S'il est un
domaine où le Deep State impérial doit s'arracher encore plus de cheveux
qu'ailleurs, c'est bien le Grand jeu énergétique eurasien. Il aura pourtant tout essayé afin d'isoler
la Russie mais rien n'y a fait : en joueur d'échecs chevronné, le tsar des
pipelines a contré tous les coups, inventant de nouvelles défenses, contre-attaquant là où on
ne l'attendait pas.
Comme nous l'annoncions en avril,
Gazprom est en pleine bourre et en passe de battre tous ses
records de production et d'exportation. Du 1er janvier au 15 octobre
2017, les livraisons d'or bleu vers l'Allemagne ont bondi de 9.7%, vers
l'Autriche de 48.3%, vers la République tchèque de 27.5%... La Turquie
sultanesque n'est pas en reste, dont les importations atteindront cette année un plus haut
historique. Ce alors que le Nord Stream II et le Turk Stream ne
sont pas encore en service.
Guère
étonnant dans ces conditions que les néo-cons US fassent grise mine et aient
tenté, par un nouveau train de sanctions l'été dernier, de ralentir
l'inexorable montée en puissance de l'ours sur le Vieux continent, ce qui ne
trompe personne (Vladimirovitch reste très mesuré dans ses propos,
n'entrant pas dans les détails des implications stratégiques). Mais comme le reconnaît avec mauvaise
grâce la presstituée occidentale, il n'y a tout simplement pas d'alternative au
gaz russe.
Le pipeline qatari ne passera
jamais par la Syrie, le GNL américain est hors de prix et l'or bleu
azéri-turkmène reste toujours aussi fantomatique, ce qui ne surprendra pas le fidèle
lecteur de nos Chroniques :
Qu'avons-nous répété à de nombreuses reprises à propos de la
chimère du gaz azéri ? Selon le merveilleux monde de l'île aux enfants
médiatique influencé par qui on sait, il est censé permettre à la ménagère
européenne de moins de 50 ans d'échapper à l'invasion gazière de l'horrible
ours russe.
Seul hic, l'Azerbaïdjan en a tellement peu que sa
compagnie nationale, la SOCAR, a officiellement demandé à Gazprom de lui en
fournir pour 5 Mds de m3 par an. Pendant ce temps, les europloucs
continuent de prétendre croire, contraints et forcés, aux promesses américaines
d'un corridor caspien vide de sens... et de gaz.
Les vassaux
geignards de l'empire ne savent plus à quel saint se vouer. Notons la
schizophrénie clinique de la Pologne qui :
- refuse le Nord Stream II car le gazoduc la court-circuitera totalement.
- a également refusé un deuxième gazoduc passant par son territoire via la Biélorussie et susceptible de lui rapporter de copieux royalties.
Quand on
préfère se tirer une balle dans le pied dans le seul but de ne pas
"consommer russe", on mesure le degré pathologique de la chose...
De l'autre
côté de l'échiquier eurasiatique, le Force de Sibérie, Sila Sibiri
pour les intimes, est en bonne voie. Rappelons que ce chantier pharaonique au
coeur de la taïga sibérienne fait suite au contrat du siècle de 400
Mds d'équivalents dollars signé en 2014 entre Gazprom et le chinois CNPC. Plus
de mille kilomètres de tubes ont maintenant été posés et
l'or bleu devrait commencer à s'engloutir comme prévu en 2019.
L'intégration
énergétique du continent-monde se met chaque jour un peu plus en place et
l'empire maritime n'en peut mais...
26 Octobre 2017
,
Rédigé par Observatus geopoliticus