Le militant Ezzeddine El Hazgui [1] a adressé la lettre
suivante au journal « Echourouk » dans laquelle l’auteur relate des
évènements et des situations inédits qu’il a vécu avec Moncef Marzouki, le « très
provisoire et inconsistant » président de la République.
Marzouki soutenait de toutes ses forces le coup d’État
du 7 Novembre 1987 (au cours duquel Bel Ali avait usurpé le pouvoir à un Bourguiba
vieillissant et sénile. NdT). Je l’avais connu en 1982 à « Dar Salammbô »,
la maison d’édition de Gilbert Nakkache [2], qui avait publié son livre « l’échec
et l’espérance ». Ensuite, je le rencontrai épisodiquement. Il était
continuellement agité et instable dans ses relations avec cette maison d’édition.
C’était alors la première image que je retenais de lui depuis notre première
rencontre. Lorsqu’il est devenu membre de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme
(LTDH), nos relations se sont poursuivies, car j’étais aussi membre de la LTDH,
dans la ville de Sfax. Mais j’étais choqué et attristé de son soutien à Ben Ali
et à son coup d’État. D’ailleurs et malheureusement, il n’était pas le seul
dans ce cas : la quasi totalité des soi-disant opposants à Ben Ali ont
réagi comme Marzouki. Au mois d’avril 1989, j’ai été tout aussi attristé du
soutien de Marzouki à la candidature de Ben Ali à la Présidence de la
République. Ensuite, j’ai été atterré par son soutien à la guerre impérialiste contre
l’Irak (années 90-91), sous le prétexte de soutenir le Koweït. En réalité,
Marzouki fait partie d’une constellation d’individus, qui sous le prétexte des « droits
de l’Homme », justifient les attaques militaires contre les autres peuples.
L’Irak en est l’exemple le plus frappant.
Depuis ses débuts, Marzouki n’a pas cessé de soutenir
Ben Ali, que ce soit publiquement ou secrètement, parce qu’il pensait que ce
dernier allait le nommer ministre, comme cela avait été le cas des cinq autres
membres de la LTDH : Saadeddine ZMERLI, Hammouda BEN SLAMA, Dali JAZI,
Iyadh OUEDERNI et Mohamed CHARFI (auquel Marzouki a succédé à la tête de la
LTDH, lorsque CHARFI a été nommé ministre en 1990).
En 1994, et bien que Ben Ali ait promulgué une loi interdisant toute activité à toutes les associations (y compris la LTDH), le congrès de celle-ci a pu avoir lieu, parce que Ben Ali l’avait autorisé. Suite à cette autorisation quasi miraculeuse, Marzouki a cru qu’il était devenu « persona grata » pour Ben Ali, et donc qu’il allait être ministrable comme ses cinq compères.
En 1994, et bien que Ben Ali ait promulgué une loi interdisant toute activité à toutes les associations (y compris la LTDH), le congrès de celle-ci a pu avoir lieu, parce que Ben Ali l’avait autorisé. Suite à cette autorisation quasi miraculeuse, Marzouki a cru qu’il était devenu « persona grata » pour Ben Ali, et donc qu’il allait être ministrable comme ses cinq compères.
Mais, patatras ! Dès le début du congrès au
Printemps 1994, il est apparu, dans les coulisses des congressistes, que Ben Ali avait d’autres projets. Non seulement il n’était pas question
de le nommer ministre, mais il allait être remplacé à la tête de la LTDH.
Marzouki a alors immédiatement modifié son discours d’inauguration du congrès, et
a commencé par attaquer Ben Ali. Dès la fin de son discours, il a regagné directement
son domicile à Sousse pour annoncer aux journalistes venus l’interroger qu’il n’était
plus question pour lui d’accepter un quelconque poste ministériel (bien que personne ne lui ait proposé un tel poste), mais que,
dorénavant, c’est la présidence de la république qu’il visait, et rien de moins…
Depuis lors, les relations entre Ben Ali et Marzouki n’ont pas cessé de se dégrader. D'ailleurs, cette détérioration a
commencé depuis la tenue du congrès mondial de la Ligue Mondiale des Droits de
l’Homme à Vienne (Autriche), et dont le sujet principal était le fameux «droit
d’ingérence humanitaire» de Bernard Kouchner. Comme une infime minorité
des participants à ce congrès, Marzouki était favorable à ce droit d’ingérence
humanitaire, dont le but est de camoufler les guerres impérialistes contre les peuples, et dont la guerre contre l’Irak est le prototype.
