samedi 20 décembre 2014

IRAK : Les soldats US violent des garçons devant leurs mères

Selon un certain nombre de sources médiatiques mainstream, le Pentagone cherche à cacher une vidéo troublante qui n’a pas été rendue publique avec le reste du rapport sur la torture.


Selon plusieurs journalistes renommés dont Seymour Hersh, l’horrible vidéo a été enregistrée à Abou Ghraib, le notoire cachot de torture US en Irak qui avait fait les gros titres il y a à peu près une décennie, quand les méthodes inhumaines employées dans cette prison ont été exposées.

Malheureusement, il semble que les preuves dévoilées il y a des années ne faisaient qu’égratigner la surface.
Alors que la vidéo est toujours confidentielle, Hersh affirme que ce n’est qu’une histoire de temps avant sa sortie.
Livrant un discours à l’ACLU (Union US des Libertés Civiques, American Civil Liberties Union, ndlr) la semaine dernière, après que le rapport sur la torture ait été initialement publié, Hersh a fait quelques allusions à ce qui se trouve sur la vidéo secrète du Pentagone.

En débattant dessus, ummm… Certaines des pires choses qui se sont passées et que vous ne connaissez pas, ok? Des vidéos, um, il s’y trouve des femmes. Certains d’entre vous ont peut-être lu qu’elles faisaient sortir des lettres, des communications à leurs hommes. Ceci est Abou Ghraib… Les femmes faisaient sortir des messages qui disaient, « S’il te plaît viens me tuer à cause de ce qui s’est passé » et en fait ce qui s’est passé est que ces femmes avaient été arrêtées avec de jeunes garçons, des enfants dans des cas qui ont été enregistrés. Les enfants ont été sodomisés avec les caméras en action. Et le pire de tout est la bande sonore des garçons en train de hurler et que possède votre gouvernement. Ils sont dans la terreur totale. Cela va sortir. »
C’est impossible de vous dire comment en sommes-nous arrivés là? Qui sommes-nous? Qui sont les gens qui nous y ont envoyés? Quand j’ai fait Mỹ Lai j’ai été très troublé comme n’importe qui dans son état normal par ce qui s’était passé. Je me suis retrouvé dans quelque chose que j’ai écrit à la fin j’ai écrit que les gens qui ont commis ces meurtres étaient autant des victimes que les personnes qu’ils ont tuées à cause des cicatrices qu’ils avaient, je peux vus raconter certaines des histoires personnelles de certains qui étaient dans ces unités et qui ont été témoins de ça. Je peux aussi vous dire que des plaintes écrites ont été adressées aux officiers les plus gradés et donc nous avons affaire à une quantité énorme de comportements criminels qui a été étouffée au plus haut niveau là-bas et plus haut, et nous devons l’obtenir et nous l’aurons. Nous l’aurons. Vous savez qu’il y en a suffisamment là dehors, ils ne peuvent (applaudissements)… Donc cela va être une année d’élections intéressante. »
Mis en rapport avec un autre discours que Hersh a donné plus tôt cette année, il devient évident que les femmes qui ont été témoins de ces jeunes garçons se faisant violer étaient en réalité leurs mères.
Pendant un discours à Chicago en juin dernier Hersh a été cité disant:

Vous n’avez pas encore commencé à voir les choses horribles faites aux enfants de femmes détenues, alors que les caméras tournaient.
D’autres articles du Guardian de Londres évoquaient aussi de jeunes détenus irakiens se faisant brutalement violer par des soldats US.
Il y a dix ans quand le scandale initial d’Abou Ghraib était aux infos, le Guardian avait publié le témoignage d’un détenu d’Abou Ghraib qui aurait été témoin de l’une de ces agressions brutales.

J’ai vu [nom occulté] baiser un gosse, son âge devait être entre 15 et 18 ans. Le gosse avait très mal et ils ont recouvert toutes les portes de draps. Quand ensuite j’ai entendu les hurlements j’ai grimpé à la porte parce qu’en haut elle n’était pas recouverte et j’ai vu [occulté], qui portait l’uniforme militaire mettant sa bite dans le cul du petit gosse, je ne pouvais pas voir le visage du gosse parce que son visage n’était pas devant la porte. Et la femme-soldat prenait des photos.
Photo -  AFP/AFP Photo
Photo – AFP/AFP Photo
Aujourd’hui, plus d’une décennie plus tard les preuves de ces évènements commencent à émerger, mais le Ministère de la Défense [US] fait encore de son mieux pour le garder sous le radar. C’est pourquoi maintenant plus que jamais, il est important de maintenir la pression et forcer la publication de ces preuves, pendant que le rapport [du Sénat US] sur la torture est toujours frais dans les esprits de la population en général.

