mardi 23 décembre 2014

Les USA préparent "Une révolution colorée" contre la Russie

La manipulation coordonnée des prix de l’énergie, sous l’égide de l’OTAN, et le retour des actions terroristes dans le sud Caucase apparaissent comme les éléments d’un scénario d’un événement plus large qui vise un renversement de pouvoir en Russie sur le modèle d’un « Maïdan russe ». Les composantes nécessaires d’une action occidentale pour renverser l’ordre politique russe incluent un front politique de protestation dans les grandes villes du pays, aussi bien qu’une guerre économique globale destinée à mettre la population sous pression, le soutien à la dissidence aussi bien que l’organisation de manifestations par Washington et Wall Street dans les rues de la Russie. Une autre composante inclue l’armement des « opposants pacifiques » dans le but d’entraîner une escalade des manifestations, d’empêcher les forces de sécurité de rétablir l’ordre, afin de mener à bien leur renversement physique.
Tous ces éléments ont pu être observés dans l’Ukraine voisine – une nation dans laquelle les ingérences de l’OTAN et de l’Amérique constituent un sujet d’étude de longue date. Le journal The Guardian l’admettait dans un article de 2004 : « La campagne américaine derrière les tourments à Kiev », l’article ajoutait également :
Alors que les avancées obtenues par la « révolution orange » sont ukrainiennes, la campagne est une création américaine, un exercice brillant et sophistiqué conçu par les agences de communication et de marketing occidentales, qui ont été utilisées en quatre ans dans quatre pays pour manipuler des élections truquées et renverser des régimes peu recommandables.
Fondé et organisé par le gouvernement US, utilisant des consultants US, des sondeurs et des diplomates, les deux grands partis politiques américains et des organisations non gouvernementales, ce type de campagne a d’abord été utilisée en Europe à Belgrade pour provoquer la défaite électorale de Slobodan Milosevic.
Richard Miles, l’ambassadeur américain à Belgrade, a joué un rôle clé. Et l’année dernière, en tant qu’ambassadeur à Tbilissi, il a répété l’opération en Géorgie, en aidant Mikhaïl Saakashvili à faire tomber Eduard Chevardnadze.
Dix mois après le succès de Belgrade, l’ambassadeur américain à Minsk, Michael Kozak, qui avait déjà conduit des opérations similaires en Amérique Centrale, notamment au Nicaragua, a organisé une campagne identique pour faire tomber l’homme fort de la Biélorussie, Alexander Lukashenko.
Cette opération échoua. « Il n’y aura pas de Kostunica en Biélorussie » déclara le président biélorusse en se référant au changement de régime à Belgrade.
Mais l’expérience accumulée lors des opérations en Serbie, Géorgie et Biélorussie, a été inestimable dans la tentative de renverser le régime de Léonid Kuchma à Kiev.
L’opération, de l’ingénierie démocratique passant par des scrutins électoraux et la désobéissance civile, est maintenant parfaitement au point et la méthode fait figure de modèle pour gagner n’importe quelle élection. »
Comme le révèlent d’autres sources du Guardian, ce n’est pas seulement l’Ukraine qui a souffert ces dernières années de la déstabilisation américaine, de ces changements de régime, des manipulations et subversions, mais toute l’Europe de l’est. Lorsqu’on considère ces faits documentés, de telles manœuvres de Wall Street et Washington contre la Russie n’apparaissent plus seulement comme un fait envisageable, elles ont déjà eu lieu par le passé, et sont inévitables à l’avenir.
Il y a déjà une manipulation coordonnée des prix du pétrole. La chute des cours du pétrole révèle que l’industrie pétrolière entière est manipulée non pas par les forces du marché mais par l’agenda US et ses partenaires au Moyen-Orient et particulièrement la dictature saoudienne. Bien que toute nation possède les capacités de supporter de telles mesures économiques sur le long terme comme l’ont prouvé l’Iran et Cuba, sur le court terme, l’instabilité économique est un signe avant-coureur de la subversion politique et les manifestations de mécontentement peuvent être imputées par ceux qui perçoivent cette instabilité comme relevant de la responsabilité du gouvernement en place plutôt que comme la conséquence des attaques économiques étrangères.

