Biden doit venir à la rescousse d’Israël – et de la sienne

Pour l’instant, Israël semble perdre sa guerre contre la résistance palestinienne.

La tentative du Hamas et du Jihad islamique de prendre des otages le 7 octobre a été un succès. L’indignation israélienne à ce sujet aurait dû être dirigée contre le gouvernement israélien et son armée pour leur réponse chaotique. Celle-ci a  tué plus d’Israéliens que le Hamas.

Mais cette indignation s’est plutôt tournée contre l’ennemi extérieur. Dans ce cas, tous les Palestiniens.

Un Israël uni a exhorté son gouvernement à se venger. L'objectif annoncé du gouvernement est de supprimer le Hamas. Cela est cependant impossible à faire avec un mouvement social profondément enraciné dans sa société. Le véritable objectif est d’expulser tous les Palestiniens de Gaza, soit de les tuer, soit de les jeter dans un pays étranger. Cela serait suivi d'une tentative d'expulser tous les Palestiniens de Cisjordanie avant de capturer et d'annexer le sud du Liban.

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Cependant, aucun pays étranger n’est susceptible de soutenir un tel génocide et de supporter le fardeau de millions de réfugiés indisciplinés.

Le gouvernement israélien veut toujours satisfaire son peuple mais n’a aucun moyen d’y parvenir.

Pendant ce temps, la résistance contre Israël, construite par l’Iran sur plusieurs décennies, augmente sa réponse. Son objectif est de pousser Israël à reconnaître sa défaite et à libérer les Palestiniens de leurs occupants sionistes.

Changer l’état d’esprit d’une société nécessite une réponse lente et longue. Dans le nord, le Hezbollah intensifie lentement sa guerre de représailles avec l’armée israélienne. Quelque 100.000 civils israéliens ont fui la zone frontalière. Le mouvement Ansar Islam au Yémen a bloqué le trafic maritime vers le port israélien d'Eilat. La tentative américaine de contrer cela a échoué :

Bien que les États-Unis aient qualifié les tensions en mer Rouge de « défi international » exigeant une réponse unie, le soutien initial de la coalition était limité, avec seulement 10 pays, dont Bahreïn comme seul État arabe. Le Pentagone a annoncé plus tard que 20 pays avaient rejoint la coalition, dont la Grèce et l'Australie parmi les nouveaux membres.  Dans un revers pour les États-Unis, la France, l’Espagne et l’Italie ont décliné leur participation à l’alliance.

Les résistances locales en Irak et en Syrie attaquent les troupes américaines déployées dans ces pays. Tant que leurs troupes sont là, les États-Unis ne peuvent rien pour empêcher cela.

Des menaces pèsent également sur la côte méditerranéenne d'Israël. Le Hezbollah a la capacité de fermer Haïfa et d’autres ports israéliens. Les missiles, missiles de croisière et drones venus de Gaza, du Liban, du Yémen et des résistants d’Irak et de Syrie continuent de cibler Israël de jour en jour.

Avec plus de 350.000 soldats israéliens mobilisés et l'interdiction des travailleurs palestiniens de Cisjordanie, l'économie israélienne est, faute de travailleurs, en grande difficulté.

Ses incursions militaires dans les villes palestiniennes de Gaza n’ont jusqu’à présent donné que peu de résultats mais ont engendré des pertes militaires israéliennes importantes. Tout ce que l’armée peut faire, c’est détruire ces villes bloc par bloc. Mais le Hamas continue de riposter, même dans les décombres.

Le plan actuel est de rendre la vie des Palestiniens à Gaza si misérable que la quitter sera pour eux la seule alternative à une mort certaine. Mais partir où quand personne ne veut les emmener ou les recevoir ?

C’est une question à laquelle Israël et ses soutiens américains ne parviennent pas à répondre.

Alors que la guerre entre dans une phase prolongée et insoutenable, le gouvernement israélien doit faire autre chose, sinon il échoue.

Il envisage d’ouvrir un nouveau front au Liban contre le Hezbollah. Mais on ne peut pas risquer une répétition de la guerre de 2006, qu’Israël a perdue. Pour combattre le Hezbollah sur le terrain, Israël a besoin du soutien actif des États-Unis, non seulement par la livraison d’armes par les États-Unis, mais aussi en y ajoutant des forces américaines sur le terrain.

Une nouvelle guerre américaine au Moyen-Orient contre un ennemi bien préparé est la dernière chose dont le président Biden a besoin pour sa campagne de réélection.

Les images de colons israéliens et de leur armée attaquant Ramallah pour voler de l’argent sur les bureaux de change palestiniens suscitent également des réactions plus négatives chez les électeurs.

Le Hamas affirme qu'il peut mener la guerre pendant plusieurs mois.

Biden a besoin de mettre fin à la guerre.

Soit il le fait maintenant, soit ses chances d’être réélu diminueront encore davantage.

Le 28 décembre 2023

Moon of Alabama