N’oublions
pas que dès
le début de la guerre en Syrie en mars 2011, les États-Unis et leurs alliés ont
appuyé les soi-disant « combattants de la liberté » dont la majorité
étaient des brigades du Front Al-Nosra et de l’EI/ISIS/DAESH. Formés
en Arabie saoudite et au Qatar, ces terroristes pro-démocratie ont été
régulièrement impliqués dans des atrocités, y compris des décapitations de
civils syriens.
Deux
poids, deux mesures ? Au
cours des trois dernières années, aucun dirigeant occidental n’a fait de
déclaration concernant ces atrocités commises par les « extrémistes
musulmans ». Elles sont passées pratiquement inaperçues. La
communauté internationale n’a pas exprimé de préoccupations à cet égard. À
quelques exceptions près, ces décapitations ont à peine fait l’objet d’une
couverture médiatique.
Est-ce
parce que les « combattants de la liberté » intégrés par l’EI et les
forces d’Al-Nosra ont décapité des civils syriens plutôt que des Occidentaux ?
Est-ce parce que les victimes de ces atrocités se sont opposées à la sanglante
« révolution démocratique », appuyée par les États-Unis et l’OTAN,
contre le gouvernement de Bachar Al-Assad ?
Pourquoi
les dirigeants occidentaux sont-ils consternés maintenant et ne l’étaient pas
avant? Est-ce parce que maintenant ce sont des Occidentaux et non plus des
Syriens qui se font décapiter ?
Ces
récentes décapitations de ressortissants étasuniens et britannique, qu’elles
soient authentiques ou non, sont évidemment exploitées pour ouvrir la voie à
une intervention militaire en Syrie. Il s’agit d’une technique élémentaire
de propagande utilisée à maintes reprises par le passé afin d’obtenir l’appui
du public en faveur de la guerre et les médias dominants sont là pour
transmettre cette propagande.
Le
rôle des médias de masse n’est pas d’informer les gens, mais de faire appel à
leurs émotions et de les manipuler afin qu’ils approuvent ce qu’ils auraient
autrement refusé.
Les
Occidentaux ne veulent pas retourner en guerre au Moyen-Orient?
Montrez-leur
un de leurs compatriotes se faire couper la tête par un « musulman »
et ils changeront d’avis. Et vous n’avez même pas besoin de montrer quoi
que ce soit. Vous n’avez qu’à dire que des gens haut placés ont vu cet acte
horrible et à le faire répéter par leurs porte-paroles des médias. Cela
fonctionne à tous les coups.
On
peut considérer cette tactique comme un appel à la peur et/ou un appel aux
émotions.
L’appel
à la peur (en latin argumentum ad metum ou argumentum in terrorem) consiste à
utiliser un sophisme, comme la
tromperie et la
propagande, dans le but d’obtenir un appui en faveur d’une idée et de
susciter la peur et les préjugés envers un concurrent. L’appel à la peur
est courant en marketing
et en politique . (Wikipedia en
anglais)
L’appel
à l’émotion (argumentum ad passiones) est un sophisme employant
la manipulation des
émotions du destinataire plutôt qu’un argument logique pour gagner un débat. (Wikipedia)
Si
cette technique est employée au lieu d’arguments valables, c’est en partie
parce que cela fonctionne toujours comme un charme et que les médias mainstream sont
faits pour cela, mais aussi parce que les « arguments valables » qui
pourraient être utilisés pour intervenir militairement ne pourraient être que
des mensonges facilement réfutables, comme nous tenterons de le démontrer dans
cet article.
Plusieurs
médias indépendants ont mis en doute l’authenticité des vidéos de décapitation
et certains experts les ont clairement qualifiées de
« fausses » , du moins dans les cas des journalistes Foley et
Sotloff. Leur véritable identité a également été remise en question, en particulier celle de
Sotloff, dont les liens avec les services secrets israéliens (Mossad) sont
connus et qui aurait été photographié derrière une mitrailleuse appartenant aux
rebelles syriens.
