Les États-Unis dépassés à la tribune de l’assemblée générale des Nations-Unies Qui est à blâmer ?
L’Assemblée Générale de l’ONU fêtait cette année son 70ème
anniversaire, c’est pourquoi bien plus de leaders du monde s’y rendirent
qu’à l’accoutumée. Bien que les discours y furent pour la plupart
ennuyeux et sans relevance particulière pour les personnes étant déjà
bien informées au sujet des affaires du monde, il y a eu néanmoins un
point particulier qui fit de cette réunion quelque chose d’intéressant.
Ce ne fut pas un point qui aurait pu être décelé simplement en
écoutant les discours se succédant à la tribune de l’AG, mais plutôt se
révéla dans la réaction à ces discours par les faiseurs de politique
américains sur la toile.
Alors que de manière tout a fait prévisible ils ont raillé le
discours fait par le président Vladimir Poutine, ils ont aussi attaqué
le président Obama pour avoir été dépassé, étouffé par sa contre-partie
russe. Mais ce ne fut pas les approximations d’Obama ni même celles de
ceux qui écrivent ses discours qui menèrent à cette apparente
humiliation. Ce fut la politique américaine elle-même, politique qui
n’est que ce que ces faiseurs de politiques arrogants et dérisoires
façonnent.
Contrairement à la croyance populaire, la politique américaine n’est
pas créée par les politiciens du bureau ovale de la Maison Blanche ou du
Congrès des Etats-Unis. Non, au lieu de cela, la doctrine politique,
les plans de guerre, la politique économique intérieure et extérieure,
la politique étrangère et les plans stratégiques géopolitiques sont
pensés et pondus pour les années à venir, par des think-tanks financés
par le milieu industrio-financier, par des universitaires et académiques
de l’armée, des leaders de l’industrie, et autres lobbyistes des
intérêts spéciaux qui les emploient. Ces think-tanks ou “réservoirs de
pensée” et les faiseurs de politique qui travaillent pour eux sont des
entités non élues, n’étant redevable à personne du public, transcendant
les lignes de partis et des administrations politiques.
Le fait qu’un président américain démocrate ait étendu les guerres de
son prédécesseur républicain et provoqué les guerres que ses opposants
républicains échouèrent de déclencher durant leurs termes, illustre
parfaitement la continuité de l’agenda prévalent dans la politique
occidentale. Tout comme les Etats-Unis qui accusent souvent leurs
concurrents dans le monde, les US eux-mêmes sont dirigés par une
oligarchie d’Intérêts spéciaux qui tout simplement déguise son agenda
politique singulier en politique partisane pour maintenir l’illusion
d’une gouvernance représentative.
Leurs guerres qui, en fait, ne servent que le seul intérêt et objectif
de maintenir une hégémonie géopolitique et socio-économique globale sont
déguisées en guerre “de défense de la patrie” sous les républicains et
en “interventions humanitaires” sous les démocrates. C’est en suivant la
richesse et l’influence quasi sans limite perpétrées par ces guerres,
que l’on peut clairement voir pour quel but elles ont été déclenchées.
Ainsi, la critique en provenance des cercles de la politique
étrangère américaine dans le sillage de cette dernière AG de l’ONU,
révèle précisément où résident les problèmes des Etats-Unis. Ce fut leur
politique que le président Obama tenta de présenter au monde à l’AG de
l’ONU. Obama ne fut pas dépassé parce qu’il est un piètre orateur ni
parce qu’il dépend de bastringues qui écrivent ses discours, mais parce
que rien de ce que font réellement les Etats-Uns dans le monde ne
pouvait être présenté honnêtement au public, ne laissant en cela que la
seule option de la même vieille rhétorique et cette hypocrisie sans
bornes que même les moins observateurs d’entre nous on sérieusement
commencé à remarquer.
Ceci peut-être le mieux illustré en Syrie, où les Etats-Unis
affirment leur implication à vaincre le terrorisme, tout en soutenant de
manière transparente des militants terroristes avec pour but ultime de
renverser le président Bachar Al-Assad et son gouvernement de Damas. Donc, les points de discours du président Obama durant son intervention à l’AG de l’ONU résonnèrent particulièrement creux.
Au contraire, lorsque la Russie a déclaré qu’elle planifiait de vaincre
le terrorisme en Syrie, le monde pouvait déjà voir clairement que ce
fut la Russie qui soutint la seule force au sein des frontières
syriennes confrontant le terrorisme: le gouvernement de Damas.
Les faiseurs de politique américains ne semblent pas comprendre ou du
moins refusent d’accepter le fait que ce sont eux et les intérêts
spéciaux qu’ils servent, qui sont responsables du déclin des Etats-Unis,
de son impopularité et de la montée des concurrents capables de dominer
les EU devant l’AG de l’ONU et sur la scène géopolitique mondiale.
Ces faiseurs de politique responsables du cours des évènements pour
les Etats-Unis n’admettront jamais qu’ils ne sont pas aussi intelligents
qu’ils veulent le laisser paraître ou que leur mauvais jugement, leurs
ambitions mesquines, leurs égos et une incompétence crasse ont mené à ce
déclin irréparable de la légitimité et de l’influence américaine.
Et c’est parce qu’ils ne l’admettront jamais qu’ils ne peuvent rien
faire pour changer quoi que ce soit. Mais peut-être est-ce bien mieux
ainsi.
Tony Cartalucci
2 octobre 2015
url de l’article original:
~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~
Note de Résistance 71: Excellente
analyse bien sûr de Cartalucci, mais qui semble laisser (à dessein ?)
une option hors de l’équation: et si ces faiseurs de politiques ne
faisaient que ce qu’on leur dit de faire, à savoir que le déclin, la
perte de l’empire américain est programmé par les banksters payeurs afin
de déclencher un chaos mondial qu’ils veulent mettre à profit pour
établir leur dictature mondiale planétaire sous l’égide structurelle de
départ de l’ONU, projet qui est habituellement appelé le Nouvel Ordre
Mondial fasciste supranational, puisqu’il verrait la fusion d’une état
mondial avec la finance et l’industrie corporatistes transnationales,
répondant ainsi parfaitement à la définition mussolinienne du fascisme.