vendredi 10 juin 2016

Effondrement précipité de Daech en Libye après une série de défaites !


Les forces du gouvernement d’union nationale en Libye ont pénétré jeudi pour la première fois depuis plus d’un an dans la ville de Syrte, bastion de Daech en Libye après une série de défaites subies ces derniers jours par l’organisation terroriste.
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Daech n’est pas invincible

Une situation qui démontre que l’organisation de l’Etat islamique n’est pas invincible et qu’à l’instar des revers en Iraq et en Syrie, elle est entrain de subir un sort funeste en Libye.
Le gouvernement d’union nationale soutenu par les Nations unies et les grandes puissances occidentales, a lancé une opération militaire s’appuyant sur les groupes armés et milices de Misrata pour récupérer la ville de Syrte l’unique cité contrôlée par Daech en dehors de la Syrie et de l’Irak.
Pressé par les pays comme l’Italie, la France, la Grande Bretagne et les Etats-Unis, le gouvernement d’union en Libye s’est lancé précipitamment dans la guerre contre Daech , dans le contexte d’une concurrence entre les groupes armés en Libye dont chacun voulait avoir la primeur de la victoire sur Daech.
Il s’agit essentiellement des groupes armés dans l’Ouest du pays qui étaient pour la plupart regroupés au sein de l’opération « Fajr Libhya », issu en majorité de la ville de Misrata et l’armée nationale libyenne à l’Est, dirigée par le général Khalifa Haftar.
En réalité c’est Daech qui avait pris l’initiative d’attaquer pour ne pas rester dans une position défensive et a réussi à prendre plusieurs localités près de Misrata faisant réagir les autorités à Tripoli qui craignaient une nouvelle extension de l’organisation terroriste dans le pays.

Succès fulgurant mais au prix élevé

Il a fallu une vingtaine de jours pour que les forces gouvernementales atteignent les faubourgs de Syrte après avoir pris le contrôle d’un vaste territoire situé entre Syrte et Misrata dont plusieurs positions et sites stratégiques contrôlés par Daech tels que des camps militaires, la base aérienne et l’aéroport de la ville.
Cette percée à eu un prix exorbitant notamment en vie humaines vu que les troupes gouvernementales ont perdu depuis le début du déclenchement des hostilités près 40 hommes et plus de 400 blessés.
C’est ainsi que face à cette facture élevée le gouvernement d’union en Libye a demandé à la communauté internationale d’honorer ses engagements en prenant en charge les sois d’urgence des blessés.

Soutien logistique des pays occidentaux

Si au sol ce sont les libyens qui livrent cette bataille contre Daech, en réalité ce sont les pays occidentaux qui tirent les ficelles.
La mise en place du gouvernement fait au forceps par les pays occidentaux visait à mener la guerre contre Daech par le biais du nouvel gouvernement d’union nationale en Libye.
D’ailleurs, les pays occidentaux sont chargés d’apporter l’aide logistique aux troupes gouvernementales et travaillent à lever l’embargo sur les armes imposé en 2011 à la Libye par le Conseil de sécurité.
Ils fournissent également des renseignements à travers des photos satellitaires sur les positions des combattants de Daech et s’occupent de la formation des troupes libyennes.
Avec l’effondrement de Daech successivement à Derna et à Benghazi et les revers qu’il subit actuellement à Syrte, a permis d’espérer que cette organisation terroriste soit éradiqué de la Libye.
Une perspective qui soulagera la Tunisie qui a souffert de l’implantation de Daech en Libye et du chaos sécuritaire dans ce pays voisin.

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Quel avenir pour l’EI/Daech  en Libye ?

Selon l’organisation Human Rights Watch, le groupe Etat islamique disposerait de 1.800 combattants à Syrte, dont au moins 70% seraient d'origine étrangère. Et, selon les chancelleries occidentales, il y aurait 5.000 combattants de l'EI en Libye. Que vont devenir les jihadistes de Syrte ? Le blocage par la marine de la côte empêche les jihadistes «de s'enfuir par la mer», relève un responsable militaire. «Si Syrte tombe, l'EI sera toujours présente que ce soit par l'intermédiaire de groupes agissant dans le désert libyen ou par des attaques terroristes à Tripoli ou Misrata», tempère Mattia Toaldo, expert du groupe de réflexion European Council on Foreign Relations, cité par l’AFP.
 

Qui sont les forces loyales au Gouvernement d’union nationale ?

Le gouvernement du Premier ministre Fayez al-Sarraj, reconnu par l’ONU et l’Union africaine, cherche à rassembler autour de lui toutes les forces anti-jihadistes. Le Gouvernement d'union nationale peine toutefois à convaincre le général Khalifa Haftar, qui mène depuis deux ans une campagne contre les islamistes et l'opposition à Benghazi. Les forces du GNA sont essentiellement composées de combattants des milices de la ville de Misrata. Elles sont soutenues par les Gardes des installations pétrolières (GIP) basées  dans le «Croissant pétrolier».
 

Des soldats français et américains au sol

L'émissaire de l'ONU pour la Libye Martin Kobler a laissé entendre que des forces spéciales américaines et françaises se trouvaient bien en Libye. Washington a envoyé des Forces spéciales à Misrata, Tripoli et à l’est du pays. Mission : épauler les troupes du Gouvernement libyen d'union nationale, sous-équipées et mal formées. Paris, par la voix du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, se contente d’affirmer que la France fait «du renseignement depuis déjà un certain temps».

Le Premier ministre Fayez al-Sarraj entend devenir l’unique interlocuteur de l’Occident. Il a déjà l’appui des pays voisins et de l’Union africaine. Il sait que s’il arrive à libérer Syrte sans une intervention militaire occidentale, il prendrait définitivement un ascendant sur le général Khalifa Haftar.