John Vibes,
le 17 décembre 2014
Source: http://theantimedia.org/us-soldiers-raped-boys-in-front-of-their-mothers/

Le rapport du Sénat US sur la torture confirme les crimes de guerre de l’équipe Bush

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Une photo distribuée du Directeur de la CIA George Tenet au centre avec le Président George W. Bush et le Vice-Président Dick Cheney dans le Bureau Ovale, à Washington le 3 mars 2003 – Photo Eric Draper/The White House via The New York Times

La lecture du rapport de 499 pages sur la torture tout juste publié par le Comité Restreint du Sénat sur le Renseignement (Senate Select Committee on Intelligence, ndlr) a été une expérience écœurante. Même après des années d’écriture de livres et d’articles sur la politique de torture de Bush, je n’étais pas préparée au schéma atroce de crimes que notre gouvernement, en notre nom, a commis envers d’autres êtres humains.
L’une des techniques les plus hideuses que la CIA a infligées aux détenus s’appelait « ré-hydration rectale » ou « alimentation rectale » sans nécessité médicale – la description aseptisée du viol par un objet étranger. Un mélange de « houmous, de pâtes en sauce, de noix et de raisins » en purée a été forcée à l’intérieur du rectum d’un détenu. Un autre a été soumis à la « ré-hydration rectale » afin d’assurer le « contrôle total sur le détenu » de la part de l’interrogateur. Cela constitue un traitement illégal, cruel, inhumain et dégradant et un outrage humiliant de la dignité personnelle.
Plusieurs détenus ont connu le supplice de la baignoire, une technique où de l’eau est versée dans le nez et la bouche pour que la victime croie qu’elle se noie. Un homme détenu par la CIA a été torturé de cette façon 183 fois; un autre l’a subi 83 fois. Le supplice de la baignoire a longtemps été considéré comme de la torture, qui est un crime de guerre. De fait, les USA ont pendu des commandants militaires japonais pour le crime de guerre de torture après la Seconde Guerre Mondiale.
D’autres « techniques poussées d’interrogatoire » (EIT, Enhanced Interrogation Techniques, ndlr) incluent de se faire jeter contre des murs, suspendre au plafond, conserver dans l’obscurité totale, priver de sommeil – parfois dans une station debout forcée – pendant jusqu’à sept jours et demi, contraindre à rester debout sur des membres cassés pendant des heures à la suite, menacer de mort lors de mises en scène d’exécution, confiner dans une boîte de type cercueil pendant 11 jours, baigner dans de l’eau glacée, vêtir en couches-culottes. Un détenu « ressemblait littéralement à un chien qui a été mis à la niche. »
Le résumé officiel du rapport sur la torture a été rendu public, mais le rapport de 6700 pages demeure classé confidentiel. Le résumé dépeint la CIA au mieux comme des bouffons de flics, au pire comme des criminels de guerre pathologiquement menteurs et sadiques. La CIA a menti de façon répétée sur la réalité de la torture et de la cruauté du traitement [infligé aux détenus]. Les interrogatoires étaient beaucoup plus brutaux que la CIA ne l’a fait accroire aux officiels du gouvernement et au public états-unien.
Les directeurs de la CIA George Tenet, Porter Goss et Michael Hayden devraient être accusés de crimes devant un Tribunal, avec leurs sbires qui ont perpétré la torture.

