La Turquie est un enjeu majeur au Moyen-Orient et son dirigeant vient de nous révéler de quel côté elle se rangera lors de la Troisième Guerre mondiale.

Alors que la guerre israélo-iranienne continue de s'intensifier, certaines de mes plus grandes inquiétudes semblent se concrétiser en temps réel, notamment l'entrée en guerre d'États-nations extérieurs.

Les États-Unis sont prêts à entrer en guerre à tout moment au nom d'Israël, tout comme le Royaume-Uni, qui ont tous deux déployé des moyens aériens et navals dans la région. La Russie et la Chine resteront-elles les bras croisés ou s'impliqueront-elles elles-mêmes ?

Un autre enjeu majeur est la Turquie, membre clé de l'OTAN dirigée par les États-Unis. La Turquie contrôle des voies navigables clés au Moyen-Orient et est censée être un allié des États-Unis, mais c'est aussi une nation islamique qui nourrit des ambitions dans la région. Contrairement à l'Amérique, la Turquie ne se contentera pas de regarder Israël devenir une puissance mondiale hégémonique dans son propre pays ou dans son pré carré.

Mercredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a clairement indiqué son camp dans la guerre israélo-iranienne. Et ce n'est pas Israël. C'est intéressant, sachant que la Turquie est membre d'une alliance militaire avec les partenaires occidentaux d'Israël.

Erdogan a annoncé mercredi que l'industrie de défense de son pays deviendrait totalement indépendante, produisant ses propres avions de combat, chars, drones et frégates, afin de renforcer sa dissuasion face à Israël.

Selon Middle East Eye, Erdogan a déclaré lors d'une réunion du groupe parlementaire de son parti AKP :

« Nous allons encore augmenter notre taux de production nationale et nationale, que nous avons porté de 20 % à 80 %. Nous continuerons avec patience, détermination, persévérance et fermeté jusqu'à atteindre notre objectif d'indépendance totale dans le secteur de la défense. »

La Turquie dispose déjà d'une industrie de défense très active et possède la plus grande armée de la région. Erdogan semble donc envoyer un message à Israël et au monde.

Répondant aux attaques israéliennes contre l'Iran et à la montée des tensions dans la région, Erdogan a déclaré que les responsables turcs étaient en état d'alerte maximale et préparaient des plans d'urgence pour parer à tous les risques possibles.

Il a déclaré :

« Nous renforcerons notre dissuasion à un niveau tel que non seulement personne ne nous attaquera, mais que personne n'osera même y penser.»

Il a ajouté que la Turquie avait récemment achevé plusieurs projets de défense nationale, notamment des systèmes de défense aérienne, des navires de guerre, des missiles de croisière, des drones armés et des hélicoptères.

Erdogan a qualifié l'attaque israélienne contre l'Iran de « terrorisme d'État » et a accusé le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahou de mépriser les lois et règles internationales.

Il a défendu la réponse de l'Iran à l'attaque préventive israélienne lancée il y a sept jours.

« Il est tout à fait naturel, légitime et légal pour l'Iran de se défendre face au banditisme israélien », a-t-il déclaré, ajoutant que les attaques avaient eu lieu alors que les négociations sur le nucléaire iranien étaient en cours.

Mais la situation est pire.

Erdogan aurait comparé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à Adolf Hitler dans ses commentaires sur les attaques israéliennes contre l'Iran, suscitant une vive réaction et aggravant le conflit entre le dirigeant turc et Israël.

« Netanyahou a depuis longtemps surpassé le tyran Hitler dans le crime de génocide. Nous espérons que leur sort ne sera pas le même. Espérons que tôt ou tard, il comparaîtra devant un tribunal international indépendant », a déclaré le dirigeant turc dans un récent discours et sur son compte X, anciennement Twitter.

Erdoğan a dénoncé Israël pour son « agression inhumaine » au Moyen-Orient, déclarant mardi à l'émir du Qatar, lors d'un entretien téléphonique, que Netanyahou s'était une fois de plus révélé être « la plus grande menace pour la sécurité de la région », selon le Hurriyet Daily News.

Après une réunion du cabinet lundi, Erdogan a également annoncé qu'Ankara accélérait ses plans de production afin de porter ses stocks de missiles à moyenne et longue portée à un niveau dissuasif.

Ces propos ressemblent-ils à ceux d'un allié des États-Unis et de l'Occident ? À vous de juger. Et si la Turquie s'alliait à la Russie, à la Chine et à la Corée du Nord pour contrebalancer l'ascension d'Israël au rang de superpuissance mondiale ? La Troisième Guerre mondiale devient encore plus intéressante. Et plus dangereuse.

Par Leo Hohmann | 20 juin 2025

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