Au début du mois de novembre 2005, j’ai visité
Marzouki chez lui à Sousse, accompagné d’Abdelwahhab MAATAR. Nous l’avons
trouvé furieux contre Raouf AYADI, parce que ce dernier avait participé à la
grève de la faim des islamistes
emprisonnés (il disait ʺKhouanjiasʺ, c’est à dire
les ʺfrérotsʺ), qui a eu lieu à partir du 18 octobre 2005. Ceci voulait dire que Marzouki
était résolument contre cette grève de la faim, et qu'il était contre tout soutien aux islamistes :
les gens doivent bien noter cela. [On sait que ce sont "les frérots" qui le
nommeront président provisoire en 2011. NdT].
Lors de cette rencontre, et alors qu’on était en tête
à tête, Marzouki m’a proposé de constituer une cellule de lutte armée à Sfax.
Suite à mon refus, il a té furieux et a précisé que, de toutes façons, Ben Ali
finira par s’en aller, et que ce qui l’intéresse, je le cite c’est « l’héritage
qu’il va ME laisser». Il n’a pas dit « l’héritage qu’il va NOUS laisser »,
à nous Tunisiens. Depuis lors, j’ai compris que, sans aucun doute, son opposition
à Ben Ali concernait exclusivement le Palais de Carthage (siège de la Présidence) et rien d’autre. Son opposition
n’était ni politique, ni sociale, ni pour la souveraineté populaire, ni pour le
bien de la nation. Durant ces trois dernières années, ceci est devenu encore plus évident.
Pour le fauteuil présidentiel, il a retourné sa veste et son pantalon. Il a été
le pantin et l’exécutant de toutes les bassesses possibles et inimaginables. Pour
Marzouki, le fauteuil de Carthage vaut la peine qu’on "boive le calice jusqu’à
la lie".
Depuis cette époque, je n’avais plus eu aucun contact
avec Marzouki, jusqu’au 17 janvier 2011, date de son retour de France, après le
départ définitif de Ben Ali. Alors qu’il était
encore à l’aéroport, il m’a annoncé par téléphone qu’il revient en Tunisie pour
prendre la Présidence de la République [3].
Pour toutes ces raisons, je suis très attristé de
constater, aujourd’hui, ses tentatives de subversion dans le Sud Tunisien.
Pourquoi ces tentatives de subversion ? Parce que Marzouki est scotché à
son fauteuil de président et qu’il est prêt, pour le conserver, à diviser, par
le feu et par le sang, le pays en deux. C’est ce que n’arrêtent pas de proclamer
ses milices et ses équipes de campagne. Marzouki exhorte les
Tunisiens à se battre les uns contre les autres : ceux des régions côtières
contre ceux des régions de l’intérieur, et ceux du Nord contre ceux du Sud. Il appelle
les Tunisiens à trucider « le Tyran ». Tout le monde a compris qu’il
vise son adversaire BCE (Béji Caïd Essebsi), malgré ses tentatives pitoyables de
dénégation qui ne trompent personne.
Je l’accuse d’appels à la subversion et d’appels au
meurtre. J’accuse ses soutiens tunisiens et étrangers des mêmes tentatives de
subversion et de meurtre, dans le but de diviser le pays, prélude à sa mise
sous coupe réglée et pour d’autres motifs inavouables mais que tout le monde
devine.
Cependant, je reste confiant que les vrais Tunisiens, jaloux
de leur indépendance et de leur unité, sont suffisamment mûrs politiquement et intelligents
pour déjouer les manigances et les mensonges qui cherchent à les dresser les
uns contre les autres.
Comme tous les autres Tunisiens, les populations du
Sud sont des gens d’honneur. Ils ont été parmi les premiers à lutter, les armes
à la main, contre le colonialisme, contre la subversion et la division, contre
les traitres d’hier et d’aujourd’hui. Tout le monde le sait et le reconnaît.
[1] Ezzedine El Hazgui, chercheur, militant ancien opposant, membre du mouvement Perspectives. Il fut le
premier candidat à se présenter contre Ben Ali à la présidentielle de 1989,
emprisonné de 1968 à 1970 et de 1973 à 1979. Perspectives, aussi connu sous l'appellation du mouvement d'El Amal Ettounsi (L'Ouvrier tunisien du titre de son journal), est un mouvement politique de gauche et d'extrême gauche qui est considéré comme l'un des principaux mouvements d'opposition tunisiens dans les années 1960 et 1970.
