mardi 21 octobre 2014

L'Empire Anglo-Sioniste : Petit B-A-BA

Pour tous ceux que trouble l’emploi, dans ce blog, des expressions les « anglo-sionistes » et « Empire anglo-sioniste », voici quelques explications.

« Pour savoir qui vous dirige vraiment, il suffit de découvrir
ceux qu’il ne vous est pas permis de critiquer
.
»
Voltaire

1) Anglo

Les États-Unis sont un empire. Avec près de 1.000 bases à l’étranger (cela dépend de comment vous comptez), une idéologie indéniablement messianique, un budget de défense (plutôt d’attaque) supérieur à ceux du reste de la planète combinés, plus de 16 agences d’espionnage, le dollar comme monnaie professionnelle, il ne fait aucun doute que les États-Unis sont un empire planétaire. D’où l’empire américain est-il venu ? Encore une fois, c’est une évidence : de l’Empire britannique. En outre, l’empire américain est vraiment fondé sur un groupe restreint de pays : les pays du système Échelon, à savoir l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et, bien sûr, les États-Unis. Qu’est-ce que ces pays ont en commun ? Ce sont les restes de l’Empire britannique, et dans tous on parle anglais. Notez que la France, l’Allemagne ou le Japon ne font pas partie de cette élite, même si ce sont là des pays sans doute aussi importants voire plus pour les États-Unis que, disons, la Nouvelle-Zélande, et même s’ils sont beaucoup plus puissants. Ainsi, la partie « anglo » est indéniable. Et pourtant, même si « anglo » est une catégorie ethnique / linguistique/ culturelle tandis que « sioniste » est une catégorie politique / idéologique, il est très rare que l’on objecte à ce que je parle d’« anglos » ou de l’« anglosphère ».

2) Sioniste

Prenons l’hyper politiquement correcte définition de Wikipedia de ce que signifie le mot « sionisme » : c’est « un mouvement nationaliste de juifs et de la culture juive qui soutient la création d’une patrie juive sur le territoire défini comme étant la terre d’Israël ». Apparemment, aucun lien avec les États-Unis, l’Ukraine ou Tombouctou, n’est-ce pas ? Mais détrompez-vous. Pourquoi les juifs – qu’on les définisse comme une religion ou comme une ethnie – auraient-ils besoin d’une patrie, d’abord ? Pourquoi ne peuvent-ils pas vivre simplement là où ils sont nés, tout comme les bouddhistes (une religion) ou les Bushmen d’Afrique (une ethnie), qui vivent dans de nombreux pays différents ? La réponse canonique est que les Juifs ont été persécutés partout et que, par conséquent, ils ont besoin d’avoir leur propre patrie pour leur servir de refuge en cas de persécutions. Sans entrer dans la question de savoir pourquoi les juifs ont été persécutés partout et, apparemment, dans tous les temps, cette logique implique clairement, sinon le caractère inévitable de persécutions supplémentaires, du moins un risque élevé que cela arrive. Admettons cela, pour les besoins de la démonstration, et voyons ce qu’à son tour, cela implique.
Tout d’abord, cela implique que les juifs sont intrinsèquement menacés par les non-juifs, lesquels sont tous au minimum de potentiels antisémites. La menace est si grave qu’il est indispensable de leur créer une patrie distincte et dépourvue de Gentils [1], seul, meilleur et ultime moyen de protéger les juifs du monde entier. Cela à son tour, implique que le maintien de cette patrie doit devenir une priorité vitale et irremplaçable pour tous les juifs du monde entier, de peur qu’une persécution vienne à éclater brutalement et qu’ils n’aient nulle part où aller. En outre, jusqu’à ce que tous les juifs « migrent » enfin en Israël, il leur faut se montrer très, très prudents, parce que tous les goyim autour d’eux sont susceptibles à tout moment d’être pris d’un cas soudain d’antisémitisme génocidaire. D’où toutes les organisations anti-antisémites du genre Ligue anti-diffamation ou UEJF, les clubs du Betar, le réseau des sayanim, etc.. En d’autres termes, loin d’être un phénomène local qui concernerait « seulement Israël », le sionisme est un mouvement mondial dont le but est de protéger les juifs de l’antisémitisme apparemment incurable du reste de la planète. Comme Israël Shahak l’a correctement identifié, le sionisme postule que les juifs doivent « penser localement » et « agir globalement« , c’est-à-dire mondialement, et que lorsqu’ils ont le choix entre plusieurs politiques, ils doivent toujours se poser LA question cruciale : « Mais est-ce bon pour les juifs ? ». Donc, loin d’être uniquement axé sur Israël, le sionisme est véritablement une idéologie globale, planétaire, qui a sans équivoque partagé l’humanité toute entière en deux groupes (les juifs et les Gentils), supposant que les derniers sont tous des fous génocidaires potentiels (ce qui est raciste) et estimant que sauver des vies juives est qualitativement différent et plus important que de sauver des vies de Gentils (ce qui, à nouveau, est raciste). Quiconque douterait de la férocité de cette détermination devrait soit demander à un Palestinien, soit étudier la fête de Pourim, ou les deux. Encore mieux, lisez Gilad Atzmon et examinez quelle définition il donne de ce que brillamment il appelle un « syndrome de stress pré-traumatique ».