Obama viole son devoir constitutionnel

Au regard des horribles révélations du rapport sur la torture, il est grand temps que le Président Barack Obama remplisse son devoir constitutionnel d’application de la loi. La Constitution US déclare que le président « veillera à ce que les lois soient fidèlement exécutées ». Pourtant Obama refuse de sanctionner la mise en accusation de ceux qui sont responsables de la torture.
Le rapport documente de la torture et des traitements cruels, inhumains et dégradants, qui violent tous la loi US et internationale. Le War Crimes Act (loi US régissant la sanction des crimes de guerre aux USA, ndlr) punit la torture en tant que crime de guerre. L’Article sur la Torture (Torture Statute, ndlr) proclame que quiconque (tout citoyen US, ndlr) « à l’extérieur des USA » commet ou tente de commettre un acte de torture sera emprisonné pendant pas moins de 20 ans « et si la mort survient à qui que ce soit résultant d’une conduite interdite par cette sous-section, sera puni de mort ou emprisonné pour toute longueur de temps ou à vie ».
L’article définit la torture comme un « acte dont l’intention est d’infliger une douleur ou une souffrance physique ou mentale sur une autre personne sous sa détention ou son contrôle physique »
Désormais, nous savons que beaucoup de ces gens à la CIA se servaient de leurs "talents extraordinaires" (dixit Obama) pour trouver de nouvelles et plus horribles façons de torturer, humilier, dégrader et maltraiter les gens qui étaient sous leur contrôle.
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Après que le rapport ait été rendu public, la Maison Blanche a publié une déclaration décrivant le programme d’interrogatoires de la CIA comme « dur » et les traitements « troublants » – un étude sur l’euphémisme. Obama a affirmé que la torture « est contraire à ce que nous sommes ».
Mais la torture est ce que sont le Président George W. Bush, le Vice-Président Dick Cheney, le Ministre de la Défense Donald Rumsfeld et la Secrétaire d’État Condoleeza Rice. Selon la doctrine bien établie de responsabilité hiérarchique, les commandants sont passibles de condamnation pour crimes de guerre s’ils ont su ou auraient dû savoir que leurs subordonnés allaient les commettre et qu’ils n’ont rien fait pour le stopper ou l’empêcher.
En 2008, ABC News a rapporté que le Comité des Doyens du Conseil National de Sécurité (National Security Council Principals Committee, ndlr), constitué de Cheney, Rice, Rumsfeld, Tenet et Ashcroft se sont rencontrés à la Maison Blanche et ont géré en interne la torture et les personnes suspectées de terrorisme en approuvant des techniques de torture spécifiques telles que le supplice de la baignoire. Bush a reconnu dans son mémoire de 2010 qu’il avait autorisé le supplice de la baignoire. Cheney, Rice et Yoo ont fait des aveux similaires.
En effet, Cheney a récemment reconnu sur Fox News que Bush « faisait en réalité partie intégrante du programme d’interrogatoires, et qu’il était obligé de l’approuver. » Cheney a ajouté, « Nous avons bien discuté des techniques. Il n’y a pas eu d’efforts de notre part pour l’en préserver. » Karl Rove a affirmé à Fox News que Bush avait été « intimement impliqué dans la décision » d’utiliser les EIT (techniques poussées d’interrogatoire, ndlr). Rove poursuivit que Bush « fut présenté avec 12 techniques, je crois, il a autorisé l’usage de 10 d’entre elles, dont le supplice de la baignoire ».
Bush, Cheney, Rumslfeld et Rice devraient être poursuivis pour leurs crimes.
Le rapport du Sénat contient exemple après exemple de pourquoi « l’usage des techniques poussées d’interrogatoire de la CIA n’étaient pas un moyen efficace pour obtenir des informations exactes ou gagner la coopération du détenu ». Il dit: « De multiples détenus de la CIA ont fabriqué des informations, résultant en des renseignements erronés… sur des thèmes de renseignements cruciaux incluant les menaces terroristes que la CIA identifiait comme ses plus hautes priorités. » Pourtant la CIA a continuellement menti en disant que les EIT « sauvaient des vies ».
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De plus, après que le rapport ait été publié, Cheney affirma au New York Times: « Le programme a été avalisé. L’agence ne voulait pas procéder sans autorisation, et il a aussi été revu juridiquement par le Ministère de la Justice avant qu’ils ne s’engagent dans le programme. »

