Devant
les dirigeants du monde rassemblés aux Nations unies, le président américain
Barack Obama , en septembre 2014, a déclaré : «L’idée d’empire américain est
peut-être une propagande utile, mais elle n’est pas étayée par la politique
actuelle de l’Amérique ni par l’opinion publique».
Rappelons qu’"un
empire désigne une forme de communauté politique unissant des peuples différents
autour d'un pouvoir central unique. La notion d'empire est liée jusqu'à la fin
du XIXe siècle à
l'idée d'une structure fédérale couvrant l'ensemble du monde connu sur le
modèle de l'Empire romain et de la Pax Romana." Wikipédia
Nous appelons, Empire Américain, ou plus exactement « Empire anglo-sioniste », un ensemble formé des blocs suivants :
1-Le Noyau, ou Centre, formé
de l’USraël (Etats-Unis+Israël). C’est le centre de décision pour tout ce qui
est essentiel à l’Empire. Il définit et mène les politiques de guerre et de paix,
définit qui sont les « bons » et qui sont les « méchants »,
bat monnaie –le dollar- autant qu’il le désire et sans avoir à en fournir une
quelconque justification, etc.
2-Le premier cercle est un « cercle d’amis »
sûrs. Ce sont les pays appelés
généralement anglo-saxons. Ce sont du système Échelon, à savoir l’Australie,
le Canada, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni.
3-Le deuxième cercle est
formé des suivistes, sortes de pays « limes », au sens romain du
terme. Pour
les Romains, ce terme signifie qu'il s'agit d'une barrière pour défendre
l'intérieur de l'Empire romain. Il s’agit , ici, des pays de l’UE et des pays de l’OTAN, autres que ceux du noyau et du premier cercle.
Dans cet Empire, les Etats-Unis jouent
le rôle du Suzerain, les autres ont des rôles de Vassaux.
Le suzerain doit
protection et « justice » à ses vassaux, sachant que c’est le
suzerain qui définit la justice et qui l’applique à sa convenance. Le vassal rend
foi et hommage au Suzerain, et est soumis à diverses obligations, dont l’obéissance
aveugle devant les grandes décisions.
Les médias de l’Empire désignent souvent leur
Empire par « Communauté Internationale », signifiant par là que
le reste du monde (80% de la population mondiale) n’en fait pas partie, car si
l’on est ni Américain, ni Européen, ni, a
fortiori anglo-sioniste, on est au mieux un sous-homme, et au pire, un rien
du tout.
Répartition par continent
de la population mondiale (2014)
|
||
Continent
|
Population
|
Pourcentage de la
population mondiale
|
Asie
|
4 342 255 000
|
59,9 %
|
Afrique
|
1 138 229 000
|
15,7 %
|
Europe
|
742 813 000
|
10,3 %
|
Amérique latine et Caraïbes
|
623 422 000
|
8,6 %
|
Amérique du Nord
|
358 236 000
|
4,9 %
|
Océanie
|
38 829 000
|
0,5 %
|
Monde
|
7 243 784 000
|
100,0 %
|
Tous les empires finissent par décliner et mourir
Dans son œuvre magistrale «La Muqqadima» [Les Prolégomènes], l’historien
tunisien Ibn Khaldoun (1332-
1406), avait pointé du doigt l’évolution des civilisations
qui passent par trois stades, l’avènement, l’apogée et le déclin : «Le but de la civilisation, c’est la culture
et le luxe. Une fois ce but atteint, la civilisation se gâte et décline,
suivant en cela l’exemple des êtres vivants.»
Selon
lui, les empires naissent le plus souvent de la soumission des sédentaires à des
tribus bédouines dotées de la « force militaire et d’une forte cohésion tribale »,
l'asabiya
en arabe.
Cette
thèse implique l'asservissement des populations et leur désarmement : « L'impôt est une
humiliation que des hommes libres et armés ne tolèreraient pas», dit Ibn Khaldoun.
Ibn Khaldoun explique
comment les « Empires »,
à commencer par l'empire romain, ont assuré leur pérennité en désarmant leurs
sujets pour mieux les pressurer et en utilisant le produit des impôts pour
recruter des troupes parmi les guerriers qui nomadisent aux frontières !