Le front politique russe

Le front politique qui aura la charge de descendre dans les rues de Russie a été identifié depuis longtemps. Il inclut les mêmes branches de nationalistes extrémistes et les groupuscules d’extrême droite qui ont détruit l’ordre politique ukrainien. Cela inclut des néo-nazis. L’une des figures à la solde des Etats-Unis et régnant sur l’ultra-droite russe s’appelle Alexey Navalny, présenté par l’occident comme un « activiste anti-corruption ». Il s’agit en réalité d’un néo-fasciste qui opère ouvertement pour le compte de Wall Street. Navalny est membre du programme YaleWordfellows (NDT : il s’agit d’un programme de séminaires développé par l’université de Yale et destiné aux jeunes leaders étrangers dans le but de « créer un réseau de partenaires ayant les mêmes opinions ». On retrouve parmi les sponsors du programme l’Open Society de Georges Soros…)
Voici sa présentation telle qu’elle apparaît sur son profil :
« Navalny est le fer de lance des actions juridiques menées au nom des actionnaires minoritaires dans les grandes entreprises russes, incluant Gazprom, BankVTB, Sberbank, Rosneft, Transneft, et Surgutneftegaz, à travers l’Union des Actionnaires Minoritaires. Il a forcé avec succès des entreprises à communiquer davantage d’information à leurs actionnaires minoritaires et a poursuivi plusieurs cadres de grandes entreprises pour des pratiques alléguées de corruption. Navalny est également le cofondateur du mouvement pour l’Alternative Démocratique et a été vice-président de la branche moscovite du parti Yabloko. Il a lancé RosPil, un projet public financé par une campagne d’appel de fonds sans précédent. En 2011, Nvalny a lancé RosYama, qui combat la fraude dans le secteur de la construction routière. »
L’Alternative démocratique (DA! en anglais), est financée par la National Endowment for Démocratie, NED, qui dépend du Département d’État, ce qui implique qu’Alexey Navalny est un agent de sédition US. Le département d’état mentionne lui même DA! parmi la liste des mouvements de la jeunesse qu’il soutient en Russie.
« DA! : Mariya Gaydar, la fille de l’ancien premier ministre Yegor Gaydar, dirige DA!. Elle est un ardent promoteur de la démocratie mais réaliste quant aux obstacles auxquels elle doit faire face. Gaydar affirme que DA! mène des activités non partisanes conçues pour sensibiliser le monde politique. Elle a reçu des financements de la NED, un fait dont elle ne souhaite pas faire la publicité pour ne pas paraître compromise avec les États-Unis. »
Le fait que ce financement n’apparaisse nulle part sur le site web de la NED indique qu’il ne s’agit pas d’une opération transparente et que la NED est engagée dans un financement clandestin.
Navalny a été directement impliqué dans la création d’un mouvement financé par le département d’état et, à ce jour, les mêmes personnes qui ont fondé DA! le défendent à travers les médias occidentaux. La mention du co-fondateur Mariya Gaydar est également révélatrice, du fait qu’elle ait collaboré depuis longtemps, et occasionnellement été arrêtée avec Ilia Yashin, un autre leader d’un groupe d’opposition russe financé par la NED.
Ilia Yashin dirige la branche moscovite du Parti pour la Liberté du Peuple et est un des leaders de la campagne « Stratégie 31 » dont les rangs sont infiltrés par des activistes entraînés et coordonnés par des ONG financées par la NED. La référence au financement de « Stratégie 31 » a été supprimée du site web officiel de la NED :
« Groupe d’assistance de Moscou pour la mise en place des accords d’Helsinki : 50.000$ pour focaliser davantage l’attention sur les résultats de l’Assemblée de la Liberté en Russie et le mouvement «Stratégie 31» qui cherche à protéger ce droit fondamental. L’organisation va promouvoir un réseau d’activistes régionaux et coordonner leurs activités à travers des mini séminaires et des visites sur le terrain et conduire une campagne d’information par des conférences de presse, des posters, et des documents éducatifs relatifs à l’Assemblée de la Liberté distribués au grand public par des partenaires régionaux. »
Egalement supprimé, « Democraty Digest », un article intitulé « Stratégie 31 : un signe de résilience de la société civile ». A l’intérieur, le « groupe de Moscou-Helsinki » est explicitement déclaré comme l’initiateur des marches de Stratégie 31 et comme un « bénéficiaire de longue date de la NED ».
Les multiples suppressions concernant les connexions de la NED avec les activistes russes, leur financement massif et leur téléguidage, sont également un autre signe de subversion imminente. Ce nettoyage a été effectué dans l’espoir que les liens avec les activistes ne pourront pas être établis aussi vite que l’agitation se déroulera et qu’ils ne pourront pas saper la légitimité d’une nouvelle subversion pilotée par les États-Unis.
Le Parti de la Liberté du Peuple de Yashin est lié non seulement avec les financements de la NED pour la « jeunesse » mais également avec des politiciens de carrière et des businessmen œuvrant pour des intérêts étrangers. Parmi eux on trouve Vladimir Ryzkhov, un membre du Mouvement Mondial pour la Démocratie, financé par la NED et basé à Washington (dont le profil a été également supprimé récemment). Il y a aussi Boris Nemtsov dont le conseiller, Vladimir Kara-Murza (de Solidarnost) a participé à un événement sponsorisé par la NED le 14 septembre 2011 intitulé « Les élections en Russie : votes et perspectives ».
Il s’agit d’un front politique entièrement créé par le département d’état US et qui se positionne comme le porteur des aspirations du peuple russe alors qu’il s’agit en réalité de la création et de la perpétuation des aspirations de Wall Street et Washington.
Sous l’agitation créée par ce front se trouve un autre front armé constitué de l’ultra-droite et de néo-nazis, sur le modèle ukrainien, mais également des terroristes armés chapeautés par l’Arabie Saoudite.

