dimanche 11 novembre 2018

Sans tirer un seul coup de feu, la Chine a déjà militairement vaincu les USA


Les délocalisations chères au mondialisme peuvent avoir des conséquences inattendues… que faire, par exemple, quand les composants électroniques nécessaires au renouvellement de votre arsenal nucléaire sont fabriqués dans un pays idéologiquement ennemi, ce qui lui donne toute latitude pour y insérer des éléments qui pourraient les bloquer au pire moment pour vous ? Et quand vous n’avez plus les savoir-faire ou les ouvriers spécialisés qu’il vous faudrait pour en rapatrier la fabrication et l’assemblage chez vous ? Si ce n’est pas encore un échec et mat parce que d’autres pays pourraient combler vos lacunes (pour autant que vous puissiez leur faire une confiance absolue), cela s’en rapproche dangereusement.

délocalisations, désindustrialisation, Pentagone, arsenal, nucléaire, armement, composants, électroniques, Chine, USA, mondialisation,Dans le système de défense nationale des États-Unis, une vulnérabilité béante très difficile à combler a été constatée. La réaction du Pentagone ressemble à une panique bien cachée, et à l’examen des résultats des recherches d’experts américains qui ont étudié en profondeur l’état de l’armée et de l’industrie défensive américaines, les journalistes admettent que les récentes actions « étranges » du président Trump – qui veut épargner à l’Amérique de devenir un tigre de papier — sont d’une grande logique.
Le nœud du problème, selon le journaliste de l’agence Reuters Andy Home, qui a obtenu une copie du rapport de septembre du Département américain de la Défense sur la situation concernant les livraisons-clés nécessaires pour l’armée américaine, se réduit à un chiffre important. Plus de 300 ( !) éléments-clés nécessaires au fonctionnement normal des forces armées américaines et de l’industrie défensive sont menacés : Leurs producteurs américains sont au bord de la faillite ou ont déjà été remplacés par des fournisseurs chinois ou d’autres pays, à la suite de la désindustrialisation de l’économie nationale des USA et de la délocalisation de sa production vers les pays du Sud-Est asiatique.
Home donne comme exemple clair un fait amusant (sauf bien sûr, si vous êtes un militaire américain) signalé dans le rapport : il s’avère que le dernier producteur américain des fils synthétiques nécessaires à la production de tentes militaires est « mort » tout récemment. Cela signifie que dans l’éventualité où les États-Unis seraient soumis à un « embargo textile », certains soldats américains seraient confrontés à la perspective de dormir à la belle étoile. Il est difficile de ne pas remarquer que ce type de perspective semble un peu humiliante pour une armée qui prétend être la plus technologiquement avancée de la planète.
La situation pourrait être considérée comme drôle si elle n’affectait pas un large éventail de besoins de l’armée américaine et du complexe militaro-industriel. Dans la partie déclassifiée du rapport du Département américain de la Défense, il est mentionné qu’aux États-Unis, des difficultés se sont fait jour pour les livraisons futures, des interrupteurs dont sont équipés presque tous les missiles américains. Comme les officiels du rapport du Pentagone le rapportent, le fabricant de ces interrupteurs a fermé, mais les hauts gradés militaires ne l’ont appris qu’après sa fermeture, trop tard. Et ils ne savent pas où en trouver de nouveaux. Un autre exemple : le seul producteur de moteurs de fusées pour missiles « air-air » du pays, selon les officiels américains, a « rencontré des problèmes techniques de production » dont les raisons n’ont pu être déterminées, même après l’intervention des experts gouvernementaux et militaires. Les tentatives de redémarrage de la production ont échoué et le Pentagone a été contraint d’employer une société norvégienne pour s’assurer de futures livraisons. Évidemment, cela indique une dégradation technique de l’ensemble du système américain, car seule la perte de certaines compétences-clés peut expliquer une situation dans laquelle la production ne peut être rétablie et le problème ne peut même pas être déterminé.
En prenant connaissance des problèmes rencontrés par les officiels de l’armée américaine, il est difficile de se départir de l’impression que ce n’est pas un document du Département de la Défense américain daté de septembre 2018 qui est sous vos yeux, mais une description des problèmes de l’armée russe à l’époque des années 90. Littéralement, aucun secteur n’est exempt de problèmes graves ou très graves, et souvent, ils ne peuvent même pas être résolus par des apports supplémentaires de fonds.
