaut à détruire une assise éducative qui a donné de bons
résultats et qui a donné naissance à de brillantes générations. On peut
bien enseigner la langue arabe, mais pas aux dépens des autres langues
et des matières scientifiques. On ne retarde pas l’accès à la langue
française pour soi-disant accorder la primauté à sa « langue
d’origine ».
L’arabe est la langue des pays les plus arriérés au monde, nos écoles et
nos universités sont parmi les moins compétitives au monde. Nous allons
enraciner davantage une langue qui, pour l’instant, n’a pas de place
dans ce monde. L’arabe peine à s’imposer, il peine à exister parce qu’on
ne publie pas en arabe, on ne raisonne pas en arabe, on ne pense pas en
arabe. On ne peut citer aucun scientifique arabophone, alors que les
scientifiques anglophones et francophones arabes ou d’origine arabe sont
légion. C’est grâce au français et à l’anglais, si des scientifiques
arabes ont obtenu des récompenses internationales et sont aujourd’hui
reconnus à l’échelle mondiale.
Il faut, par étape, donner à l’arabe sa chance, mais pas aux dépens des
autres langues. On peut approfondir l’arabe et l’améliorer. On peut
améliorer la qualité de son enseignement, en revanche cela ne doit pas
se faire par le rejet des autres langues, notamment du français et de
l’anglais. La langue française ne doit pas plus être perçue comme une «
langue de seconde zone ». La langue française ne doit plus être
considérée, en Tunisie, comme une « langue subalterne », comme c’est
actuellement le cas. La Tunisie était fière de sa francophonie, laquelle
faisait partie de son identité. Mais, aujourd’hui, cette langue
équivaut au croate ou au finnois au niveau de l’importance. Placer le
français sur le même piédestal que n’importe quelle autre langue
étrangère, c’est disgracier une langue et une culture. Voilà ce que vous
êtes en train de faire, Monsieur le Ministre ! Voilà ce que votre
proposition peut entraîner. Si Neji Jalloul : voilà ce qu’il ne faut pas
faire, c’est l’équation qui exprime la nature de la proposition que
vous avez faite quelques semaines avant les vacances de l’été (à savoir
l’accès des jeunes élèves à la langue française à partir de la quatrième
primaire). L’arabisation tous azimuts et la mort de la langue française
en Tunisie provoquera un cataclysme culturel dont les portées seront
extrêmement graves. Arabiser, c’est entraîner des lacunes sur plusieurs
générations.
Si vous allez dans ce sens, Monsieur le Ministre, les deux lycées
français de Tunis supplanteront tous les établissements publics de
Tunisie et deviendront en quelques années les deux seuls lycées d’élite.
Faire des deux lycées français, les seuls lycées d'élite,
des lycées d’exception, est-ce cela votre objectif Monsieur le Ministre
? Une réforme basée sur l’arabisation entraînera la déchéance de
l’enseignement public. Il ne s’agit pas de sacrifier les futures
générations à une mode, à une pseudo-revendication identitaire, mais de
dépasser les clivages idéologiques et les débats stériles sur l’identité
pour bâtir un bon enseignement et une école compétitive. L’arabe nous
permettra-t-il cela ? J’en doute fortement. L’arabe pourra-t-il être
fructifié et guider les futures générations vers le succès ? Assurément,
non !
En bâtissant l’école de demain, il faut avant tout tenir compte de la
réalité actuelle géopolitique et se référer à certains faits et
réalités. Aujourd’hui, géopolitiquement, le monde arabe et sa langue ne
comptent pas, le monde arabe est un monde soumis et dépendant. A part
les extravagances religieuses, on ne publie quasiment rien en arabe. On
ne découvre pas en arabe. Les chercheurs ne recourent pas à cette
langue. N’imposons pas aux jeunes une langue qui ne leur sera d’aucun
secours. Ils se jetteront, par la suite, dans des embarcations de
fortune pour rejoindre le vieux continent avec, en guise de bagage,
l’ « arabe des ancêtres ». De grâce, Monsieur le Ministre, ne
bédouinisez pas davantage l’enseignement tunisien !
