Ce 21 juin 2016, le Président de la Fédération de Russie Vladimir
Poutine, lors d'une rencontre les représentants de divers médias
internationaux, a demandé aux journalistes d'ouvrir les yeux et de
rendre compte véritablement de la réalité d'une menace de guerre
nucléaire imminente.
Le
ton du Président russe est quelque peu inhabituel, car il a quasiment
supplié les responsables des grands médias d'ouvrir les yeux sur les
conséquences catastrophiques de la politique de réarmement de l'Europe
entreprise par les USA et l'OTAN. «Mais arrêtez de mentir, dites la vérité à vos peuples sur le danger imminent qui nous menace tous !» a lancé Vladimir Poutine en faisant appel à l'éthique du métier de journaliste.
Et le Président de la Fédération de Russie de rappeler dans le détails à ses interlocuteurs la
nature des menaces subies par les peuples de Russie, suite à la
stratégie d'extension militaire de l'OTAN et à la gestion belliciste des
crises ukrainiennes et syriennes notamment par l'administration
étasunienne.
Après
avoir balayé la fausse menace d'une menace iranienne, leitmotiv de la
propagande de guerre menée par Washington, le Président Russe a abordé
le dossier de la sécurité en Europe.
«Je ne sais plus quoi faire pour vous convaincre» a martelé Vladimir Poutine rappelant avec soin la menace que constitue l'installation récente des systèmes de missiles stratégiques étasuniens de type Aegis à portée de tir des centres névralgiques de la Russie...
«Je ne sais plus quoi faire pour vous convaincre» a martelé Vladimir Poutine rappelant avec soin la menace que constitue l'installation récente des systèmes de missiles stratégiques étasuniens de type Aegis à portée de tir des centres névralgiques de la Russie...
«Leur
système est désormais opérationnel et leurs missiles ont une portée de
500 km, dit-il. Les missiles de nouvelle génération atteindront bientôt
une portée de 1000 km, puis davantage encore et, à partir de ce
moment-là, ils menaceront directement la Russie et son potentiel de
dissuasion nucléaire.»
En
effet, la menace iranienne tant décriée par l'administration
étasunienne n'est en fait qu'un prétexte pour installer les bases de
missiles officiellement "défensives" en Europe de l'Est, face à la
Russie (voir la carte ci dessous).
Cette
nouvelle crise des missiles, qui intervient 54 ans après celle de Cuba,
semble arriver à un point de rupture entre Washington et Moscou, avec
notamment, sur fond de crise ukrainienne, l'installation de lanceurs
terrestres Aegis ("Aegis Ashore") en Roumanie sur
la base aérienne de Deveselu le 12 mai dernier. Le déploiement de ce
qui qui est annoncé un "bouclier anti-missiles" mais dont même Lockheed Martin, le constructeur de ces lanceurs verticaux Mk41 reconnait sa capacité offensive
De
plus, cette base de missiles déployée en Roumanie par les USA n'est
qu'un élément d'une ceinture stratégique plus vaste, déployée en Turquie
(déjà opérationnelle) et prochainement en Pologne et complémentaire des
systèmes d'armes embarqués à bord des navires et sous marins de l'OTAN
qui occupent de plus en plus les mers Noire et Baltique et de façon
quasi permanente.
Cette
nouvelle menace stratégique dirigée la Russie n'est pas seulement une
réanimation de la Guerre froide mais une violation flagrante des traités
de paix signés précédemment entre l'Est et l'Ouest comme le
Traité sur les Forces nucléaires intermédiaires(1987) qui avait permis
le retrait des missiles Perching et SS20 du théâtre européen.
Inauguration de la base de missiles US sur la base aérienne de Deveselu le 12 mai dernier |
«Comment pouvez-vous ne pas comprendre que le monde est en train d’être poussé dans une direction irréversible» a
signalé à ce sujet le Président Poutine,car il est de sa responsabilité
et son devoir de répondre à cette menace en déployant à son tour des
systèmes de défense russe adéquats, et c'est l'escalade...
Le
problème est la faible profondeur stratégique dont dispose la Russie
sur son flanc occidental, Moscou et Saint Petersbourg par exemple ne
sont qu'à quelques centaines de kilomètres des frontières avec l'OTAN.
Aussi, le déploiement de missiles stratégiques par Washington en Europe
de l'Est revient pour Moscou à vivre avec un revolver sur la tempe !
A
l'heure où la Grande Bretagne fait sécession de sa tutelle étasunienne
en Europe, le Président Poutine invite les pays européens à se libérer
de la camisole de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord qui les
entraîne par un homme-lige militaire dans un piège où leur sera imposé
une confrontation avec une Russie qui peut être poussée à réaliser la
première frappe préventive, sous peine de disparaître.
En
effet l'OTAN, cette Organisation militaire étasunienne en Europe, dans
laquelle sont piégés 22 des 28 pays européens mène depuis la fin de
l'URSS une stratégie agressive en direction de la Russie trahissant la
promesse prononcée en 1989 de ne pas s'étendre vers l'Est...
Aujourd'hui,
après que l'extension territoriale de l'OTAN, avec la crise
ukrainienne, soit arrivée en butée sur les frontières occidentales de la
Russie, Washington relance ses ambitions vers le Sud dans l'alliance et
renforce son dispositif armé autour de la Russie.
Ainsi Washington,en plus du déploiement de ses missiles, a t-il annoncé en février sa
volonté de quadrupler en 2017 les dépenses destinées à renforcer les
forces américaines en Europe puis en mai dernier de lancer au coeur de
la zone d'influence russe, l'intégration du Montenegro dans l'OTAN...
N'en
déplaise aux optimistes qui refusent d'imaginer une apocalypse en
Europe, la menace est aujourd'hui bien réelle surtout qu'elle est otage
d'une dynamique mortifère jouant sur "l'effet domino" et qui peut
d'autant plus conduire rapidement les
peuples d'Europe dans une impasse nucléaire que son initiateur
étasunien peut espérer garder son sanctuaire en dehors du futur champ de
bataille...
Il
est donc plus qu'urgent et prioritaire que les européens enchaînés à la
folie des néo-conservateurs et faucons de guerre étasuniens se libèrent
de leur logique mortifère, pour renouer le dialogue avec Moscou et
construire une véritable Europe dont la destinée leur appartient...