« Tous les peuples de la Terre seront enchaînés au trône d'Israël, à la suite d'une guerre mondiale atroce où les trois quarts des populations seront décimées. Il faudra trois cents ânesses pour porter les clefs du Trésor. »
Le Talmud
samedi 21 octobre 2017
L’Irak ne sera pas divisé: Il y aura un « avant Kirkouk » et un « après Kirkouk »
Le projet de
partition de l’Irak a reçu un coup fatal lorsque le premier ministre Haidar
Abadi a pris la décision d’envoyer l’armée et les forces de sécurité reprendre
tous les territoires irakiens disputés contrôlés par les Kurdes de Massoud
Barzani. Le dirigeant kurde avait hissé les voiles pour naviguer vers la
partition de l’Irak (sur une embarcation qui prenait l’eau), avec l’intention
de créer un État kurde au nord du pays. À la suite de l’échec du projet de
Barzani de tirer avantage de la lutte contre Daech en déclarant la création de
son « État », chaque pays du Moyen-Orient l’a abandonné, parce que personne
n’aime être associé à un échec.
Le dessinateur irakien Arkan Al-Bahadly réalise sur un mur à Bassora une
œuvre critiquant le référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien,
le 22 septembre 2017
Barzani
avait envoyé des émissaires (j’en ai rencontré quelques-uns) autour du globe,
qui étaient apparemment porteurs de résultats prometteurs : « plus de 80 pays
ont promis de reconnaître le nouvel État du Kurdistan ». Mais il s’agissait de
fausses promesses, d’autres alliances politiques (existantes) s’étant avérées
plus solides, ce qui fait que Barzani s’est retrouvé seul avec ses promesses
vides et ses conseillers peu fiables.
Les pays de la région, à commencer par l’Arabie saoudite et les Émirats, sont
maintenant en train d’établir des relations claires et non ambiguës avec le
gouvernement de Bagdad. Après avoir reçu l’autorisation du parlement, Abadi a
morcelé d’une main de fer le projet de partition non seulement de l’Irak, mais
de la région en entier, que devaient provoquer les Kurdes en Irak et en Syrie
et les tentatives de changement de régime au Levant.
En moins de 48 heures, l’armée irakienne, avec l’ensemble des services de
sécurité (unités de mobilisation populaire, forces antiterroristes, police
fédérale) a étendu son autorité sur Kirkouk, Khanaqin (Diyala), Bachiqa,
Makhmour (Ninive) et Sinjar, la ville qui mène à la frontière avec la Syrie.
Bagdad vient ainsi de reprendre le contrôle de tout le territoire qui devait
lui revenir, que l’administrateur américain Paul Bremer avait établi en
2003-2004 (il avait aussi défini les limites du Kurdistan).
Abadi a forcé les Peshmergas kurdes à reculer jusqu’aux anciens secteurs qu’ils
contrôlaient en 2003, après avoir tiré avantage en 2014 de l’occupation, par le
groupe armé « État islamique », de larges pans du territoire irakien au nord,
au nord-est et au nord-ouest de l’Irak.
Le plus important, c’est que le gouvernement de Bagdad a entrepris de reprendre
du territoire (à la suite du référendum kurde) en commençant par la riche
province de Kirkouk, qui produit plus de 65 % du pétrole du nord de l’Irak
(environ 500 000 bpj), ce qui représente environ 40 % de la production de
pétrole nationale de l’Irak. C’est à Kirkouk que se trouvent les gisements
pétroliers de Tawke, Peshkabir, Atrush, Shaikan, TaqTaq, Khurmala Dome Avana
Dome, Bab Jambur et BaiHasan, qui ont tous été repris et qui sont de nouveau
sous le contrôle du gouvernement central à Bagdad.
Ainsi, en reprenant Kirkouk (et ses gisements pétroliers), Abadi a mis fin à
l’ascension de « l’État du Kurdistan », qui ne peut exister avec ce qui lui
reste de pétrole dans le nord sans un soutien financier substantiel de Bagdad
pour payer les salaires de son armée (Peshmergas) et de ses fonctionnaires, et
ce, seulement si Erbil maintient une pleine production pétrolière. Si c’est le
cas, 17 % des revenus de Bagdad reviendront au Kurdistan. Massoud Barzani devra
quitter la scène politique, car il ne pourra se résoudre à implorer le retour à
la relation archaïque qui existait avec le gouvernement de Bagdad et à obéir
aux ordres du premier ministre. Ce serait trop humiliant pour lui.
Pavel Talabani, le fils de l’ex-président Jalal Talabani, a déclaré que l’armée
kurde dans les régions orientales de Khanaqin et de Sulaymānīyah était sous les
ordres du commandant en chef des forces armées, le premier ministre Haidar
al-Abadi, prenant ainsi ses distances d’Erbil, ce qui isole davantage le
dirigeant kurde Massoud Barzani, qui est le plus grand perdant aujourd’hui en
Irak.
La Turquie a été la première à abandonner Barzani, en annonçant la fermeture de
sa frontière avec le Kurdistan (après des jours d’hésitation à attendre les
résultats concrets du refus, par le séparatiste Massoud, de respecter la
constitution, ainsi que la réaction de Bagdad), en confiant le principal point
de passage de la frontière au gouvernement central à Bagdad et à ses forces
armées. L’Arabie saoudite a aussitôt suivi lorsque le roi Salmane a communiqué
directement avec Abadi pour le féliciter et rejeter la rébellion de Barzani.
