L’administration Trump, qui soutient Guaidó depuis qu’il a contesté pour la première fois l’autorité de Maduro il y a plus de trois mois, pensait clairement que la journée allait se dérouler différemment.
Le chaos qui régnait à Caracas indiquait que, même si un plan était en cours d’exécution, il ne s’était peut-être pas déroulé comme prévu. … Les annonces faites par les hauts responsables de Maduro selon lesquelles ils changeaient de camp ne se sont pas concrétisées, et l’administration Trump a semblé de plus en plus préoccupée, à mesure qu’elle débattait des prochaines étapes. … Tôt mardi, Bolton avait dit aux journalistes que Trump surveillait les développements politiques au Venezuela « minute par minute ». Bolton a également exercé une pression publique inhabituelle sur les fonctionnaires du gouvernement vénézuélien pour qu’ils renoncent à Maduro et rejoignent l’opposition politique. … « C’est un moment très délicat », a dit Bolton. « Le président veut voir un transfert pacifique du pouvoir », a-t-il ajouté, ajoutant qu’il serait possible si suffisamment de militaires et de membres du gouvernement changeaient d’allégeance. … Dans une tentative apparente de diviser le gouvernement de Maduro, M. Bolton a déclaré que de hauts responsables, y compris le ministre de la Défense Vladimir Padrino López, avaient eu des entretiens secrets avec M. Guaidó, et il leur a demandé de « tenir leurs engagements » et d’aider à renverser Maduro. … Bolton a appelé par leur nom trois fonctionnaires au Venezuela – le ministre de la Défense, le principal juge de la Cour suprême et le commandant de la garde présidentielle – pour leur demander de soutenir la prise de pouvoir de Guaidó. … Un haut responsable latino-américain a déclaré que des pourparlers de l’opposition avec Padrino et les deux autres avaient été en cours pendant « les dernières semaines » et qu’on leur avait promis de maintenir leur position actuelle s’ils se prononçaient publiquement en faveur de « l’ordre constitutionnel » qui permettrait à Guaidó de prendre le pouvoir. Le responsable, qui a parlé sous condition d’anonymat de l’évolution rapide et confuse de la situation, a déclaré que les personnes impliquées dans les négociations n’avaient pas d’explication claire de ce qui s’est passé, … … Elliott Abrams, l’envoyé spécial du gouvernement pour le Venezuela, a déclaré mardi à la presse que les États-Unis s’attendaient à ce que Padrino, ainsi que le chef de la Cour suprême nommé par Maduro et le chef de la garde nationale, déclarent leur soutien à la Constitution vénézuélienne, sinon nécessairement à Guaidó lui-même. … Il a déclaré que des personnalités de l’opposition avaient eu des discussions avec ces trois influents responsables du gouvernement de Maduro en amont des manifestations prévues. … Carlos Vecchio, ambassadeur de Guaidó aux États-Unis, a également déclaré lundi que les dirigeants de l’opposition avaient eu « des conversations avec une partie du cercle intérieur de Maduro » et qu’ils « savent que le gouvernement Maduro ne va nulle part. Que Maduro, c’est le passé… et c’est pourquoi ils veulent un avenir différent pour le Venezuela. »
Peu de temps après que Guaidó eut prononcé son discours, avant l’aube, devant la base aérienne de Carlota à Caracas, des rumeurs ont couru selon lesquelles le chef d’état-major des forces armées Jose Ornelias et le puissant commandant Jesús Suárez Chourio étaient derrière le soulèvement militaire. Mais tout aussi rapidement, les deux hommes se sont joints à une liste croissante d’officiels qui juraient fidélité à Maduro. … Le fait que des responsables militaires qui doivent leur carrière et leur gagne-pain à Maduro et au Parti socialiste unifié du Venezuela ne l’aient pas abandonné n’aurait pas dû être une surprise, a déclaré un ancien diplomate américain à Washington, qui n’acceptait de parler que du contexte.
Il a dit qu’il était au courant des plans de Guaidó d’en appeler à un soulèvement depuis au moins 10 jours.
