mercredi 1 avril 2015

Poutine soutient les Palestiniens pendant que Abbas appelle à bombarder Gaza !!

La situation au Moyen-Orient est plus que tendue. La crise au Yémen, la guerre en Irak et en Syrie contre l’entité daechienne, la réélection de Netanyahou au sein de l’entité sioniste… une poudrière dans laquelle les jeux d’alliances vont avoir leur importance.
Ainsi, le Wall Street Journal titrait hier que Washington était « disposée à laisser les Nations-Unies décider d’une échéance pour l’établissement d’un État palestinien ». On parle d’un délai de deux ans.
La position officielle de Washington est cependant encore floue ; on se souviendra sans problème des veto opposés par les États-Unis à des initiatives similaires au cours des dernières années.
Après tout, Washington est « opposé à la construction de colonies illégales » par Israël dans les territoires palestiniens occupés. Pourtant, Tel-Aviv s’en tartine allègrement le postérieur. Pareil pour les critiques formulées par John Kerry concernant le gel des impôts palestiniens destinés à financer l’Autorité palestinienne depuis que cette dernière a décidé d’intégrer le tribunal pénal international pour y poursuivre Israël, dans le cadre des crimes de guerre commis par l’entité lumineuse contre les Palestiniens.

John Kerry est tout simplement luminophobe, comme on peut aisément le constater dans cette déclaration : 
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Si l’Autorité palestinienne n’est pas ou plus en mesure de coopérer au niveau sécurité, ou si elle venait à être dissoute par manque de moyens (ce qui est très probable à moyen terme s’ils ne reçoivent pas les revenus liés aux impôts), alors nous serons confrontés à une autre crise.

Poutine est opposé à l’intervention au Yémen et est en faveur de la création d’un État palestinien libre, viable et indépendant  (discours devant la Ligue arabe) :

Les Palestiniens ont le droit de vivre dans leur propre État, indépendant et viable, avec pour capitale Jérusalem-Est. La Russie continuera à œuvrer dans ce sens, sur base du dialogue et par tous les moyens pacifiques.


Lorsque Poutine œuvre pour la paix au Moyen-Orient, on peut légitimement estimer qu’il le fait pour un équilibre mondial capable de tenir en respect les ennemis déclarés de la Russie.
L’Iran a sans doute davantage œuvré pour la Palestine ces dernières années que tous les pays de la Ligue arabe réunis depuis ces 40 dernières années. De par son influence sur le Hezbollah libanais, l’Iran a également permis de développer des guerriers prêts à mourir en martyr face à l’oppresseur, et leur a prêté main forte en termes tactique et matériel. Une mentalité d’acier qui a permis de déstabiliser "la nation élue de Dieu" et de l’éjecter du siège si confortable d’éternelle victime. Face à ses défaites contre le Hezbollah et le Hamas, l’État sioniste s’est fait encore plus nerveux et sanguinaire, ce qui l’a maintes fois poussé à l’erreur.
Résultat : de plus en plus de citoyens de par le monde soutiennent la cause palestinienne et cessent de croire aux mensonges de l’entité sioniste. Mais comme l’indiquait un ancien membre du Shin Beth (le service israélien de renseignement et de sécurité intérieure), rien ne serait possible sans un homme à eux dans le camp adverse.

Mahmoud Abbas, le collabo [1]?

Heureusement qu’Israël peut compter sur le soutien indéfectible de Mahmoud Abbas, qui souhaite ni plus ni moins qu’une intervention similaire à celle de la coalition « arabe » au Yémen soit effectuée… à Gaza !
Oui, vous avez bien lu : Mahmoud Abbas désire éjecter le Hamas de Gaza, l’éliminer purement et simplement, quitte à s’allier aux pays qui ne lèvent jamais le petit doigt lorsque l’entité sioniste foudroie le peuple palestinien à l’aide de tout un arsenal militaire ultramoderne.
Pour éliminer le Hamas, il ne s’agirait bien évidemment pas d’une intervention aérienne. En effet, Israël ne permettrait pas à un État de la Ligue arabe de survoler son espace aérien, et même s’ils le permettaient, nous avons tous vu cet été à quel point ces frappes aériennes étaient impuissantes contre la vaillance des combattants du Hamas. L’intervention au sol est plus probable, sans doute via la frontière égyptienne. La même frontière qui est fermée aux civils palestiniens serait ainsi ouverte à une armée arabe pour une intervention au sol. Sans risque pour les civils égyptiens… puisque le régime égyptien a rasé plusieurs villages limitrophes il y a plusieurs années afin d’isoler Gaza plus qu’il n’était déjà.
Rappelons que Mahmoud Abbas avait proposé à Israël de conserver la majorité des colonies illégales en 2006, dans ce qui représentait sans doute l’accord le plus favorable à l’entité sioniste de toute l’Histoire. Une véritable reddition qu’Israël avait refusée. En effet, cette reddition avait beau transformer la Palestine historique en mosaïque à peine visible sur la carte, elle fixait surtout des frontières figées. Une chose inacceptable pour Israël, qui entend bien étendre son territoire du Nil jusqu’à l’Euphrate.
Abbas soutient d’ailleurs l’intervention saoudienne au Yémen, intervention qu’il juge « acceptable » et « sage ». Dans son discours devant les États arabes réunis en Égypte sous la présidence d’Abdulfattah al-Sisi, Abbas estime que :
Il est urgent de trouver des solutions pratiques et constructives basées sur une vision arabe commune, légitime et garante de l’unité territoriale de tous les pays arabes, sans aucune intervention étrangère, et dont les décisions sont applicables à tous. La division est source de discorde, nous en sommes bien conscients.


Une référence à peine voilée à la division entre le Fatah et le Hamas. Et des déclarations qui seraient compréhensibles dans la bouche d’une personne qui milite en faveur de la création d’un État palestinien libre, viable et indépendant, mais qui perdent tout fondement lorsqu’elles sont prononcées par un homme qui collabore de facto avec un régime qui ne veut ni la paix ni la création d’un État palestinien, et va quémander au Caire l’un ou l’autre soutien auprès de pétromonarchies entièrement soumises à l'impérialisme, et au sionisme et à son argent.


Une note d’espoir

Si les dirigeants des pays de la Ligue arabe sont, à quelques exceptions, clairement soumis à l’entité sioniste, il n’en va pas de même pour leurs populations, qui sont extrêmement sensibles au sort du peuple palestinien.
Et si Israël semble disposée à mettre le Moyen-Orient à feu et à sang par procuration (avec l’aide des États-Unis, de leur enfant en commun qu’est Daech, mais également de la division sunnite-chiite dans le monde musulman, savamment orchestrée par l’entité sioniste), tous les pays ne sont pas pour autant soumis intégralement. Le Pakistan est d’accord sur le principe de défendre l’intégrité territoriale de l’Arabie saoudite vis-à-vis du mouvement houthiste au Yémen, mais n’est pas désireuse d’envoyer des hommes au Yémen pour une intervention qui violerait la souveraineté territoriale de ce pays, où quelque chose d’assez positif se produit, tout comme en Irak : l’union entre sunnites et chiites sur le terrain pour combattre les groupes terroristes.
L’Algérie a elle aussi refusé de participer à cette mascarade musclée contre les révolutionnaires houthistes.


La Ligue arabe, elle, envisage d’engager 40.000 hommes à Gaza pour éliminer le Hamas? Autant dire qu’au QG du Hamas, un fou-rire général a déjà eu raison des combattants les plus enhardis…

[1]  Abbas appelle la Ligue Arabe à bombarder la bande de Gaza