On se souviendra de ces propos tenus par Vladimir Poutine à la Conférence internationale de Valdaï, en octobre 2015 : « Il y a 50 ans déjà, à Leningrad, la rue m’a appris une règle : si la bagarre s’avère inévitable, il faut frapper le premier. » Déjà, à la Conférence de 2014,
il avait mis cartes sur table et identifié les pas à franchir pour
surmonter les obstacles et œuvrer dans le sens d’une paix respectueuse
du droit des peuples à leur propre développement. Il a appelé « à mettre
en place un “système explicite d’engagements et d’accords mutuels” afin
de prévenir l’anarchie mondiale. » Depuis ce temps que s’est-il passé
?
D’abord en Syrie
On
peut relever le fait que la volonté des États-Unis et de ses alliés à
collaborer avec le gouvernement syrien et la Russie dans la lutte contre
le terrorisme n’aura été qu’une diversion pour renforcer leur soutien
aux forces terroristes opposées au président Bachar Al Assad. Tout au
long de ces deux dernières années, la Russie a fait le constat à
plusieurs reprises que les interlocuteurs, sous la gouvernance d’Obama,
ne tenaient pas parole et n’étaient tout simplement pas fiables. Ce fut
le cas, lors de l’accord visant l’élimination des armes de destruction massive,
motif invoqué pour mener cette guerre contre le gouvernement de Syrie.
Une fois ces armes de destruction massive éliminée, les États-Unis et la
coalition internationale n’en continuèrent pas moins à chasser du
pouvoir, le Président légitime.
Pour le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, ses interlocuteurs ne tinrent pas parole,
en ce sens qu’ils poursuivirent la guerre contre Bachar al Assad même
si ce dernier ne disposait d’aucune arme de destruction massive.
Ce fut, également le cas, tout récent, de la trêve convenue de cessez-le-feu, en septembre dernier. L’armée américaine aurait bombardé,
soi-disant par erreur, un contingent de l’armée syrienne. Il y eut des
morts et des blessés. Un comportement que les interlocuteurs russes
considérèrent comme une tricherie froidement calculée. Cette guerre
contre le terrorisme nous révèle les dessous d’un jeu dangereux de
l’Occident avec les terroristes pour atteindre leur objectif du
renversement du Gouvernement. Ce jeu dangereux s’est révélé au grand
jour lors des évènements qui ont conduit à la libération d’Alep. On a pu
y constater que les terroristes agissaient en lien étroit avec les
États-Unis et la coalition, dite internationale. Voir à ce sujet ce bref article.
Puis l’Ukraine
Si
nous regardons maintenant ce qui s’est passé du côté de l’Ukraine, le
constat en est tout aussi désolant. Les bonnes volontés, exprimées à
travers les accords de Minsk, n’ont donné suite à aucune des mesures
fondamentales de nature à résoudre les problèmes entre le gouvernement
central de Kiev et les républiques du Donbass, particulièrement de
Donetsk et de Lougansk. Le panorama est des plus tristes et les
populations de ces républiques sont soumises à des bombardements qui
vont à l’encontre des ententes de Minsk 1 et de Minsk 2. Vladimir
Poutine a beau interpeller les membres participants à ces ententes, mais
rien n’y fait. Il y a six jours, le président de Russie qualifiait ces attaques de barbares,Kief reconnaît
ouvertement qu’elle mène une guerre contre le Donbass. Ses partenaires
occidentaux, parties aux ententes de Minsk ne semblent pas pressés pour
exiger que les accords prévus dans celles.ci
soient respectés. Une véritable crise humanitaire secoue cette région
depuis le coup d’État réalisé sous la direction des États-Unis et de ses
alliés de l’Europe. Rien pour convaincre Poutine de la bonne foi de ses
interlocuteurs. À lire également :
Tout
le monde sait maintenant que lors de l’entente entre Gorbatchev et
Reagan, au moment de l’écroulement de l’ex-URSS, que l’Occident se garderait d’étendre les forces de l’OTAN aux frontières de la Russie.
«
Le cœur de ce débat se situe autour de l’échange qui a lieu au Kremlin
le 9 février 1990 entre le secrétaire d’État américain, James Baker, et
le dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev. Après une large discussion
sur le futur statut d’une Allemagne unifiée, Gorbatchev promet de
«réfléchir à tout ça» en ajoutant: «Il est entendu, c’est clair que
l’élargissement de la zone de l’OTAN est inacceptable.» Et Baker de
conclure: «Nous sommes d’accord avec cela.»
Force est de reconnaître que tout au long de ces dernières années, la présence des forces de l’OTAN
s’est accélérée aux frontières de la Russie. Ce genre de déploiement
n’est pas de nature à semer la confiance. Bien au contraire, Poutine ne la trouve pas drôle du tout. L’OTAN n’en démord toujours pas.
TRUMP PEUT-IL FAIRE LA DIFFÉRENCE
Il
ne fait aucun doute que le président Poutine a attendu l’arrivée de ce
nouveau Président dont les intentions laissaient entrevoir de nouvelles
approches dans la manière de concevoir les relations internationales
entre les États et de façon particulière avec la Russie, la Chine,
l’Iran, la Syrie, l’Ukraine. À écouter les déclarations de son
Secrétaire d’État, les perspectives d’un changement dans le sens du
respect des peuples à décider de leur destin ne semblent pas très
prometteuses.
POUTINE AURAIT-IL PRIS UNE DÉCISION SUR L’UKRAINE ?
Ce
n’est pas d’aujourd’hui que la Russie se prépare à toutes les
éventualités d’une guerre toujours possible. Dans le cas présent,
l’ordre de se préparer à un temps de guerre laisse sous-entendre que
Poutine va agir et qu’il faudra être alerte pour contrer toutes les
attaques provenant de l’extérieur. Voici ce qu’il demande à toutes ses forces armées :
«
Une attention particulière devra être accordée à la prise en charge des
alertes, au déploiement des systèmes de défense aérienne pour des temps
de guerre ainsi qu’à la capacité des groupes aériens à repousser les
agressions »,
Ce
qui se passe en Ukraine est devenu intolérable. Les pays signataires
des accords de Minsk ne semblent pas préoccupés par les attaques du
gouvernement central de Kiev contre les Républiques populaires de Desk
et Lougansk. Le nouveau président Trump ne semble pas se positionner autrement qu’Obama.
Que conclure ?
Les
espoirs placés en ce nouveau Président des États-Unis, surtout en
matière internationale, ne semblent pas trouver écho profond dans la
nouvelle administration. Je crois que Vladimir Poutine en a déjà tiré
ses conclusions. S’il agit le premier en territoire ukrainien, Trump
devra se positionner par rapport aux ententes de Minsk et au respect des
peuples.
Oscar Fortin
http://humanisme.blogspont.com
http://humanisme.blogspont.com
La source originale de cet article est Humanisme