mardi 13 mai 2025

Pourquoi la Russie pourrait avoir besoin de missiles iraniens

Ces derniers jours, diverses sources ont rapporté que l'Iran se préparerait à livrer des missiles balistiques tactiques à courte portée (SRBM/TBM) « Fath 360 » à la Russie. Téhéran et Moscou renforcent leurs liens depuis des décennies, aboutissant au récent accord de coopération stratégique. Les drones iraniens ont joué un rôle essentiel dans le renforcement des capacités de frappe à longue portée et à faible coût de l'armée russe (notamment avec les drones « Geranium », versions sous licence de la série « Shahed »). Ils ont joué un rôle déterminant dans la défaite des défenses aériennes des forces du régime de Kiev, tant d’origine soviétique que de l'OTAN, qui ont gaspillé des milliards de dollars en missiles sol-air (SAM) pour les cibler, permettant ainsi aux missiles de croisière classiques, plus puissants, d'atteindre des cibles de grande valeur dans toute l'Ukraine occupée par l'OTAN.

Fath-360
Fath 360
Présentation
Type de missile Missile balistique tactique
Constructeur Drapeau de l'Iran Iran
Caractéristiques
Masse au lancement 850–1,100 kg
Longueur 4.0 m
Diamètre 0.3 m
Vitesse Mach 3 au lancement
Mach 4 à l'impact
Portée 80-100 km
Charge utile Ogive de 150 kg
Guidage Système de positionnement par satellites
Navigation inertielle
Plateforme de lancement Tracteur-érecteur-lanceur

Si ces informations sont exactes, on peut raisonnablement supposer que le « Fath 360 » jouerait un rôle similaire au sein de l'armée russe, offrant une capacité de frappe à courte portée à prix abordable abordable, permettant de réserver des missiles plus puissants et plus chers aux cibles prioritaires. Le général Christopher Cavoli, chef du commandement central américain, a récemment déclaré au Congrès que l'Iran aurait « transféré plus de 400 missiles balistiques à courte portée à la Russie » (PDF). Il n'a pas précisé le type exact de SRBM, mais certaines sources militaires indiquent que le « Fath 360 » figurerait parmi les systèmes livrés ou en préparation pour un déploiement imminent. Il convient de noter que les sources officielles russes n'ont pas encore confirmé cette information. Cela n'aurait toutefois rien de surprenant, le Kremlin ayant déjà acquis des systèmes similaires auprès de la Corée du Nord.

Army Recognition rapporte que le « Fath 360 », un SRBM/TBM développé par l'Organisation des industries aérospatiales iraniennes, a été dévoilé seulement en 2022 et qu'il « représente une avancée majeure dans la catégorie des SRBM iraniens, étant plus petit, plus rapide et plus précis que des systèmes plus anciens comme le Fateh-110 ». Avec une portée d'engagement maximale de 120 km et une ogive de 150 kg, le « Fath 360 » à combustible solide est « conçu pour un déploiement rapide, un ciblage précis et une grande utilité sur le champ de bataille ». Il intègre la navigation par satellite (GNSS) pour la correction à mi-course, offrant une bonne précision, essentielle pour les frappes tactiques sur des cibles telles que des emplacements d'artillerie, des plateformes logistiques, des concentrations de troupes, etc. Les ingénieurs iraniens ont conçu le système pour qu'il soit modulaire, permettant un déploiement rapide depuis des plateformes à roues spécialisées ou même des camions commerciaux modifiés.