Dans la section dédiée aux problèmes des armes nucléaires, le Pentagone se plaint du fait que les États-Unis ne comptent pas le nombre nécessaire d’ingénieurs et de techniciens de nationalité américaine dotés de la formation nécessaire pour travailler sur des programmes d’armes nucléaires. La mention de la nationalité est importante, car les établissements d’enseignement supérieur américains forment suffisamment d’ingénieurs, de physiciens et de représentants d’autres spécialités techniques et de sciences exactes, mais un nombre disproportionné de ces diplômés sont des étrangers, le plus souvent de la République populaire de Chine.
Non seulement les Américains n’ont pas les ingénieurs nécessaires, mais la microélectronique nécessaire aux armes nucléaires leur fait défaut aussi. Et ils se plaignent de ne plus pouvoir faire confiance aux fournisseurs de composants électroniques — après tout, « la chaîne d’approvisionnement est mondialisée ». Si nous traduisons ce jargon bureaucratique américain vers le russe, cela signifie : « la microélectronique de nos missiles nucléaires est fabriquée en Chine, or nous ne savons pas ce que les Chinois ont mis dedans ».
Il y a d’autres sérieuses difficultés, même sur des questions qui devraient être très facilement résolues dans les conditions de haute technologie de l’économie américaine. Par exemple, le Pentagone se plaint d’un manque d’outils pour le développement, la gestion des données et la production de logiciels potentiellement fiables. La situation est exacerbée par « de mauvaises pratiques de cybersécurité de la part de nombreux fournisseurs de logiciels-clés ». Ceci, une fois traduit du jargon bureaucratique américain en russe, signifie : « En ce qui concerne la cybersécurité, nos fournisseurs sont si mauvais que nous ne savons pas ce que les pirates chinois et russes entassent dans les logiciels que nos militaires utilisent. »
Principale conclusion du rapport : « La Chine représente un risque important et croissant pour l’approvisionnement en matériel jugé stratégique et essentiel à la sécurité nationale des États-Unis.<…> Les domaines d’intérêt de la base industrielle américaine de production et de défense comprennent un nombre croissant de métaux, d’alliages et d’autres matériaux largement utilisés et spécialisés, y compris des terres rares et des aimants permanents ». En général, tout va mal, de l’aluminium à la cybersécurité en passant par les interrupteurs pour les missiles, les ingénieurs et les opérateurs d’appareils de forage, les machines à commande numérique par ordinateur et les tissus synthétiques pour les tentes militaires. La cupidité des entreprises américaines, l’idéologie de la mondialisation et la croyance en une prétendue fin de l’histoire prédite par Fukuyama, ont causé des dommages aux capacités de défense des États-Unis que leurs opposants géopolitiques ne pouvaient même pas imaginer. C’est précisément parce qu’il comprend ce fait que Donald Trump tente de réindustrialiser l’Amérique presque à marche forcée.
Cependant, il y a toutes les raisons de croire que, compte tenu des difficultés économiques actuelles des USA, il est peu probable que l’administration Trump soit en mesure de réparer ce que ses prédécesseurs ont dégradé au cours des vingt dernières années. Et nous [les Russes] et nos partenaires chinois devons d’une part, ne pas répéter les erreurs des Américains et, d’autre part, tirer le meilleur parti de ces erreurs. À en juger par ce qui se passe actuellement sur la scène mondiale, c’est exactement ce que font Moscou et Pékin.
Par Ivan Danilov
Paru en russe sur Ria Novosti, dans une traduction anglaise sur Stalker Zone sous le titre Ivan Danilov: The Pentagon Realised What It Has Done – the Chinese Put the US Army on Its Knees
Traduction et note d’introduction Entelekheia
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2 commentaires:

  1. AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA..........MERDE AUX USA

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    Réponses
    1. C'est qui les USA Laurent Toussaint..?

      C'est un pays et c'est un Peuple, composé de différentes populations, avec de bonnes et de mauvaises personnes, comme partout.

      Un Peuple qui a subi et continuent à subir, comme tous les autres, les crimes & tromperies & cruautés & perversions de nos prédateurs.

      Je trouve dérangeant ce commentaire stigmatisant.

      -*-

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