Un petit aperçu du manuel de « sédition » américain : exemple de l’Iran

L’usage d’éléments armés pour assister les tentatives de subversion politique US n’est pas une invention. Au contraire, il s’agit d’une stratégie documentée incluse dans les plans établis pour saper et renverser les gouvernements étrangers. Dans un document de politique US de 2009 intitulé « Quel chemin pour l’Iran ? »publié par la Brookings Institution et qui concerne le changement de régime en Iran il est spécifiquement mentionné :
« Une méthode qui pourrait avoir des chances de succès consisterait à augmenter les actions par procuration visant à un changement de régime dans l’espoir que Téhéran conduise des représailles ouvertes ou semi-ouvertes qui pourraient être ensuite présentées comme des agressions iraniennes infondées. »
Les stratèges US conspirent ici ouvertement pour organiser une provocation envers une nation étrangère par la subversion politique. L’ « acte d’agression » qui doit en résulter sera présenté comme sans rapport avec la politique étrangère US exactement comme l’a été l’implication de la Russie vis à vis de l’Ukraine ainsi que toutes les actions entreprises par Moscou depuis que les États-Unis et l’OTAN ont décidé de déclencher une confrontation militaire.
Le document aborde également ouvertement les conditions pour fomenter des troubles politiques. Dans une section intitulée littéralement « Trouver les bonnes procurations », on peut lire :
« L’un des points les plus ardus pour fomenter une révolution, ou seulement des troubles, consiste à trouver les bons partenaires locaux. »
Après avoir admis ouvertement l’objectif de « fomenter une révolution » ou des « troubles » le document détaille quels soutiens apporter à ces partenaires locaux :
« … les étudiants et les autres groupes ont besoin d’un support officieux pour leurs manifestations. Ils ont besoin de fax. Ils ont besoin d’accès Internet, de financements pour photocopier des documents, et de financements pour rester vigilants quant à leur sécurité. Au delà de ça, les médias sous notre influence peuvent mettre en lumière les lacunes du régime et donner de l’importance aux critiques du régime. Les États-Unis pilotent déjà des satellites de télévision en langue iranienne (La Voix de l’Amérique) et des radios (Radio Farda) qui donnent des informations non filtrées aux iraniens (ces dernières années ces médias ont absorbé la majeure partie des fonds américains pour promouvoir la démocratie en Iran). La pression économique US (et peut-être également militaire) peut discréditer le régime et rendre la population désireuse d’un changement politique. »
Le rapport mentionne finalement les groupes armés en soutien de la subversion américaine :
« Ceux qui souhaitent fomenter un changement de régime en Iran mettent en avant le fait qu’il est utopique d’espérer une révolution de velours. A l’inverse, ils estiment que les États-Unis devraient se tourner vers les groupes d’opposition qui existent déjà, qui ont déjà montré leur volonté de combattre le régime et qui semblent disposés à accepter l’assistance américaine. Cette stratégie fait le pari que ces groupes d’opposition hétéroclites pourront se transformer en un puissant mouvement qui pourrait être capable de renverser le régime. »
Ce qui est troublant à propos de ce rapport de 2009, c’est que chaque conspiration qu’il contient est non seulement confirmée par ces auteurs comme devant être utilisée contre l’Iran, mais qu’il est maintenant clair que des stratégies similaires ont été utilisées contre la Syrie, la Chine, et la Russie elle-même. Le « printemps arabe » était un peu plus complexe que ce mode opératoire utilisé à l’échelle régionale, mais ce qui a été fait en Syrie et en Ukraine est presque un Verbatim tiré des pages de ce manuel.