3) Anglo-sioniste

L’Empire britannique et les États-Unis à leurs débuts n’étaient guère davantage que des Anglos, d’un bout à l’autre. Bien sûr, les juifs ont eu une influence forte (dans le secteur bancaire par exemple), mais le sionisme n’était aucunement un problème, ni parmi les non-juifs, ni non plus parmi les juifs américains. D’autre part, les juifs religieux étaient souvent très hostiles à l’idée d’un Israël laïc alors que les juifs laïcs ne se souciaient pas vraiment de cette notion quasi-biblique. 
La seconde guerre mondiale a, c’est certain, donné un coup de fouet au mouvement sioniste, tandis que, comme Norman Finkelstein l’a expliqué, le thème de l '« Holocauste » n’est devenu un thème central du discours et de l’identité juive que bien des années plus tard. Je ne vais pas entrer dans l’histoire de la montée en puissance des juifs aux États-Unis, mais à peu près de Ford aux néo-conservateurs de G.W. Bush, elle a été constante. Et même si Obama les a d’abord mis dehors, ils sont revenus immédiatement en rentrant par la porte de derrière. 
À l’heure actuelle, la seule question est de savoir si ce sont les juifs américains qui ont plus de pouvoir que les Anglos-américains ou l’inverse. Avant d’aller plus loin, permettez-moi également de dire tout de suite que je ne parle pas des juifs ou des Anglos en tant que groupes, mais je me réfère au 1% du sommet à l’intérieur de chacun de ces deux groupes. En outre, je ne crois pas que le 1% des juifs se soucie davantage d’Israël ou des 99% d’autres juifs que le 1% des Anglos ne se soucie des États-Unis ou des populations anglos. 
A présent, voici ma thèse :
L’empire américain est géré par une élite constituée de ce 1% (ou moins) que l’on peut dénommer « l’État profond », et qui est composée de deux groupes principaux : les Anglos et les juifs. Ces deux groupes sont, à bien des égards, hostiles les uns aux autres (comme la SS et les SA, ou les trotskistes et les staliniens), mais ils partagent :

  1. une vision raciste du reste de l’humanité,
  2. une idéologie messianique,
  3. une propension phénoménale à la violence, et
  4. une obsession pour l’argent – une avidité maladive –et pour son pouvoir corrupteur.
Ils travaillent donc ensemble presque tout le temps.
Maintenant, cela peut sembler élémentaire, mais tellement de gens passent à côté, que je vais devoir l’écrire noir sur blanc de manière très explicite : dire que la plupart de ceux qui composent les élites américaines sont Anglos ou juifs ne signifie pas que la plupart des Anglos ou des juifs fassent partie des élites américaines. C’est un argument spécieux qui feint délibérément d’ignorer le caractère non commutatif de ma thèse pour la changer en déclaration raciste accusant la plupart/tous les Anglos ou juifs de se mal comporter.
Donc, pour être très clair : Quand je parle d’empire anglo-sioniste, je me réfère à l’idéologie dominante de ces élites constituées des 1% qui forment « l’État profond » de cet empire.
Au demeurant, il existe des sionistes non-juifs (Biden, selon ses propres paroles) et il y a (beaucoup) de juifs anti-sionistes. De même, il y a des impérialistes non anglos et il y a (beaucoup) d’Anglos anti-impérialistes. De la même manière que parler de « l’Allemagne nazie » ou de « la Russie soviétique » ne signifie en aucune façon que tous les Allemands étaient nazis ou tous les Russes communistes. Tout ce que cela signifie, c’est que l’idéologie dominante de ces pays, à ce moment précis dans le temps, était le national-socialisme pour l’un et le marxisme pour l’autre, c’est tout.