Comme
l’a démontré l’opération « Mocking Bird », le journalisme est la
meilleure couverture pour un agent de renseignement. Plusieurs anciens
officiers de la CIA ont confirmé qu’il est utilisé pour infiltrer des fausses
nouvelles, reprises ensuite comme des faits par des agences de presse alors
qu’il s’agit en réalité de propagande. (voir CIA
Manipulation: The Painful Truths Told by Phil Agee et John Stockwell à
propos de faux
reportages produits par la CIA). Le « producteur » des
vidéos terroristes, SITE, situé à Washington DC et entretenant des liens
étroits avec le Pentagone et le FBI, est également
suspect et semble indiquer un coup de propagande majeur provenant des
États-Unis.
Aux
fins de cet article, nous allons cependant examiner la situation et la réaction
des dirigeants occidentaux du point de vue voulant que ces décapitations aient
effectivement eu lieu et que les vidéos sont authentiques.
Décapitations commises par des rebelles soutenus par l’Occident:
rien de nouveau
Les
atrocités commises en Syrie ont été signalées depuis le début des troubles en
2011 par des médias indépendants. Il a fallu un certain temps avant que
les médias traditionnels mentionnent ces atrocités, mais depuis 2012, de
nombreux reportages ont été publiés par les médias de masse, en dépit desquels
le discours dominant sur la Syrie est demeuré essentiellement le même : le
« régime tyrannique d’Assad » réprime brutalement une « révolte
pro-démocratie » et l’Occident continuait à exprimer son soutien
indéfectible aux « combattants démocrates ».
À
un certain point les autorités étasuniennes ont cependant dû admettre la
présence de groupes terroristes parmi les « rebelles modérés », même
si ces rebelles dits modérés n’ont jamais été clairement identifiés. Même
l’ancien agent de la CIA Bob Baer a déclaré en
entrevue à CNN après la prétendue décapitation de Sotloff qu’« il n’y a
pas de rebelles modérés en Syrie ».
Voici
quelques extraits de divers articles et vidéos de médias traditionnels et
indépendants publiés en 2012 et 2013 faisant mention de décapitations par les
rebelles en Syrie, y compris des rapports de l’ONU et de Human Rights Watch,
lesquels sont généralement utilisés pour soutenir des « interventions
humanitaires » à l’étranger.
La
vidéo que vous pouvez trouver ici a
été publiée le 3 juillet 2013 et montre un prêtre chrétien ainsi qu’un autre
chrétien se faisant décapiter. On peut lire :
AVERTISSEMENT
– CONTENU CHOQUANT: Devant
une foule en délire, des insurgés syriens ont décapité un prêtre et un autre
chrétien en affirmant qu’ils avaient aidé et encouragé l’ennemi, soit l’armée
du président Bachar Al-Assad, selon des médias étrangers. Une
vidéo non datée ayant fait le tour de l’Internet mercredi montre deux hommes
inconnus avec les mains liées et entourés par une foule enthousiaste de
plusieurs dizaines d’hommes, quelques instants avant que leur tête ne soit
coupée à l’aide d’un petit couteau, affirme Syria Report. Les assaillants
montrent ensuite une tête à la foule avant de la placer sur le corps. Le
reportage indique que l’incident a eu lieu dans la zone rurale d’Idlib. ( RAW:
Syrian Rebels Behead Christians, Military.com, 3 juillet 2013)
Cet article
du Daily Mail de
décembre 2012
décrit comment un autre chrétien a été décapité et son corps consommé par des
chiens dans une ville près de la frontière turque, là où la plupart des
combattants rebelles transiteraient en territoire syrien :
Christian
Andrei Arbashe, 38 ans, a
été enlevé et décapité par les combattants rebelles dans une ville du nord
de Ras Al-Ayn, à la frontière turque.
La nouvelle est sortie au moment où les forces
pro-gouvernementales célébraient leur victoire contre les rebelles près de
l’aéroport d’Alep.
Les
rebelles syriens ont décapité un chrétien et jeté son corps aux
chiens, selon une religieuse qui affirme que l’Occident ignore les
atrocités commises par des extrémistes islamistes.
La religieuse affirme que le chauffeur de taxi Andrei
Arbashe, agé de 38 ans, a été enlevé après que l’on ait entendu son frère se
plaindre que ceux qui combattent le régime en place se comportent comme des
bandits.
Elle
ajoute que son
corps décapité a été retrouvé sur le bord de la route, entouré de chiens
affamés. Il s’était récemment marié et allait bientôt être père
[...]