Concernant la campagne menée contre Moscou, c’est probablement le même manuel qui sera employé une fois encore. Exposer la criminalité insidieuse des géo stratèges US qui conspirent ouvertement sur la manière de provoquer les autres nations et de les entraîner dans des conflits, qui manipulent la perception de l’opinion publique afin de maintenir leur primauté morale, constitue une première étape afin d’éviter la déstabilisation et l’ébranlement de la Russie et de toutes les autres nations qui se trouvent dans le collimateur de Wall Street et Washington.
Alors que l’Ouest continue à présenter la Russie comme l’agresseur, selon le script de la politique étrangère américaine, on peut voir que ces accusations constituent seulement une petite partie d’un plan gigantesque, insidieux et trompeur. Dépeindre la Russie comme l’agresseur permet de justifier de nouvelles mesures destinées à engager des actions de subversion politique contre cette dernière.
Cela vise également à justifier les liens directs avec les groupes d’opposition lorsque ceux-ci sont finalement révélés, mais aussi les interventions extraordinairement agressives de supplétifs armés et des forces de l’OTAN elles-mêmes destinées à soutenir les groupes d’opposition.
Les « invasions » spectaculaires telles que nous les imaginons, comme le blitzkrieg nazi en Europe de l’Ouest, appartiennent au passé. Les invasions au sein de la guerre de quatrième génération utilisent des faux groupes d’opposition, des soutiens militaires agissant sous couverture, et une guerre économique, politique et informationnelle à large spectre. La Russie a construit des défenses contre ce type de guerre, confondant l’Occident, mais en définitive la morale et tous les avantages qui en découlent ne peuvent être l’apanage que d’un seul camp. Peut-être qu’en exposant la vérité, les procédés et l’agenda de l’occident, la Russie pourra sortir victorieuse, sinon l’Ouest continuera ses manœuvres de déstabilisation et dans ce cas elle sera laminée.

