BHL n'est pas venu en Tunisie pour papoter avec des "amis
libyens", ni en ami de la Tunisie, mais en terre supposée conquise par
l'alliance Ghannouchi-Abdelkrim Belhadj.
Les autorités tunisiennes ne pouvaient ignorer le projet de sa visite, BHL
n'est pas n'importe qui, il peut déclarer la guerre et signer la paix en
engageant une coalition des pays occidentaux dans des conflits internationaux,
ses déplacements sont autant sécurisés qu'un déplacement de Barak Obama ou de
Ban Ki-moon.
BHL débarque en Tunisie suite à la défaite de ses amis islamistes
qui viennent de perdre la bataille législative, après avoir perdu la
bataille de Djbel Echaambi.
L'affaire devient grave, le changement de majorité, avec comme conséquences,
la perte de contrôle du ministère de l'Intérieur et de la défense, privera
l'arsenal de guerre et l'armée djihadiste tuniso-libyenne de la protection et
la complicité des hommes et femmes de Ennahdha infiltrés dans ces ministères. La nébuleuse souterraine islamo-terroriste mine le territoire tunisien et agit au grand jour en Libye en occupant les
points stratégiques comme l'aéroport Meetig de Tripoli.
Le projet stratégique de BHL , qui est de semer le chaos en Algérie, se trouve "saboté" par la victoire de la démocratie en Tunisie. Les desseins de BHL, pilotés par le Qatar, veulent
profiter de l’anarchie post-révolutionnaire afin de faire de la Tunisie une
base arrière pour engager la guerre djihadiste contre l'Algérie.
Ghannouchi a compris, depuis les événements du Bardo de l'été 2013, que le
peuple tunisien, sa société civile, son armée et sa police, ne trahiront jamais l’Algérie ; l’histoire a fait que le tunisien
est autant patriote tunisien qu’algérien et la défense de l’indépendance de
l’Algérie est pour le tunisien un réflexe existentiel.
Ghannouchi a aussi compris, après la mobilisation de la société civile de
l’été 2013, qu’il existe au-dessus de la légitimité électorale des élections du
23 octobre 2011, une autre légitimité historique et majestueuse de l’œuvre de
Bourguiba qui se dresse contre la barbarie et l’obscurantisme.
Rappelons-nous, Ghannouchi et ses hordes nahdhaouis étaient aux abois. Des
manifestations dans les villes tunisiennes pour soutenir les soldats et les
policiers scandant "Ghannouchi
assassin". Les islamistes ne doivent leur salut qu’à une intervention en force des
chancelleries étrangères dans un climat de menace d’une vague d’attentats
contre la vie du secrétaire général de l’UGTT et les chefs de l’opposition
démocratique.
Les pressions de toutes sortes ont accouché d'un HIWAR Wattani (dialogue
national) réintégrant le parti islamiste, rejeté par le peuple du Bardo,
dans le paysage politique, comme un parti de nature civile , les
rehaussant au rang d'un partenaire politique avec lequel on peut collaborer
pour gouverner la Tunisie de demain, sans même, d'ailleurs, exiger une
contrepartie des islamistes de s'engager sans ambiguïté sur le principe
démocratique et de désavouer leur passé terroriste.
Mais, Ghannouchi était profondément atteint par le rejet du peuple tunisien
et ne croyait plus à son avenir en Tunisie par la voie démocratique.
En réalité, il a eu la conviction profonde que le peuple tunisien n'était
pas"madhmoun"(acquis aux islamistes) par la voie démocratique.
Depuis l'été 2013, Ghannouchi ne cherche plus à reprendre le pouvoir
par les élections (sans fraude), ce qui l’obligerait à le partager et à composer avec les
forces de la société civile dans une société ou la femme a acquis, d’une manière
irréversible, le pouvoir social, économique et politique. C’était perdu
d'avance.
L'apprenti sorcier a fini par comprendre que le simulacre de la méthode
Coué de la «démocratie islamique » lui compliquerait la tache de gérer ses
alliances avec ses ramifications salafistes djihadistes, sans lesquelles, il ne
peut en découdre avec les forces syndicales et progressistes en Tunisie pour
pouvoir réaliser son projet d'un grand Maghreb islamique.
En réalité, Ghannouchi ne contrôle plus rien, le mouvement mondial des frères
musulmans non plus. Ni le choix de Morsi de pratiquer le totalitarisme en Egypte, ni le choix de Ghannouchi de prendre en otage
l'armée et la police par des organisations parallèles renforcées par les LPR
et les groupes salafistes et djihadistes, n’ont garanti le maintien du pouvoir des frères musulmans en Egypte et en Tunisie.
Ghannouchi est une bête blessée, même s'il dispose encore d'une cinquième colonne
structurée , sorte d'armée de l'ombre, disposant des moyens financiers importants, il est définitivement
dévalorisé au niveau éthique et patriotique. Quant à son image du
Cheikh-Messie (TALAA ALBADROU), elle est irrémédiablement compromise.
Le chef islamiste n’ignore pas à quel point il était rejeté par son propre
pays et plus particulièrement par la classe moyenne tunisienne devenue
incontournable pour dessiner l’avenir du pays, les élections législatives du 26
octobre 2014 sont venues confirmer cette analyse exprimée à l'époque sous
le titre "Ghannouchi: échec et mat" (article publié au mois de mai
dernier).