Soeur Agnès-Mariam de la Croix dit: « Son seul crime a été la critique de son
frère envers les rebelles, qu’il a accusé d’agir comme des bandits, et c’est ce
qu’ils sont. »
On
rapporte de plus en plus d’histoires d’atrocités commises par des éléments
incontrôlés de l’Armée syrienne libre (ASL), laquelle s’oppose au dictateur
Bachar al-Assad, ASL que la Grande-Bretagne et l’Occident reconnaissent comme opposition
du pays.
« Le
monde libre et démocratique soutient des extrémistes, a déclaré sœur Agnès-Miriam
de son sanctuaire au Liban. Ils veulent imposer la charia et créer
un État islamique en Syrie. » (Nick Fagge, Syria rebels ‘beheaded a Christian
and fed him to the dogs’ as fears grow over Islamist atrocities, Daily Mail, 31 décembre 2012)
Le
terme « éléments incontrôlés » est utilisé pour distancier et excuser
l’ASL, mais la fréquence des décapitations et autres atrocités commises par les
combattants rebelles prouve qu’au contraire, l’ASL est impliquée.
Le
magazine allemand Der
Spiegel a publié en mars 2012, une histoire
impliquant un « bourreau » membre d’une « brigade
d’enterrement », une sorte d’escadron de la mort « responsable de l‘exécution
arbitraire de 350 à 400 personnes » ayant exprimé « leur opposition
au règne de la terreur de l’Armée syrienne libre » :
Selon
le témoignage du bourreau, cette « brigade d’enterrement », était à
elle seule responsable de l’ exécution
arbitraire de 350 à 400 personnes , incluant des « prisonniers »
et de « traîtres ». Les « traîtres »
sont des civils sunnites des zones urbaines et rurales occupées qui
expriment leur opposition au règne de la terreur de l’Armée syrienne libre (ASL
).
Depuis
l’été dernier, nous avons exécuté un peu moins de 150 hommes, ce qui représente
environ 20 pour cent de nos prisonniers », affirme Abou Rami [...] Mais
les bourreaux de Homs ont été plus occupés par les traîtres au sein de leurs
propres rangs que par les prisonniers de guerre. « Si nous surprenons un sunnite en train
d’espionner ou si un citoyen trahit la révolution, on se dépêche »,
explique le combattant. Selon Abu Rami, la brigade d’enterrement de Hussein a
mis a mort entre 200 et 250 traîtres depuis le début de l’insurrection. (Ulrike Putz, , Syria: Atrocities Committed by
US-NATO Sponsored “Opposition”. Executioner for Syria’s “Rebels” Tells His
Story , Der Spiegel Online, 30
mars 2012)
Dans
ce reportage indépendant de Human
rights investigations , on montre un enfant coupant la
tête d’un homme à l’aide d’une machette et l’on mentionne la participation de
l’Armée syrienne libre (si vous souhaitez voir la vidéo, cliquez sur le lien
vers l’article original).
Les
longues et horribles séquences d’un incident au cours duquel un enfant participe à l’exécution
de deux hommes par décapitation proviennent maintenant de deux sources
différentes.
Des images mises sur YouTube par Zaid Benjamin,
présentateur et journaliste de Voice of America en arabe (Radio Sawa), montrent
un enfant coupant le cou d’un prisonnier avec une machette.
[...]
Sama TV (chaîne syrienne) avait en fait déjà montré
des images différentes du même incident le 26 novembre dans le cadre d’un
segment montrant la différence entre la réalité et la propagande turque sur le
conflit syrien.
Les
scènes présentées par Sama ont été modifiées pour supprimer le contenu le plus
choquant, mais on y montre davantage le contexte de l’incident. La brigade de l’Armée syrienne
libre (ASL) impliquée dans l’incident serait Khalid ibn al-Walid.
(Syrian rebels use a child to behead
a prisoner, Human rights
investigations, 10 décembre 2012)
Un
rapport des Nations Unies de juin 2013 décrit ce qui semble être la même scène:
Des
forces de l’opposition syrienne ont recruté comme combattant un jeune garçon de
14 ans originaire de Homs et l’ont fait participer la décapitation de deux
soldats du gouvernement , selon un Nations Unies rapport
[...]
