L'info a été soigneusement cachée par les médias grand public, et
pour cause : il est difficile de dire s'il faut en rire ou en
pleurer...
A peine les Britanniques font-ils leurs valises que les lumineux eurocrates reprennent les négociations
sur l'adhésion... de la Turquie ! Sont-ils donc complètement bourrés,
masochistes ? Ne comprennent-ils vraiment rien à rien ? Rarement dans
l'histoire et dans le monde aura-t-on vu des dirigeants aussi - désolé,
il n'y a pas d'autre mot - nullissimes.
Il est vrai que l'Union Ectoplasmique se retrouve prisonnière du piège dans lequel elle s'est elle-même enfermée :
- que Bruxelles continue de préparer l'adhésion de la Turquie et c'est la révolte généralisée contre l'UE. La cote de popularité de la Turquie dans la population européenne est encore plus basse que celle de Hollande en France, c'est dire. Si Bruxelles passe outre, il n'est pas difficile de prévoir des mouvements de masse, peut-être violents, tandis que le soutien à l'UE s'effondrera.
- que Bruxelles renonce et Erdogan aura la possibilité de lâcher des centaines de milliers de réfugiés sur le Vieux continent, dont les terroristes daéchiques qu'il contrôle et avec lesquels il fait chanter les europloucs. Et le sultan ne s'en privera sans doute pas, qui a un mépris incommensurable pour l'Europe - voir la une du journal pro-gouvernemental Akit au lendemain du Brexit : "L'union des croisés s'écroule". Là aussi, c'est à terme la disparition de l'UE.
Le choix pour les dirigeants européens se résume à : comment voulez-vous mourir ?
Mais tiendront-ils jusque là ? Selon un sondage continental, huit pays veulent maintenant leur propre référendum (ce qui ne veut toutefois pas forcément dire que les huit souhaitent en sortir) :
Même Soros, sans doute dépité d'avoir perdu des milliards, s'y met et prédit
la mort dans l'âme la fin de l'Union Européenne. Ses paroles valent de
l'or : "Le scénario catastrophe [Brexit, ndlr] s'est matérialisé,
rendant la désintégration de l'EU pratiquement irréversible. Elle se
dirige vers une désintégration désordonnée qui laissera l'Europe dans un
état pire que si l'UE n'avait jamais existé".
Pour la seule fois de ma vie, je suis d'accord avec Soros (ça se fête !) : le réel rattrape cette construction artificielle
et passéiste. Le compte à rebours est commencé. Il peut durer longtemps
encore, le système peut s'arc-bouter, mais la fin semble inéluctable,
Turquie ou pas.
En parlant du sultan, il n'aura échappé à personne qu'il a enfin ravalé sa fierté et présenté, la queue entre les jambes, ses excuses
à la Russie pour l'incident du 24 novembre. On pressentait déjà un
petit quelque chose hier lorsqu'on a appris que la justice turque rouvrait le dossier d'inculpation d'Alpharslan Celik, accusé d'avoir tué le pilote russe.
Il
est vrai que l'aventurisme d'Erdogan a placé son pays dans une
situation assez lamentable : isolé d'à peu près tout le monde, en quasi
guerre civile, économiquement en chute libre. Désespéré, le sultan veut
maintenant réparer les pots cassés, même si c'est sans espoir de retour à
la case départ : ce qui est perdu est perdu et Moscou ne renoncera pas à
soutenir les Kurdes syriens ni à ses S400 en Syrie.
Les médias russes ont beau jeu de moquer la reddition
en rase campagne d'un Erdogan soudain mielleux à souhait après des mois
de coups de menton. Ce qui nous intéresse ici, c'est évidemment la
réaction du Kremlin. Poutine et son entourage doivent en ce moment peser
le pour et le contre.
On se rappelle que les Russes avaient exigé
des excuses publiques ET des compensations. Les Turcs ont-ils accédé à
certaines demandes secrètes, comme par exemple l'arrêt partiel du
soutien aux djihadistes d'Alep ? Rien n'est sûr dans ce théâtre
d'ombres, mais cela pourrait peut-être expliquer pourquoi l'actuelle
offensive syro-russe sur Alep se fait curieusement dans le silence
généralisé alors que la précédente opération soulevait l'indignation des
médias officiels turcs (et occidentaux).
Erdogan n'est plus
vraiment en état d'exiger quoi que ce soit. Il tombe de Charybde en
Scylla depuis quatre ans et tente de se raccrocher à n'importe quelle
branche. Son seul atout reste son levier de pression sur l'UE. Ce que
nous annoncions il y a six mois se vérifie pleinement. Le sultan est le
dindon de la farce syrienne ; les Européens sont les dindons du dindon.
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