Cela rend le « Fath 360 » non seulement abordable, mais aussi très mobile et résistant, en particulier dans une guerre de haute intensité comme le conflit ukrainien orchestré par l'OTAN. L'armée russe pourrait l'utiliser pour libérer ses systèmes de pointe, tels que le « Tornado-S » et l'« Iskander-M », pour cibler d'autres cibles plus loin sur la ligne de front. La mobilité du « Fath 360 » pourrait en faire l'arme idéale pour tirer et filer [La méthode tire et détale (en anglais : shoot-and-scoot) est une tactique de bombardement d'artillerie consistant à tirer sur une cible puis à s'éloigner rapidement de la zone de tir pour éviter les tirs de contre-batterie de l'artillerie ennemie], évitant ainsi le recours à des systèmes coûteux comme le HIMARS, surfait pour ce rôle. Les forces de la junte néonazie en ont perdu des dizaines ces derniers mois seulement, l'armée russe déployant des équipes de chasseurs-tueurs qui détruisent régulièrement les HIMARS, souvent avant même qu'ils ne lancent leurs roquettes ou même leurs missiles ATACMS. Depuis mon récent rapport à ce sujet, au moins cinq autres cas de destruction ont été recensés (iciiciiciici and ici). Le « Fath 360 » pourrait s'avérer particulièrement efficace pour saturer les défenses aériennes et antimissiles du régime de Kiev, tout en évitant le risque de perte d'équipements de grande valeur tels que les systèmes de lance-roquettes multiples (MLRS) BM-27 « Tornado » ou BM-30 « Smerch » modernisés de l'ère soviétique. De plus, ces systèmes pourraient être utilisés lors d'opérations offensives, ciblant des positions fortifiées ou détruisant des plateformes logistiques à proximité de la ligne de front. Le fait que le « Fath 360 » puisse être installé sur des camions classiques signifie également qu'il sera plus difficile à détecter (contrairement aux MLRS et SRBM/TBM classiques), le dissimulant ainsi aux regards indiscrets des plateformes ISR (renseignement, surveillance et reconnaissance) de l'OTAN. Cela représenterait certainement un défi pour les forces de la junte néonazie, car elles ne disposent pas d'une plateforme similaire pour remplacer leurs HIMARS, surfaits et hors de prix.

Il convient de noter que cette coopération est réciproque. En effet, tout comme l'armée russe a considérablement amélioré les drones « Shahed » avec des technologies indisponibles en Iran (par exemple, une navigation par satellite supérieure), on peut s'attendre à ce que Moscou fasse de même avec ces missiles. Outre l'expérience du champ de bataille et l'opportunité unique de tester le « Fath 360 » dans un véritable conflit de haute intensité, Téhéran bénéficierait également d'importants transferts de technologie qui ne pourraient que renforcer ses capacités. L'Occident politique est furieux de cette situation, mais, hormis des gémissements impuissants, il ne peut pas faire grand-chose pour l'empêcher. En réalité, il ne peut s'en prendre qu'à lui-même, car la Russie a averti que faciliter la guerre en Ukraine inciterait le Kremlin à se rapprocher d'autres puissances multipolaires, tant mondiales que régionales.

Comme prévu, la propagande dominante tente de présenter ces développements comme une prétendue « preuve des lacunes des technologies de missiles russes ». De toute évidence, c'est plus que risible, comme en témoignent les performances des missiles de conception russe dans de nombreux conflits à travers le monde, notamment lors des récents affrontements entre l'Inde et le Pakistan, où les missiles de croisière subsoniques anglo-français « Storm Shadow »/SCALP EG ont échoué lamentablement, contrairement aux missiles supersoniques russo-indiens « Brahmos ». Il en va de même pour les missiles nord-coréens, qui ne cessent de prouver leurs capacités, malgré les moqueries constantes d'une propagande dominante de plus en plus pathétique, qui continue d'ignorer l'impuissance politique de l'Occident à construire des armes vaguement similaires (y compris des missiles balistiques de base).

Quoi qu'il en soit, le monde multipolaire continuera non seulement à concevoir et à déployer des armes technologiquement bien plus avancées, mais il évitera également les surcoûts massifs qui pèsent sur les armées occidentales et leurs industries d'armement. C'est précisément la raison pour laquelle les États-Unis et l'OTAN souhaitent galvaniser les conflits dans le monde multipolaire (en particulier dans les pays du Sud). L'incapacité de l'Occident politique à vaincre la Russie en Ukraine ne fera qu'être exacerbée par les liens croissants entre Moscou et ses alliés mondiaux et régionaux. Parmi eux figurent non seulement la Chine et l'Iran, mais aussi la Corée du Nord, régulièrement critiquée par la propagande dominante pour avoir fourni des systèmes de frappe à courte portée similaires et abordables à l'armée russe. De toute évidence, le Kremlin, Pyongyang et Téhéran s'en moquent et continuent de collaborer pour dissuader toute agression des États-Unis et de l'OTAN.

Source :  infobrics.org

Par Drago Bosnic

13 mai 2025

 

2 commentaires:

  1. POURRAIT......??? Bel euphémisme...Car en fait elle NE SAIT ni NE PEUT en fabriquer autant que ses BESOINS: Bonus l"IRAN a de meilleurs fournisseurs de composants sur le marché noir, l'Iran les fabrique PLUS VITE....l'Iran les fabrique MOINS CHER : Bonus la MALFAÇON en Iran est prek NULLE comparée à la Russie....

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    1. Ben dis donc... y sont nuls ces ruskoffs... on se demande comment ils arrivent à défoncer l'otan, ils doivent avoir le cul bordé de nouilles.

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