vendredi 24 février 2017

Syrie – Erdogan, le "derviche tourneur", poignarde dans le dos ses alliés



Il y a deux nouveaux développements sur le front syrien. L'État islamique a soudainement changé de tactique et le président turc Erdogan a de nouveau modifié sa politique. Le voilà maintenant qu'il établit un partenariat avec ISIS/Daech, et "poignarde dans le dos" ses amis d'hier, la Russie et l'Iran.

Au cours des dernières 24 heures, les nouvelles sur les victoires contre l'État islamique (ISIS) se sont rapidement succédées :
- Les forces américaines de procuration en Syrie orientale, les Kurdes du SDF, ont annoncé qu'elles avaient atteint la rive nord de l'Euphrate entre Raqqa et Deir Ezzor. Cela coupe la ligne de communication ISIS entre les deux villes.
- Les forces turques et leurs mercenaires «rebelles syriens» attaquent Al-Bab à l'est d'Alep depuis près de quatre mois. Ils ont fait peu de progrès et ont subi d'énormes pertes.Hier soir, elles ont soudainement fait irruption dans la ville et aujourd'hui elles en ont pris le contrôle. Diverses sources prétendent qu'un accord a été conclu entre les forces turques et ISIS pour que ce dernier évacue Al-Bab indemne, et avec ses armes personnelles.[1]
- Au sud d'Al-Bab, l'armée syrienne se déplace plus à l'est vers l'Euphrate et prend plusieurs villages à ISIS. Le mouvement syrien est en grande partie conçu pour couper les routes entre les forces turques autour d'Al-Bab et les forces de l'État islamique à Raqqa. (Cela pourrait devenir une course.)
- Plus au sud, un autre groupe de l'armée syrienne se déplace vers l'est en direction de Palmyre.
- Dans la ville orientale de Deir Ezzor, la garnison de l'armée syrienne est assiégée par les forces de l'État islamique. Il y a quelques semaines, la situation était très inquiétante. Mais avec des renforts venant en hélicoptère et l'interdiction massive des forces aériennes russes, la position s'est très bien tenue. Ces derniers jours, les défenseurs ont pris plusieurs collines d'un ISIS en retraite.
- En Irak, l'armée, la police et les diverses milices gouvernementales poussent vers le sud de Mossoul. Aujourd'hui, l'aéroport au sud de la ville est tombé entre leurs mains avec peu de combats. Comme partout ailleurs ISIS avait stoppé sa résistance et reculé. Seules quelques arrière-gardes offraient une résistance tiède.
Alors qu'ISIS était sous pression partout, sa retraite soudain sur tous les fronts pendant les dernières 24 heures est étonnante et suggèrent une certaine synchronicité. Un ordre central doit avoir été donné pour revenir à un regroupement dans les zones de Raqqa en Syrie et au sud de Mossoul en Irak.
Mais ISIS n'a nulle part où aller à partir de ces zones. Mossoul est complètement encerclé et Raqqa est presque isolée. Après les massacres qu'ils ont commis partout, les combattants d’ISIS ne peuvent s'attendre à aucune pitié. Ils ont fait des ennemis partout et à part quelques clercs radicaux (saoudiens), aucun ami n'est là pour les aider. Les retraites récentes ne sont donc probablement pas des signes de reddition. ISIS continuera à se battre jusqu'à ce qu'il soit complètement détruit. Mais pour l'instant, les dirigeants d'ISIS ont décidé de préserver leurs forces. On se demande ce qu'ils prévoient d'organiser comme leur dernier spectacle glorieux. Une atrocité massive contre les civils dans les villes qu'ils occupent ?
Quand à la fin de 2016 la défaite des forces de procuration, les "rebelles syriens", dans la ville d'Alep-est était prévisible, le président turc Erdogan a encore changé: au lieu de soutenir les radicaux dans la Syrie du nord-ouest, il est passé à une position plus indulgente envers la Syrie officielle et ses alliés, la Russie et l’Iran. Le mouvement a suivi après que plusieurs tentatives d'Erdogan pour obtenir plus d'appui des États-Unis avaient échoué.  Erdogan s'est à nouveau tourné vers la Russie. Ce qui a permis à la Turquie, fin décembre, de participer aux pourparlers de paix  entamés entre la Syrie, la Russie, la Turquie et l'Iran. Les États-Unis et l'UE en  étaient exclus.
Puis, après que l'administration Trump s’est installée, la position turque a changé à nouveau. Erdogan est maintenant de retour à parier sur une intervention américaine plus forte en Syrie qui favoriserait ses plans originaux d'installer en Syrie un gouvernement islamique sous contrôle turc.
Source :  http://www.moonofalabama.org/

[1] La guerre de la Turquie et le partenariat avec ISIS

Les accords récents entre la Turquie et ISIS, démontrent comment Erdogan s'est joué de la Syrie, de l'Iran et de la Russie. Pour ceux qui connaissent le faux sultan mais vrai "derviche tourneur", pas  de surprise. 950 terroristes d’ISIS ont été exfiltrés d’al-Bab par l'armée turque, et sont réarmés et réapprovisionnés par les Turcs, pour être redéployés à Raqqah, soi-disant pour lutter contre les Kurdes. Mais cette armée de mercenaires daéchiens est toujours payée par la Sinistre Arabie,  et est toujours aidée par la Turquie.
La bataille à al Bab a été une farce, pour la bonne raison que ces combattants d’ISIS ont toujours été contrôlés par Erdogan, et vont être promptement rebaptisé "ASL" pour continuer le combat contre l’armée syrienne pour le compte de l’impérialisme et de l’islamisme, dont Erdogan demeure le commandant en chef de facto.
Pendant des semaines, l'une des armées les plus puissantes de l'OTAN, avec près de 8000 pièces d'armure et plus de 600.000 soldats, a été battue, comme on nous dit, par moins de 1000 combattants ISIS dans la ville syrienne d'al Bab.
Rien de tout cela n'est vrai, comme l'entendrait le bon sens.
Cette force militaire, aussi grande que celle qu’Hitler a déchaînée sur la Russie en 1941, ne combat pas réellement l'ISIS malgré les accords qu'ils ont conclus avec la Russie et l'Iran. Erdogan est toujours préoccupé par la lutte contre les Kurdes, et se fait payer par les arabo-couillons du Golfe en leur disant qu’il défend les sunnites contre les chiites.
Hannibal GENSERIC