Le rapport échoue également à relier les points jusqu’au Pentagone. En décembre 2002, Rumsfeld a approuvé des techniques d’interrogatoire qui comprenaient l’usage de chiens, l’aveuglement par capuche, les positions de stress physique, l’isolement jusqu’à 30 jours, des interrogatoires de 20 heures, la privation de lumière et de son, l’usage de scénarios conçus pour persuader le détenu que la mort ou des conséquences physiques extrêmement douloureuses sont imminentes soit pour lui soit pour sa famille, et l’usage d’une serviette mouillée et d’eau ruisselante pour induire la fausse perception de suffocation.
Et le rapport expédie sans ménagement le programme de restitution extraordinaire (extraordinary rendition program, ndlr), où des détenus étaient illégalement envoyés vers d’autres pays pour y être torturés. Le rapport se réfère à des « restitutions », qui sont menées dans le cadre d’une procédure judiciaire. Mais les détenus étaient restitués vers des sites noirs en Syrie, en Libye et en Égypte afin d’éviter la responsabilité juridique (hors du territoire des USA, ndlr).
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Mais Obama a dit, « Plutôt qu’une autre raison de relancer de vieilles disputes, j’espère que le rapport d’aujourd’hui peut nous aider à laisser ces techniques où elles ont leur place – dans le passé. » Oui, ces crimes ont été commis dans le passé. Les crimes sont toujours poursuivis après qu’ils ont été commis. Obama devrait se faire rappeler son devoir constitutionnel de préservation de la loi.
Si nous n’amenons pas les coupables devant la justice, ils pourraient éventuellement recevoir leur dû quand d’autres pays les poursuivraient sous la « juridiction universelle ». Certains crimes sont si atroces que des pays peuvent punir des nationaux étrangers, comme Israël jugea, condamna et exécuta Adolph Eichmann pour ses crimes durant la Shoah, bien qu’ils n’aient eu aucune connexion directe avec Israël. Emmerson affirma également, « La torture est un crime sous la juridiction universelle. Les coupables peuvent être poursuivis par n’importe quel pays dans lequel ils voyagent. »
Les infractions graves aux Conventions de Genève constituent des crimes de guerre punissables selon le Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale (CPI), quand ils sont commis comme partie intégrante d’un plan ou d’une politique: la torture, l’homicide volontaire, les traitements inhumains, et la provocation volontaire de souffrance intense ou de dommages graves au corps ou à la santé. Le rapport du Sénat a documenté des cas d’homicide volontaire (décès); de souffrance intense (hystérie, requêtes de mourir, tentatives d’auto-mutilation); et des dommages graves (mise sous assistance respiratoire, hallucinations) causés par les EIT. Yoo a reconnu dans son livre de 2006 que le mépris des protections de Genève et les politiques d’interrogatoires coercitifs « faisaient partie d’une approche commune et unitaire de la guerre contre le terrorisme. »
Bien que les USA ne fassent pas partie de la CPI, d’autres pays pourraient poursuivre des nationaux états-uniens sous la juridiction universelle pour les crimes cités dans le Statut de Rome.
Obama a déclaré, « Espérons, que nous ne le fassions plus. » Mais les sentiments emplis d’espoir d’Obama ne vont pas faire l’affaire. La seule manière d’en empêcher d’autres de se servir de la torture et de traitements cruels à l’avenir est d’amener les responsables devant la justice. Nous devons envoyer le message aux tortionnaires en puissance qu’ils ne jouiront pas de l’impunité pour leurs crimes. La torture n’a aucun statut de limites.
À la lumière du rapport sur la torture, la responsabilité pour le programme US de meurtres ciblés – par drones et bombardiers pilotés – devrait être retirée à la CIA, à qui une responsabilité si énorme ne peut être confiée.
En effet, tout le programme de meurtres ciblés devrait être le sujet du prochain rapport du Congrès. Anticipant la publication imminente du rapport sur la torture, Obama a déclaré, « Nous avons fait beaucoup de choses bien, » après le 11 septembre, « mais nous avons torturé quelques gens. »
L’administration Bush a effectivement torturé quelques gens. Mais nous faisons encore d’autres choses qui ne sont pas bien. L’administration Obama a évité d’ajouter des détenus sur la liste à Guantánamo en les assassinant illégalement sans respect pour toute procédure normale. Pour ça, des membres de l’équipe Obama devraient eux aussi se retrouver aux Assises, un jour.

Par Marjorie Cohn, le 15 décembre 2014

Marjorie Cohn est professeure à la Thomas Jefferson School of Law, ancienne présidente de la Guide Nationale des Avocats, et secrétaire générale adjointe pour les travaux scientifiques à l’Association Internationale des Avocats Démocrates. 

Source: http://truth-out.org/news/item/28003-torture-report-confirms-team-bush-war-crimes

Commentaire :
"Les crimes de l'extrême civilisation sont certainement plus atroces que ceux de l'extrême barbarie."
Jules Amédée Barbey d'Aurevilly ( 1808- 1889) dans Les Diaboliques