A mon avis, c’est ce qui est le plus grave : revenir sur des acquis en
les jetant comme des vieilleries pour nous enfermer dans le grenier
identitaire et bâtir sur du faux, pour nous projeter dans l’avenir à
partir de fantasmes. Ne bâtissez pas la nouvelle école, Monsieur le
ministre, à partir de fantasmes, à partir d’un mirage : le mirage de
l’arabité, le mirage d’une civilisation fantasmée. L’enjeu du XXIe
siècle ne passe nullement par des illusions. Une grandeur illusoire ne
serait pas d’un grand secours face à la compétitivité féroce du XXIe
siècle et du monde moderne.
A mon avis, vous voulez poser les premiers jalons d’une grande réforme,
Monsieur le Ministre, car vous voulez être le précurseur d’une grande
réforme éducative. Vous voulez marcher sur les traces des grands
réformateurs tunisiens, et c’est tout à fait légitime ! Mais, de grâce,
ne sacrifions pas l’enseignement public, l’école de demain, sur l’autel
de l’identité, à l’aune de vos convictions, réformons à l’aune de ce qui
est bon pour les futures générations, sans se laisser dominer par les
considérations identitaires. Oubliez votre ego, le pragmatisme s’impose
de lui-même. Il faut effectuer des recherches très sérieuses, un travail
de fond, une consultation, pour savoir la direction dans laquelle nous
nous engageons en arabisant davantage notre système éducatif. Que peut
entraîner tel engagement ou telle réforme ? L’arabisation pourrait, à
mon humble avis, engager la Tunisie sur une voie irréversible. Par
rapport à votre conscience, par-delà vos convictions personnelles,
êtes-vous prêt à engager la Tunisie dans la voie de l’arabisation à
outrance ? Au-delà des complexes liés à notre passé colonial, la langue
arabe servira-t-elle nos intérêts ? Arabiser l’enseignement, c’est
engager le pays vers une voie catastrophique. Au final, vous serez
responsable de ce fiasco devant l’Histoire, Monsieur le Ministre. A
présent, que vous le vouliez ou non, l’arabisation est un projet
illusoire.
L’école de demain ne doit pas perdre la trace d’une francophonie
profondément enracinée. Il faut rendre à César ce qui est à César, il
faut rendre à la langue française tout le mérite qui lui revient. Qu’on
le veuille ou non, le français a fait son histoire en Tunisie. Vous
parlez d’un Moyen Age, d’un âge d'or arabo-musulman,
que vous n’avez pas vécu et, moi, je parle du XIXe siècle qui ne
remonte pas à si loin, du XXe siècle que j’ai en partie vécu et du XXIe
siècle que je suis en train de vivre. Il ne faut pas avantager l’arabe
au détriment d’une autre langue, notamment du français. Ou alors, que
faisons-nous encore à l’organisation internationale de la francophonie
(OIF) ? Affaiblir le français, c’est enrayer des acquis pour se lancer
dans un projet hasardeux. Et les générations futures en pâtiront.
Croyez-moi, Monsieur le Ministre, on pourrait rédiger un bouquin
concernant le projet d’arabisation et l’intituler : « Chronique d’un
échec annoncé ». En effet, c’est un échec dont on ne peut échapper. Les
convictions personnelles d’un ministre ne doivent pas constituer une
menace pour l’avenir des futures générations. On ne grève pas l’avenir
des futures générations pour assurer un présent fidèle à certaines
convictions. Les arabophones éclairés ne sont pas nombreux. Les quelques
professeurs de La Manouba et les intellectuels qui passent à la
télévision ne reflètent pas l’état actuel du monde arabe et la
médiocrité qui le caractérise.
