Après les sionistes Sarkozy et Hollandouille, voici maintenant que la France est présidée par un ultra-sioniste, encore pire que Netanyahou. Ceci n'est que l'un des reflets de la dérive islamophobe de la classe politique et des médias français, comme on l'a constaté dans les élections "piège à cons" présidentielles. Heureusement, il reste encore quelques voies françaises, comme celle de S. Cypel, pour oser distinguer entre nazi-sionisme et antisémitisme.
Dans cette confusion générale dans les esprits, on oublie souvent que les sémites les plus nombreux sont, justement les Arabes, et que les juifs les plus nombreux, y compris dans Israël, ne sont pas des sémites, mais des juifs euro-asiatiques convertis. Et comme souvent, "les convertis forment l'espèce la plus dangereuse qui soit: ils mettent tout leur zèle à montrer la fermeté de leur nouvelle conviction."
Le sionisme, c'est la mise en œuvre des Protocoles des sages de Sion, qui, comme l'a dit Soljenitsyne : se réalisent sous nos yeux.
On ne peut pas nier cette évidence. Les faits sont têtus.
Le sionisme, c'est la mise en œuvre des Protocoles des sages de Sion, qui, comme l'a dit Soljenitsyne : se réalisent sous nos yeux.
On ne peut pas nier cette évidence. Les faits sont têtus.
Hannibal GENSERIC
« Nous ne céderons rien aux messages de haine, à
l’antisionisme parce qu’il est la forme réinventée de l’antisémitisme ». On ne sait si, par ces mots, le président Emmanuel
Macron a simplement espéré gagner opportunément les faveurs de Benyamin
Nétanyahou, qu’il accueillait aux cérémonies de commémoration de la déportation
des juifs parisiens en juillet 1942, ou s’il a énoncé une conviction plus
profonde. Mais dans les deux cas, il a eu tort. Espérer séduire Nétanyahou en
cédant à son verbe n’est qu’un leurre — demandez à Barack Obama ce qu’il en pense. Quant au fond,
l’assimilation de l’antisionisme à une nouvelle mouture de l’antisémitisme est
une erreur funeste. Cette assertion est l’une des clefs de voûte depuis des
décennies de la hasbara, la communication israélienne.
Et plus Israël s’enfonce dans la domination coloniale d’un autre peuple, les
Palestiniens, plus l’assertion « antisionisme égal antisémitisme » est répétée pour stigmatiser quiconque critique cette domination.
En soi, la
méthode consistant à délégitimer la critique en démonisant son auteur est vieille comme la
politique. Ainsi Joseph Staline et ses émules assimilaient-ils toute critique
du communisme soviétique à du « fascisme ». Si les fascistes étaient viscéralement
anticommunistes, cela ne faisait pas de tous les contempteurs du régime
soviétique des fascistes. Mais les staliniens continuaient à vilipender leurs
adversaires, sans distinction, sous ce vocable infamant. Aujourd’hui, un Robert
Mugabe, au Zimbabwe, qualifie régulièrement ses adversaires de « défenseurs de l’apartheid ». Que des racistes patentés figurent parmi les
dénonciateurs de l’autocrate zimbabwéen est évident. Mais que tous soient des
nostalgiques de la ségrégation raciale est une accusation délirante et
dérisoire. On pourrait multiplier les exemples.
Il en va de
même de l’idée selon laquelle l’antisionisme serait la version moderne de
l’antisémitisme. D’abord parce que l’antisionisme n’est pas une idéologie très
définie. Historiquement, il a consisté à récuser l’idée d’une solution
nationaliste à la question juive. Aujourd’hui, il y a en Israël des gens qui se
disent antisionistes par simple hostilité à une occupation des Palestiniens
menée au nom même du sionisme. D’autres se disent « post-sionistes » parce qu’à leurs yeux, l’ambition du sionisme étant la constitution d’un
État juif, son existence annule d’autorité la nécessité du sionisme. Je connais
enfin des Israéliens tout à fait sionistes qui sont si révulsés par la
politique de Nétanyahou qu’ils se disent honorés d’être traités d’« antisionistes » par un gouvernement d’extrême droite raciste et
colonialiste. Ces derniers remplissent par exemple les rangs d’une ONG comme
Breaking the Silence, qui regroupe des soldats dénonçant les crimes commis par leur armée
contre des Palestiniens et dont plusieurs des dirigeants sont des
officiers et aussi des juifs pieux. Ils ne sont pas antisémites. Ils sont même
l’honneur d’Israël. Quant à moi, je considère le sionisme comme une question
philosophiquement désuète. En revanche, si le sionisme, comme le prône
Nétanyahou, consiste à exiger la reconnaissance d’Israël pour mieux empêcher le
droit des Palestiniens à l’autodétermination, alors je suis antisioniste.