Ainsi analyse-t-il le déclin de la civilisation
musulmane comme un lent et long délitement, le centre ayant de moins en moins
de prise sur la périphérie.
Ce
qu’Ibn Khaldoun a pensé à propos de l’histoire de l’islam et suite à ce qu’il a
observé d’Afrique du Nord à l’Andalousie, s’applique aussi bien aux Perses
antiques qu’aux Chinois, à Alexandre et à Rome, qu’aux Mongols et à l’Inde des
Moghols comme des Britanniques. C’est
en cela que cette pensée paraît des plus universelles, d’une portée équivalente
à celle de Tocqueville ou de Marx.
S'inspirant
d’Ibn Khaldoun, Arnold Toynbee (1889
- 1975), historien britannique, voyait dans la mort de l'empire romain
et de toutes les grandes civilisations la conjonction entre l'assaut des « prolétaires
extérieurs » - les Barbares - et la défection des « prolétaires
intérieurs »... Cette thèse d'Arnold Toynbee vient d'être
remise au goût par un spécialiste d'Ibn Khaldoun, l'historien français Gabriel
Martinez-Gros, dans : Brève histoire des empires,
comment ils surgissent, comment ils s'effondrent.
Prémisses du déclin
Depuis 4 à 5 siècles, nous vivons dans un monde dominé par l’Europe : successivement au travers de l’empire espagnol, puis de l’empire hollandais, des empires coloniaux français et anglais, et enfin de la maîtrise du monde par les États-Unis d’Amérique. La mondialisation s’est ainsi déroulée sur un modèle centré sur l’Empire anglo-sioniste, ses intérêts et ses valeurs. L’Atlantique nord est le centre du monde, du pouvoir et de la richesse. Toute notre représentation du monde s’est construite autour de ce centre. Depuis quelques années, et de façon accélérée, ce centre se déplace. Demain, mais c’est presque aujourd’hui, le centre du monde sera ailleurs, sans doute dans le Pacifique.
Le monde atlantique a perdu son dynamisme démographique, s’est englué dans le capitalisme financier, et perd maintenant sa capacité à s’imposer par la force pour défendre ses prédations impérialistes. Toutes ces évolutions se font dans la douleur : conflits, chômage, exclusion sociale, tensions nationalistes, racisme, crise généralisée des institutions, décadence sociale. Et ce qui est frappant, c’est que les navires occidentaux tanguent, aussi bien aux États-Unis qu’en Europe. Rien de surprenant pourtant. Les institutions ont été vidées de l’intérieur, dans la grande vague néo libérale des années 80 et 90 ; elles ont en même temps été vidées de l’extérieur par la mondialisation, la mobilité des capitaux et des entreprises et la fin des repères territoriaux clairs. Les institutions démocratiques se sont dramatiquement trouvées dépourvues pour faire face aux nébuleuses opaques qui influencent désormais le cours du monde : les fonds souverains, issus de la rente pétrolière ; la montée de la Chine , les agents économiques privés (agences de notation , multinationales aux moyens plus puissants que ceux des États ; ...) ; les spéculateurs qui n’hésitent plus à attaquer les États dans des intentions souvent criminelles.
"En ce moment, la situation dans tous les marchés de l’Europe et des Etats-Unis s’est sensiblement détériorée, et maintenant on fonde pas les espérances sur la reprise économique mais sur des actions rapides et décisives des autorités monétaires. Si on tard encore un certain temps, le point de non-retour pourra être dépassé ". Telles sont les estimations publiées dans la revue analytique de la société d’investissement IT Invest.
Le système monétaire basé sur le dollar est mort.
Je ne sais pas quand éclatera la vérité
(2015 ? 2016 ?)… mais ce qui est sûr, c’est que cela se fera dans la
douleur — et avec des conséquences bien plus graves et étendues que lors
de la crise de 2008-2009.
Je ne vais pas vous refaire l’Histoire : vous savez comme moi que
« l’arnaque du dollar » a été dénoncée il y a cinquante ans par le
Général de Gaulle.
Depuis la fin de l’or comme étalon du
dollar à la suite des fameux accords de Bretton Woods, les banques
centrales américaines ont eu tout le loisir d’imprimer autant de dollars qu’elles le souhaitaient.