Ghannouchi vient de perdre les élections législatives, battu par les urnes,
il n’a plus de territoire civil politiquement correct, légitime et souverain
pour décider seul de l'avenir de la totalité du territoire de Tunisie.
Ghannouchi est d'une nature profondément fondamentaliste et violente, il va
révéler son vrai visage de "seigneur de guerre".
Sa dernière carte est celle préparée depuis les événements de la rumeur sur
l'Emirat Ghannouchi-Belhadj de Benguerdane sous le haut patronage de BHL,
l'alliance avec le libyen Abdelhakim Belhadj et le français Bernard Henry Levy
était déjà scellée.
La France peut obtenir, avec l'accord des américains en compensation de ses
positions sur le dossier syrien et son rôle déterminant dans l'affaire Kadhafi,
le grand chantier de la reconstruction de la Libye, mais elle aura besoin d’un
homme fort pour rétablir l’ordre.
La France pressée et asphyxiée économiquement pari sur Abdelhakim Belhadj
avec l'aide et l’encadrement du grand frère tunisien Rached Ghannouchi.
C’est dans ces conditions que Belhadj et Ghannouchi se sont retirés depuis
le printemps 2014 du Djebel Chaambi pour se réinstallersur le sud-est
tunisien, sur la frontière libyenne, dont le point névralgique est Ben Guedane. Aux Français et aux hommes d’affaires tunisiens complices du libyen Abdelhakim
Belhadj la reconstruction de la Grande Libye; aux Américains le point
stratégique de BenGuerdane sur mer aux portes du désert et de l’Afrique Noire,
et aux islamistes tunisiens et libyens le rêve de bâtir l’Emirat du grand
Maghreb islamique; à BHL une base stratégique pour entreprendre son projet de
semer le chaos de l'Algérie.
La visite de Bernard Henry Levy vient réactiver ce projet menacé par les
résultats des élections législatives, la vigilance est de mise : Ghannouchi
se prépare pour d'autres batailles, les divisions du camp démocrate-moderniste
pour partager le pouvoir sur un territoire non encore libéré et sécurisé
n'expriment qu'un déficit patriotique.
BHL était convié
le 30 octobre 2012 par le « Jewish People Policy Institute » à
développer longuement sa vision de la critique de l’Etat d’Israël,
présentée comme une nouvelle forme d’antisémitisme. Celui qui fait
vocation de philosophe s’en est vivement pris à la « délégitimation », à
travers le monde, de l’Etat hébreu ainsi qu’aux forces adverses sur le
terrain représentées par le Hamas, le Hezbollah et l’Iran.
BHL s’est investi en Libye en raison de son engagement pro-israélien et communautariste. Le 20 novembre 2011, lors d’une convention organisée par le CRIF, l’intéressé avait fait savoir qu’il était parti rejoindre les insurgés libyens en tant que « sioniste ». Trois jours plus tôt, il était déjà explicite : à l’occasion d’un entretien avec RCJ, l’écrivain s’était alors qualifié de « représentant (en Libye) de la tribu d’Israël ».
La boucle est bouclée. Bernard-Henri Lévy, célébré à Washington, s’est engagé par « tribalisme » en Libye afin de servir les intérêts d’Israël dont il continue, coûte que coûte, à défendre l’image.
Une telle dévotion envers Tel Aviv explique sans doute le silence du chantre des droits de l’homme à propos de la situation actuelle à Gaza. Si l’on en juge par sa déclaration tenue à France Inter en mars 2011, à la veille de l’opération militaire française contre Kadhafi, les bombardements israéliens sur les civils gazaouis semblent parfois se justifier.
Netanyahu peut dormir tranquille : aucun rassemblement de solidarité avec le peuple palestinien n’est prévu du côté de St-Germain-des-prés.
BHL a finalement réagi, lundi soir, à l’escalade israélienne. A déguster, sa nouvelle oeuvre de propagande épistolaire, déjà reprise sur le site du CRIF, s’intitule « Obscénité ». A juste titre.
BHL s’est investi en Libye en raison de son engagement pro-israélien et communautariste. Le 20 novembre 2011, lors d’une convention organisée par le CRIF, l’intéressé avait fait savoir qu’il était parti rejoindre les insurgés libyens en tant que « sioniste ». Trois jours plus tôt, il était déjà explicite : à l’occasion d’un entretien avec RCJ, l’écrivain s’était alors qualifié de « représentant (en Libye) de la tribu d’Israël ».
La boucle est bouclée. Bernard-Henri Lévy, célébré à Washington, s’est engagé par « tribalisme » en Libye afin de servir les intérêts d’Israël dont il continue, coûte que coûte, à défendre l’image.
Une telle dévotion envers Tel Aviv explique sans doute le silence du chantre des droits de l’homme à propos de la situation actuelle à Gaza. Si l’on en juge par sa déclaration tenue à France Inter en mars 2011, à la veille de l’opération militaire française contre Kadhafi, les bombardements israéliens sur les civils gazaouis semblent parfois se justifier.
Netanyahu peut dormir tranquille : aucun rassemblement de solidarité avec le peuple palestinien n’est prévu du côté de St-Germain-des-prés.
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