Le
rapport attire l’attention sur des séquences vidéo présentées par la mission
russe auprès de l’ONU à Genève et montrant deux soldats du régime se faisant
décapiter, l’un d’eux par un enfant. « À
la suite de notre enquête, nous estimons que la vidéo est authentique, que les
hommes étaient des soldats, et qu’ils on été tués comme le montrent les
images », a déclaré le panel de l’ONU. (Flavia Krause-Jackson et Sangwon Yoon, Beheadings by Syrian Rebels Add to
Atrocities, UN Says, Bloomberg,
le 4 juin, 2013).
Même
le magazine très conservateur
The Economist a rapporté en octobre 2013 une « agression des
rebelles, menée par les filiales d’Al-Qaïda » contre les alaouites, que
les djihadistes considèrent comme des « hérétiques ».
C’était
le premier jour d’un assaut
des rebelles mené par les filiales d’Al-Qaïda dans la région côtière du
nord-ouest de la Syrie. Des combattants de l’opposition ont
envahi un poste de contrôle du gouvernement tôt le matin et ont pénétré dans
une zone de dix villages en commettant des meurtres que le groupe de pression
Human Rights Watch, situé à New York, a
qualifiés de possibles crimes contre l’humanité. Des résidents locaux ont
rapporté des tirs et des meurtres systématiques.
Dans
cette région accueillant des Syriens de toutes les croyances se trouve une
forte concentration d’alaouites, la branche chiite ésotérique à laquelle
appartient la famille Assad au pouvoir, et dont les fidèles sont considérés
comme des hérétiques par les djihadistes. Selon Human Rights Watch, les combattants ont tué 190 civils
au cours de l’opération. Les résidents et le personnel de l’hôpital de
Lattaquié, la ville la plus proche, ont parlé de corps brûlés, de cadavres décapités
et de tombes creusées dans des cours arrières. Deux cents personnes de la
région sont toujours retenues en otage. (S.B., The war in Syria – Rebel atrocities, The Economist, 13 octobre 2013)
La
BBC a également commenté sur le même rapport de Human Rights Watch (HRW):
Le rapport nomme 190 civils tués par les rebelles,
dont au moins 57 femmes, 18 enfants et 14 hommes âgés. Le nombre total de morts
est probablement plus élevé, car de nombreux habitants sont toujours portés
disparus et les corps ont été enterrés dans des fosses communes, indique le rapport
[...]
Un
médecin dans un hôpital de Lattaquié affirme que plusieurs corps avaient de
multiples blessures par balle, de coups de couteau ou avaient été décapités.
Certains étaient brûlés ou avaient les pieds liés, a-t-il ajouté [...]
HRW
affirme que les groupes rebelles islamistes, qui comprennent des combattants
étrangers, sont financées par des individus du Koweït et du Golfe.
L’organisation appelle l’ONU à imposer un embargo sur les armes à tous les
groupes faisant l’objet d’accusations crédibles de crimes de guerre. (Syria rebels executed civilians, says Human
Rights Watch, BBC, 11
octobre 2013)
Comme
tous les grands médias occidentaux, la BBC a été biaisée depuis le
début sur la question syrienne et a défendu l’Armée syrienne libre,
soutenue par l’Occident. Face à cette preuve d’atrocités commises par ceux
qu’ils promouvaient comme étant des combattants de la liberté et de la
démocratie, le radiodiffuseur public a tenté de blanchir l’Armée syrienne libre
avec une déclaration absurde et contradictoire :
Selon
HRW, environ 20
groupes d’opposition ont pris part à l’offensive et cinq d’entre eux ont été
impliqués dans les attaques contre les civils : le Front al-Nosra,
l’ État islamique en Irak et au Levant (EI), Jaysh
al-Muhajirin wa al-Ansar, Ahrar al-Sham et Suqour al-Izz.
Aucun
de ces groupes n’est affilié au Conseil militaire suprême de l’ Armée syrienne
libre, soutenu par l’Occident, bien que le chef du CMS, le général Salim Idris ait
dit à l’époque que des combattants sous son commandement ont participé à
l’assaut [...] (Ibid.)