Maintenant, mon opinion personnelle

Tout d’abord, je ne crois pas que les juifs soient une race ou une ethnie. J’en ai toujours douté, mais la lecture de Shlomo Sand m’a vraiment convaincu. Les juifs ne sont pas non plus définis par la religion (la plupart / beaucoup sont laïcs). En vérité, les juifs sont une « tribu ». Un groupe auquel on peut choisir de se joindre (Elizabeth Taylor) ou que l’on peut quitter (Gilad Atzmon). En d’autres termes, je vois la « judaïté » comme une culture, une idéologie ou une éducation ou tout un tas d’autres choses, mais pas comme quelque chose qui serait ancré dans la biologie. Je suis entièrement d’accord avec Atzmon quand il dit que les juifs sont racistes mais ne constituent pas une race
Deuxièmement, je ne crois même pas que la notion de « race » ait été correctement définie et, par conséquent, qu’elle ait un quelconque sens objectif. Je me refuse par conséquent à faire une différence entre les êtres humains sur la base d’un critère indéfini. 
Troisièmement, étant donné qu’être juif (ou non) est un choix, celui d’appartenir, d’adhérer à et d’approuver une tribu (les juifs laïcs) ou une religion (le Judaïsme), ce choix comme tout choix impliquera la possibilité d’un jugement et sera donc légitimement soumis à l’examen et à la critique.
Quatrièmement, je crois que le sionisme, même lorsqu’il est laïc, instrumentalise les valeurs, les idées, les mythes et l’éthique du Judaïsme rabbinique (que l’on appelle « Talmudisme » ou « Pharisaïsme ») et que les deux sont racistes dans leur valeurs et leurs hypothèses fondamentales.
Cinquièmement, sionisme et nazisme sont tous deux des frères jumeaux nés du même ventre hideux : le nationalisme européen du 19ème siècle (Brecht avait raison, « Le ventre est encore fécond d’où est issue la bête immonde »). Nazis et sionistes peuvent bien se détester les uns les autres de tout leur cœur, ils n’en demeurent pas moins des jumeaux. 
Sixièmement, je rejette toute forme et toutes les formes de racisme comme étant la négation de notre humanité commune, un déni de la liberté de choix qui appartient à chaque être humain et comme une grave hérésie. Pour moi les gens qui ont choisi de s’identifier à des juifs et se considèrent comme tels ne sont pas fondamentalement différents de tout autre homme, et ils ne méritent ni plus ni moins de droits et de protection que tout autre être humain.
Je vais remarquer ici que, bien que la grande majorité de mes lecteurs soient anglos, ils ne se plaignent presque jamais de la partie « anglo » de mon qualificatif « anglo-sioniste ». La grande majorité des objections se concentrent sur la partie « sioniste ». Prenez la peine de réfléchir tranquillement et sérieusement aux raisons de cet état de fait, et à ce que cela nous apprend sur le genre de pouvoir qu’exercent les sionistes sur l’idéologie dominante. Cela serait-il lié à la raison pour laquelle le Premier ministre israélien (ouvertement raciste et véritablement génocidaire) obtient plus d’ovations debout au Congrès américain que le Président des États-Unis lui-même  ?
Hannibal GENSERIC

NOTES
[1] : Ancienne appellation des non juifs (goyim).
[2] : De l’hébreu hasbara, qui signifie « explication », et désigne le discours visant à défendre Israël, à en faire l’apologie, et de manière générale à mettre en avant et promouvoir ce qui est positif à son sujet. Un hasbarachnik est donc un thuriféraire d’Israël : ce peut être un diplomate, un défenseur de la cause ou de la culture juives, ou un propagandiste.

VOIR AUSSI

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