Comment le Conseil des relations étrangères détermine la diplomatie US dans le monde

Depuis 60 ans, le Council on Foreign Relations (CFR) conseille les pays. Pour chaque conflit, il détermine les buts de guerre dans l’intérêt de ses membres et hors de tout contrôle démocratique. Il participe aussi à l’écriture d’une histoire officielle chaque fois qu’il est nécessaire de condamner les errements du passé et de se refaire une image. Financé par 200 multinationales, il comprend 4.200 membres co-optés parmi lesquels sont choisis la plupart des dirigeants gouvernementaux de leurs choix. L’élite des États-Unis élabore la politique étrangère dans le monde à huis clos.
Pendant la Première Guerre mondiale, le président Woodrow Wilson nomme le journaliste progressiste Walter Lippmann sous-secrétaire à la Guerre. Il est chargé de constituer un groupe secret de 125 universitaires de haut niveau, « L’Enquête », pour étudier les opportunités d’étendre le libéralisme dans le monde à la faveur et a la grâce de la Première Guerre mondiale. Il travaille en étroite collaboration avec le conseiller spécial du président, le colonel Edward Mandell House. Le rapport final, Les Buts de guerre et les clauses de paix qu’ils requièrent, servira de base aux célèbres Quatorze points de Wilson.
On qualifie souvent cette démarche d’idéaliste (faire le bien de l’Humanité sans elle) par opposition au réalisme (défendre ses intérêts propres sans se préoccuper des grands principes). En réalité Wilson mène les deux à la fois : il entend étendre soit disant la démocratie, mais se réserve le droit d’envahir le Mexique ou d’annexer Haïti ou autres pays. Aujourd’hui, les néoconservateurs se réclament de cette tradition.
À l’armistice, Wilson se rend en Europe pour participer personnellement à la Conférence de paix de Versailles. Il est accompagné de cinq collaborateurs directs, dont le colonel House, qui emmène avec lui 23 membres de « L’Enquête ». La délégation états-unienne impose sa méthode de travail à ses partenaires : il n’est pas question de discuter des traités de paix, État par État, avant que l’on ait défini ce que sera la paix. Elle tente de faire partager sa vision de ce que l’on nommera plus tard, la globalisation : un monde ouvert au commerce, sans douanes, ni règles, et une Société des Nations (SDN) qui prévient les guerres. Ce projet sera largement amendé par les Européens, puis finalement rejeté par le Congrès des États-Unis désavouant Wilson.
En marge de la Conférence de paix, les délégations britannique et états-unienne décident de créer une sorte d’Académie binationale qui poursuivrait et mettrait à jour les travaux de « L’Enquête » pour aider les deux gouvernements à définir conjointement leur politique étrangère à long terme. Il est convenu que cet Institut anglo-étatsunien pour les Affaires internationales sera organisé en deux sections autonomes, l’une à Londres, l’autre à New York.
Les règles de fonctionnement du CFR et de Chatham House sont celles, classiques, des sociétés de pensée : les participants sont invités à citer à l’extérieur les propos tenus, mais à ne jamais révéler l’identité de leurs auteurs. En outre, à cette époque, les deux clubs sont réservés aux ressortissants nationaux et exclusivement masculins. Mais la tonalité des débats évolue différemment au Royaume-Uni (tourné vers son Empire) et aux États-Unis (en proie à l’isolationnisme). Cette divergence apparaît dans les titres de leurs revues respectives : Foreign Affairs (Affaires étrangères) pour le CFR, International Affairs (Affaires internationales) pour le RIIA.
Pendant l’entre-deux-guerres, le CFR passe de 300 à 663 personnalités à New York, choisies par cooptation. Ils représentent toutes les sensibilités politiques, sauf bien sûr les isolationnistes. Le CFR est grassement financé par des dons privés, notamment ceux de la Fondation Carnegie
Allan W. Dulles, qui a servi pendant la Guerre mondiale au sein de l’OSS (CIA) est élu président du CFR.
D’éminents historiens protestent contre la monopolisation de la recherche historique par un club d’intérêts privés. Dans la pratique, le CFR est le seul à avoir accès aux archives gouvernementales et peut écrire son et l’Histoire officielle sans craindre d’être contredit.
Le nombre d’adhérents ne cesse de croître et atteint rapidement le millier. De manière à couvrir tous les secteurs de la société, les administrateurs du CFR décident d’ouvrir le club à des personnalités moins fortunées : les dirigeants syndicaux de l’AFL-CIO
C’est encore le Conseil qui élabore la doctrine de la Guerre froide. Foreign Affairs publie anonymement un article retentissant, « Les sources du comportement soviétique » .Il décrit le communisme comme intrinsèquement expansionniste, et assure qu’il ne tardera pas à représenter une menace plus grave encore que le IIIe Reich. Une sorte de paranoïa s’empare du Conseil, où beaucoup interprètent à tort cet article comme l’annonce d’une attaque militaire imminente des Soviets. Quoi qu’il en soit, le président Harry S. Truman charge Kennan d’élaborer le National Security Act qui met en place l’appareil secret d’État (état-major interarmes permanent en temps de paix, CIA et Conseil national de sécurité). Spontanément, les hommes du CFR arrivent aux postes de responsabilité de ces institutions secrètes de l’État fédéral, notamment Dean Acheson, Charles Bohlen, Averell Harriman, Robert Lovett et John McCloy. En retour, ces institutions utilisent le CFR pour prévenir tout retour de l’isolationnisme dans les élites et pour mobiliser celles-ci au service du Plan Marshall
Durant les années cinquante, le Conseil étudie la doctrine nucléaire. Des groupes de travail ad hoc sont créés en 1954 et 1955. Les minutes des réunions sont rédigées par un jeune universitaire proche du complexe militaro-industriel, Henry A. C’est dans cette période que la Ford Foundation se joint aux donateurs. De brillants universitaires sont engagés comme Zbigniew Brzezinski ou Stanley Hoffman.
Poursuivant la même technique, le CFR rédige des études historiques à la fin de la guerre du Viêt-Nam. L’Histoire officielle est publiée sous la signature de 22 personnalités de très haut niveau. Comme en 1945, les élites états-uniennes décident elles-mêmes les crimes qui doivent être reconnus et absous, et ceux qui peuvent être occultés et doivent donc tomber dans l’oubli.
David Rockfeller de la Chase Manhattan Bank (devenue la JP Morgan Chase) prend la présidence du CFR en 1970 Il crée un poste de directeur exécutif qu’il confie à l’ancien secrétaire d’État de Carter, Cyrus R. Vance, puis un Conseil consultatif international (la France y est représentée par Michel Rocard, le Canada par Brian Muroney).