La
phrase est très insidieuse car elle porte le lecteur à croire que si les
groupes qui ont commis l’agression ne sont pas liées à l’ASL, soutenu par
l’Occident, celle-ci n’a pas participé à l’assaut. Mais l’ASL a bien
participé à l’assaut puisque « des
combattants sous le commandement [du général de l'ASL] ont participé à
l’agression ».
Les
États-Unis soutenait l’EI par le biais de l’Armée syrienne libre
Salim
Idriss, qui a été remplacé en février 2014 par le colonel Abd al-Ilah
al-Bashir, a même déclaré en novembre 2013, un mois après la publication du
rapport de HRW, que sa relation avec l’EIIL (EI) était « bonne »:
«Ma relation avec les frères de
l’EIIL est bonnne [...] je communique presque chaque jour avec
les frères de l’EIIL pour régler ces problèmes et ces disputes. Ces
problèmes sont exagérés par les médias. » (FSA General Declares Support for
ISIS & Al-Nusra)
Il
a par ailleurs déclaré dans une entrevue précédente, en janvier 2013, que le
groupe terroriste Jabhat Al-Nosra constituait « environ 10% de
l’ASL », une déclaration qui contredit également l’analyse de la
BBC. Il a dit qu’il ne savait pas pourquoi ce groupe est considéré comme
une organisation terroriste parce que tout ce qu’il voyait chez ses membres
était « de bonnes mœurs et une lutte courageuse et héroïque contre le
régime » en ajoutant : «Ils n’ont pas de comportement anormal, différent
de celui de l’ASL. » (Ibid).
Doit-on
conclure que pour l’ASL et l’EI, soutenus par l’Occident, décapiter des gens
constitue « un comportement normal »?
Le
rapport de Human Rights Watch d’octobre 2013 stipule explicitement que les
meurtres commis lors de l’ « Opération de sauvetage de la côte » dans
la région syrienne de Lattaquié ont été commis par 20 groupes, dont l’EI,
Jabhat al-Nusra ET l’ASL. Il indique par ailleurs clairement que des
individus en provenance de l’Arabie saoudite et du Qatar, des alliés notoires
de l’Occident, ont financé et planifié l’« Opération de sauvetage de la
Côte », et que les combattants étrangers qui entraient à Lattaquié à
l’époque sont presque tous passés par la Turquie, un État membre de l’OTAN.
Un
« diplomate occidental a soulevé le problème à Human Rights Watch en
déclarant qu’en
général, les ressortissants de pays européens allant se battre en Syrie étaient
“plus nombreux que ceux qui étaient allés se battre en Afghanistan ou en Irak“ ».
Le
témoignage d’un médecin travaillant à l’hôpital national de Lattaquié dit
« qu’ils avaient reçu
205 cadavres de civils tués au cours de l’opération du 4 au 18 août » et
que « la plupart des corps étaient décapités ».
Donc,
si l’on résume, plus de 200 civils ont été tués au cours de cette seule
opération et la plupart d’entre eux ont été décapités, probablement par des
combattants étrangers soutenus par l’Occident transitant par un État membre de
l’OTAN.
Où
était le dégoût, l’horreur et l’indignation des dirigeants occidentaux à l’époque?
Il
est bien évident que les décapitations de centaines de civils syriens par les
forces soutenues par l’Occident détruirait complètement la propagande et
prouverait qu’Assad disait la vérité lorsqu’il disait combattre une invasion
terroriste étrangère. C’est pour cette raison que ce rapport n’a pas fait
beaucoup de bruit et que le discours est demeuré le même dans les médias
occidentaux.
Toutefois,
comme toutes les autres tentatives ultérieures visant à justifier une invasion
militaire en Syrie ont échoué, nous sommes maintenant confrontés à un scénario
des plus absurdes : l’Occident prétend devoir intervenir contre sa propre
création meurtrière: l’État islamique.
Les
dernières décapitations de l’EI ne sont qu’un prétexte pour intervenir
militairement en Syrie. Les centaines de décapitations de ressortissants
syriens commises par les soldats occidentaux par procuration durant des années
prouvent qu’il s’agit d’une autre opération psychologique visant à galvaniser
l’appui populaire en faveur d’une autre guerre au Moyen-Orient.
Julie
Lévesque