À la suite de l’effondrement du projet de Barzani, les États-Unis ont beaucoup
moins d’espoir qu’avant de pousser les Kurdes syriens vers l’indépendance
vis-à-vis Damas. Bagdad a repris le contrôle des points de passage entre l’Irak
et la Syrie à Sinjar et Rabi’a. Deux autres points de passage lui échappent
encore : Tanf, sous le contrôle temporaire des USA, et al-Qaem, que détient
Daech. Cela signifie que les Kurdes syriens ne disposent d’aucun point d’entrée
et de sortie officiel, ni de soutien. La nouvelle situation aura pour effet de
fermer l’espace aérien au-dessus d’Hassaké, en Syrie, qui est encerclé par la
Turquie à l’ouest, par les forces de Damas au sud et par les forces régulières
irakiennes à l’est.
Les accords Sykes-Picot, qui ont divisé le Levant à l’issue de la Première
Guerre mondiale, sont revenus d’actualité lorsque des analystes et des
diplomates ont appelé à une redéfinition des frontières au Moyen-Orient,
notamment en Irak et en Syrie, ainsi qu’à la création d’un nouvel État appelé
Kurdistan (Irak et Syrie), d’un nouveau Sunnistan (pour les sunnites à Anbar,
en Irak et à Idlib, en Syrie) et d’un Chiistan au sud de l’Irak.
La Turquie a entrepris de revoir sa politique vis-à-vis l’Irak et trouvera
assurément un terrain d’entente avec Bagdad pour qu’elle retire ses troupes de
Bachiqa et d’autres secteurs, maintenant qu’Abadi a montré ses dents à la suite
de la décision d’Erbil et sa volonté de faire la guerre à ceux qui veulent diviser
l’Irak (en ne tenant pas compte des coûts).
Les relations commerciales attrayantes au centre de l’attention du président
Recep Tayyip Erdogan prévaudront, ce qui encouragera l’Irak et la Turquie de
rétablir de bonnes relations de voisinage (les relations turco-syriennes vont
sûrement reprendre après la fin de la guerre en Syrie).
Les USA sont aujourd’hui forcés de reconsidérer leur présence au nord-est de la
Syrie, car elle est dorénavant inutile. Des forces américaines se trouvent à
al-Tanaf sans le moindre objectif stratégique ainsi qu’à al-Hassaka et à Raqqa
avec les Kurdes (où Daech vient de perdre sa capitale syrienne). Il vaudrait
peut-être mieux que les mandataires des USA que sont les Kurdes syriens mettent
fin à leur alliance avant que ces mêmes USA ne les laissent tomber. Les
intérêts des Kurdes convergent moins avec ceux de Washington qu’avec ceux de
Damas, qui est prêt à établir un dialogue constructif avec eux s’ils cessent
d’être séduits par les intérêts temporaires des USA au Levant.
Haider al-Abadi a également trouvé l’impulsion politique qui lui manquait ces
dernières années. Il est vrai que l’Iran a joué un rôle clé en lançant une mise
en garde à Massoud Barzani la veille du lancement de l’opération irakienne
visant à récupérer tous ses territoires aux mains des Peshmergas. Le commandant
des Gardiens de la Révolution de l’Iran Qasem Soleimani a averti Barzani de la
gravité de la situation (mais en vain). Il a pressé l’allié de l’Iran Talabani
de prendre ses distances de Barzani et de soutenir Abadi dans sa volonté de
contrecarrer les « plans de partition » du Kurdistan.
Mais la décision finale d’agir appartenait à Abadi. Il a ainsi rendu un énorme
service à la Syrie et à son propre pays. Abadi vient de se placer en position
de force sur la scène politique irakienne, à l’aube des prochaines élections où
il briguera un deuxième mandat comme premier ministre. Il sera très difficile
de se porter candidat contre lui, car en plus d’avoir détruit Daech, il est
devenu le « héros » qui a fait éclater le plus grand de tous les dangers : la
partition de l’Irak… et de la Syrie.
Par Elijah J. Magnier: https://elijahjm.wordpress.com/
Traduction : Daniel G.
18/10/2017.
Le ministre iranien de la Défense: le complot pour la scission du nord de l’Irak ne se réalisera pas
Le ministre iranien de la Défense, le général Amir Hatami a affirmé
que « la division du nord de l’Irak ne se réalisera pas à l’aide des
Kurdes, soulignant que « l’un des plus importants objectifs de l’entité
sioniste à travers son soutien à l’indépendance du Kurdistan irakien
est de se rapprocher des frontières de l’Iran » a rapporté la chaine
satellitaire libanaise al-Mayadeen.
S’exprimant lors d’un séminaire sur la défense, le général Hatami a
indiqué que « l’organisation Daesh est une création des États-Unis et
d’Israël », ajoutant que son but consistait à « améliorer le niveau de
sécurité de Tel-Aviv ».
Qualifiant le Hezbollah du fruit de la révolution islamique en Iran,
le général Hatami a estimé qu’il a pu limiter la présence de l’entité
sioniste dans la région », rappelant que « la guerre de Juillet 2006 a
pris fin avec la victoire du Hezbollah et modifié la donne des équations
régionales ».
Enfin, M.Hatami a accusé « les ennemis de concocter des plans afin de
provoquer des conflits et de semer des différends dans la région »,
soulignant que « tout le monde reconnait l’ampleur de l’amitié qui lie
le peuple irakien au peuple iranien ». Source: https://french.almanar.com.lb/619016