Séance de travail au Council on Foreign Relations.

Le Council on Foreign relations est actuellement présidé par Richard N. Haass, un ancien conseiller diplomatique du président sataniste Bush père devenu adjoint de Colin L. Powell dans l’administration Bush fils. Il passe pour être l’un des mentors de Condoleezza Rice. Le chairman est Peter G. Peterson, un banquier proche des Bush. Plus de 200 multinationales financent le club à hauteur de plus de 7 millions de dollars par an. Il comprend 4.200 membres et emploie 50 chercheurs.   Foreign Affairs est vendu dans le monde à 125.000 exemplaires.
Tout au long des soixante dernières années, le CFR a élaboré les stratégies à long terme du département d’État en établissant un consensus à l’intérieur des élites états-uniennes (isolationnistes exclus) hors de tout contrôle démocratique. Il a fixé les buts de guerre de tous les conflits où les États-Unis se sont engagés en fonction des intérêts de ses membres. Dans ce système, la guerre n’est pas « la continuation de la politique par d’autres moyens », selon la formule de Clausewitz, mais la continuation du libre-marché. Parallèlement, la définition des stratégies de guerre est revenue à la Rand Corporation comme conseil du département de la Défense. Le Council on Foreign Relations a également élaboré une Histoire nationale consensuelle qui crédite le mythe d’un interventionnisme désintéressé et nie les souffrances
infligées par Washington au reste du monde. Enfin, le CFR a contribué à exporter le modèle politique états-unien en cooptant des dirigeants étrangers.