Ezzedine Hazgui,
éditeur et éternel opposant (il fut le premier candidat à se présenter
contre Ben Ali à la présidentielle de 1989), emprisonné, lui aussi, de
1968 à 1970 et de 1973 à 1979 - See more at: http://www.leconomistemaghrebin.com/2014/06/30/la-memoire-noire-lautre-visage-de-bourguiba/#sthash.aJPBgJxG.dpuf
[2] Gilbert Naccache est un écrivain tunisien. Il est lourdement condamné en 1968 à cause de ses activités politiques au sein du mouvement Perspectives, avant d'être libéré en 1979. Il publie Cristal en 1982 aux éditions Salammbô. Il avait écrit ce roman en prison sur des emballages de cigarettes de la marque Cristal. Il publie aussi Le Ciel est par-dessus le toit en 2005 ainsi que Qu'as-tu fait de ta jeunesse ? en 2009.
[3] Voir Aussi
"Le Livre Noir" de MARZOUKI dénote ses noirs desseins
MARZOUKI, Super Menteur et agent de l'étranger
Présidentielles 2014 : Marzouki "drague" les terroristes salafistes
Hannibal GENSERIC
Deuxième témoignage : Pourquoi je ne voterai pas Marzouki
Je connais Moncef Marzouki depuis
1981. En 1994, j’ai soutenu sa candidature symbolique à l’élection
présidentielle, et j’ai continué à le présenter, comme le candidat de
l’opposition à l’élection présidentielle, à mes amis et à mes
connaissances, aussi bien, dans les cercles privés que dans les espaces
publics et ce, jusqu’en 2003.
J’ai lu pratiquement, tout ce qu’il a
écrit, articles, livres, interviews, conférences; et j’ai regardé toutes
les émissions télévisées auxquelles il a participé depuis une dizaine
d’années. J’ai discuté à son propos avec nombre de ses amis, aussi bien,
ceux qui lui sont demeurés fidèles que ceux qui l’ont quitté, d'une
part, et d'autre part, avec ses détracteurs. Ces informations diverses
et issues de sources souvent antagonistes, donc, à charge et à décharge,
m'ont permis de me constituer une opinion précise, documentée et
objective, sur le caractère, la stature, les positions politiques, les
engagements, et la psychologie du personnage, et ce, dans toutes ses
composantes, aussi bien, sur ce qu’il a de permanent comme ses
constantes, positives ou négatives, que sur ses errements, ses
volte-face, ses humeurs changeantes au gré des opportunités politiques
ou sociales et ses caprices, que son esprit arrogant, ses entêtements,
son obstination et sa nature portée à l'esprit de contradiction.
Tout ce foisonnement de données
objectives, m’a conduit à ne pas voter pour son parti lors des élections
législatives de 2011 et 2014, et bien entendu, je me suis interdit de
voter pour lui au premier tour de l’élection présidentielle du 23
novembre 2014; ses réactions paranoïaques suite aux résultats proclamés,
m'ont confirmé dans mes opinions, et j'ai donc décidé de ne point voter
pour lui, au deuxième tour du 21 décembre2014.
Ma décision n’a rien à voir avec des
considérations personnelles, sentimentales et subjectives. Il est vrai
que je ne l’aime pas, mais je ne le déteste toutefois pas non plus,
m’étant interdit d'entretenir ce sentiment ou cette animosité, envers
quiconque, et à fortiori, envers un candidat participant à un scrutin
national qui engage l'avenir de ma patrie, la Tunisie! Toutefois,
Marzouki m’inspire tout au plus de la pitié.
Ma position vis-à-vis de Marzouki est une
position politique, construite et élaborée sur des données objectives et
rationnelles, fondées sur le bilan de ses trois années d’exercice de
pouvoir, dans les limites des prérogatives que lui a accordées «la
petite constitution» et rien de plus. Tout dans sa gestion et ses
gesticulations me portent à dire tout simplement: Quel gâchis!
Pour étayer mes positions, faisons un rapide tour d'horizon sur ses actions, comme «président par intérim» de la Tunisie.
1- Commençons par son dossier « droits de l’homme ».
Marzouki ne rate aucune occasion pour
affirmer son attachement indéfectible aux droits de l’homme, or, le
droit à la vie en est, en principe, le premier. Hélas, il a tout piétiné
et agi en contradiction avec ses affirmations le jour-même, où il a
participé indélicatement, candidement et joyeusement à une manifestation
indigne, pour fêter l’assassinat de feu Mouammar Kadhafi, à l’instar de
tous les criminels qui ont commandité ce crime odieux, comme de ceux
qui l’ont exécuté et de ceux qui l’ont cautionné ; en effet, tous ceux
qui ont participé de près ou de loin, à ce crime, abominable, sont
condamnables selon le droit international.