« Si je le savais, alors tout le monde le savait », a-t-il dit. « Le régime [Maduro] l’avait vu venir et s’était préparé. Le régime savait probablement que des membres du gouvernement parlaient à l’opposition et l’ont probablement même approuvé. »
La décision de Guaidó est aussi un pari très précaire », a écrit [Risa Grais-Targow, une analyste de l’Eurasia Group]. « Si Maduro parvient à réprimer la rébellion, il enverra un signal fort selon lequel il bénéficie toujours d’un soutien militaire important, ce qui démotivera probablement l’opposition. »
Guaidó a pris un risque en annonçant qu’un soutien militaire lui était acquis, a déclaré M. Brian Fonseca [un ex-marine et analyste du renseignement de l’U.S. Southern Command expert du Venezuela, aujourd’hui directeur du Jack D. Gordon Institute for Public Policy de l’université internationale de Floride], et si l’armée ne le soutient pas, cela pourrait le handicaper. « Si le mouvement d’aujourd’hui tombe à plat, qu’est-ce que cela signifiera pour la crédibilité du mouvement Guaidó ? »
L’Empire ne fait que paraître fort. En réalité, il est faible, perdu, sans repères et surtout, dirigé par une triste bande de voyous incompétents qui pensent qu’ils peuvent intimider et soumettre tout le monde, même s’ils n’ont pas gagné une seule guerre importante depuis 1945. Leur incapacité à briser la volonté du peuple vénézuélien n’est que le dernier symptôme de cette stupéfiante faiblesse.
Washington est ouverte à une « action militaire » pour faire face à la crise vénézuélienne, a annoncé le secrétaire d’État Mike Pompeo. Pour adoucir la brutalité de sa rhétorique, il a dit qu’une option pacifique est toutefois préférable.
« Si la question est de savoir si les États-Unis sont prêts à envisager une action militaire si c’est ce qu’il faut pour rétablir la démocratie au Venezuela, le président [américain] a été cohérent et sans ambiguïté à ce sujet : l’option d’utiliser la force militaire est sur la table si c’est ce qui s’avère finalement nécessaire », a dit Pompeo dans une interview à Fox News.
La Federal Aviation Administration (FAA) des États-Unis a émis mardi soir un ordre interdisant aux exploitants aériens américains de voler au-dessous de 26.000 pieds dans l’espace aérien du Venezuela jusqu’à nouvel ordre, en citant « une instabilité politique et des tensions croissantes ».
L’avis de la FAA stipulait que tout exploitant aérien actuellement au Venezuela, y compris les jets privés, devaient partir dans les 48 heures. … En mars, American Airlines Group Inc a déclaré qu’elle suspendait indéfiniment ses vols à destination du Venezuela, car le pays continuait d’être aux prises avec des troubles politiques.
La compagnie aérienne espagnole Air Europa annonce que les vols pour Caracas de mercredi ont été annulés. Les vols des 10 prochains jours pourraient également être affectés en raison des « derniers développements » au Venezuela.
L’agence de voyage Molina Viajes, basée à Caracas, indique que les vols à destination et en provenance de Miami ont été suspendus mercredi.
La compagnie aérienne Estelar annonce que son vol du mercredi de Buenos Aires, en Argentine, à destination de Caracas a été annulé. Toutefois, elle indique que ses vols à destination et en provenance du Pérou et du Chili sont en service.
Le secrétaire américain à la Défense par intérim, Patrick Shanahan, a annulé un voyage en Europe qui devait commencer le mercredi 1er mai, afin de « coordonner plus efficacement » avec les autres branches du gouvernement la situation au Venezuela et la mission de l’armée à la frontière avec le Mexique.
« Le secrétaire Shanahan ne se rendra plus en Europe, car il a décidé que rester à Washington DC lui permettra de coordonner plus efficacement la situation au Venezuela avec le Conseil de sécurité nationale (NSC) de la Maison-Blanche et le Département d’État, » a déclaré le Pentagone dans un communiqué.
Shanahan avait prévu de se rendre en Allemagne, en Belgique et au Royaume-Uni au cours de son voyage en Europe.
Le 1er mai, à l’initiative des États-Unis, une conversation téléphonique a eu lieu entre le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, et le Secrétaire d’État américain, Mike Pompeo.
L’accent a été mis sur la situation au Venezuela où à la veille, l’opposition, avec l’appui clair des États-Unis, a tenté de prendre le pouvoir. Il a été souligné du côté russe que l’ingérence de Washington dans les affaires intérieures d’un État souverain, la menace contre son gouvernement est en violation flagrante du droit international. Il est indiqué que la poursuite de mesures agressives serait lourde des plus graves conséquences. Seul le peuple vénézuélien a le droit de décider de son destin, et cela exige le dialogue de toutes les forces politiques du pays, ce que son gouvernement demande depuis longtemps. Une influence extérieure destructrice, surtout si elle est imposée de force, n’a rien à voir avec un processus démocratique.
ous le titre Venezuela – Guaidó Got Snookered – White House Starts Beating War Drums
En fait les USA n'ont pas l'intention d'envahir le VENEZUELA mais de le détruire :
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