Jusque dans les années 2006/2007, la Fed
usait et abusait de ce droit de création monétaire et la dette en
dollar trouvait preneur dans les banques centrales étrangères. Ces
dernières s’en servent en effet comme réserves de change.
En dépit d’une perte constante de sa
valeur (-95% depuis la création de la Fed en 1913), le dollar restait la
devise de référence. Les banques vendaient leur or et achetaient des
T-Bonds américains.
On échangeait des biens et des services en dollars comme si de rien n’était : la confiance était de mise. Pourquoi ? Parce qu’il n’y avait alors
aucune raison de douter de la puissance du dollar — puisque les
Etats-Unis menaient le jeu sur le plan financier, économique, politique
et militaire, et que leur devise était appuyée par une colossale réserve
d’or de plus de 8.000 tonnes.
Oui mais voilà : l’Occident vit
au-dessus de ses moyens, les gouvernements va-t-en-guerre des
administrations américaines poussent les Etats-Unis à
s’endetter dangereusement…
Puis en 2007 éclate la crise financière
et toujours pas l’ombre d’une solution pour enrayer la crise de la
dette. Au lieu de cela, les Etats-Unis et l’Europe
décident de nationaliser les pertes des banques en faillite, de faire
tourner la planche à billets à plein régime et de laisser gonfler la
bulle de dettes pour sauver le dollar coûte que coûte.
Au lendemain de la crise de 2007, le
constat n’était que trop évident : IMPOSSIBLE pour la FED d’arrêter la
planche à billets.
La confiance est rompue.
De l’Asie au Proche-Orient, de nouvelles
stratégies se mettent en place — aidées et renforcées par les tensions
géopolitiques qui s’exacerbent. Il suffit de regarder par exemple le
récent accord entre le nouveau président chinois et Vladimir Poutine permettant à la Chine d’acheter du pétrole — non plus en pétrodollars comme c’est le cas depuis les années 70 mais en yuan.
Le but du jeu est éminemment clair : se
débarrasser du papier libellé en dollar qui perd de sa valeur jour après
jour et acquérir des réserves de biens tangibles… et notamment d’or.
Devant les rendements trop bas et la
perte de valeur des devises traditionnelles, les banques centrales ont fait changé de
stratégie : alors qu’elles étaient autrefois vendeuses d’or, elles sont
désormais acheteuses… et pas en petites quantités, comme on peut le constater :
Un parallèle accablant
Après
l'affrontement ultime avec Carthage et la soumission de la Grèce, en 146 av.
J.-C., Rome ne se connaît plus d'ennemis extérieurs notables, mis à part le
lointain roi des Parthes. Au lieu de conduire à la «fin de l'Histoire», la longue période
de paix qui s’en suivit va exacerber les tensions sociales à l'intérieur même
de la péninsule italienne. Entre la révolte des Gracques, en 133 av. J.-C., et
l'avènement d'Auguste, un siècle plus tard, Rome voit ses valeurs traditionnelles
«balayées par un
syncrétisme multiculturel de plus en plus problématique; démographie des
citoyens romains en chute libre ; destruction de la cohésion politico-sociale
entre le peuple et les élites...». L'ordre social est maintenu
vaille que vaille par la distribution d'allocations sociales de plus en plus
massives à la plèbe romaine.
Autant de phénomènes qui ne sont pas sans rappeler
la situation actuelle de l’Empire anglo-sioniste : éclatement des
structures familiales traditionnelles (mariage homo, théorie du
genre), minorités et de lobbies agissants aux dépens d’une majorité silencieuse
et déprimée, etc..
La
philanthropie, les entreprises caritatives et le droit d'ingérence sont les armes
diplomatiques que privilégie Rome, tout comme l’Occident actuel, et en particulier, les Etats-Unis avec
leurs dizaines d’agences et d’ONG en tous genres...
Les
dirigeants occidentaux du XXIe siècle, les Américains (Reagan, Bush (s),
Clinton, Obama) et les Européens (Sarko puis Hollande, Barroso, Merkel, Cameron, Monti,
Rajoy, Rampoy, etc.) se signalent par leur absence de culture historique et de
vision politique. Habiles à acheter les voix des électeurs plébéiens à
coup de promesses et de subventions (comme les chefs «popolares» de
Rome, tel César), ils ne connaissent plus qu'une contrainte : défendre
envers et contre tout le Dollar pour les Américains, et défendre l'Euro pour les
Européens.
