Les Houthis ont choqué Israël en pénétrant plusieurs couches de systèmes de défense aérienne pour frapper avec succès l’aéroport
Ben Gourion dimanche matin. Ils ont ensuite menacé d’imposer un blocus
aérien à Israël en ciblant à plusieurs reprises ses aéroports, tandis
qu’Israël promettait une réponse en sept volets contre
les rebelles yéménites. Le problème pour Israël, cependant, est qu’il
est peu probable qu’il réalise ce que les États-Unis eux-mêmes n’ont pas
pu réaliser au cours des 18 derniers mois de bombardement des Houthis
pour tenter de mettre fin à leur blocus de la mer Rouge.À ce sujet, le groupe a annoncé à l’époque qu’il s’agissait d’une mesure de solidarité avec les Palestiniens et qu’elle ne serait levée qu’après la fin de l’opération militaire israélienne à Gaza, que les Houthis considèrent comme un génocide. Les attaques de missiles précédentes contre Israël étaient une nuisance, mais n’avaient pas posé de menace sérieuse pour la sécurité nationale jusqu’à présent. Le fait que les Houthis étendent leur blocus naval pour y inclure une menace de blocus aérien d’Israël sert également à défier puissamment la campagne de bombardement intensifiée de l’administration Trump.
Trois raisons expliquent pourquoi les États-Unis et Israël luttent pour vaincre les Houthis : 1) le blocus partiel du Yémen n’a pas réussi à arrêter l’importation de technologie de missiles (iranienne ?) ; 2) l’Arabie saoudite n’interceptera pas les missiles houthis tirés vers Israël en raison de leur manque de reconnaissance mutuelle et de leurs craintes de raviver la phase la plus chaude de ce conflit qui dure depuis dix ans ; et 3) personne – ni les États-Unis, ni Israël, ni l’Arabie saoudite, ni les Émirats arabes unis, ni les alliés yéménites locaux des deux derniers – n’envisage une invasion terrestre du Yémen du Nord.
Le renforcement du blocus partiel du Yémen pourrait aggraver sa famine, placer dangereusement davantage de ressources navales étrangères à portée des missiles houthis et risquer de provoquer le groupe à attaquer l’Arabie saoudite et/ou les Émirats arabes unis (qu’il s’agisse de leurs cibles énergétiques, militaires et/ou civiles) par désespoir. Le point précédent explique également pourquoi l’Arabie saoudite n’aidera pas Israël à intercepter les missiles houthis. Quant à la dernière raison, cela entraînerait des coûts physiques énormes que personne ne veut risquer, perpétuant ainsi ce dilemme.
Si rien ne change, même si les Houthis lèvent leur blocus naval de la mer Rouge et décident de le faire si Israël met fin à son opération militaire à Gaza et si la communauté internationale accepte de facto leur contrôle indéfini sur le Yémen du Nord, la menace militaire demeurera. Non seulement cela, mais il va croître en raison de l’importation continue de technologie de missiles par les Houthis, comme on pouvait s’y attendre, et du durcissement de leurs défenses montagneuses, leur donnant ainsi un effet de levier jusqu’ici impensable sur leurs ennemis.
Un tel résultat révolutionnerait les affaires régionales. Il ne peut être évité de manière réaliste que si les ennemis des Houthis assument collectivement et partagent ainsi plus équitablement les coûts immenses de faire ce qui est nécessaire pour les vaincre, ce qui est dans leur intérêt à tous, mais le « dilemme du prisonnier » les en empêche. Ni l’un ni l’autre ne font suffisamment confiance à l’autre, et ils ne sont pas non plus à l’aise pour accepter même les dommages comparativement plus répartis que les Houthis pourraient infliger à chacun d’entre eux, c’est pourquoi c’est peu probable.
En conséquence, tant que les États-Unis, Israël, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et les alliés yéménites locaux de ces deux derniers donnent la priorité à leurs intérêts personnels plutôt qu’à leurs intérêts communs, le scénario selon lequel le Yémen du Nord, contrôlé par les Houthis, devienne une puissance régionale, est un fait accompli. Tous ceux qui précèdent devraient donc accepter un avenir où les missiles houthis sont tenus au-dessus de leurs têtes comme une épée de Damoclès. Si cela ne les incite pas rapidement à une action collective, alors rien ne le fera, et ils devront simplement s’adapter à cette nouvelle réalité stratégique.
Par Andrew Korybko. Sur Andrew Korybko's Newsletter | Substack
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Hannibal Genséic
Intéressant !
RépondreSupprimerPersonne n a jamais gagné une guerre contre les Yéménites, ni contre les Afghans.
RépondreSupprimerGéopolitique pour les nuls. L’Occident collectif imbu de lui-même n admet que d autres peuples aient la capacité d innover et de performer les meilleurs mondiaux.
La chute sera grande.
Vous voulez dire une guerre d'occupation. Car dans une guerre classique armée contre armée sans recourir au nucléaire ;les USA pourraient battre toutes les armée SAUF UNE......
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