Si Neji, vous êtes en train de prouver que vous êtes un excellent
ministre, mais, même si vous êtes muni des meilleures intentions, la
proposition que vous avez faite, quant à l’accès des élèves aux langues
étrangères à partir de la quatrième primaire, est désastreuse. Comme
quoi, l’enfer est pavé de bonnes intentions. Arabiser, aujourd’hui, dans
l’état actuel des choses, c’est donner un coup de main à Daech et
consorts. Un grand danger nous guette, ne soyons pas autistes sur cette
question. En arabisant, vous offrez l’arme la plus redoutable aux barbus
de Daech, car c’est avec la langue qu’on formate les esprits. Lorsqu’on
inculque à un enfant la primauté d’une langue et d’une culture qui, de
nos jours, véhiculent autant d’extrémisme, le jeune homme qu’il sera
plongera à corps perdu dans les ouvrages qui prônent la violence et le
fanatisme. Arabiser, c’est jeter les enfants dans les bras des
extrémistes religieux. Valoriser l’arabe de façon excessive, c’est
préparer le terrain à ceux qui accaparent les jeunes esprits au nom
d’une idéologie totalitaire ; c’est comme si on leur déblayait le
terrain en quelque sorte. On offrira, ainsi, toute une génération aux
prédicateurs du Golfe et aux prosélytes de tout poil. Évitons
d’envisager notre avenir culturel et intellectuel qu’à travers le prisme
de l’arabité, de l’islamité et de l’identité, car ceci est aliénant et
dangereux.
La Tunisie a des origines diverses. Alors pourquoi accorder la primauté à
une langue sous-prétexte d’une civilisation fantasmée ? Si l’arabe est
notre langue nationale, le français est une langue quasi nationale. Les
jeunes Tunisiens ne sont plus capables de raisonner, de réfléchir,
d’avoir des affinités avec une culture moderne et laïque, et retarder
l’enseignement du français ne fera qu’empirer les choses. Si Néji, vous
êtes un militant de la première heure, un brillant et courageux
intellectuel, ne soyez pas à l’origine de la déchéance de notre
enseignement !
Pendant des années, nous regardions vers la France et nous nous en
sommes inspirés. Aujourd’hui, nous sommes en train de tourner le dos non
seulement à la culture, mais également à la science et à la
transmission du savoir, et ce, en facilitant l’endoctrinement des
jeunes. « Tout ce qui dégrade la culture, raccourcit les chemins qui
mènent à la servitude » écrivit Albert Camus.
Aujourd’hui, l’arabisation s’assimile à l’endoctrinement, elle serait
même synonyme d’endoctrinement. L’arabisation à outrance est un
cauchemar qui guette la Tunisie. Arabiser davantage, c’est faire preuve
d’hypocrisie. En effet, on prône l’ouverture d’esprit et la
sacralisation du savoir et, dans notre enseignement, on ferme la porte
aux autres cultures, notamment aux cultures dites occidentales. En
arabisant, on enracine les germes de l’extrémisme, car l’arabité
triomphante est devenue un vecteur d’extrémisme. Saddam et Cie nous ont
vendu cette image : la grandeur de la nation arabe. Admirez le
résultat Monsieur le Ministre !
En arabisant, vous ferez le lit des islamistes et deviendrez l’allié
objectif des Qataris et de tous les enturbannés du Golfe. Vous êtes
francophone, mais aussi profondément arabophone et viscéralement laïc et
de gauche. En revanche, les futures générations arabisées, elles, ne
seront pas sensibles au discours de la gauche progressiste et
« mécréante ». D’ailleurs, vous savez très bien que la littérature arabe
de gauche ne trouve pas sa source dans les pays arabes. En arabisant
encore plus et en retardant l’accès aux langues étrangères, vous ferez
le lit des extrémistes. Ne cédons pas aux pressions liées aux
injonctions identitaires, cessons de magnifier les choses qui entravent
notre chemin vers le progrès, ouvrons-nous au monde moderne à travers
les langues et faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que l’école
publique ne s’effondre pas.
Cette dernière a déjà été fortement avariée et bédouinisée ainsi !
VOIR AUSSILa langue maghrébia date de 25 siècles