Le monde en 2015, vu par le CFR

Le Centre d’action préventive du Council on Foreign Relations vient de publier son tour d’horizon des priorités d’action pour 2015. 2 200 personnalités de Washington ont répondu à un questionnaire qui laisse apparaître non pas une prédiction pour l’année à venir, mais une hiérarchie des sujets de préoccupation.
Selon ce document, on s’inquiète à Washington d’abord de :
1. Intensification de la guerre en Irak du fait de l’Émirat islamique et des tensions entre chiites et sunnites
2. Une attaque meurtrière massive contre les États-Unis ou un de leurs alliés.
3. Une attaque informatique extrêmement désorganisant contre les États-Unis.
4. Une sévère crise nord-coréenne causée par une provocation militaire, une instabilité intérieure, ou une menace nucléaire.
5. Une nouvelle menace de bombardement israélien contre l’Iran à la suite de l’échec des négociations avec Washington.
6. Une confrontation armée entre la Chine et un de ses voisins à propos de territoires disputés en mer de Chine.
7. Intensification de la guerre civile en Syrie du fait des interventions étrangères comme Al-Qaïda
8. Développement de la violence et de l’instabilité par Al-Qaïda en Afghanistan après le retrait des troupes de l’Otan (tentacule des États-Unis) et le renforcement des Talibans
Selon les auteurs du rapport, cette liste ne présente pas les conflits à venir, mais ceux dans lesquels les États-Unis sont susceptibles d’intervenir, diplomatiquement ou militairement.

Les nazis ukrainiens collaborent-ils avec les wahhabites tchétchènes ?

325px-Hafs_WinterDes informations intéressantes sont parues cette semaine : Khasan Zakaev, un des terroristes qui avait organisé l’attaque contre le théâtre Dubrovka à Moscou en 2002, et qui est l’un des assistants de Chamil Bassaïev(*), a été arrêté en Crimée alors qu’il tentait d’y entrer depuis l’Ukraine avec de faux documents.
Je doute fortement que Kazaev soit venu visiter la Crimée pour admirer le paysage, goûter la cuisine locale ou se prélasser sur la plage. Pas en arrivant d’Ukraine. Et pas avec de faux documents. Je dirais plutôt que s’il a pris cet énorme risque d’entrer en Russie, pas dans n’importe quel territoire, mais dans l’un de ceux les plus surveillés et les plus contrôlés, c’est qu’il y a été envoyé en mission.
Si l’on considère le soutien semi-officiel du wahhabisme en Tchétchénie de la part de Kiev, il est également très probable que le SBU (services secrets ukrainiens) connaissait cette mission et, à minima, lui avait donné son accord tacite. Après tout, étant donné que les membres de la rada [le parlement – NdT] Ukrainienne ont ouvertement soutenu la récente opération terroriste à Grozny, et vu qu’un ancien commandant de l’escadron de la mort Azov et aujourd’hui membre de la Rada a publiquement appelé à la mort du [président Tchétchène] Ramzan Kadyrov, il est logique que les nazis ukrainiens envoient des wahhabites tchétchènes en Russie pour y commettre des attentats terroristes.
C’est pas beau tout ça ? Les USA, l’Union européenne, l’OTAN et leurs alliés soutiennent désormais ouvertement une alliance nazie-wahhabite contre la Russie.
Ramzan Kadyrov désigne toujours les terroristes wahhabites comme des “shaïtans”, ou ‘’diables’’. Je pense que cela s’applique parfaitement aussi à ces enragés de nazis ukrainiens. Et si on veut pousser la logique jusqu’au bout, ne faut-il pas l’appliquer également à leurs patrons ?
Est-ce que l’Ayatollah Khomeïni n’avait pas raison lorsqu’il parlait des USA comme du « shaitan-e-bozorg » , le ‘’Grand Satan’’ ?
Et est-ce que « Hizb-Shaitan » (Parti du Diable) ne serait pas une définition magistrale de l’Empire anglo-sioniste d’aujourd’hui ?

(*) Chamil Salmanovitch Bassaïev (14 janvier 1965 à Tsa-Vedeno, en Tchétchénie – 10 juillet 2006 en Ingouchie) était le commandant d’un groupe d’indépendantistes tchétchènes, se revendiquant comme djihadiste. Son groupe armé agissait en Russie, généralement dans le nord du Caucase, principalement en Tchétchénie et a revendiqué de nombreuses actions terroristes. Source Wikipedia
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