Le teigneux président turc, coleader des Frères Musulmans, a fait un appel de téléphone exceptionnel à son homologue russe pour discuter des derniers développements régionaux, notamment du conflit qui fait rage en Syrie.
Selon le Moscow Times, le Président Recep Tayyip Erdoğan qui a intensifié sa
rhétorique belliqueuse coutumière contre le gouvernement syrien de
Bachar al-Assad, a déclaré à son homologue russe que la Turquie aurait
atteint un seuil où elle ne peut rester indifférente envers le « carnage
humain » dans le pays arabe déchiré par la guerre, mais à la surprise
d’Erdogan, Poutine était furieux et, avec véhémence, a prévenu le
Président de la Turquie de ne pas intervenir davantage dans les affaires
intérieures syriennes, sinon la Russie était prête à empêcher la Turquie de déclencher une guerre catastrophique dans la région.
Le président turc, sidéré, a alors
demandé à Poutine si ses remarques enflammées signifiaient une menace
directe contre la Turquie et Poutine a répondu: « Monsieur le Président,
vous pouvez tirer l’interprétation que vous souhaitez de mes propos. »
Le Président russe a également rappelé à
Erdoğan le constat amer que ce sont les politiques erronées et
belliqueuses de la Turquie vis à vis de la crise syrienne, qui ont coûté
la vie à des dizaines de milliers de civils innocents et, plus loin, a
exhorté le président turc de s’abstenir de soutenir les terroristes
djihadistes pour lesquels il a mis en place des camps d’entraînement et
des refuges sûrs à l’intérieur du territoire turc.
Dr İsmet Bayraktar, un éminent professeur d’université, spécialisé dans l’histoire politique
et sociale de l’Empire Ottoman et de la Turquie moderne, croit que
Erdogan, lors de son appel téléphonique, a tenté, en quelque sorte, de
dissuader Poutine de continuer le soutien politique et militaire
considérable de la Russie au président syrien assiégé, mais en vain,
car il apparaît que Moscou ne peut pas trouver une alternative plus
loyale et digne de confiance au régime d’Assad.
« Les dirigeants turcs considèrent
l’État islamique (DAECH) comme un moindre mal par rapport à Bachar Al Assad et au
PKK » affirme le journaliste turc Semih Idiz, chroniqueur au
quotidien turc Hurriyet. « Les Kurdes de Kobané sont pris en otage par le
président Erdogan qui cherche à affaiblir le PKK et à obtenir des concessions
des États-Unis en échange de sa participation à la coalition ».
Les priorités d’Ankara, – minimiser les gains
politiques et territoriaux du PKK et des Kurdes de Syrie en créant une zone
tampon entre la Syrie et la Turquie et faire avancer la cause sunnite dans la
région en faisant tomber Bachar Al Assad –, rejoignent les objectifs de l’Arabie
et du Qatar : une
guerre de gazoducs. Ils veulent construire des oléoducs et des gazoducs
sunnites traversant la Syrie, et empêcher ceux prévus entre l’Iran, l’Irak et
la Syrie.
Le leader de DAECH qui menaçait la Russie a été tué
Ramzan Kadyrov [1], a annoncé la mort de
Tarkhana Batarišvili, également connu sous le nom de Abou Omar
al-Chichani. Le porte-parole de « l’État islamique » est devenu célèbre
pour avoir promis de porter la guerre en Tchétchénie. Le président
Tchétchène avait alors vigoureusement réagi : « Je déclare
en toute responsabilité que celui auquel est passé par la tête
d’exprimer une menace contre la Russie et de prononcer le nom du
président de notre pays, Vladimir Poutine, sera détruit là où il l’a
fait. Nous n’allons pas attendre qu’il aille au-delà de la roue de l’avion. Il ira là où pourrissent ses frères les terroristes Khattab, Abou Walid et d’autres messagers de l’Occident ».
Encore un atout, qui était aux mains des islamistes et des impérialistes, d'éliminé. La résistance continue avec succès, malgré Erdogan et ses sbires islamistes.
Hannibal GENSERIC