L'ancien militant, Moncef Marzouki qui a
toujours réclamé l'inscription du droit d’asile dans la Constitution
tunisienne a échoué sa première épreuve, dans sa matière préférée
lorsqu’il participa à l’extradition de Baghdadi Mahmoudi (ancien premier
ministre libyen réfugié en Tunisie), en méprisant et en ignorant la
lettre de doléances que ce dernier lui a adressée ainsi que tous les
appels des organisations nationales et internationales pour empêcher que
ce crime ne se produise. Ce faisant, il a enfreint une vieille
tradition tunisienne d’accueil des réfugiés. Faut-il rappeler que la
Tunisie a offert l’asile aux Algériens qui fuyaient la colonisation
française, en 1830, et ce, tant qu'elle était demeurée indépendante,
tout comme elle a aidé la Révolution algérienne, de 1954 à 1962, et
accueilli sur son sol, plus d'un million de réfugiés algériens, entre
1954 et 1962, tout comme elle a accueilli le gouvernement provisoire de
l'OLP, ce qui lui a valu dans les deux cas, la réaction militaire et une
atteinte à son intégrité territoriale, tant de la part des Français,
que des Israéliens ! Dès l'indépendance, la Tunisie a accueilli le
premier ministre irakien Mohamed Fadhel al-Jamali, à la fin des années
1950, et lui a accordé par la suite, la nationalité tunisienne, ainsi
qu’au dirigeant « Frère musulman » égyptien Youssef Nada, au Colonel
algérien Tahar Zbiri, dans les années 1960, puis au Colonel Libyen Omar
Elmhichi au début des années 1970, et à l’ancien premier ministre
italien Bettino Craxi en 1994. Ce dernier a vécu sur le sol tunisien
jusqu’en 2000, et il s’y est fait enterrer.
Quand ces principes fondamentaux et
intangibles des droits de l'homme, sont violés, aussi cavalièrement,
nous sommes légitimement en droit de nous poser la question, pour savoir
de quels « droits de l’homme » et de « quelles valeurs » parle
Marzouki ?
2 - Venons-en maintenant à son dossier de politique étrangère, volet essentiel de ses prérogatives présidentielles.
Marzouki s’est évertué à se mettre à dos
tous nos voisins proches et lointains, portant atteinte à nos relations
traditionnelles et fraternelles avec l’Algérie et l’Égypte, d'une part,
et d'autre part, en prenant la décision folle, inopportune, insensée et
peu diplomatique, de rompre les relations diplomatiques avec la Syrie,
qui n'a aucun contentieux avec la Tunisie, tout cela pour faire plaisir à
des cheikhs (émirs) qataris, avec lesquels nous n'avons aucune
affinité, d'une part, et qui se distinguent par la négation des droits
de l'homme, d'autre part. Il s’est acharné sur ce pays meurtri allant
jusqu’à voter son exclusion de la Ligue arabe et de l’organisation du
Congrès islamique, à tel point que pour satisfaire son égo, et comme si
la Tunisie, était devenue subitement son « joujou », il a reçu les
pires ennemis du peuple syrien à Tunis. Emporté par ses instincts
belliqueux, et son désir de se mettre en avant devant ses « nouveaux
amis » du Golfe et ses censeurs impérialistes et néocolonialistes, il a
même proposé l’envoi d’un contingent de l’armée tunisienne pour
participer à l'agression de la Syrie, un pays frère et ami !
Mais
le plus grave a été son laisser-faire sinon, son implication dans
l’envoi de milliers de terroristes tunisiens en Syrie, en Irak et
ailleurs, oubliant qu'à leur retour au pays, de l'école du terrorisme,
ces mercenaires égarés importeront les méthodes qui leur auront été
enseignées, pour éliminer par la force aveugle, leurs propres
concitoyens, pour imposer leurs idées à la société tunisienne, et
façonner brutalement le pays selon leur idéologie importée. Cette
nonchalance et cet égarement politique, ainsi que l'impéritie dans la
gestion du dossier, qui a permis à des recruteurs étrangers de venir en
Tunisie, pour laver les cerveaux des jeunes Tunisiens, et y recruter
des « volontaires pour le Jihad », a fait de la Tunisie le premier
pays pourvoyeur de terroristes dans le monde ! Le comble pour ce pays
que les Maghrébins décrivent comme le plus pacifique d'entre eux!.