On
cherche en vain parmi ces dirigeants les Marius, Sylla, Pompée ou César qui
pourraient dessiner une sortie de crise...
Comment "le reste du monde" peut-il contrer l’Empire ?
Pas une seule des tribus barbares aux frontières de l’empire romain
n’aurait pu individuellement détruire la machine de guerre de cet empire, et
entrer en vainqueur dans Rome. L’empire disposait de plus de ressources et de
fantassins que tous les barbares réunis. Et les barbares étaient divisés et
fonctionnaient sans coordination. Rome est tombée seulement lorsque ses structures
dirigeantes se sont décomposées ; et l’armée a cessé d’exister. L’empire
romain, petit à petit, perdait ses provinces. Privé de ressources,
il s’affaiblissait et perdait les moyens de s’opposer à ses ennemis.
De même, les Etats-Unis disposent, à eux seuls, d'un budget militaire supérieur au total des autres pays:
De même, les Etats-Unis disposent, à eux seuls, d'un budget militaire supérieur au total des autres pays:
Cela signifie que pour contrer l’Empire AS, qui se considère comme l’héritier
de l’empire romain, il ne s'agit pas de le défaire militairement.
Rappelons que "le reste du monde" représente 80% de la population mondiale.
Rappelons que "le reste du monde" représente 80% de la population mondiale.
Des pays fatigués de l’hégémonie des USA se sont unis dans le cadre des
BRICS, de l’OCS et de l’Union Douanière Eurasienne. D'autres vont les rejoindre.
Affaiblir l’Empire AS de l’intérieur est très compliqué, car cela demande
des actions spécifiques, une préparation de haut niveau, des ONG et de
spécialistes de révolutions colorées, dont ne
disposent ni la Russie ni la Chine ni aucun autre pays. Donc, le moyen le plus efficace de
s’opposer à l’Empire AS, et en particulier aux USA, c’est de les priver de
ressources, ce pour quoi il faut au maximum refuser le produit-clé américain, à
savoir le dollar au moyen duquel Washington opère la redistribution des
ressources en sa faveur exclusive.
Comment procéder ?
Il
est clair, aujourd'hui, que le tandem Chine - Russie est la seule
alternative crédible pour résister à l'Empire anglo-sioniste.
Tout d’abord, il faut en finir avec les achats d’obligations US et européennes qui pompent les réserves des Fonds russes et chinois. Au premier janvier, ces fonds qui étaient utilisés à l’achat de ces obligations des « partenaires occidentaux », seront utilisés pour les besoins du trésor.
Au forum économique Russie-Chine, le président de la banque centrale de Chine, cinquième institution financière au monde, a déclaré qu’«il est indispensable de renforcer la coopération en matière d’opération en devises, et mettre fin au monopole du dollar. Ceci répond aux intérêts stratégiques des deux parties. » Le mécanisme de désintégration de l’hégémonie du dollar est donc conçu.
Tout d’abord, il faut en finir avec les achats d’obligations US et européennes qui pompent les réserves des Fonds russes et chinois. Au premier janvier, ces fonds qui étaient utilisés à l’achat de ces obligations des « partenaires occidentaux », seront utilisés pour les besoins du trésor.
Au forum économique Russie-Chine, le président de la banque centrale de Chine, cinquième institution financière au monde, a déclaré qu’«il est indispensable de renforcer la coopération en matière d’opération en devises, et mettre fin au monopole du dollar. Ceci répond aux intérêts stratégiques des deux parties. » Le mécanisme de désintégration de l’hégémonie du dollar est donc conçu.
En
plus de la mise en route mémorable du projet de pipe-line « Force
sibérienne », se poursuit un travail commun, déterminé et coordonné, de
renforcement des moyens militaires ; ainsi que la stabilisation des
partenaires d’Asie
centrale. Toute une série de projets communs sont entrepris, depuis la
construction aéronautique, jusqu’aux infrastructures en passant par les
hélicoptères.
