Les néocons et leurs co-idéologues globalistes sont, à tout le
moins, insistants. La décision de l’équipe de transition de Donald Trump
d’empêcher les Républicains néocons qui ont signé le mouvement « Never Trump »
d’avoir des postes dans son administration amènent les cercles
mondialistes et néoconservateurs à chercher d’autres lieux d’action.
Les néocons et les globalistes se sont regroupés, afin de lutter
contre la Russie et contre le futur président américain Donald Trump.
Avec le départ des archi-néocons : Victoria Nuland de son perchoir au
Département d’État, Samantha Power de la mission américaine aux Nations
Unies et Susan Rice du Conseil de Sécurité nationale, l’establishement
néocon et globaliste, qui a en commun des vues atlantistes, a opté pour
le Canada comme lieu idéal pour mener sa guerre de subterfuges et de
propagande.
Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a congédié son ministre
des Affaires étrangères, Stéphane Dion, pour faire place à un clone
idéologique de Nuland, Power et Rice sur la scène mondiale : Chrystia
Freeland, sa ministre du Commerce. La politique de Dion cherchant à se
rapprocher de la Russie a fini par lui coûter son poste, alors qu’Ottawa
se prépare à accueillir toute opération de déstabilisation de Trump qui
se présente pour de futures actions contre son administration.
Freeland, qui est d’ascendance ukrainienne, est devenue une
chouchoute des globalistes, après qu’elle a forgé un accord de
libre-échange avec l’Union européenne l’année dernière. Une Freeland
frustrée s’est penchée lourdement sur le seul opposant à l’affaire, le
gouvernement régional de Wallonie en Belgique. Même après avoir annoncé
que le gouvernement wallon abandonnait ses réserves à l’Accord
économique et commercial global Canada-Union européenne (CETA), le
gouvernement central belge a renié un accord avec les Wallons qui aurait
exigé que la Cour de justice de l’UE révise l’accord avant l’adhésion
finale par Bruxelles.
Freeland a également supervisé la signature de l’Accord de
libre-échange Canada-Ukraine avec le gouvernement néo-fasciste de Kiev.
Imprégnée du corporatisme et de la mondialisation de la doctrine du
Parti libéral canadien, Freeland est d’avis que les gouvernements
régionaux, qu’ils soient en Wallonie, en Crimée ou au Québec, n’ont
aucun droit à l’autodétermination. Ce comportement est à la base de
l’idéologie globaliste d’entreprise. Les amis libéraux de Freeland au
Québec ont neutralisé le mouvement de souveraineté québécoise.
Cependant, si la candidate à la présidence du Front national français
Marine Le Pen est victorieuse lors des élections de cette année, la
France peut donner une nouvelle vie au mouvement indépendantiste
québécois, comme l’avait fait le président Charles de Gaulle à Montréal
en 1967, avec son fameux discours « Vive le Québec libre ! » .
Avec la nomination de Freeland comme ministre des Affaires étrangères
et d’Ahmed Hussen (né somalien) comme ministre de l’Immigration,
Trudeau a établi une ligne rouge contre Trump sur les questions jumelles
de la mondialisation et des frontières ouvertes à la migration. Ottawa
deviendra bientôt un repaire pour les opérations anti-Trump, qui
impliquera presque certainement le milliardaire organisateur mondial de
pagaille, George Soros.
Comme Power, Freeland est une ancienne journaliste qui a échangé ses
lettres de créance journalistiques pour devenir une complice
enthousiaste du nouvel ordre mondial globaliste. Étudiante à Rhodes,
diplômée de Harvard, et ancienne élève de du Brookings Institution, elle
a représenté le Financial Times à Washington, à New York et à Moscou.
La position anti-russe de Freeland, y compris son soutien aux
sanctions contre la Russie à propos de l’Ukraine et de la Crimée, lui a
valu une interdiction de visa du gouvernement russe. Pendant ses
derniers mois à Moscou pour le Financial Times, Freeland
était devenue une critique majeure de la nouvelle administration du
président Poutine et l’a accusé d’installer une dictature en Russie.
