L'euronouillerie est une source
inépuisable d'amusement, une véritable cure de rigolade. Mais ne vous
arrive-t-il pas, à l'occasion, chers lecteurs, de ressentir un certain
accablement d'être dirigés par ces pieds nickelés totalement
irrécupérables ? Si oui, ne lisez surtout pas ce billet...
Le Fig à rot est en joie. Sous le titre Les ventes de gaz américain à l'Europe progressent à grande vitesse, le journal de Dassault n'arrive plus à cacher son bonheur masochiste :
« Tout n’est pas noir dans les
relations commerciales entre l’Union européenne et les États-Unis. Le
commerce du gaz naturel liquéfié (GNL) est une « réussite » selon le
commissaire pour l’Énergie, Miguel Arias Canete. Pour preuve, les
importations de GNL américain ont bondi de 272% depuis que les
présidents américain et de la Commission européenne ont signé une trêve,
en juillet 2018, prévoyant notamment de renforcer ces échanges. Et l’Europe veut continuer dans sa lancée pour doubler encore ses importations d’ici à 2023.
À Bruxelles, pour le premier forum économique sur l’énergie organisé
par l’Union et les États-Unis, jeudi, le secrétaire d’État américain à
l’Énergie, Rick Perry, a vanté les mérites du gaz américain. Bien que plus cher que le russe, celui-ci est « fiable » et synonyme de « liberté » pour les Européens. »
Traduction : moi aimer avoir mal.
Les négociateurs de Gazprom n'ont pas tort quand ils insistent sur la nécessité de lire 50 nuances de Grey
avant d’engager des discussions avec les euronouilles. Ceux-ci payent
donc du gaz bien plus cher et polluant (transport par méthanier), alors
qu'ils ne savent plus quelle taxe carbone inventer pour "défendre
l'environnement". De quoi amuser les Gilets Jaunes...
Cette histoire nous rappelle un autre épisode pitoyable de la cage aux folles bruxelloise :
Si la vassalité
eurocratique n'existait pas, il faudrait l'inventer... Une info
délicieusement navrante quoique hilarante a paru, évidemment
soigneusement cachée par la presstituée.
Les Paradise Papers nous révèlent
qu'une société américaine a acheté du gaz russe, l'a liquéfié puis l'a
revendu bien plus cher à l'Union européenne, en le faisant peut-être
passer pour du gaz de schiste américain ! Ô tempora ô mores.
Moscou vend de
toute façon son or bleu et doit bien se marrer. L'empire US se moque
éperdument de ses vassaux, les obligeant à torpiller leur relation
énergétique avec la Russie tandis que ses compagnies font leurs petits
profits avec ce même gaz russe. Quant à l'euronouillerie, heu... Comment
dit-on "dindon de la farce" à Bruxelles ?
Certes, ces importations de gaz US ne représentent qu'une broutille par rapport aux flots d'or bleu russe (1,4 Md de m3 contre 200 Mds de m3)
et ne vont en rien changer l'équilibre énergétique de l'Eurasie. Mais
il était difficile de ne pas s'arrêter, mi-goguenard mi-atterré, sur cet
énième exemple de niaiserie servile de l'euronouillerie.
L'un de ses représentants attitrés, le kommissar Oettinger, nous fait d'ailleurs part de ses états d'âme : "La construction du Nord Stream II
bat son plein et il est hors de question de l'arrêter" mais "les
directives de l'UE doivent s'y appliquer" (lesquelles ?) Ne craignant
visiblement pas la contradiction, Oettinger a apporté son soutien à
Manfred Weber, chef du PPE (le regroupement des partis dits de "droite"
au parlement européen) et candidat au poste
de président de la Commission européenne. Or celui-ci semble un
maniaque, un de plus, de la gazpromophobie et a promis à un journal
polonais que, s'il était nommé à la place de Juncker, il utiliserait
tous les moyens légaux pour tenter de stopper le Nord Stream II. D'ici à ce qu'il réussisse son pari puis tienne ses promesses, il y a certes un monde et ceux sont, in fine, les chefs d’État et de gouvernement qui vont décider. Et Frau Milka, on le sait, veut son pipeline...
Autre euronouille incorrigible et fier
de l'être, le président du parlement européen Antonio Tajani a pris son
courage à deux mains le 30 avril. Soutenant ouvertement
la tentative de putsch militaire de Guaido, il l'a qualifiée - ne
rigolez pas ! - de "moment historique pour la démocratie".
Malheureusement pour notre neuneu à la tajine, celle-ci a été un fiasco
complet.
Un excellent article de Moon of Alabama, très bien traduit ici,
nous donne quelques éclairages sur le plantage. Il semble que Maduro,
peut-être habilement conseillé par les Russes même si ce n'est pas dit,
ait tendu un piège à la marionnette autoproclamée qui s'attendait à ce
que nombre de généraux ou ministres le rejoignent. Ils le lui avaient
promis, l'ont laissé faire le mariole dans la rue puis se sont gentiment
désistés.
Tandis que l'autoproclamé s'est
courageusement éclipsé, laissant ses partisans seuls dans la rue, une
crise de rage a gagné les couloirs de DC la folle. Si Cretinho doit
parfois se demander dans quelle galère il s'est embarqué en se couchant
devant le Deep State, ses deux pitbulls enragés - Bolton et Pompeo pour ne pas les nommer - poussent à la guerre, s'attirant une verte réplique de Moscou. Les prochains jours risquent d'être rock & roll.
Quant à nos bonnes euronouilles, ils se
retrouvent comme d'habitude pris entre deux feux, nageant dans
l'indécision. La pâmoison prépubère qu'ils ont ressentie après avoir été
autorisés à suivre ces beaux et forts guerriers de Washington a laissé
place aux affres du doute. Et si on s'était encore trompés ?
L'héroïque président du Parlement européen est devenu soudain bien discret, mais quelques pays commencent à prendre leurs distances
en refusant de reconnaître Guaido comme président du Venezuela : c'est
le cas par exemple de la Norvège et de la Bulgarie. Les autres doivent
se dire que, décidément, ce monde est bien compliqué...
Publié le 2 Mai 2019
par
Observatus geopoliticus
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