Ainsi il existe bien un plan « malin » sino-russe, dont le sens
est la coopération avec tous ceux qui sont fatigués de l’hégémonie de l’Empire,
tout en privant conjointement les USA de leur ressource vitale (le Dollar papier, bientôt "monnaie de singe"), chacun renforçant
son économie et se défendant de recourir au dollar dans les échanges.
Tant que la Russie que la Chine s’interdisent de tomber dans les pièges qui leur sont tendus, sous forme de « parapluies jaunes » de Hong Kong ou de "participation ouverte" à la guerre civile ukrainienne, ce plan malin a toutes les chances de réussir.
Dans son dernier livre, “Pourquoi je vis : par goût de la vie”, Robert Buron (homme politique français, 1910 - 1973fut député MRP et ministre sous les IVᵉ et Vᵉ Républiques) écrivait :
« Je suis sûr que les civilisations les plus puissantes, techniquement et militairement, imposeront leurs valeurs aux autres. J’en conclus que le monde finira dans une catastrophe. Comme je n’aime pas l’idée de catastrophe, que j’ai le goût de la vie, et que tout ce qui bloque la vie est pour moi le mal et l’ennemi, je lutterai tant que je pourrai contre ce qui me paraît inéluctable. Je suis très pessimiste. Je suis persuadé que les technocrates occidentaux créeront une sorte de fascisme mondial, appuyé bien sûr sur les valeurs occidentales. Seulement je lutterai de toutes mes forces contre ces technocrates ».
Et il laissait son ultime testament : « La vérité, ou pour nous, simples hommes ce que nous croyons telle, doit toujours et en toutes circonstances être proclamée. Mais dans le même temps nous devons considérer l’autre comme un frère: non pas abdiquer devant lui, lui donner raison, mais simplement nous réconcilier avec lui, si nous sommes fâchés. Nous ne pouvons aimer l’erreur, nous devons aimer celui qui soutient l’erreur s’il est sincère. Là est le secret de la paix de l’esprit. »
Incroyable actualité de cette quasi-prophétie en 1973 juste avant de mourir…
Tant que la Russie que la Chine s’interdisent de tomber dans les pièges qui leur sont tendus, sous forme de « parapluies jaunes » de Hong Kong ou de "participation ouverte" à la guerre civile ukrainienne, ce plan malin a toutes les chances de réussir.
Conclusion
Les peuples américain et européen souffrent, comme ceux des autres pays, des oligarchies militaires et financières qui les gouvernent et les exploitent, qu'ils soient à Washington ou à Bruxelles. Lutter contre l'impérialisme, c'est lutter pour la justice sociale, pour l'égalité et la fraternité entre les peuples, sans distinction de race ou de religion.Dans son dernier livre, “Pourquoi je vis : par goût de la vie”, Robert Buron (homme politique français, 1910 - 1973fut député MRP et ministre sous les IVᵉ et Vᵉ Républiques) écrivait :
« Je suis sûr que les civilisations les plus puissantes, techniquement et militairement, imposeront leurs valeurs aux autres. J’en conclus que le monde finira dans une catastrophe. Comme je n’aime pas l’idée de catastrophe, que j’ai le goût de la vie, et que tout ce qui bloque la vie est pour moi le mal et l’ennemi, je lutterai tant que je pourrai contre ce qui me paraît inéluctable. Je suis très pessimiste. Je suis persuadé que les technocrates occidentaux créeront une sorte de fascisme mondial, appuyé bien sûr sur les valeurs occidentales. Seulement je lutterai de toutes mes forces contre ces technocrates ».
Et il laissait son ultime testament : « La vérité, ou pour nous, simples hommes ce que nous croyons telle, doit toujours et en toutes circonstances être proclamée. Mais dans le même temps nous devons considérer l’autre comme un frère: non pas abdiquer devant lui, lui donner raison, mais simplement nous réconcilier avec lui, si nous sommes fâchés. Nous ne pouvons aimer l’erreur, nous devons aimer celui qui soutient l’erreur s’il est sincère. Là est le secret de la paix de l’esprit. »
Incroyable actualité de cette quasi-prophétie en 1973 juste avant de mourir…
Hannibal GENSERIC