Serais-je donc antisémite ?
Bref, que
l’on trouve parmi les antisionistes d’aujourd’hui des gens projetant sur Israël
leur antisémitisme atavique ou récent ne fait aucun doute. Mais que
l’antisionisme soit en tant que tel une idéologie antisémite est une idée
infamante et erronée. Et puis, il y a plus grave. Il y a chez Nétanyahou non
seulement cette utilisation abusive de l’accusation d’antisémitisme, mais aussi
cette sidérante propension à s’entendre avec de vrais antisémites lorsque ça
l’arrange. Au moment où vous-même, M. le Président, cautionniez sa thèse,
le New York Times publiait un article d’opinion d’une journaliste et
traductrice israélienne, Mairav Zonszein, accusant ouvertement son premier
ministre de collusion avec celui de la Hongrie, Viktor Orban, un homme qui
laisse proliférer l’antisémitisme parmi ses partisans.
Et de fait,
de Paris, Nétanyahou a rejoint Budapest. Depuis des années, le gouvernement
israélien raffermit ses relations avec les gouvernements les plus
réactionnaires d’Europe centrale. Il a soutenu avec une grande compréhension
l’attitude du régime hongrois dans la récente crise des réfugiés syriens.
Nétanyahou soutient aussi la campagne lancée par Orban contre le financier
américain George Soros, dont la fondation favorise les initiatives
démocratiques. Cette campagne est menée à l’aide d’arguments fleurant
l’antisémitisme : Orban accuse Soros d’user de « l’argent étranger » pour nuire à son pays. Quant aux graffitis hostiles
qui prolifèrent en Hongrie contre le magnat américain, beaucoup sont sans
équivoque antisémites.
Ce lien
entre la droite coloniale israélienne que Nétanyahou incarne — même si
désormais on trouve plus radical que lui en Israël — et des organisations
exsudant un antisémitisme plus ou moins manifeste n’est pas neuf. Aux
États-Unis, un polémiste d’extrême droite comme Glenn Beck, qui avait lui aussi
insulté George Soros avec des relents antisémites, était venu se refaire une
virginité en 2011 en visitant des colonies religieuses israéliennes extrémistes.
Il y fut accueilli en héros (Beck est avant tout islamophobe). Quant à l’invité
d’honneur du dernier diner de la Zionist Organisation of America (ZOA), une
formation américaine qui regroupe les soutiens à la droite israélienne
radicale, il se nommait Steve Bannon, proche conseiller de Donald Trump accusé
entre autres par son ex-femme de propos antisémites. Le tollé fut tel dans la
communauté juive américaine qu’il renonça à venir. Mais la ZOA afficha sa
solidarité avec lui.
On assiste
aujourd’hui à un phénomène ahurissant dans cette dérive israélienne.
À double
détente, l’accusation d’antisémitisme y est désormais soumise aux intérêts
contingents.
- Un : les antisionistes sont tous des antisémites.
- Deux :
les prosionistes sont tous bienvenus, y compris quand ils sont antisémites.
Si
vous défendez les droits humains en Palestine, vous êtes
antisémite.
Si vous êtes islamophobe, que vous soyez aussi antisémite revêt peu
d’importance.
Le prix à payer à l’avenir pour cette folie risque d’être très
élevé. Et l’avaliser aura été, selon l’adage, plus qu’une erreur : une
faute.
SYLVAIN
CYPEL
Source : Orient XXI, Sylvain Cypel,
19-07-2017