Les États-Unis ont ridiculisé les hauts responsables de la politique étrangère de Kiev en ne les ayant pas informé d’un arrangement en coulisse pour que l’Inde serve d’intermédiaire afin de faciliter l’importation régulière, indirectement et à un prix élevé, de pétrole russe par l’Occident. D’où la raison pour laquelle ils ont présenté publiquement leurs ridicules demandes de sanctions contre l’Inde, pour se voir ensuite humiliés par le Département d’État.
Le chef de la commission de la politique étrangère de la Rada ukrainienne, Alexander Merezhko, a récemment demandé que les États-Unis sanctionnent l’Inde pour ses achats de pétrole russe, ce qui est conforme à l’esprit des critiques hyperboliques formulées par le ministre des affaires étrangères, Dmitry Kuleba, à l’encontre de cet État d’Asie du Sud début décembre. Ces deux hauts responsables viennent de recevoir une gifle du département d’État, par l’intermédiaire d’une seule déclaration de la secrétaire adjointe aux affaires européennes et eurasiennes, Karen Donfried.
En réponse à une question sur la demande de Merezhko, elle a déclaré sèchement : « Je vais être claire, nous ne cherchons pas à sanctionner l’Inde. » Cette clarification politique est intervenue quelques jours seulement après que Bloomberg a souligné le rôle indispensable
que joue aujourd’hui l’Inde sur le marché mondial de l’énergie en
servant d’intermédiaire pour faciliter le commerce du pétrole entre la
Russie et l’Occident, malgré les sanctions unilatérales de ce dernier.
Si Delhi ne l’avait pas fait, le Milliard doré occidental dirigé par les États-Unis n’aurait pas été en mesure de répondre à ses besoins en énergie.
En d’autres termes, la fière défiance de l’Inde à l’égard de la pression sans précédent exercée par le bloc occidental pour qu’elle sanctionne la Russie a, par inadvertance, fini par servir les propres intérêts de l’Occident en permettant de le soulager de façon irremplaçable des conséquences contre-productives de ses propres sanctions. Dans ces conditions, il n’y a aucune chance que les États-Unis ou leurs vassaux européens sanctionnent un jour l’Inde, car cela pourrait entraîner l’effondrement de leurs économies, en particulier celle de l’UE.
Rétrospectivement, la seule raison pour laquelle certains hauts fonctionnaires de Kiev ont demandé aux États-Unis de prendre ces ridicules sanctions contre l’Inde est qu’ils n’ont pas été informés de l’utilisation de Delhi comme intermédiaire pour faciliter des importations régulières de pétrole russe par l’Occident. La réalité « politiquement gênante » est que les sanctions anti-russes de l’Occident ont échoué, comme l’a récemment admis le New York Times, à tel point que ce bloc continue d’importer du pétrole russe, bien qu’indirectement via l’Inde et, bien sûr, à un prix plus élevé.
Les États-Unis ont donc ridiculisé les hauts responsables de la politique étrangère de Kiev en ne les informant pas de cet arrangement en coulisses, d’où la raison pour laquelle ils ont présenté publiquement leurs ridicules demandes de sanctions anti-indiennes pour se voir ensuite humiliés par le Département d’État. Si l’Ukraine avait un tant soit peu de sens stratégique, elle commencerait à se demander de quelles autres façons les États-Unis travaillent dans son dos, d’autant plus que cet incident prouve que le précédent existe bel et bien et qu’il y en a probablement d’autres.
Par Andrew Korybko – Le 9 février 2023
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