On connaît l’aventure très originale, et témoignant des vertus de
grand et ferme caractère de la direction politique et néanmoins
direction–Système de la France, des porte-hélicoptères classe Mistral
vendus à la Russie en 2009. Les consignes washingtoniennes étant
arrivées en 2014, les ventes furent dénoncées et la France chercha
désespérément une porte de “sortie”. Elle la trouva en “soldant” ses
deux unités, entretemps baptisées Vladivostok et Sebastopol,
à l’Égypte pour un prix total de $950 millions, ce qui nous amène loin du
quasi 1 milliard$ par unité prévu pour la vente initiale à la Russie.
L’habileté de Hollande est sans limites identifiables.
Dans le marché-soldé tel qu’il fut négocié, les Égyptiens choisirent
un équipement en hélicoptères russes (notamment des Ka-52 d’attaque), ce
qui correspondait aux intentions initiales des Russes et faisait des Mistral
égyptiens une décision rapprochant encore plus l’Égypte de la Russie
pour les équipements militaires. La chose a encore été prolongée et
renforcée, peut-être à la confusion grandissante des Français si cela
existe encore, avec la demande des Égyptiens que l’équipement
électronique de ces deux unités soit russe et non français
. On négocie
la chose, écrit RT qui reprend des nouvelles de Tass.
Conclusion de l’habile opération français, sous l’auspice d’une politique extérieure étonnante d’originalité complètement alignée : les Mistral promis puis interdits aux Russes, deviennent de plus en plus “russes”, et sans doute l’Égypte pourra-t-elle ainsi, éventuellement disons, les prêter à la marine russe. Le résultat général de la vente à perte à l’Égypte d’un équipement stratégique français refusé à la Russie est donc un renforcement encore plus grand des liens stratégiques entre l’Égypte et la Russie et sa coordination évidente avec la Russie, y compris par des usages opérationnels conjoints. Hollande est toujours aussi haut dans les sondages.
« The Egyptian military has asked Russia to supply electronic
systems for the Mistral class helicopter carriers bought from France,
according to a diplomatic military source quoted by TASS. “After the
talks with Russia's Rosoboronexport (the state weapons exporter),
Egypt’s military delegation has clearly said it wants to install Russian
electronic equipment, including electronic warfare systems on the
Mistral carriers, which it has purchased from France and are awaiting
delivery,” said the source. Examples of electronic warfare systems will
be shown at the next round of negotiations with Russia's arms exporter.
The talks might be held the next month, according to the source.
» The Presidential Chief of Staff Sergey Ivanov has said Cairo
could purchase $1 billion worth of equipment and the aircraft for the
new ships. Ivanov joked that without the hardware the Mistral is just a
tin can. »
Mis en ligne le 21 avril 2016
http://www.dedefensa.org/article/letrange-destin-des-mistralrusso-egyptiens