Avant de diriger le bureau du FT à Moscou, la russophobie de
Freeland s’était affinée pendant son séjour en tant que journaliste à
Kiev. En fait, le parti pris de Freeland contre la Russie a toujours été
présent dans ses reportages. Les amis les plus proches de Freeland
traversent les lignes des partis au Canada, en incluant le superviseur
sioniste du Parti libéral, Irwin Cotler, Paul Grod, président du Congrès
ukrainien canadien et Peter Kent, porte-parole des affaires étrangères
du Parti conservateur.
Dans une de ses premières déclarations en tant que ministre des
Affaires étrangères, Freeland a promis que les sanctions canadiennes
contre la Russie ne seraient pas levées. Le 10 janvier 2017, Freeland a
promis que le Canada servirait de front contre la montée du « protectionnisme commercial et de la xénophobie ».
C’était un avertissement clair à Trump à Washington, à Marine Le Pen,
au Premier ministre hongrois Viktor Orban et au politicien du Parti de
l’indépendance du Royaume-Uni, Nigel Farage. En décembre 2016, le Canada
a accueilli une réunion du Haut Commissariat des Nations Unies pour les
réfugiés et de la fondation Open Society de Soros, qui vise à amplifier
le mouvement des réfugiés du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et de
l’Asie du Sud vers les pays industrialisés occidentaux. Il ne fait aucun
doute que les russophobes Freeland et Soros collaborent sur plusieurs
fronts contre la Russie et contre Trump.
Les petites puissances européennes harceleuses s’extasient que le
gouvernement Trudeau ait placé une russophobe en charge des relations
extérieures du Canada. Freeland n’a pas caché son intention d’influencer
l’administration Trump pour qu’elle change de cap sur la Russie. Elle
s’est vantée de son « vaste réseau de contacts » à Washington et elle affirme avoir de l’expérience dans les « corridors du pouvoir »
au Congrès des États-Unis, au Département d’État et à la Maison
Blanche. L’ambassadeur ukrainien à Ottawa, Andriy Shevtchenko, espère
que Freeland éduque l’administration Trump pour
qu’elle maintienne la pression politique et économique sur la Russie.
L’ambassadeur de Lettonie à Ottawa, Karlis Eihenbaums, considère Ottawa
comme le point de départ d’une opération d’influence de facto de l’OTAN à
Washington pour faire déraper les relations américano-russes. Freeland a
montré ses intentions envers Trump et Poutine lors de sa récente
rencontre au Forum économique de Davos, en Suisse, avec le financier
américain William Browder, figure centrale d’un plan de fraude massive
en Russie impliquant sa société basée à Guernesey, Heritage Financial Management.
Browder, le petit-fils de l’ancien dirigeant du Parti communiste
américain Earl Browder, est, comme son homologue Mikhaïl Khodorkovski,
un critique féroce du gouvernement russe et du président Poutine.
Depuis Ottawa, Freeland dirigera la charge des néocons et des
globalistes contre tout tentative de Trump de déchirer l’Accord de
libre-échange nord-américain (ALENA). Elle tentera presque certainement
de sauver le Partenariat transpacifique (TPP), qui inclut le Canada et
que Trump a promis de quitter [trop tard, c’est déjà fait, NdT].
Freeland ouvrira probablement aussi l’Arctique canadien à une présence
militaire des pays de l’OTAN anti-russes comme la Norvège, le Danemark
et l’Allemagne, ainsi que la Suède et la Finlande pro-OTAN. Une présence
accrue de l’OTAN, sans les forces américaines, dans l’Arctique canadien
non seulement militarisera la région, mais enverra un avertissement à
la Russie sur le contrôle canadien des nouvelles voies maritimes de
l’Arctique, qui sont de plus en plus navigables en raison du changement
climatique.
Avec Ottawa qui devient le centre des activités contre Trump et les
Russes, le monde peut s’attendre à un refroidissement entre le Canada et
les États-Unis. Si Trump commence à considérer le Canada comme une
source d’opérations contre lui, la frontière des États-Unis avec le
Mexique pourrait ne pas être le seul point chaud de la politique en
Amérique du Nord.
le Saker Francophone