Je ne peux dresser une liste exhaustive de
mes griefs contre Marzouki, tant elle est longue mais je ne peux
oublier sa tentative de diviser le pays, le jour où, de retour d’une
visite en Allemagne, il a déclaré vouloir instituer le fédéralisme
(système fait pour réunir des morceaux disparates) en Tunisie, pays uni
par la nature et par sa longue histoire, ni sa forfaiture et celle de
ses supporters et ce, en montant les Tunisiens contre d’autres
Tunisiens et en alimentant la haine entre les régions. Cette déclaration
est on ne peut plus symptomatique de l'immaturité politique et de la
soumission à ses humeurs les plus singulières et irréfléchies, de la
part de Marzouki, quand on sait combien les mots assassins et porteurs
de non-dits quelques fois explosifs, peuvent conduire à la guerre civile
et ouvrir la voie à des questionnements sur la cohésion nationale et
sur les valeurs nationales,
N’est-ce pas là une quasi adhésion
implicite au projet scélérat et impérialiste américain de Bush pour le
« Grand Moyen Orient » apparu en 1979 sous la plume de Bernard Lewis, un
sioniste militant, pour affaiblir et diviser la nation arabe en petits
états, quand au contraire, les pays développés, œuvrent au contraire à
unir des nations, comme l'Europe ? Cette attitude démontre on ne peut
plus clairement l'aliénation culturelle du militant Marzouki, devenu par
la grâce des séminaires organisés par ceux qui l'ont préparé à les
servir une fois au pouvoir, en Tunisie, démontre que la sa soif maladive
du pouvoir de notre faux ex réfugié en France, est telle qu'elle lui
cache les enjeux stratégiques du démembrement des pays arabes, et de la
Tunisie, dans notre cas, à supposer qu'il ait énoncé son vœu pour la
fédération, en toute naïveté et sans arrière-pensées du fait simplement,
de son inculture politique.
Aussi, est-ce, pour ces raisons et d’autres encore, que je ne peux lui donner ma voix
J’ai une voix et je vais la donner à Essebsi
Je suis toujours convaincu de la nécessité
que les anciens hommes politiques qui ont fondé l’État national, servi
la Tunisie dans l’après-indépendance et largement participé au pouvoir,
se retirent de la scène publique pour éviter que l’on ne retombe pas
dans la crise des années 1980, et pour empêcher la confiscation du
droit, de la génération de nos enfants, de servir le pays. J’ai exprimé
cette position au cours de ces derniers mois, quand tous les yeux
s’étaient tournés vers des hommes de cette génération lors de la quête
d’un chef de gouvernement de consensus. J’avais alerté alors, que ce
choix risquait de susciter la réaction négative des jeunes, et que cela
les détournerait des affaires publiques, ce qui s’est hélas, réellement
passé au niveau de leur participation aux élections.
Cependant, je dois reconnaître que la
scène politique actuelle a imposé une nouvelle réalité que je suis en
devoir de prendre en considération avec objectivité. Les dernières
élections législatives ont hissé le parti Nida Tounes au
premier rang des forces politiques avec le plus grand bloc
parlementaire, ce qui contribuerait sûrement à la réalisation de la
stabilité politique. Le premier tour de l'élection présidentielle a
donné à Béji Caïd Essebsi le plus grand nombre de voix, traduisant
ainsi, la volonté de la majorité des Tunisiens pour la réhabilitation de
l’État national, gravement malmené par la troïka, et pour raffermir la
souveraineté nationale.
Je vote pour Béji Caïd Essebsi, comme le
Président de la République qui a été élevé au sein de ces valeurs
nationales que je partage avec lui, et qui unissent et galvanisent les
Tunisiens. Je suis convaincu que sa longue expérience au service de
l’État le qualifie pour assumer la haute charge de sa reconstruction;
elle lui donne le recul nécessaire pour lui permettre d'assumer la
représentation de tous les Tunisiens. Sa fidélité à l'esprit
nationaliste et patriotique des premiers fondateurs de notre État, ainsi
que son respect de ses concitoyens et des valeurs intrinsèques, aussi
bien spirituelles que sociales ou politiques autour desquelles se sont
toujours rassemblés les Tunisiens, permettront aux citoyens qui le
porteront au pouvoir par leurs voix, de manifester leur attachement à la
paix, la quiétude, le développement, la santé aussi bien sociale,
culturelle, que matérielle, et à l'éducation.
Ahmed Manai militant des droits de l’Homme
Sousse le 18 Décembre 2014